Passé: IMPARFAITS, #1

Par Weli Sane

Trois ans plus tôt, Samantha commettait la plus grosse erreur de sa vie.

Maintenant divorcée, elle s'envole vers Dubaï pour se changer les idées. Dans le night-club de l'hôtel, lorsque ses yeux tombent sur 3M, une rencontre inopinée ravive la flamme d'un amour qu'elle croyait mort et perdu depuis longtemps. 

Si elle s'y trouve pour célébrer son nouveau statut de célibataire, l'homme dont elle a brisé le cœur quelques années auparavant y est pour une tout autre raison. Elle apprendra à ses dépens le lendemain matin, après une nuit sans tabous. Elle est incapable de convaincre l'homme qu'elle considère comme son âme sœur de lui accorder une seconde chance.

De retour à Paris, Samantha fait face à plusieurs nouvelles et découvertes déconcertantes. Elle devra prendre des décisions importantes pour sa survie et pour éviter que les mêmes erreurs du passé se répètent. En amour, combien de chances faut-il pour s'avouer vaincu ?
 

***Retrouvez Samantha et 3M dans Passé Composé, sortie prévue pour Mars.

 

Série Imparfaits:

Passé

Passé Composé

Passé Simple

Passé Antérieur

Plus-Que-Parfait

• Langue: Français
• Éditeur: Weli Sane
• Date de sortie: 28 févr. 2022
• ISBN: 9782982004412

Aperçu du livre

1

Samantha

D

RING! DRING! DRING!

Depuis le matin, mon téléphone n’arrête pas de sonner. À cette heure, ils ont sans doute eu vent de ma procédure de divorce. Monsieur, mon futur ex-mari, du moins je l’espère, m’a trompée encore une fois, avec la même femme. La première trahison, d’après ses dires et les commentaires de bon nombre de personnes, avait été commise à cause de mon manque d’enthousiasme et de considération à son égard. En des termes plus simples, je travaillais trop, je ne m’occupais pas assez de mon foyer. Aujourd’hui, j’aimerais bien savoir quelles excuses il a servies aux autres.

Mes collègues, eux, me regardent en chiens de faïence. Ils se parlent, ils murmurent, ils m’observent. Mais je fais celle qui n’entend pas, celle qui ne voit pas, celle pour qui le monde n’existe pas. Ils se demandent comment je réussis à bien mener mes projets après l’esclandre dont m’a gratifié la maîtresse de mon époux sur mon lieu de travail quelques jours plus tôt. Cet homme me trompe et s’enfuit devant les conséquences de ses actes.

— Madame Fondjoumekouet.

Se marier, supporter un nom si compliqué et finir… cocufiée. La vie et ses retournements de situation.

— Oui ! réponds-je en décrochant mon téléphone du bureau.

— La demoiselle de l’autre jour est encore là. Elle tient à vous parler.

Ah ! Un terme plus correct pour maîtresse. Je demande à Salif, notre gardien de sécurité, de la laisser entrer.

— Bonjour Diane, que puis-je pour toi aujourd’hui ? interrogé-je en l’accueillant devant l’ascenseur.

Je la conduis vers le bureau temporaire que j’occupe actuellement. Je m’y suis installée, car j’ai besoin de calme pour vérifier les codes développés pour un client. Elle prend place sans que je l’y invite. Son manque de savoir-vivre ne me surprend aucunement. Après tout, nous partageons le même homme.

— Écoute, je suis venue m’excuser pour la dernière fois. Je n’aurais pas dû t’aborder de la sorte devant tes collègues. L’enfant que je porte n’est pas de ton mari. S’il te plaît, comprends-moi. C’est lui qui m’a convaincue de monter ici. Il s’est même occupé de tous mes documents. Ensuite, quand il a obtenu ce qu’il voulait c’est-à-dire coucher avec moi, il m’a abandonnée. J’ai refait ma vie depuis, elle n’est pas aussi bien que la tienne. Mais j’essaye. En racontant ces tissus de mensonges, j’espérais semer la zizanie entre vous. Pardon, parle-lui. Il est venu chez moi me menacer et il dit qu’il ira me dénoncer à la police. Je n’ai pas encore reçu mes papiers. Pardon, je ne veux pas de problème.

— Je verrai ce que je peux faire, mens-je.

Elle finit de manger la banane et se plaint de la sève. Une déformation du poste que j’occupe : vendre du vent aux plus offrants. Quand les logiciels programmés ne fonctionnent pas, rassurer le client à travers des rapports que je sais incompréhensibles constitue un de mes atouts majeurs. Garder un visage de marbre face à mes collègues qui me jalousent d’occuper un poste de chef d’équipe à mon si jeune âge m’a permis d’assurer une place au sein de cette compagnie multinationale. Cette aptitude me vient du foyer polygamique dans lequel j’ai grandi. Et il y règne d’innombrables tensions.

— Sinon, quand retourneras-tu chez toi ? m’interroge-t-elle d’une voix craintive. Tu sais que l’abandon du domicile conjugal pourra te porter préjudice en cas de divorce.

Pas s’il a été bien préparé par un avocat, pensé-je. Diane, sans s’en rendre compte, m’avait donné tous les détails qui me manquaient pour faire pencher la balance de mon côté. La chlamydiose que j’avais contractée quelques mois plus tôt ne constituait pas une preuve suffisante pour attester de l’infidélité de mon époux. L’intelligent s’était fait soigner avant. Son bilan de santé, blanc comme neige, m’observait dans mon état de rage. Ce fut la goutte de trop, l’élément déclencheur. L’idée de le quitter fit tranquillement son chemin dans ma tête. Les révélations de Diane m’avaient si interpellée que je décidai de contracter en plus d’un avocat, un détective privé. Coucher avec un homme fourbe devient facile quand on a pris l’habitude de coucher avec un homme qu’on n’aime pas. Lorsque mon avocat me dévoila que mon dossier était assez solide, je quittai le domicile conjugal pour m’installer dans un Airbnb.

— Dis à notre cher époux que je reviendrai à la maison lorsque mon emploi du temps le permettra, déclaré-je en la regardant droit dans les yeux.

— Écoute, je disais ça pour aider, hein, ajoute-t-elle avec désinvolture.

Depuis quand sommes-nous devenues amies si bien qu’elle veuille m’aider. Je souris doublement. Si seulement elle savait qu’elle n’est pas la seule, elle comprendrait que je ne suis pas sa véritable rivale. Je reporte alors mon écran sur lequel les codes du logiciel qu’on développe actuellement défilent sous mes yeux. Sentant encore la présence de l’intruse dans mon bureau, je lui demande de but en blanc si je dois appeler la sécurité comme la dernière fois. Elle se confond en excuses et prend congé de moi. Enfin seule, je porte mon regard sur la maîtresse de mon mari qui chemine entre les bureaux de mes collègues.

M’apitoyer sur mon sort, me lamenter, je ne l’ai fait qu’une seule fois, lors de ma rupture avec 3M. J’aimerais dire que la vie en a décidé autrement, mais ce serait mentir. Mes parents avaient condamné notre relation, avec fermeté, après plus de trois ans d’existence. Faible à l’époque,