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Voyages de l'intérieur
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Livre électronique57 pages44 minutes

Voyages de l'intérieur

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À propos de ce livre électronique

Il y avait donc un commencement, c’est évident, mais il y a un « avent ». J’imagine bien le tohu-bohu des origines, la montée du désir magnifié par les derniers obstacles, l’envie de partir enfin, loin, laisser, voir. Je repars au désert : désir de rien et de somptueux, désir de lumière. Dans le train vers Paris défile en ma tête les photos du « désert de lumière » que je tournais ces derniers jours comme pour tromper l’attente ou mieux la remplir d’un vrai désir de couleur et de beau, de pierres et d’inconnu. Les plus belles pages de ce livre sont sans doute celles où Jean Rouet évoque la présence de cet Autre qui offre soudain l’allégement et le repos quand on se déprend de soi pour espérer en lui.
LangueFrançais
Date de sortie26 déc. 2012
ISBN9782312006987
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    Aperçu du livre

    Voyages de l'intérieur - Jean Rouet

    978-2-312-00698-7

    Préface « Plus grand que notre cœur »

    Ce livre raconte une expérience qui défie le langage et a pourtant besoin des mots. On pourrait l’appeler une « mise au large », l’initiation du cœur crispé à un nouveau rythme, quand il cesse de chercher une assurance dans le repli sur soi pour la trouver en s’ouvrant à plus grand que soi : le désert et le Dieu qui vous entraînent toujours plus loin. Double et unique aventure où le chemin est parcouru à la fois dans l’espace et « de l’intérieur ».

    Le livre commence par un cri d’amour adressé à un lieu qu’on pourrait d’abord prendre pour une personne ; il a un nom propre, énigmatique : Mitzpe Ramon. D’autres noms propres suivront, le Néguev, Pétra, l’Akakus… Un nom commun les rassemble : le désert. Une seule grande expérience déclinée en plusieurs voyages. Tous les symptômes de l’enthousiasme amoureux s’y retrouvent : la fièvre dans l’attente du départ, comparée à un temps de fiançailles ; l’éblouissement de la rencontre, qui marque un « commencement » absolu tout en éclairant une préhistoire, celle de la vocation sacerdotale ; l’impression décisive d’avoir « trouvé la porte ». L’auteur ici devient poète, les paragraphes se transforment en couplets, en refrains parfois : « aujourd’hui est un bel aujourd’hui ».

    Au fil des pages, la beauté particulière du désert se confirme et se précise : c’est d’abord le choc de la couleur, dont le « nuancier » se déploie au soleil levant et au soleil couchant. C’est ensuite la découverte d’un horizon que rien n’encombre et que le voyage, à pied ou en voiture, repousse toujours au-delà. « La moindre chose apparaît tout entière, écrit Jean Rouet. On a envie que l’intérieur soit ainsi fait de rien pour que le moindre détail apparaisse comme le cadeau de Dieu. » Ce sont enfin les traces laissées par l’eau, les animaux (de la gazelle au scorpion), les hommes dont les peintures rupestres ramènent sous nos yeux une vie venue du fond des âges. On comprend que le désert soit tout ensemble un lieu de rencontre privilégié avec Dieu et comme la métaphore de celui-ci : « Je sais pourquoi j’aime le désert. Il est comme mon Dieu brûlant et frais, rude et séduisant, beau et doux à la fois. »

    Mais passée l’ivresse des commencements, l’aventure se révèle aussi une épreuve. Le voyageur subit la chaleur, la soif, la faim parfois, qu’on trompe en évoquant de futurs festins. S’y ajoutent les restrictions qu’impose à notre auteur une malformation cardiaque. Surtout, le désert est sans distraction : il nous renvoie impitoyablement, mieux que ne le ferait aujourd’hui notre chambre qui s’est, depuis Pascal, remplie de gadgets, à notre solitude essentielle. Malgré les compagnons de route et le thé offert à l’étape, on endure au désert ses propres limites.

    Tout cela oblige à voyager aussi « de l’intérieur ». La solitude du marcheur entre en résonance avec le célibat du prêtre qu’est Jean Rouet, avec ce voyage de la vie qu’il doit faire « sans une épaule » où s’appuyer. Isolé, il l’a été aussi très tôt par le regard méprisant de son institutrice dès qu’elle a su son désir d’entrer au séminaire. Bien sûr, il y a les joies, le réconfort de l’amitié. Mais les amis également ont leurs limites ; il leur arrive d’être oublieux, de s’endormir comme les apôtres au moment crucial. Le prêtre est voué pour l’essentiel à un double rapport, avec l’assemblée et avec lui-même. Entre les deux, c’est souvent le vide.

    Dans ce désert intérieur, comme dans l’autre, surgissent des tentations : mépris de soi ou, à l’inverse, exaltation du pouvoir imaginaire que l’on

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