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Markus (French): Légion d’honneur, #7
Markus (French): Légion d’honneur, #7
Markus (French): Légion d’honneur, #7
Livre électronique342 pages4 heuresLégion d’honneur

Markus (French): Légion d’honneur, #7

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À propos de ce livre électronique

Markus est bien placé pour savoir que l'amour fait mal, quand il perd une femme qui était tout pour lui. Redoutant désormais les sentiments, il enfouit sa douleur et considère que son cœur est mort. Convaincu de ne plus jamais être le même, il se consacre pleinement aux autres. Sa rencontre avec Bree lui fait l'effet d'un électrochoc alors qu'il se noyait dans un océan de chagrin, et il est sidéré de constater que son cœur est encore capable de battre, même après tout ce temps.


Perdue, seule et en péril, Bree se désole du désastre qu'est devenue sa vie, mais quand elle parvient encore à respirer sans sentir la mort à ses trousses, elle rêve de retrouver les petits bonheurs de l'existence.


Malheureusement, Bree en a trop vu, trop entendu, et pour cette raison, son ennemi ne peut pas se permettre de la laisser en vie…

LangueFrançais
ÉditeurValley Publishing Ltd.
Date de sortie11 juil. 2023
ISBN9781773368504
Markus (French): Légion d’honneur, #7
Auteur

Dale Mayer

Dale Mayer is a USA Today bestselling author who writes for the young, the old and those in-between. Some of her books are hot, some are sweet. Some will keep you up at night with a light on to keep the boogie man away and some you'll want to cuddle close. She's long given up on trying to fit a specific genre. Instead she honors the stories that come to her - and some of them are crazy, break all the rules and cross multiple genres! And that's okay too. There is one guarantee with each book - it will be a great read - each and every time.

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    Aperçu du livre

    Markus (French) - Dale Mayer

    Markus

    Markus est bien placé pour savoir que l’amour fait mal, quand il perd une femme qui était tout pour lui. Redoutant désormais les sentiments, il enfouit sa douleur et considère que son cœur est mort. Convaincu de ne plus jamais être le même, il se consacre pleinement aux autres. Sa rencontre avec Bree lui fait l’effet d’un électrochoc alors qu’il se noyait dans un océan de chagrin, et il est sidéré de constater que son cœur est encore capable de battre, même après tout ce temps.

    Perdue, seule et en péril, Bree se désole du désastre qu’est devenue sa vie, mais quand elle parvient encore à respirer sans sentir la mort à ses trousses, elle rêve de retrouver les petits bonheurs de l’existence.

    Malheureusement, Bree en a trop vu, trop entendu, et pour cette raison, son ennemi ne peut pas se permettre de la laisser en vie…

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    Chapitre 1

    Bon Dieu, qu’il était fatigué. Mais Markus Donner ne l’aurait jamais avoué à qui que ce soit.

    Il n’était pas lessivé au point de s’effondrer. Il pouvait encore tenir debout, et il se devait en tant que SEAL de continuer à se dépasser. Leur dernière mission avait été un véritable enfer. Mais il était rentré chez lui pour profiter de quatre jours de repos, même si « profiter » n’était pas le bon mot. Peut-être que « survivre » serait plus adapté ?

    Maintenant, il était de retour à l’entraînement, qui se déroulait en Alaska cette fois-ci. Ici, la base militaire était énorme. Il aimait venir dans cette partie du pays. Le nord leur offrait des défis géographiques uniques. D’une certaine manière, c’était un soulagement pour lui. Il ressentait le besoin de faire quelque chose, pour s’occuper mentalement et physiquement. Sa maison était vide. Il était seul chez lui. Il avait dormi tout le premier jour, et le second, il l’avait passé en ayant l’impression de nager dans la mélasse. Son corps se remettait bien. Mais il n’en était pas de même pour son cœur et son esprit, qui se rétablissaient plus lentement.

    Pourtant, dans son métier, il valait mieux éviter la mélancolie. Putain, il aimait tellement son travail. Il s’estimait chanceux de pouvoir servir son pays, surtout en sa qualité de soldat. Il se donnait à fond chaque jour. Il s’était plongé corps et âme dans son travail pendant des années, et cela l’avait aidé à guérir.

    Seulement maintenant, un trou s’était creusé dans son cœur, et un vide s’était installé dans sa vie.

    Un vide qu’il n’était pas sûr de savoir comment combler.

    La vie n’était plus la même quand on retournait chez soi pour trouver une maison vide, à l’image de celui qu’il éprouvait au fond de lui. Plus que ça, c’était dur de rentrer chez soi et de savoir que cela n’allait pas changer de sitôt, du moins s’il ne faisait rien pour.

    Et il ne se sentait pas encore prêt à faire quelque chose pour y remédier.

    Quand il avait appris qu’ils allaient se rendre en Alaska pour s’entraîner en pleine nature, il avait eu hâte de partir. Il en avait assez de rester sans rien faire à ce moment-là, avec pour seule compagnie ses démons intérieurs. Il avait besoin de se concentrer sur quelque chose de concret et de s’y raccrocher pour ne plus avoir à voir ce vide qui s’était créé en lui. Comment un cœur dépourvu de tout ce qu’il contenait auparavant pouvait-il faire aussi mal ? Quelque chose qui n’existe plus ne devrait pas faire autant souffrir, normalement. Cela n’avait aucun sens. Mais c’était une réalité avec laquelle il vivait depuis plusieurs années maintenant.

    Dieu qu’il avait aimé Fiona. Elle avait été sa femme pendant cinq ans.

    La perdre avait été la chose la plus douloureuse de sa vie. Il avait touché le fond pendant un moment. C’était ses frères d’armes qui avaient jugulé sa dépression. Il aurait été heureux de mourir en mission. Il était devenu insensé. À bout de nerfs, il avait poussé le bouchon toujours plus loin en se mettant inutilement en danger. Il savait qu’il avait perdu le contrôle pendant un certain temps. Mais il s’en fichait à cette époque, car il ressentait le besoin de mourir au combat. C’était la seule façon pour lui de vivre. Mais ses coéquipiers l’avaient ramené à la raison.

    Levi avait achevé le travail en lui faisant comprendre que sa mort signerait aussi celle de son équipe. C’était cette prise de conscience qui l’avait décidé à reprendre sa vie en main. Il ne pouvait pas faire une telle chose. Il connaissait la culpabilité, la douleur de perdre quelqu’un. Comment pourrait-il leur imposer ça ?

    Il s’était donc efforcé de faire face à sa nouvelle réalité, à laquelle Fiona n’appartenait plus.

    Putain, ça faisait tellement mal de vivre sans elle…

    Malgré tout, il avait quitté la base militaire avec ses camarades, avait mis tout son cœur dans la mission qui leur avait été confiée et était rentré chez lui, seul.

    Il avait fallu des mois avant que les gars de son équipe le laissent faire quelque chose tout seul. Pendant longtemps, lors de chacune de leurs missions, il s’était retrouvé en binôme avec l’un ou l’autre de ses coéquipiers qui pouvaient ainsi garder un œil sur lui. Il les détestait tout autant qu’il les aimait d’avoir fait ça.

    Au fur et à mesure qu’il remontait la pente, la surveillance dont il faisait l’objet s’était peu à peu atténuée pour finalement cesser.

    Dans un sens, c’était pire. Maintenant, il était toujours seul. Or, il ne voulait pas l’être, plus jamais. Le vide le rattrapait et le tenaillait. Désormais, il voulait se sentir entouré.

    Alors, il avait enterré ce besoin dans le travail, encore une fois.

    Avec ses kilomètres de terres sauvages, l’Alaska était une destination qui lui plaisait. Il avait envie de courir en toute liberté à travers ses étendues de paysages naturels. Il aimait sentir son rythme cardiaque s’accélérer et ses muscles brûler sous l’effort. C’était sans commune mesure pour lui.

    Et il en appréciait chaque minute, même s’il était trempé, barbouillé de boue et que son cœur cognait dans sa poitrine. Il aimait traquer ses proies. Il n’y avait rien de tel qu’une bonne chasse pour lui donner le sentiment de vivre et le maintenir en mouvement. Cet exercice d’entraînement faisait s’affronter l’homme et la nature, tout en confrontant chaque soldat à lui-même. Et bien sûr, il ne fallait pas oublier les autres hommes contre qui il se battait. Car oui, les méchants feraient toujours partie de ce monde, mais pour l’instant, il poursuivait une autre équipe de SEALs. Et il voulait leur botter le cul. Un sourire féroce étira ses lèvres. Y avait-il quelque chose de plus primitif que d’être opposé à un ennemi qui vous égale ? On en revenait toujours à cette vieille lutte pour la domination que se menaient les Hommes, soucieux de trouver leur alpha. Sauf que ses amis représentaient la crème de la crème, les meilleurs SEALs de leur génération, et tous étaient des mâles alphas. Il ne s’agissait pas tant d’être le meilleur d’entre tous que de prouver qu’en situation réelle, il serait le meilleur, peu importe qui se trouvait à ses côtés.

    Il n’y avait pas de place pour l’erreur dans le monde réel, et cela signifiait qu’il n’y avait pas de place pour l’erreur ici non plus.

    Des coups de feu furent tirés, et il sentit les balles siffler à ses oreilles.

    Merde. Il se baissa et se mit en mouvement avant même que son esprit n’ait eu le temps d’assimiler que quelqu’un se trouvait non loin de lui et l’avait repéré.

    Il fila à gauche puis à droite en se faufilant à travers les marécages. L’eau de la rivière était haute, et le sol mou et marécageux. Les touffes d’herbes sauvages qui s’épanouissaient dans le coin étaient trompeuses. Le sol était si accidenté qu’il pouvait s’allonger derrière un monticule et être complètement caché. Un mouvement sur sa droite le poussa à s’aplatir par terre. Immobile, il attendit et observa les alentours. La couverture végétale était telle qu’il était presque impossible de voir qui que ce soit au travers. C’était devenu un jeu de patience. Il savait que l’exercice ne serait pas terminé tant que l’autre équipe ne serait pas capturée. La reddition n’était pas une option.

    La zone d’entraînement s’étendait sur soixante kilomètres carrés. Il avait beaucoup de terrain à couvrir.

    Il leva lentement la tête pour regarder autour de lui et entendit soudain le déclic d’un fusil derrière lui.

    Merde. Merde. Merde.

    Il détestait perdre.

    Lentement, il leva les mains en réfléchissant à ses différentes options. Il ne comptait pas se faire prendre. Putain, il était hors de question qu’il capitule face à ses adversaires. Il se battrait jusqu’au bout.

    — Bouge.

    Markus se figea. Il ne connaissait pas cette voix. Mais après tout, leurs supérieurs faisaient toujours en sorte que leurs entraînements soient les plus réels possible.

    Cependant, cette session d’entraînement portait sur l’élimination de tireurs d’élite, et non sur celle de chasseurs aux cheveux grisonnants habillés de manteaux à motifs écossais.

    Coiffé d’une casquette orange vif, l’homme le poussa durement avec un vieux fusil à levier 30:30 sans cesser de mâcher un chewing-gum.

    Markus faillit sourire, mais le fusil était manié avec bien trop de rudesse et de dextérité naturelles pour que ce soit juste l’humour.

    — Je t’ai dit de bouger.

    Pas sûr de savoir où cette situation allait le mener, Markus choisit d’obéir. Ce n’était pas une zone ouverte au public, et personne d’autre que les militaires ne devrait se trouver à proximité normalement.

    Mais il arrivait parfois que des gens se retrouvent accidentellement dans les environs. Cela leur était même déjà arrivé plus d’une fois. Alors Markus laissa au vieil homme le bénéfice du doute. Peut-être était-il entré sur un terrain privé, même s’il n’était pas certain que ce soit possible compte tenu de la région. Mais après tout, il avait déjà eu tort par le passé.

    Il se retourna et avança, comme on le lui avait ordonné. Il regardait autour de lui dans l’espoir de voir l’un de ses coéquipiers arborer un énorme sourire.

    — Je ne sais pas ce que tu penses faire ici, gronda le vieil homme. Mais je ne compte pas m’amuser à le découvrir.

    Markus secoua la tête, mais resta silencieux. Putain, que venait-il de se passer ? Faisait-il partie de la séance d’entraînement ?

    C’était la meilleure explication qu’il pouvait trouver, étant donné les circonstances. Sauf qu’il n’y avait rien de normal chez ce type. Il réfléchit et essaya de comprendre ce que pouvait signifier cette modification soudaine de scénario. Il savait déjà une chose. Le vieux fusil que tenait l’homme n’était pas un modèle militaire, mais il était chargé et avait de nombreuses années d’utilisation derrière lui.

    Donc il s’agissait très probablement d’un vieux schnock qui vivait seul et chassait quand il voulait, où il voulait. La mission de Markus restait la même, à savoir s’échapper et abattre le sniper.

    Mais pas au prix de se faire tirer dessus, et jamais en blessant un civil, à moins que celui-ci ne le mérite.

    Et si le vieil homme était réellement un civil, la dernière chose qu’il voulait, c’était que son équipe découvre qu’il s’était fait surprendre par ce type. Était-il un ami ou un ennemi ? Il était encore trop tôt pour le dire. Ils n’avaient pas connaissance de la présence d’alliés, quels qu’ils soient, dans le coin.

    Mais après tout, c’était le but d’une session d’entraînement comme celle-là, où ils étaient lâchés dans la nature et en conditions réelles. Personne ne pouvait prévoir toutes les éventualités. Ce n’était tout simplement pas possible.

    Et ce qui lui arrivait actuellement n’était qu’un exemple de plus.

    — Où allons-nous ? demanda-t-il à voix basse.

    Il était en tenue de combat complète, ce qui signifiait qu’il était impossible pour une personne extérieure de ne pas comprendre qui il était à un certain niveau. C’était évidemment un soldat. Cependant, il ne comptait pas divulguer le fait qu’il n’était pas qu’un simple soldat, mais un SEAL. Il valait mieux qu’il garde cette information secrète tant qu’il ne savait pas à qui il avait affaire.

    — Peu importe, continue d’avancer, répondit l’homme en lui donnant un coup avec le bout de son arme dans le dos.

    Markus continua à marcher. La situation le laissait toujours perplexe. Une partie de lui s’inquiétait de la possibilité que le vieillard soit en train de le mener en bateau, tandis qu’une autre craignait qu’il soit en réalité tombé sur quelque chose de bien plus grave. Dans le doute, il porta la main à son oreille et, sous prétexte de se gratter, tapota plusieurs fois son oreillette pour demander de l’aide. Il avait un téléphone portable sur lui, mais cela ne signifiait pas qu’il avait du réseau.

    Il ne savait pas si son équipe recevrait son message, mais les communications fonctionnaient en début de journée. Ils avaient simplement cessé de communiquer après le début de l’entraînement.

    Maintenant, il devait faire face au vieil homme amateur de plein air.

    — Depuis combien de temps vivez-vous ici ? s’enquit-il sur le ton de la discussion sans cesser d’avancer.

    — Ça n’a pas d’importance.

    OK. Donc je ne suis pas tombé sur le type le plus bavard du monde, songea-t-il.

    — Vivez-vous seul ? continua-t-il.

    — Ça n’a pas d’importance.

    Markus essaya une nouvelle fois d’engager la conversation.

    — C’est joli par ici.

    — Oui, acquiesça l’homme.

    Bon, c’était une amélioration, certes légère, mais une amélioration quand même. Il considéra ses différentes options. Son instinct lui soufflait que cela ne faisait pas partie de l’exercice d’entraînement et qu’ils s’étaient déplacés d’un kilomètre à gauche de sa position précédente, là où le vieillard l’avait débusqué. Le sol s’aplanissait à mesure qu’ils s’éloignaient des terres marécageuses. Celles-ci laissaient place à moins de roches et plus d’herbe. Ils se dirigeaient également vers une forêt clairsemée. Il jeta un coup d’œil autour de lui, mais rien n’indiquait que cet homme possédait une maison dans les parages. S’il en avait une et qu’elle se trouvait à l’intérieur de leur zone d’entraînement, ce qu’il trouverait tout de même assez étrange, ses actions pourraient être compréhensibles. Toutefois, cela ne rendait pas pour autant acceptable le fait de prendre une autre personne en otage sous la menace d’une arme.

    Il trouvait la situation tellement incongrue qu’il aurait pu rire d’incrédulité. Ce n’était pas ainsi qu’il avait prévu de passer sa journée. Et les conséquences pour le reste de son équipe seraient énormes. Putain, la dernière chose qu’il voulait, c’était de les laisser tomber. Il aurait pu mettre ce type hors d’état de nuire, lui arracher son fusil… Pour lui, ce genre de choses était assez facile. Alors, pourquoi ne le faisait-il pas ?

    Parce que dans ce cas, il risquait de blesser cet homme, et pour quoi exactement ? Markus ne savait même pas ce qu’il lui voulait. Il n’avait jamais blessé un civil. En fait, il n’avait jamais blessé quelqu’un qui ne l’avait pas mérité au préalable.

    Putain, personne ne savait qui était Cooper ni ce qu’il faisait la plupart du temps. C’était comme ça que fonctionnait son équipe. Le secret était primordial étant donné le genre de travail qu’ils faisaient. Il y avait toujours quelqu’un qui cherchait à se venger d’eux.

    Alors, était-ce de la surprise qu’il ressentait ? De la curiosité vis-à-vis de cet homme ? De la confusion à cause de cette situation étrange ? Tout ça à la fois ? Il se redressa. D’ailleurs, ils marchaient dans la direction où il avait prévu d’aller, de toute façon…

    — Tourne ici.

    Le fusil le poussa à l’épaule pour qu’il s’enfonce plus profondément entre les arbres. Sauf que s’il obéissait, il n’irait plus dans la bonne direction. OK, ça suffit, décida-t-il.

    Ses muscles se tendirent tandis qu’il cherchait le bon moment pour agir.

    — Maintenant, tais-toi, lui ordonna l’homme d’une voix dure et grave. Je ne veux pas qu’ils sachent que nous sommes ici.

    Ils ? Markus se figea et plissa les yeux en essayant d’ajuster sa vision. Ils étaient entrés dans un profond bosquet d’arbres, assez sombre pour qu’il ait du mal à voir pendant quelques instants.

    — Qui sont-ils ? questionna-t-il.

    Mais son instinct lui disait que ce qu’il allait découvrir n’allait pas lui plaire. Quelque chose dans le ton du vieil homme lui mettait la puce à l’oreille. Les sens en alerte, Markus ralentit le pas. Qui était ici ? Et s’il y avait bel et bien des gens plus loin devant eux, pourquoi étaient-ils là ?

    — Peu importe, grogna l’homme.

    Ils arrivèrent à la lisière de la zone boisée au feuillage dense. Étant donné que l’Alaska était une région sauvage, il n’arrivait pas à imaginer que quelqu’un puisse vivre comme ça en permanence, mais il savait que des centaines de personnes le faisaient. Il concevait l’attrait que pouvait revêtir la colonisation de terres sauvages, comprenait l’excitation et la joie pure de vivre si près de la nature pour une courte période, même s’il ne ferait pas un tel choix à long terme. Mais ici, il n’avait rien vu qui ressemblait de près ou de loin à une maison. Alors, où étaient ces gens dont lui parlait le vieillard ?

    Intrigué, il dut reconsidérer ses options. Cet homme avait-il des problèmes ? Avait-il besoin d’aide ? Il songea que c’était peu probable, étant donné qu’il le menaçait d’une arme.

    — Qu’…

    Le fusil s’enfonça de nouveau dans son épaule pour l’obliger à se taire.

    — Chut.

    Les sourcils froncés, Markus continua d’avancer en se demandant dans quoi il avait bien pu tomber. La mission d’entraînement avait-elle mal tourné ? Ou bien son équipe allait-elle bondir d’un instant à l’autre devant eux et se moquer de lui ? Il aurait presque préféré ça. Mais si c’était une mission d’entraînement, il avait fait un sacré tir de côté, et celui-là n’avait rien à voir avec le fait d’abattre des tireurs d’élite. Il leva la main et tapota à nouveau son oreillette… puis aperçut quelque chose du coin de l’œil.

    Il fit volte-face et se laissa tomber au sol au moment où la crosse du fusil frappait avec force le vide, à l’endroit où se trouvait sa tête une seconde auparavant.

    Profitant du déséquilibre de l’homme, il roula sur lui-même et lui donna un coup de pied qui le fit tomber à genoux. Avec un sourire féroce, il sauta ensuite sur ses pieds et le maîtrisa rapidement. Le tenant par la nuque, Markus lui parla à voix basse :

    — Maintenant, vous allez me dire ce qui se passe.

    — C’est ma fille, gémit le vieil homme dont la respiration était devenue sifflante.

    Maintenant que Markus pouvait le voir plus clairement, il estima qu’il devait avoir dans les soixante-dix ans.

    — Ils ont ma fille.

    Markus se figea en entendant cela.

    — Qui a votre fille ?

    D’un signe de la main, le vieillard désigna la zone fortement boisée devant eux.

    — Des hommes… là-bas.

    — Alors pourquoi ne m’avez-vous pas simplement demandé de l’aide ? voulut savoir Cooper.

    — Je ne savais pas si vous étiez l’un d’entre eux.

    — Mais pourquoi ferais-je partie du groupe qui retient votre fille ?

    — Vous êtes habillé comme eux.

    Merde.

    Chapitre 2

    Deux semaines.

    Cela faisait seulement deux semaines que Bree avait accepté ce travail.

    Putain, comment avait-elle pu en arriver là ? Ce monde partait vraiment en vrille. Elle avait été embauchée comme serveuse, s’était levée tôt chaque matin, avait couru dans tous les sens pour remplir des tasses de café, avait slalomé entre les tables pour servir des assiettes remplies d’œufs et de bacon… Et maintenant, elle se retrouvait enfermée dans un chalet avec deux autres femmes et était en train de cuisiner pour leurs ravisseurs.

    L’une de ses codétenues avait reçu un coup sur la pommette après s’être rebellée. Quand elle avait décidé de quitter la Californie, personne n’avait traité Bree de « stupide », mais d’idiote, oui. Elle était descendue de ce satané bus seulement deux semaines et deux jours auparavant. Ses maigres économies ne lui avaient pas permis de partir très loin, alors elle avait choisi l’Alaska. C’était aussi l’un des rares endroits qu’elle espérait visiter un jour. Après que sa vie avait été prolongée – du moins, c’était ce qu’elle espérait, et elle priait pour que la maladie ait bel et bien quitté son corps une bonne fois pour toutes –, elle avait trouvé des petits boulots ici et là dans tout le pays et avait réussi à vivre tranquillement pendant six mois… jusqu’à aujourd’hui.

    Elle n’avait pas prévu de surprendre une conversation qu’elle n’aurait jamais dû entendre au sein du restaurant où elle travaillait. Personne ne pouvait prévoir cela. Mais malgré tout, elle avait appris que ces hommes avaient accumulé une importante quantité d’armes et préparaient quelque chose de mauvais. Betsy avait d’abord entendu une partie de la conversation et s’était dépêchée de retourner dans l’arrière-salle pour prévenir Boomer, le cuisinier et propriétaire de l’établissement. Puis Mary les avait rapidement rejoints pour savoir ce qui se passait. Au même moment, Bree avait apporté des assiettes bien remplies à ces clients inquiétants et avait dû attendre qu’ils enlèvent tous leurs papiers pour avoir la place de les poser sur la table. Elle avait entrevu des plans ainsi que quelques noms et, grâce à sa mémoire photographique, elle avait mis ces données de côté comme elle le faisait pour toutes les autres informations qu’elle voyait au quotidien.

    Deux d’entre eux étaient partis et peu de temps après, les trois hommes restants avaient réalisé que Bree avait vu et entendu certaines choses. À partir de ce moment-là, la situation avait dégénéré.

    Les trois hommes s’étaient levés et étaient partis vers l’arrière du bâtiment. Pauvre Boomer… Il avait pris un uppercut à la mâchoire et s’était effondré sur le sol, inconscient. Puis les hommes avaient fait sortir les trois serveuses, les avaient obligées à monter dans une camionnette à plateau et les avaient amenées ici.

    Ce scénario était tout simplement trop absurde pour paraître réel. Il existait des amateurs de plein air partout, mais certains territoires sauvages, comme l’Alaska, forgeaient le caractère. Même si elle n’était pas certaine de savoir le pourquoi du comment, elle avait l’impression que leurs ravisseurs n’étaient pas du coin. Les deux autres captives avaient passé toute leur vie ici. Elles auraient pu lui dire si

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