Le Novae Terrae, tome 3 : La Guerre des Clans: Le Novae Terrae, #3

Par Bloodwitch Luz Oscuria

Le Chasseur de Vampires de l'ordre des Eternels n'est plus, ainsi que tous ceux avec qui il a tenté de protéger le « Novae Terrae », face à une horde de Vampires dirigée par Eleonore et Aleksis qui a assailli la citadelle dans laquelle se terraient Tomasz, Mylena et les Eternels. Mais tout n'est pas perdu, il reste un espoir en la personne de Sarah. Issue d'un Chasseur et d'une Sorcière, elle est un être d'exception qui promet encore bien des surprises pour les Vampires. Les deux clans seront cette fois entourés de nouveaux alliés de choix, et l'issue de cette histoire est plus qu'incertaine.

• Langue: Français
• Éditeur: Bloodwitch Luz Oscuria
• Date de sortie: 18 sept. 2020
• ISBN: 9782492101151

Bloodwitch Luz Oscuria

Littéraire dans l’âme née en 1985 et Limougeaude d’adoption, Bloodwitch Luz Oscuria joue avec les mots depuis l’âge de 8 ans. Touche-à-tout, elle s’essaye à tous les styles, de la bande-dessinée à la poésie en passant par des pièces de théâtre, des essais, des nouvelles… Et au milieu de tout cela, de l’an 2000 jusqu’en 2006, elle écrit ce qui reste à ce jour son récit le plus ambitieux. Nommé « Growing Antichrist », elle le mettra de côté pendant huit longues années, le temps de vivre plusieurs expériences de la vie réelle, dont celle de devenir maman. Le premier tome est finalement sorti en 2014. En 2013, elle a construit le personnage-clé de son premier roman, « Nuit sur Pandémonia », qui forme la 1ère partie de la saga des Vampires Divyns avec sa suite, « Fiat Tenebra (Que les Ténèbres soient) » (2015), tous deux depuis réunis dans « Les Vampires Divyns » (2017). La saga des Souvenirs Oubliés a vu le jour en 2019 avec « La Brume de l’oubli » et « L’Ombre du souvenir » publiés en août et décembre. Un peu plus tôt cette année-là, en avril, elle s’est essayée à la poésie avec le recueil « De Retour des Ténèbres » qui contient des poèmes écrits entre 2002 et 2008. Pour 2020, elle a travaillé sur une trilogie nommée « Le Novae Terrae », un travail des plus ambitieux qui aura nécessité de nombreuses recherches pour cette histoire fantastique sur fond historique réel. Son site, qui existe depuis 2005, porte pour nom l’Antre de Bloodwitch. Outre des extraits de ses différents livres, elle y partage des écrits sur les sujets qui l’inspirent, de la musique à la criminologie en passant par des mythologies et des mystères non élucidés. L’Antre de Bloodwitch est la première vitrine permettant de découvrir sa plume.

Aperçu du livre

CHAPITRE 24 : Une adolescente différente

Quelques années sont passées depuis le combat qui a opposé les alliés d’Eleonore Rostodov et ceux de Tomasz Wlidùcious pour le « Novae Terrae », cette sphère créée par la Sorcière Mylena Zetùnova. Tous les Eternels qui étaient sur place, et qui se devaient de protéger Tomasz, sont morts durant ce combat. De même, tous les Vampires métamorphosés par Eleonore avaient disparu également. Aleksis et Eleonore avaient eu la chance de survivre à cette lutte sanglante, contrairement au serviteur de cette dernière, Andrija, ainsi qu’à la femme qui avait pris soin d’elle, Maria-Theresa. À la suite de l’hécatombe, ils étaient tous deux parvenus à s’enfuir des lieux, laissant Sarah Wlidùcious, la progéniture de Tomasz et Mylena, seule au milieu de la montagne de cadavres qui l’entourait.

Sarah n’était pas une personne comme les autres. Née en 2020, elle présentait déjà l’apparence d’une jeune fille d’une quinzaine d’années lors de ce combat qui se déroula en 2022. Cela était certainement dû à ses origines. En effet, elle était la descendante d’un Chasseur de Vampires de l’ordre des Eternels, et d’une Sorcière, celle-là même qui avait créé lesdits Eternels, il y a fort longtemps, dans le but de protéger un objet précieux et qui renfermait bien des secrets, le « Novae Terrae ». Cet objet, qui avait atterri entre les mains d’Aleksis, était finalement revenu à Sarah après une lutte sans merci face à lui.

À présent, Sarah réside à Curtea de Arges, une grande ville située à une petite trentaine de kilomètres de la citadelle de Poenari. Poenari qui avait été le théâtre de la guerre menée entre ses parents et les Vampires qui étaient venus mettre la main sur son père. Ils avaient besoin de lui, car il était la seule personne, du fait de son statut de Chasseur, capable de manipuler le « Novae Terrae ». Ils désiraient pouvoir user de cet objet, ce contre quoi ses parents avaient été prêts à laisser leur vie pour les en empêcher. Une fois devenue l’ultime âme qui vive après ce combat, Sarah avait quitté les lieux et s’était dirigée vers le sud. Un couple qui passait par là l’avait interpellée en lui demandant où elle se rendait, esseulée comme elle était. Elle s’était alors effondrée en sanglots avant de leur répondre finalement qu’elle était désormais toute seule et qu’elle ne savait où aller.

Le couple avait décidé de prendre l’adolescente sous son aile, l’avait adoptée et l’avait éduquée jusqu’à ce qu’elle atteigne un âge apparent adulte. Sarah avait eu bien du mal à expliquer comment se faisait-il qu’elle ne sache pas quel était son âge, et elle s’était abstenue de raconter la vitesse fulgurante avec laquelle elle avait grandi. Étonnamment, cette croissance si rapide s’était arrêtée lors de la disparition de ses parents. Elle n’avait pas bien saisi ce qu’il leur était arrivé précisément, mais elle avait vu son père se muer en une sorte de brume avant de se précipiter dans le « Novae Terrae ». Elle en avait conclu qu’il était certainement enfermé à l’intérieur.

Quant à sa mère, la jeune fille n’était pas avec elle au moment de sa disparition. Sarah avait déduit que, comme sa génitrice était la créatrice du « Novae Terrae » et qu’elle avait à priori permis à Tomasz d’y entrer, elle devait s’y trouver elle aussi. C’était cette pensée qui avait poussé Sarah à récupérer la sphère à tout prix des mains d’Aleksis Sazanùs, ce qu’elle était parvenue à faire grâce à des capacités qu’elle ne se soupçonnait pas alors. Elle s’était elle-même surprise de constater qu’elle était à même de faire bouger des objets, et c’est ainsi qu’elle avait pu se saisir du « Novae Terrae », au grand dam d’Aleksis.

Elle pouvait aussi s’enfermer dans une boule d’énergie géante, ce qu’elle avait par ailleurs immédiatement fait après avoir pris la sphère, afin d’empêcher Aleksis de pouvoir l’atteindre. Il n’avait eu aucun autre choix que de quitter les lieux, Eleonore sur ses talons, ne sachant trop que faire elle non plus face à cette jeune fille dont ils ignoraient finalement tout. Sarah avait été ce jour-là une pièce inattendue de l’échiquier qui avait réussi, avec l’aide de ses pouvoirs qui se révélèrent à ce moment précisément, à déjouer le plan des deux Vampires. Elle avait également supprimé Maria-Theresa, qui était pourtant devenue immortelle grâce à sa propre mère Mylena, qui lui avait offert ce don pour qu’elle puisse demeurer pour l’éternité auprès de son mari, Igor Rostadov, Vampire de son état. Celui-ci fut éliminé en 1459, suite à l’intervention de Kornél Wlidùcious, le premier Chasseur de Vampires de l’histoire, et ancêtre de Sarah.

Sarah Wlidùcious est la première de la lignée des Chasseurs à être une femme. De fait, il n’est pas certain qu’elle devienne un jour officiellement Chasseur, puisqu’elle n’est pas un garçon. Cela dit, elle possède leur sang en elle, mais aucun guide pour lui montrer le bon chemin à prendre. Les Eternels avaient décidé, il y a fort longtemps, de confier à un homme unique le pouvoir de manipuler le « Novae Terrae », cet objet qu’ils avaient pour mission de protéger. C’est Kornél Wlidùcious, bûcheron de son état, qui fut désigné par une Eternelle du nom de Viorica. À sa suite, son fils avait pris le relais, puis tous ses descendants, jusqu’au père de Sarah, Tomasz.

À la naissance de Sarah, quand les Eternels découvrirent qu’il s’agissait d’une fille, un seul parmi eux accepta l’idée que le prochain Chasseur pourrait être une femme. Mais une voix unique au sein d’une multitude n’avait que trop peu de poids, et Sarah fut abandonnée par les Eternels après la disparition de son père et de la Sorcière qui lui avaient donné la vie. Sarah fut élevée loin du milieu dans lequel elle aurait dû baigner, adoptée par un couple de jeunes gens qui ignoraient tout des Vampires, des Chasseurs, et de la lutte pour le « Novae Terrae ».

Elle-même n’avait rien confié à ces gens qui n’avaient de toute façon rien à voir avec cette histoire, notamment du fait de sa crainte qu’il leur arrive quelque chose. Ils avaient si bien pris soin d’elle qu’elle s’était refusée à les mettre en danger. Elle s’était persuadée que moins elle leur en dirait, mieux cela serait pour eux. Quand elle leur avait présenté le « Novae Terrae », seul objet en sa possession quand ils l’avaient trouvée sur le bord de la route, elle leur avait juste expliqué qu’il s’agissait d’un souvenir de ses parents, sans donner de détails supplémentaires. Le couple n’avait pas posé de questions, se disant qu’elle était seulement une adolescente perdue, qui n’avait rien d’autre à quoi se raccrocher, et qui avait choisi cette sphère sans importance. Ils avaient donc accepté le plus simplement du monde qu’elle vienne vivre avec eux, en compagnie de cet objet.

Ils étaient de bons parents. Ils avaient fait le nécessaire afin de pouvoir adopter la jeune Sarah, qui ne leur avait donné que son prénom, prétextant qu’elle ne connaissait pas son nom de famille. Elle refusait qu’ils puissent effectuer la moindre recherche sur ses origines. Elle fut donc renommée, et passa du nom Sarah Wlidùcious à Sarah Cuzanish sans plus de formalités. Ils avaient également fait leur possible pour qu’elle puisse aller à l’école.

Ce fut un véritable supplice pour elle, qui n’avait pas été scolarisée jusqu’ici et qui ne savait ni lire ni écrire alors. Les premiers temps lui parurent bien compliqués à vivre, notamment du fait des moqueries de ses camarades qui ne l’épargnaient pas le moins du monde. Plusieurs fois, elle avait eu l’envie de s’enfermer dans cette bulle de protection dont elle s’était servie pour se protéger des Vampires Aleksis et Eleonore, mais elle ne pouvait pas risquer de montrer ses pouvoirs. Cependant, ses pensées la rattrapaient la nuit, lorsqu’elle se retrouvait seule au fond de son lit, dans la chambre que ses parents adoptifs lui avaient préparée.

Ainsi, elle passait la plupart de ses nuits à se tourner et se retourner, espérant vainement oublier tout ce qui lui était arrivé. Elle revoyait inlassablement les évènements de cette journée terrible. L’apparition d’Aleksis et Eleonore au sein de la cachette des Eternels à la citadelle de Poenari. Le premier se lançant à sa poursuite. Sa mère la prévenant que son père était en danger. Le suicide incompréhensible de ce dernier sous ses yeux. Aleksis et Eleonore face à elle, menaçants, prêts à tout pour l’emmener avec eux. La réaction magique à laquelle elle ne s’attendait pas de sa part. Leur emprisonnement au sein d’une boule d’énergie et elle, vaillante, arrachant le « Novae Terrae » des mains d’Aleksis Sazanùs, le premier Vampire de l’histoire.

La suite, elle ne s’en souvient pas vraiment. Tout ce qu’elle en a retenu, c’est son propre regard posé sur le « Novae Terrae » qu’elle avait réussi à reprendre en main. Quand elle a levé les yeux vers ses adversaires, il lui semble aujourd’hui qu’ils avaient tous deux disparus. À moins qu’ils ne se soient enfuis. Elle ne sait plus, tout est flou à présent. Pourtant, elle aurait voulu se souvenir, mais la seule chose qui lui revient précisément, c’est ce moment où son père s’est évanoui pour laisser place à une étrange brume, qui est ensuite entrée dans le « Novae Terrae », apporté quelques secondes plus tard par Aleksis. Cette image la hante toujours aujourd’hui.

Et cette nuit encore, elle ne parvient pas à s’endormir. Une fois de plus, comme toutes les précédentes, la voilà qui écarte brusquement les draps qui la couvraient, avec un long soupir d’agacement en guise d’accompagnement. Vêtue d’un pyjama rose un peu trop grand pour elle, comme les deux autres que ses parents adoptifs lui ont achetés « pour qu’ils lui durent longtemps » comme ils lui avaient alors dit, Sarah se sent ridicule. Elle s’assied sur le bord de son lit et tend son bras droit vers sa table de chevet, tâtonnant jusqu’à atteindre l’interrupteur de la lampe qui y est posée.

Quand elle allume enfin la lumière, elle regarde autour d’elle. La chambre dans laquelle elle se trouve n’est pas bien grande, mais suffisante pour la lycéenne qu’elle est. Sur le bureau accolé au mur en face de son lit trônent plusieurs livres scolaires qui l’aident chaque jour à rattraper le niveau qu’elle est censée avoir pour l’âge qu’elle présente. Ses parents adoptifs lui ont donné quinze ans, elle est donc en première année de lycée. Elle se souvient de sa première venue, quelques semaines plus tôt. Elle a vécu cette journée comme la pire honte qu’elle n’ait jamais ressentie. Tous ses camarades s’étaient moqués d’elle en constatant qu’elle ne savait ni lire ni écrire.

En rentrant à la maison de ses parents adoptifs ce soir-là, elle avait pleuré ce qui lui avait semblé être toutes les larmes de son corps. Sa mère de substitution l’avait prise dans ses bras et avait fait tout son possible pour la calmer, sans même savoir encore quel avait été le problème rencontré par la jeune fille. C’est son compagnon qui avait posé la question, et quand les deux avaient réalisé que Sarah n’avait jamais été scolarisée, ils lui avaient fait la promesse que rien n’était perdu et qu’ils feraient le nécessaire pour l’épauler. Suite à cela, ils avaient embauché une aide scolaire à domicile, et c’est la raison pour laquelle son bureau est aujourd’hui couvert de livres.

Sarah n’aime pas le lycée, elle ne se sent pas faite pour les études. Ses yeux se déportent vers la fenêtre sur sa gauche. Le ciel est tellement sombre qu’elle ne peut rien voir à travers la vitre. Dans la rue, aucun lampadaire n’est allumé, par souci d’économies. Elle soupire, puis regarde à côté de son bureau. Là, ses parents adoptifs ont laissé un coffre entièrement en bois, dans lequel ils ont rangé des boîtes de jeux de société. Au-dessus du couvercle, Sarah a décidé de déposer le « Novae Terrae ». Elle ne l’a pas caché des adultes qui s’occupent d’elle, et même l’éducatrice qui se présente tous les deux jours pour sa remise à niveau l’a vue. Celle-ci n’avait par ailleurs pas hésité à lui demander ce dont il s’agissait, dès sa première venue.

Sarah ne s’était pas décontenancée, et lui avait répondu que c’était là le seul souvenir de ses parents dont elle disposait. L’institutrice s’en était alors rapprochée, ce que Sarah avait mal pris. La jeune fille s’était précipitée sur la sphère et l’avait prise d’un geste rapide, tout en se tournant vers l’éducatrice afin de lui sommer de ne pas la toucher. La formatrice avait levé ses deux mains en l’air, comme si elle avait été coupable de quelque chose, et s’était platement excusée. La leçon du jour avait ensuite repris comme si de rien n’était, et le sujet de la présence de cet objet dans la chambre n’avait plus été abordé depuis.

Ses parents adoptifs n’ont pas non plus creusé plus loin la discussion, et ils savent que s’ils doivent prendre quelque chose dans le coffre sur lequel la sphère est posée, ils doivent demander à Sarah de la retirer afin de pouvoir l’ouvrir. La jeune fille refuse à quiconque de toucher cet objet, qui lui tient clairement à cœur. Comme si elle était certaine qu’en faisant cela, il restait sous sa protection.

Cette nuit encore, alors que ses yeux se posent une fois de plus sur le « Novae Terrae », elle se lève et se dirige vers lui. Mais plutôt que de le prendre, elle s’agenouille devant le coffre, comme une croyante qui va débuter une prière. Et en effet, elle joint ses mains et ferme ses yeux avant de