Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Artémis: Le village doré
Artémis: Le village doré
Artémis: Le village doré
Livre électronique274 pages3 heures

Artémis: Le village doré

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Avec toujours un train d’avance sur nos idées européennes, les USA montrent l’exemple. Nos puissants groupes modernes sont souvent nés d’une observation, d’une étude, d’un copié-collé de la première puissance mondiale. L’hôtellerie, les changements d’habitude dans la restauration, ou les trusts de la grande distribution, nous en rappellent quelques virages essentiels.
L’objectif de l’auteur n’est pas d’étudier les conséquences réelles, positives et négatives, que ces changements ont entraînées. Nous entrons avec lui dans une autre industrie avant-gardiste américaine dont il prévoit l’application luxuriante dans nos pays européens.
Trente ans après les premiers investissements privés américains dans un secteur, jusqu’alors réservé au public, les contrats sont alléchants et les résultats d’une rentabilité exceptionnelle. Les nouveaux complexes industriels américains ne gèrent-ils pas à présent un commerce plus lucratif que la drogue ?
Le nouveau Président de la République Française en a fait son cheval de bataille pendant la campagne électorale. Las de ces déficits chroniques et de ces gouffres sans fond, les hommes et les femmes françaises le suivent en masse. L’effort passera, entre autres, par la suppression totale des fonctionnaires travaillant dans ce secteur.

C’est ici que l’auteur lâche son imagination fertile.
Motivée par l’esprit de rentabilité imposé par le Cartel, une idée folle a surgi du crâne de l’un de ses dirigeants ! Un projet démentiel prend racine et entraîne le lecteur dans un monde surprenant :
Artémis est né !

Après la lecture de ce livre, la question vous effleure : une véritable fiction ?
L’avenir nous le dira !
LangueFrançais
Date de sortie24 févr. 2017
ISBN9791029006562
Artémis: Le village doré

Lié à Artémis

Livres électroniques liés

Thriller policier pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Artémis

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Artémis - Luc Véroone

    cover.jpg

    Artémis

    Luc Véroone

    Artémis

    Le village doré

    Les Éditions Chapitre.com

    123, boulevard de Grenelle 75015 Paris

    Du même auteur

    C’est pour la Patrie – Marie Debaere, Chapitre.com, 2016

    La Voie lactée, Chapitre.com, 2016

    Abracadabra – L’œil maudit, Chapitre.com, 2016

    © Les Éditions Chapitre.com, 2017

    ISBN : 979-10-290-0656-2

    Prologue

    La rentabilité des puissants groupes internationaux de la grande distribution demeure alléchante, le bénéfice net annuel de la plupart d’entre eux présente souvent un pourcentage à deux chiffres.

    Néanmoins, si la gestion excelle, c’est sur la masse salariale que la compression s’active pour obtenir la satisfaction des actionnaires.

    En 1983, la première entreprise privée américaine se lançant dans un nouveau marché, jusqu’alors réservé au secteur public, pose la première pierre d’une longue et ambitieuse série d’investissements colossaux. Petit à petit, le privé mangera le public.

    Sous l’influence des présidents Reagan, Clinton et Bush, le gouvernement aux cinquante états durcira sa politique et aidera les nouveaux propriétaires en signant des contrats aux contenus vertigineux.

    Comme dans le domaine militaire, cette industrie américaine intervient en lobbying. Le groupe mandataire rédige les projets de lois, 2 000 législateurs interviennent en permanence dans les commissions. Les industriels construisent dans des villages, des villes pauvres, avec la promesse de garantir des emplois et de diminuer les coûts publics.

    Les nouveaux complexes industriels américains gèrent à présent un commerce plus lucratif que la drogue !

    Les différents gouvernements français suivent depuis longtemps la réussite américaine et n’avaient, jusqu’à présent, que partiellement suivis ce changement radical de gestion. Les contrats concédés restaient sectoriels.

    Comme ils l’ont fait depuis les années 1960 pour la Grande Distribution, et l’Hôtellerie-Restauration, les trusts européens observent leurs collègues d’outre-Atlantique et rêvent de se remplir les poches grâce à cette exploitation nouvelle.

    Le président de la République Française, nouvellement élu en 2017, vient de décider de sauter le pas. Il en avait fait son cheval de bataille pendant la campagne électorale. Las des promesses sans résultats, de ces déficits chroniques et de ces gouffres sans fond, les hommes et les femmes françaises le suivent en masse.

    L’activité concernée passera entièrement au privé. Progressivement, le nombre des fonctionnaires affectés se réduira puis tombera à zéro. Malgré le coût colossal de la facture présentée mensuellement par les nouveaux gestionnaires, l’Etat doit engranger des milliards d’euros tout en améliorant la qualité du service rendu.

    L’appel d’offres est lancé. Deux grands groupes français vont se partager le butin.

    Le plus puissant est une multinationale, présente dans l’alimentation, l’habillement, la restauration, le sport, les loisirs, le bricolage, l’équipement du foyer, le jardinage, la parfumerie, la culture, la voiture, la finance, la vente à distance, et la construction immobilière.

    La manne providentielle, de surcroît garantie par l’Etat, offre une main d’œuvre à bon prix, disponible et non syndicalisée. Une superbe méthode pour réduire les importations et augmenter la marge. Alléchant, non ?

    Oui, mais insuffisant pour certains.

    En 2025, lors d’un conseil d’administration, l’un des cadres du leader français lance une idée folle : se constituer une main d’œuvre totalement gratuite, créer un personnel docile, sans repère, ne connaissant que le langage industriel : travail et rentabilité !

    Insensé ! Ahurissant, affreux, innommable ! Les adjectifs fusent autour de la table, lorsque la démonstration présente les détails du projet où l’humain ne vaut guère plus que les machines.

    Pourtant, le calme revenu, les arguments de cet actionnaire puissant finissent par séduire les plus récalcitrants. Respectant la prudence habituelle du groupe, aucune ligne ne figurera dans le rapport du conseil d’administration concernant ce démentiel projet.

    Lors de la séance suivante, le vote confirmera l’adhésion du conseil. Quelques mois suffiront pour boucler les détails. Les travaux sont lancés.

    Un an plus tard et en toute discrétion « Artémis » est créé !

    1

    En couple

    La deuxième équipe quitte à l’instant l’atelier de confection. Aymeric Bonheur, leur chef de groupe, termine son travail en plaçant les fiches autocollantes sur les palettes de linge de maison, dans le sas de départ. Demain matin, un chauffeur les emmènera vers leur destination.

    Après avoir refermé la porte du sas et celle des locaux, Aymeric retrouve Cécilia à la piscine où elle effectue quelques mouvements de relaxation et de préparation à l’accouchement avec l’infirmière et Daphnée Prospérité, son amie, enceinte de cinq mois.

    Le gros ventre rond de Cécilia atteste de la très prochaine naissance, attendue dans une quinzaine de jours. Aymeric pose son sac de sport sur le banc appuyé contre le treillis soutenant le bougainvillier paré de fleurs rouges. Il lance un :

    – Hello ! aux trois femmes qui s’activent dans l’eau.

    – Bonjour Aymeric, tu as fini ta journée ? demande Daphnée, les mains accrochées au rebord, pédalant dans l’eau claire en créant des remous.

    – Tu n’es pas trop fatigué mon chéri ? enchaîne Cécilia.

    – Non, mais toi, tu dois l’être.

    – Les nouveaux ont commencé aujourd’hui je crois ?

    – Ils aspiraient à travailler, depuis le temps qu’on les y prépare ! Et toi, comment ça se passe, la piscine t’aide un peu, tu apprécies ?

    – Oui, mais elle m’a fatiguée. Je monterai me reposer après la séance. Tu t’entraînes, avec ton équipe, au basket tout à l’heure ?

    – Oui, et je passe d’abord à la salle de musculation pour m’échauffer. On doit gagner le match dimanche ! A tout à l’heure vous deux. Bonne soirée Madame Blanchard.

    – Bonne soirée Aymeric, ta femme va vous faire une jolie petite fille dans peu de temps, répond l’infirmière, une belle brune quadragénaire.

    – La première naissance ici. Ce sera un événement ! Le Maître a prévu une fête, organisée pour son arrivée ! dit Aymeric en s’éloignant.

    Leur infirmière : Madame Blanchard, Aymeric et les autres la connaissent depuis toujours, elle est un peu leur seconde maman. Elle s’est occupée d’eux dès leur arrivée ici, quelques jours après leurs naissances. Elle les a changés, dorlotés, amusés, endormis. Plus tard, elle les surveillait lorsqu’ils traînaient à quatre pattes. Puis vint le temps de la maternelle et des petits bobos qu’elle soignait en les consolant. Le soir, elle leur lisait des histoires.

    Madame Blanchard semblait toujours présente. Aujourd’hui, elle prépare la naissance de leur petite fille. Dix neuf ans après, Aymeric constata qu’elle est toujours la même, souriante, rassurante, efficace, et il se dit qu’elle est toujours aussi jolie.

    Elle s’est toujours fait appeler Madame Blanchard, est-elle mariée ? Il l’a suppose proche de l’un de leurs enseignants et l’a surprise un jour, main dans la main avec celui-ci, le Prêtre Félix. Aymeric n’a jamais osé lui poser la question.

    En descendant l’escalier, menant au sous-sol où se trouvent les vestiaires et la salle de musculation, il repense à ce couple qu’il forme avec Cécilia depuis près d’un an. Quelle merveilleuse aventure !

    Cécilia et lui naquirent la même année, en 2026. Né le 14 février, le jour de la Saint Valentin, il est aussi l’aîné du Centre. Ils furent les premiers à être unis par le Maître au début du mois de janvier 2044. Ils n’avaient pas encore 18 ans mais le Maître avait souhaité avancer leur union car il serait absent deux semaines en février. Une jolie cérémonie, ici même, au bord de la piscine, tous les habitants participaient à la fête. Après une prière et des louanges, ils s’engagèrent, prenant, tour à tour leur décision :

    – Moi, Aymeric « 0001 », je te choisis Cécilia pour devenir ma femme.

    – Moi, Cécilia « 0004 », je te choisis Aymeric pour devenir mon époux.

    – Vous décidez aujourd’hui de fonder une famille et de prendre un nom pour sceller cette union. Comme se nomme votre nouvelle famille ? questionne le Maître, tout de blanc vêtu.

    – Nous devenons Aymeric et Cécilia Bonheur. Nous choisissons ce nom pour la vie, répondent-ils en chœur. Nos enfants et leurs enfants porteront aussi ce nom de famille.

    – Aymeric et Cécilia Bonheur, je vous unis pour la vie ! Jetez-vous maintenant sans réserve dans l’aventure de votre couple !

    Et ils plongent ensemble, tout habillés, dans la piscine. La tradition se perpétuera pour les futurs mariés qui les rejoindront bientôt dans le Village Doré.

    Sous l’eau, le couple se rejoint et ils s’embrassent. Les enfants attendaient ce moment, ils se jettent à l’eau à leur tour et les éclaboussent joyeusement. En sortant de la piscine, trempés mais heureux, ils reçoivent les félicitations des Prêtres, des médecins et des infirmiers puis de tous les habitants. Ils se sèchent et se changent dans les vestiaires accompagnés par leurs plus proches amis, avant de réapparaître.

    Cécilia porte une longue robe blanche. Son amie Daphnée lui a tressé ses longs cheveux châtain clair en couronne et y a glissé des fleurs d’oranger. Aymeric a enfilé un pantalon blanc et une chemise rose ouverte sur son torse musclé où scintillent une chaîne et un médaillon offerts par le Maître au chef de famille.

    Le médaillon, de forme ovale, représente une jeune femme avec un arc et une flèche, dépassant de son carquois.

    – Je remettrai le même présent à chaque homme, le jour de son mariage, dit le Maître en le remettant. Il deviendra l’emblème de votre couple et de votre famille. Artémis vous protégera !

    Cécilia est magnifique, ses yeux vert émeraude brillent de bonheur lorsqu’elle rejoint Aymeric à la table d’honneur. Pour la circonstance, les tables ont été déplacées. Un grand U les accueille à sa tête, entre le Maître et les Prêtres, où trône une composition joliment fleurie par les amies de Cécilia.

    Gênés par tant d’honneur, ils se tiennent la main pour se communiquer leurs émotions. Levant leur verre d’eau fraîche, les jeunes mariés remercient le Maître et les Prêtres pour tant de gentillesse avant de se diriger vers le buffet froid décoré de fruits que leur ami Gaspard a tenu à préparer.

    Très tôt, Gaspard montrait son goût pour la cuisine. En primaire déjà, on acceptait sa présence en tant qu’observateur du chef dans les cuisines. En apprentissage, sa formation était toute tracée. L’an dernier, une petite cérémonie, se déroula, devant quelques proches, dans les cuisines. Le chef lui remit son propre tablier et sa toque avant une accolade, émouvante de sincérité, puis il quitta définitivement les lieux : Gaspard devenait alors le roi du piano !

    Après le diner, et avant que les danseurs ne commencent à se trémousser au son de la musique diffusée par les haut-parleurs, il restait, au nouveau couple, une étape à franchir : l’entrée dans leur nouvel appartement !

    Ce matin, Aymeric et Cécilia abandonnaient définitivement les dortoirs situés de l’autre côté du terrain de football pour découvrir leur nid douillet : un logement privé pour abriter leur nouveau couple !

    Deux bâtiments de trois étages, implantés face à face, et séparés par la piscine et les jardins. Deux groupes de trente six appartements, douze par étage, voilà ce qui compose le Village Doré. Ils en deviennent les premiers habitants ce soir.

    La règle est claire : seuls les couples mariés peuvent entrer dans ces lieux. Le Maître tolère une exception aujourd’hui : les jeunes en préparation de mariage accompagnent la petite délégation, ils découvriront le futur domicile conjugal qui les abritera dans un ou deux ans.

    C’est donc, précédés du Maître et de ses Prêtres, que les jeunes gens montent jusqu’au troisième étage. Tout au bout du couloir, une porte désigne leur logis avec une inscription « Bonheur ».

    Le Maître se met sur le côté :

    – Entrez, vous êtes chez vous !

    – Merci Maître dit Aymeric en prenant Cécilia par la main.

    Ils entrent et découvrent, fébriles, leur nouveau « chez eux » : une pièce de séjour, une table et quatre chaises, une kitchenette, une chambre d’enfant, des sanitaires privés, une salle de bain et son étagère garnie de gels, sels, savons et linge de toilette. Et leur chambre : un grand lit où ils coucheront ensemble ce soir pour la première fois ! Tout leur est fourni : depuis le café et les doses de thés, jusqu’aux peignoirs de bain et au frigidaire rempli de boissons et de denrées fraîches.

    – Voici les clés de votre appartement, famille Bonheur, dit solennellement le Maître en tendant le trousseau.

    – Nous vous remercions pour tout. Merci Maître, répond Aymeric en s’inclinant légèrement.

    – Nous nous retrouvons en bas pour la fête avec les autres.

    Sitôt le Maître parti, leurs amis s’engouffrent dans l’appartement, curieux de voir à quoi va ressembler le lieu de leurs amours.

    Le couple est attendu au milieu de la piste improvisée, Aymeric et Cécilia s’élancent sur une musique de « Street love », un genre musical sensuel créé dans les années 2030. Après quelques pas et les applaudissements de leurs amis, ils se blottissent tendrement au rythme de la musique douce tandis que des couples de danseurs les rejoignent.

    Leurs amis ne vont pas les ménager. Aymeric va devoir jongler avec le ballon de football pendant que Cécilia doit vider une carafe d’eau pleine à ras bord. Ils chercheront à se retrouver, yeux bandés, parmi dix jeunes gens et jeunes filles, simplement en caressant la tête des candidats. Un questionnaire annoncé par leur ami Bradley, vérifiera s’ils se connaissent bien en remémorant des faits de leur enfance et en testant leurs connaissances l’un de l’autre.

    Gaspard fera découvrir ses plats où les mélanges les plus osés côtoieront les moins probables. Tout ceci, entrecoupé de danses plus ou moins endiablées. Profitant d’une ronde occupant toute la population, ils réussiront à fausser compagnie à leurs amis et à rejoindre leur appartement.

    A peine la porte refermée, Aymeric embrasse Cécilia goulûment. Bien sûr depuis deux ans, il lui a volé quelques baisers et l’a serrée dans ses bras. Par deux fois, il gagna le dortoir des filles et se colla à elle, la caressant sous les couvertures, devant quelques voyeuses de la chambrée. Mais l’aventure s’arrêta sur ces explorations futiles.

    A partir d’aujourd’hui, ils profiteront l’un de l’autre, pleinement, entièrement, copieusement, seuls dans leur appartement, dans un immeuble totalement vide !

    Ils furent aussi les premiers à être présentés par le Maître, il y a deux ans, lors de la Cérémonie de Préparation à l’âge adulte.

    Ils fêtaient leurs seize ans et se connaissaient depuis le plus jeune âge comme tous leurs autres compagnons de vie. Le Maître, seul, possède le pouvoir d’unir les couples car, lui seul connait leur compatibilité et décide de leur rapprochement. C’est donc lui qui leur annonce cette future union.

    Ainsi, pendant deux ans, vont-ils suivre ensemble, et bientôt avec d’autres futurs couples, certaines formations à la vie en couple, abordant quelques conseils sur la sexualité, la procréation et l’éducation des enfants.

    Dans le nouvel appartement, c’est l’heure de la mise en pratique ! Cécilia angoisse un peu mais le corps à corps l’excite, elle a déjà retiré sa blouse et déboutonne la chemise d’Aymeric. Elle lui laissera la faveur de dégrafer son soutien-gorge en lui tournant le dos gentiment.

    Un peu gauche, il finit par séparer les deux bandes de tissu rose et à faire redescendre les bretelles fines. Cécilia se retourne lentement, mains sur la poitrine. Assis sur le lit, Aymeric a les yeux rivés sur les doigts qui s’écartent, laissant apparaître deux tétons rosés et une poitrine ferme vivant à la cadence de l’émotion de la jeune femme.

    Admiratif devant le trésor offert, le jeune homme s’approche et embrasse amoureusement les deux présents qu’il caresse. Cécilia lui laisse le champ libre en levant les bras. Elle retire une à une les fleurs d’oranger plantées dans ses cheveux et défait lentement la tresse qui les retenait. Quelques soubresauts témoignent du plaisir ressenti par la jeune femme.

    Les longs cheveux châtain retombent sur ses épaules comme s’ils annonçaient un nouvel épisode de la parade nuptiale. Cécilia repousse le jeune homme sur le lit et se couche sur lui en léchant son torse musclé. Les deux amants commencent leur apprentissage et se plaisent à découvrir les corps et leurs intimités respectives.

    A califourchon sur son amant, Cécilia prend les choses en mains ! Aymeric la laisse décider du rythme en s’efforçant de ne pas trop la pénétrer. Il a peur de lui faire mal. L’hymen résiste un peu. C’est normal, ils l’ont appris ensemble lors des cours de sexualité donnés par l’une des infirmières.

    Brusquement, la jeune femme décide du coup de butoir en s’empalant sur le membre viril. Surpris mais ravi, Aymeric se démène maintenant en profitant du nouveau tabernacle offert. Les ébats se prolongeront tard dans la nuit.

    Bien que la sono soit coupée depuis plus d’une heure, les petits cris, la roucoulade et le hurlement final de la jeune femme exténuée ne seront perçus par aucune oreille indiscrète. Les nouveaux époux sont les seuls occupants du Village Doré !

    Le lendemain matin, les jeunes mariés se réveillent un peu surpris de se découvrir ensemble et prennent plaisir à profiter de ce dimanche matin au lit. Le Maître leur a concédé cette matinée alors que tous les autres se retrouvent dès 9 h pour la « Cérémonie du Profit ».

    Lors de cette cérémonie hebdomadaire, tous se rassemblent pour l’offrande. On y offre son travail et la totalité des heures accomplies cette semaine. Classées selon l’âge et la catégorie, ils bénéficient parfois d’une mise en valeur, le Maître félicitant celui ou celle qu’il désigne comme étant le meilleur de la semaine.

    Aymeric et Cécilia arrivèrent, dès leur naissance, avec le premier groupe d’enfants. Plus tard ils vont prendre conscience de ces « arrivages annuels ». Pendant huit années consécutives, dix huit enfants rejoignent ce lieu.

    – D’où venons-nous, qui sont nos parents ? Demanderont-ils plus tard au Maître et aux Prêtres.

    – Vos parents vous ont abandonnés à la naissance, nous ne les connaissons pas, s’entendront-ils répondre.

    – Est-ce que nous sommes enfermés ici ?

    – Non, vous êtes protégés. Si vous sortiez de ces locaux, vous mourrez immédiatement. Votre corps ne résisterait pas à l’air pollué extérieur.

    – Pourtant, vous, vous sortez.

    – Oui, nous avons été immunisés. Mais le vaccin a été contaminé par des germes rares et il n’a pas été possible de reconstituer un remède semblable. C’est pourquoi vous bénéficiez ici de tout le confort et de l’encadrement nécessaire pour créer une vie saine et respectueuse des autres. Dans l’Amour et dans le Travail, nos méditations principales.

    La communauté regroupe maintenant 144 enfants et jeunes adultes. Assisté par une équipe de médecins, infirmiers, éducateurs et prêtres, le Maître a

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1