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Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique: Essai
Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique: Essai
Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique: Essai
Livre électronique150 pages1 heure

Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique: Essai

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À propos de ce livre électronique

Abeng est envoûtée mystiquement par des esprits malveillants. Dès cet instant, de sérieuses inquiétudes s'installent dans sa famille. De ces inquiétudes, un ensemble d'événements surviennent avec un seul objectif : comprendre l'origine de cette pathologie extraordinaire. Ainsi, de l'automédication, ou autosoins, aux multiples voyages vers les contrées lointaines en passant par les plus grands voyants, tradi et devins-praticiens de toute la région du Sud-Cameroun, Abeng et sa famille chercheront un remède efficace dans la lutte contre cette pathologie... en vain. Déçus et désespérés, ses parents prennent alors la décision de remettre le cas de leur fille entre les mains des pouvoirs célestes.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Auteur camerounais, Louis Stéphane Nlate Nten est diplômé des universités de Yaoundé I, de Bordeaux et de Bordeaux Montaigne. Chercheur associé à la consultation de médecine transculturelle, association Ethnotopies, CHU de Bordeaux, il prépare actuellement une thèse de doctorat en anthropologie médicale et de la petite enfance africaine.
LangueFrançais
Date de sortie14 juil. 2021
ISBN9791037727367
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    Aperçu du livre

    Abeng ou le symbole des guérisons miraculeuses en Afrique - Louis Stéphane Nlate Nten

    Préface de l’auteur

    En évoquant quelques fragments sur les imaginaires négatifs de l’Afrique et des Africains dans les lignes qui vont suivre, fragments fondamentalement détachés de l’ancrage de l’histoire qui sera au cœur de cet ouvrage, l’objectif est de partir d’une Afrique considérée comme un continent perdu, morose, sans valeur, où il ne fait pas bon vivre, où règne le malheur absolu (Afrique des idées reçues et des imaginaires), pour ensuite mettre en évidence une autre Afrique souvent méconnue, celle du bien et du mieux-être, des anges et des guérisons miraculeuses. Cette Afrique spécifique (souvent méconnue) des idées vécues et réelles, où sexualité, mysticisme, ésotérisme, bonheur et joie de vivre, convivialité et fraternité, paix et harmonie co-existent ; où les hommes, les ancêtres, les dieux, les totems, les génies cohabitent et communiquent harmonieusement et mutuellement ; où les fiertés inspirantes sont fondées sur la « conscience collective », le patrimoine culturel et social, les échanges interculturels, les héros légendaires (Mandela, Lumumba, Nkrumah, Chaka, etc.). Cette même Afrique où survolent en permanence les anges de Dieu, afin de protéger les hommes, les femmes et les enfants face aux difficultés multiples, diverses et variées. L’histoire dramatique du personnage principal de cet ouvrage (Abeng), sur laquelle je m’appuie, est une preuve que cette Afrique, souvent méconnue avec toutes ses composantes suscitées, est une réalité. Réalité qui appelle impérativement à se détacher de toute imagination négative, de tout préjugé, pour se confronter au terrain africain. Cette confrontation est capitale, car elle permet : « L’acquisition du savoir du dedans qui requiert une longue et patiente fréquentation de ses détenteurs que sont les vieillards, les patriarches, les prêtres de tel ou tel rite, les initiés ou connaisseurs des choses cachées ou profondes »⁴.

    L’Afrique, berceau de l’humanité, de l’homme et des civilisations⁵, a toujours été, depuis la nuit des temps, le théâtre des pensées, des visions et des prédictions multiples, diverses et variées extraordinaires, dépassant l’entendement des Africains eux-mêmes. Autrement dit, ce continent mère est victime, de la part des profanes, d’un certain nombre de préjugés d’ordre historique, social, politique, économique, culturel, psychologique et moral. Certains la décrivent à partir des a priori issus des conversations entre profanes qui, eux-mêmes, tirent leurs informations des milieux divers, notamment les réseaux sociaux, les médias, etc. D’autres, plus excentriques, créent des cadres de recherche sur l’Afrique à partir de leurs espaces privés (bureaux, domiciles, etc.) et par la suite, s’autoproclament les spécialistes. D’autres encore, pour avoir passé quelques jours dans quelques pays africains, s’autorisent à arborer la tunique d’africanistes, spécialistes des questions sur l’Afrique. Cette catégorie de personnes, qui pensent connaître profondément l’Afrique en s’appuyant sur des connaissances biaisées, voire non fondées, n’est pas exhaustive.

    Ainsi, l’allocution prononcée par l’ex-président français, Nicolas Sarkozy, à Dakar, le 26 juillet 2007, est une preuve que l’Afrique est véritablement mal connue et que l’on souhaite maintenir cet imaginaire à jamais. Dans cette allocution, au-delà de sa reconnaissance de la colonisation dont il pense être une des grandes fautes des malheurs de l’Afrique, l’ex-président français décrit négativement l’Afrique et les Africains. Il garde le souvenir d’une Afrique qui sera toujours caractérisée par la traite négrière, l’esclavage, la vente des hommes, des femmes et des enfants comme des marchandises. Quelques morceaux choisis de cette allocution restent et demeurent troublants. D’après Sarkozy, l’Afrique est un continent de malheurs ; un continent des guerres sanglantes entre Africains, des génocides, des dictateurs, du fanatisme et de la corruption. Deux phrases controversées, inadmissibles et contestables vont certainement marquer à jamais plusieurs générations d’Africains éveillés. Ces deux phrases démontrent ouvertement l’état d’esprit de l’ex-président français au sujet de l’Afrique et des Africains. Ainsi, parlant surtout de l’Africain en particulier, l’ex-président français, qui s’appuie sur des considérations historico-philosophiques controversées, déclare : « L’homme africain ne serait pas assez entré dans l’histoire. Dans son imaginaire, il n’y a pas de place ni pour l’aventure humaine ni pour l’idée de progrès. Jamais il ne s’élance vers l’avenir »⁶. Dans le même ordre d’idées, d’autres personnalités occidentales telles que l’agronome français René Dumont (scientifique)⁷, Bruce Willis (acteur américain)⁸, vont également contribuer de fort belle manière au développement de cette idée de l’Afrique (Afrique noire surtout) comme étant une partie de la Grande Afrique qui est mal partie (René Dumont) et où Dieu est déjà quitté (Bruce Willis).

    Dans un texte intitulé Fragments d’un continent maudit et mythique. L’Afrique dans Biblique des derniers gestes de Chamoiseau qu’il a publié dans un ouvrage collectif intitulé l’Afrique noire dans les imaginaires antillais⁹, Obed Nkunzimana met en évidence ces visions caricaturales non fondées sur l’Afrique de la part des profanes. En effet, d’après lui, l’évocation de l’Afrique se profile sur deux plans, dont le plus prédominant est celui d’une Afrique maudite, irrémédiablement rattachée à « l’enfer génésique », caractérisée d’une part par le maléfique, associée à la malédiction originelle qu’est la traite, tragédie aussi incompréhensible qu’irréparable, et d’autre part par la trahison de sa part vis-à-vis de ses enfants, car elle est responsable du crime fondateur des Antilles auquel une certaine Afrique a participé.

    Or, par-dessus tout, et au-delà du fait qu’elle soit vue comme chaos, espace de tragédies sans recours, ensemble des peuples affligés par la misère et le malheur biologique (le sida et les fièvres cruelles funestes.)¹⁰, « l’Afrique, elle, sait ce qu’elle est. Elle l’a toujours su, mais nous en occident, et beaucoup d’autres aussi, avons simplifié sa complexe réalité, ignoré sa force d’être et de maintenir ce qu’elle est, par notre incapacité peut-être, par paresse et calcul surtout. Calcul de dominant, de maître de la mise en valeur et en exploitation, d’instituteur faisant la pédagogie du civilisateur »¹¹. L’Afrique a des valeurs historiques, sociales, culturelles, politiques, économiques et scientifiques universellement reconnues à travers l’Égypte pharaonique considérée comme le berceau de la Civilisation nègre, le berceau de la première civilisation humaine et le berceau des sciences et des arts¹². En tant que berceau de l’homme, l’Afrique noire, notamment sa partie méridionale (l’Éthiopie notamment), est aussi le lieu où ont été découvertes, par des archéologues et paléontologues, « les premières formes nettement humanoïdes (australopithèques pithécanthropes) », pendant que « la sapientisation s’est bien effectuée dans la région des Grands Lacs dans la partie orientale »¹³. Contrairement à la pensée de Sarkozy selon laquelle l’Africain n’a pas d’idée de progrès, je rappelle que les africains questionnent sans cesse leur continent, son état, son avenir et eux-mêmes par rapport au monde actuel à travers les réunions scientifiques organisées sur son sol. Des questions telles que : « Où va notre Afrique ? Où allons-nous ? Où devons-nous et pouvons-nous aller ?¹⁴ Mais d’abord qui sommes-nous dans le monde d’aujourd’hui ? » Ont toujours été au cœur de ces réunions scientifiques. L’un des plus grands savants africains des temps modernes et contemporains, le Sénégalais Cheikh Anta Diop¹⁵, au sujet de l’Égypte pharaonique comme berceau des sciences et des arts, mentionne que : « C’est le lieu de dire qu’aucune pensée et, en particulier aucune philosophie, ne peut se développer en dehors de son terrain historique… En renouant avec l’Égypte, nous découvrons, du jour au lendemain, une perspective de cinq mille ans qui rend possible l’étude diachronique, sur notre propre sol, de toutes les disciplines scientifiques que nous essayons d’intégrer dans la pensée africaine moderne ».

    Il faut séjourner longuement en Afrique pour mieux la connaître. L’unique voie louable pour connaître et comprendre un environnement, un fait, un phénomène est de vivre soi-même l’expérience, venir toucher la réalité du doigt. À ce sujet, le sociologue camerounais de regrettée mémoire, Jean Marc Ela¹⁶, apporte une contribution remarquable. Il montre que : « La maîtrise des données complexes, concernant les croyances et la vision de l’homme et du monde, propre à un milieu culturel, les systèmes agraires, l’organisation sociale, les comportements et l’attitude des populations ; leurs besoins spécifiques » sont une nécessité pour toute entreprise de recherche relative à la connaissance d’un cadre culturel. Malheureusement, nombreux semblent ne pas se conformer à cette règle élémentaire essentielle à toute entreprise de recherche pour emprunter les voies des stéréotypes, de la « armchair work », c’est-à-dire scruter l’Afrique et

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