Un sort de prune

Par Isabelle Savigny

Dans le jardin Duroy, l’effervescence est à son comble : le Grand Bal des Fées des Fleurs est sur le point de débuter afin d’élire la Reine des Fleurs ! La jeune Véronique Petit Chêne et ses amies les jeunes pousses ont hâte d’y participer et de porter leur plus belle corolle. Mais, en cette nuit de pleine lune, une étrange prophétie est chuchotée parmi les anciens arbres : si les crapaudines font leur grand retour, qu’adviendra-t-il du si chatoyant jardin, havre de paix et de senteurs ? Courage, pardon et amitié ne seront pas de trop pour sauver le jardin d’une sombre vengeance…

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 4 oct. 2022
• ISBN: 9782322433537

Isabelle Savigny

Isabelle Savigny est née en 1966 et a grandi dans un petit village ceinturé de verdure dans le nord de la Vienne. Enfant, flanquée d'une imagination débordante, elle était tour à tour aventurière dans les Rocheuses à dos de yack, Princesse d'une forêt de silex ou grande collectionneuse de trésors en tous genres. Et un trésor, il y en avait un qu'elle convoitait plus que les autres. Il était caché dans la grande malle en bois du salon. Elle l'observait, quand quelques fois, ses parents venaient à l'ouvrir. Elle l'avait même caressé du bout des doigts. Ce trésor, plus précieux que les autres, n'était qu'un livre tout blanc, vierge de toute écriture. Mais il la faisait rêver. Un jour, elle le noircirait d'histoires épiques, un jour, elle serait auteure. Attirée par l'imaginaire et la poésie, c'est pour ses filles qu'elle écrit tout d'abord. Puis en 2011, elle publie deux abécédaires : « Abécédaire fleuri » et « Abécédaire sauvage » et est primée pour sa poésie « La boîte aux lettres » lors du concours de poésies francophones Poétika 2011. Une autre « Il pleut sur mon visage » est également remarquée et publiée dans un ouvrage collectif « Flamme vives de la poésie 2019 ». Aujourd'hui, elle se lance dans le grand bain et signe avec « Un sort de prune » son premier conte merveilleux.

Aperçu du livre

Dans le jardin Duroy, c’était l’effervescence.

À quelques jours du Grand Bal des Fées des Fleurs, toutes les baguettes devaient être dépoussiérées, toutes les formules révisées, tous les pots de pollen magique renouvelés, tous les pétales repassés et toutes les frontières du monde obscur de l’étang, soigneusement inspectées.

En effet, le Grand Bal de cette année coïncidait exceptionnellement avec la pleine lune, et des rumeurs allaient bon train. Chez les plus anciens, une légende sans équivoque et peu réjouissante circulait depuis plusieurs mois déjà : « La nuit du bal où la lune sera pleine, les crapaudines feront peine. »

Bien loin de ces préoccupations de vieilles fleurs presque fanées, Véronique Petit Chêne s’entraînait pour le grand jour.

Dans toutes les conversations comme dans tous les gestes du quotidien, il suffi-sait de convoquer Pistilipis-tili pour trouver une solution adaptée à chaque situation.

Ainsi, pour confectionner son premier gâteau de fée adolescente et être certaine de ne pas le louper, la jeune fleur bourgeonnante l’invoqua pour qu’il fasse le travail à sa place.

— Pistilipistili! Gâteau moelleux et goûteux! Pistilipistili! Gâteau réussi!

— Gâteau de pollen moelleux et goûteux! rectifia sa mère.

— Je ne serai jamais prête, maman! s’inquiéta Véronique Petit Chêne.

— Depuis des semaines, tu préfères jouer avec tes amis, c’est normal!

— Et je ne serai jamais élue Reine des Fleurs! continua la jeune fée boudeuse.