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LES ENJEUX DU 21ième SIECLE : VERS L'INSTAURATION DU MODELE DE LA « RESONANCE DU VIVANT »
LES ENJEUX DU 21ième SIECLE : VERS L'INSTAURATION DU MODELE DE LA « RESONANCE DU VIVANT »
LES ENJEUX DU 21ième SIECLE : VERS L'INSTAURATION DU MODELE DE LA « RESONANCE DU VIVANT »
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LES ENJEUX DU 21ième SIECLE : VERS L'INSTAURATION DU MODELE DE LA « RESONANCE DU VIVANT »

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À propos de ce livre électronique

Nos sociétés contemporaines sont le théâtre de violences de toutes formes (écologiques, économiques, sociales) qui mettent en danger leurs équilibres fondamentaux c.a.d le respect de la dimension humaine et du contrat social nécessaire au développement harmonieux de toute société humaine. Comment expliquer que ce modèle de société porteur de tant de potentiel de richesse et de développement puisse continuer à générer autant de violences tant à la raison qu’aux personnes et ne rencontre à ce jour aucune réelle réaction organisée d’ampleur suffisante pour le contrer ?


La réponse se trouve à la fois dans les profondeurs de la formation de la conscience humaine et dans l’évolution de la relation systémique du collectif à l’individuel au cours de l’histoire de l’humanité.
LangueFrançais
Date de sortie8 sept. 2016
ISBN9782312047331
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    Aperçu du livre

    LES ENJEUX DU 21ième SIECLE - Bertrand de Veyrac

    cover.jpg

    Les enjeux du 21e siecle : vers l’instauration du modele de la « resonance du vivant »

    Bertrand de Veyrac

    Les enjeux du 21e siecle : vers l’instauration du modele de la « resonance du vivant »

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Illustration couverture : 123rf/Kadriya Gatina

    © Les Éditions du Net, 2016

    ISBN : 978-2-312-04733-1

    Introduction

    Nos sociétés ont réussi à développer une maitrise de la matérialité et un potentiel d’évolution sans précédent dans l’histoire de l’humanité et sont en même temps le théâtre de dysfonctionnements source de la diffusion d’une violence également inégalée de la condition humaine dans l’histoire du monde.

    Comment ont-elles pu générer autant de contradictions ?

    Les sociétés humaines ont de tout temps utilisé l’organisation sociale pour assurer la cohésion de l’IMPERATIF COLLECTIF ou impératif de l’ESPECE, essence même de leur existence, avec la dimension individuelle dans le cadre de la soumission de l’Homme face à la matérialité et à la mort.

    Certaines sociétés se sont organisées sur ces bases en faisant confiance à la forme « naturelle » de l’échange matériel et imaginaire avec la nature basé sur une forme de contrat social de coexistence avec cette dernière et n’ont pas cherché à les faire évoluer. Elles constituent des modèles de sociétés dites primitives dont il existe encore quelques exemples dans des régions qui n’ont pas encore été conquises par les sociétés évolutives. Elles se caractérisent par un « isolationnisme » territorial et conceptuel et l’absence dans leur mode d’existence de mécanismes d’évolution et donc d’émergence d’une volonté collective d’évolution. En effet leur notion de temps et de durée est construite et imprégnée par une cosmogonie basée sur une symbiose totale avec les rythmes et l’échelle de temps de leur environnement naturel et une neutralisation de la Mort au travers de croyances en la vie des Morts.

    D’autres sociétés ont été extraites de ce modèle initial par l’introduction progressive de mécanismes d’évolution dans leur vécu dans le cadre de leur soumission face à la matérialité et à la mort.

    Les principaux facteurs de cette mutation sont liés à la fois à l’environnement naturel dans lequel elles se sont constituées et l’évolution historique de leur cadre conceptuel ou « culturel » de gestion de cette double soumission.

    Dans tous les cas cette capacité d’évolution a été générée par l’introduction de systèmes conceptuels et organisationnels construits autour et à l’aide de trois facteurs interdépendants :

    - la PROMOTION du POUVOIR SOCIAL d’origine systémique au travers de mécanismes de délégation de Pouvoir du Croire, du Savoir et de l’Avoir générateurs de structures et de systèmes catalyseurs de l’institutionnalisation du POUVOIR SOCIAL, source de l’émergence de pouvoirs de situation et de l’apparition de modèles fonctionnels  hiérarchiques d’organisation sociale et donc d’inégalités (ou différences) sociales basées sur le pouvoir social catégoriel concédé à un ou plusieurs individus ou groupes d’individus,

    - la promotion de la VALEUR SOCIALE d’origine systémique au travers de mécanismes de confrontation entre l’offre et la demande des biens, services, compétences… constituant le contenu des activités des individus et groupes d’individus au sein des sociétés,

    - la promotion de l’INDIVIDUALISME SOCIAL d’origine systémique qui est l’émanation d’une vision des rapports et relations de l’individu avec ses congénères et la société basée sur la recherche de sécurité et de reconnaissance sociales au travers d’une démarche de valorisation individuelle au travers de l’Avoir, le Savoir, le Croire et le Paraitre.

    Le principal ferment en a été l’Occident.

    Dans ce cadre, l’organisation de toute société humaine et de sa capacité d’évolution, qui est comme toute organisation par nature systémique, est également soumise à des contraintes de nature physiologiques, systémiques et temporelles liées à trois facteurs qui sont les suivants :

    - Le matérialisme organique qui reflète tous les aspects physiologiques et psychiques de la contingence de l’homme face à la matérialité et à la mort et constitue donc la base de l’organisation des relations entre l’échelle individuelle, l’échelle sociale et l’échelle collective

    - Le structuralisme systémique qui est la conséquence de l’emprise des rigidités systémique et inter-systémique des systèmes d’organisation sociale et collective sur les capacités d’évolution tant individuelles que sociales et collectives au sein de ces sociétés humaines

    - Le structuralisme historique qui reflète l’emprise multiforme du passé sur le présent et le futur des sociétés et constitue donc la trame de leur histoire. Bien que partiellement provoqué par le structuralisme systémique, il en diffère cependant dans la mesure où il constitue le poids et l’influence des cadres culturels du passé (l’héritage culturel) au sens large sur les capacités d’évolution des sociétés.

    Les rapports entre ces trois ressorts de capacité évolutive et ces trois contraintes structurantes ont été à la source de l’histoire de nombreuses sociétés ou civilisations majeures en permettant, au travers de la constitution progressive de structures et systèmes d’organisation de plus en plus complexes et interdépendants des activités des sociétés, l’émergence en particulier

    - d’un modèle d’organisation collective abolissant les limites d’action et d’extension territoriale de ces collectivités en dépassant la contrainte de la dimension humaine naturelle ou physiologique de l’échange avec ses congénères et l’environnement matériel c.à.d. « le matérialisme organique »,

    - d’une capacité importante d’émulation des capacités individuelles et collectives au travers des systèmes de gestion des activités à l’intérieur de la collectivité avec tous les progrès indéniables de la maîtrise de l’Homme sur la nature et de son insertion dans son environnement naturel.

    Cependant, ces trois ressorts portent en eux également le germe de la soumission de la dimension humaine à l’Impératif systémique collectif et aux « structuralismes historiques et systémique » avec tout le potentiel de violence sociale et d’aliénation collective dont l’histoire de ces sociétés a été et est encore le théâtre.

    Par dimension humaine nous entendons la recherche et la promotion de l’épanouissement de « l’Humanité chez l’homme » dans la plénitude de sa dimension spirituelle et matérielle. Ce vœux ne peut être exhaussé qu’au travers du développement de systèmes d’exploitation ayant pour principe fondateur de l’organisation des relations entre les échelles individuelle, sociale et collective la recherche et la promotion de l’épanouissement de l’individu. Les efforts des sociétés civiles tendant vers cet idéal ont été multiples mais dans la plupart des cas tués dans l’œuf par le système en place dont nous avons évoqué plus haut les ressorts.

    En effet, toutes les expériences historiques de sociétés ayant adopté ce type de modèle d’organisation ont démontré (y compris l’expérience socialiste) qu’ils entrainaient inexorablement

    - l’instauration systémique du modèle hiérarchique à répartition de pouvoir élitiste ou différentiel

    - la mainmise de minorités agissantes sur la gestion de ces systèmes d’organisation collective avec l’utilisation de ces derniers à leur profit,

    - la dépendance et soumission organisées de l’ensemble des individus et sociétés civiles à ces systèmes d’organisation collective au travers de la légalisation ou l’institutionnalisation de ces systèmes d’organisation sociale et collective par l’aliénation de l’homme aux systèmes collectifs comme cadre d’insertion de l’individu dans la vie collective,

    Les faiblesses de ce modèle de fonctionnement des sociétés humaines, eu égard à leur capacité à assurer l’épanouissement de la dimension humaine, si elles ont pu être justifiables comme une étape nécessaire dans le passé, sont devenues, dans le cadre des sociétés contemporaines, des facteurs de développement d’une incompatibilité objective entre celle-ci et la DIMENSION COLLECTIVE dont l’échelle et le rayon d’influence et d’action est passée du local au mondial en moins d’un siècle.

    En effet, nous assistons depuis quelques décennies, à la matérialisation de ce phénomène dans la confrontation de plus en plus dramatique entre la DIMENSION HUMAINE dans son acception tant collective qu’individuelle et ce tant dans les contextes nationaux qu’à l’échelle internationale et la DIMENSION SYSTEMIQUE COLLECTIVE générée par un modèle de développement soumis et géré par deux pôles de méga-pouvoir (ou macro-pouvoir) largement dépendants et imbriqués l’un dans l’autre

    - un pôle de production et d’échange de produits et services hyper-performant mais dont la maîtrise tant du développement et de la finalité, que des coûts réels (c’est à dire naturels, culturels, sociaux et économiques à CT/MT/LT) pour la collectivité mondiale est actuellement impossible,

    - un pôle de gestion collective dont les bases de fonctionnement (les concepts de représentativité, de règles de choix démocratique et le cadre d’Etat Nation) ne permettent que partiellement d’assurer une harmonie entre les évolutions des besoins et caractéristiques du corps social et les évolutions et contraintes imposées par le premier pôle de pouvoir, tous deux aidés, confortés et validés par l’émergence plus récente de deux pôles secondaires de méga-pouvoir émanation et au service des deux premiers

    - un pôle de méga-pouvoir scientifique et technique dont les développements s’accélérant dans des proportions exponentielles constituent une source de mutation de nos sociétés à l’échelle du monde et peut-être apporteront les réponses à ces incompatibilités,

    - un pôle de méga-pouvoir médiatique détenteur du traitement, de la communication et de la diffusion de l’information et de mise à disposition de moyens et outils de communication (Internet, téléphonie, informatique…) dont le monopole est progressivement diminué par leurs utilisateurs c.a.d la société civile au travers d’un quatrième pôle,

    - le pôle de communication interactive généré par les sociétés civiles elles-mêmes en particulier au travers des capacités de communication interindividuelles directes et non soumises aux pôles de pouvoirs évoqués plus haut à l’échelle locale, régionale, nationale, internationale. Un des enjeux des prochaines décennies sera la lutte pour le respect par les pôles de pouvoirs existants de la liberté de développement de ce dernier pôle. Nous y reviendrons.

    Si pendant plusieurs siècles les évolutions interdépendantes de ces pôles de méga-pouvoir sont restées suffisamment lentes pour être maitrisées par ce type de système d’organisation basé sur le Pouvoir social, la Valeur sociale et l’Individualisme social, nous assistons depuis environ un siècle à un accroissement exponentiel des évolutions interdépendantes de ces pôles qui entrainent des enjeux pour l’avenir de l’espèce humaine que ce type de système n’est plus à même de maitriser.

    Le doublement tous les 40 ans de la population mondiale, l’accroissement exponentiel des besoins d’énergie, d’eau et autres ressources naturelles nécessaires pour assurer l’avenir de nos sociétés sur les bases actuelles, l’émergence d’une interdépendance de plus en plus incontrôlable des vécus des sociétés à l’échelle mondiale du fait

    - d’un développement sans précédent à la fois de la complexité et de la mondialisation de l’interdépendance de ces systèmes de gestion collective des sociétés tant au plan économique et social qu’au plan politique,

    - d’une difficulté d’échelle grandissante à maîtriser les ressorts de développement et les conditions d’action de ces systèmes,

    constituent des défis que seules des transformations en profondeur des modes de gestion et de développement de nos sociétés seront à même de relever.

    Face à ces défis les capacités et les performances de gestion collective de ces systèmes à l’échelle qui serait nécessaire, c.a.d à une échelle fusionnée du local et du mondial d’une part, et de l’Individuel au Collectif d’autre part, sont pratiquement inopérantes, les « institutions dirigeantes » des systèmes de gestion économique et politique au niveau collectif se révélant impuissantes à en maitriser les évolutions et leur impact sur les sociétés civiles et sur l’environnement ceci aussi bien au niveau local, régional, national, international que mondial.

    Or nous en sommes encore, dans toutes les sociétés dans le monde, à un modèle de gestion collective basé sur des structures (les états nations) et systèmes collectifs de gestion économique, sociale et politique (les démocraties et autres) dont les cadres et échelles d’action sont inopérants et les visions sont encore au principe de la promotion, la défense et la préservation des intérêts particuliers ou catégoriels nationaux par rapport au « reste du monde ».

    Les principales conséquences en sont

    - l’émergence d’une vie systémique autonome de la dimension collective mondiale en particulier au niveau de la sphère économique qui de plus en plus a tendance à imposer aux sociétés et aux individus sa logique de fonctionnement et de développement dont les bases s’éloignent de plus en plus du respect de la dimension humaine,

    - l’inadaptation croissante des systèmes de gestion collective à ces enjeux qui se double en plus d’un « décrochage » de l’évolution sociale et culturelle des sociétés civiles et ceci dans le monde entier,

    - la décomposition par inadaptation accélérée au niveau de chaque société des bases culturelles collectives servant de ferment de vie et de régénération du tissu social c.a.d du sang de l’organisme social que constituent toutes sociétés humaines,

    - la soumission accélérée de l’Homme et des sociétés civiles aux systèmes conceptuels et d’organisation des activités de ces mêmes sociétés civiles.

    Par ailleurs, ce que nous appelons l’INDIVIDU SOCIAL, qui est une création collective, est devenu dans nos sociétés une entité TRONQUEE et DESEQUILIBREE, modélisée de façon violente dans toutes les facettes de son vécu autour :

    - de la sphère économique et la priorité donnée à la relation marchande,

    - de la logique rationaliste.

    Ainsi, le cadre conceptuel et relationnel qui permet à l’individu de concevoir son projet de vie et de l’intégrer à la vie collective n’est plus à même de servir de réceptacle à la dimension humaine dans sa pleine acception ou à l’entité humaine.

    L’individu se trouve avec des pans entiers de son vécu (moral, artistique, culturel, religieux, communication, action...) pour lesquels il lui est en général proposé des cadres et approches privilégiant généralement la valorisation individuelle c.a.d l’individualisme social à la valorisation personnelle et qui, présentant donc plus une logique compatible avec le cadre dominant, font l’objet d’une désaffection que l’individu comble seul et généralement en référence au cadre dominant.

    Ceci amène l’individu à se construire des projets et cadres de pensée, d’action et d’insertion autour de la seule référence reconnue collectivement qui lui est offerte à savoir la référence de la valorisation individuelle c.a.d de l’individualisme social au travers (principalement) de la relation marchande socialisée et de l’approche rationaliste du monde qui dominent les systèmes d’insertion de son vécu ou au contraire (ou simultanément) à se marginaliser en  adoptant un système de référence d’essence révélée lui permettant de se constituer tant bien que mal une base suffisante d’explication et de justification de son existence, de ses actes et pensées c.a.d de son échange avec l’univers.

    Par ailleurs l’ABONDANCE sous toutes ses formes

    - Doublement de l’Espérance de vie en moins d’un siècle

    - Multiplication sans précédent de la capacité d’INFORMATION

    - Multiplication sans précédent de la capacité de COMMUNICATION

    - Multiplication sans précédent de la capacité de PROXIMITE et de

    - PRESENCE dans la DIMENSION ESPACE/TEMPS

    a tendance à faire exploser le POTENTIEL DE REALISATION contenu dans une VIE à échelle humaine tout en amplifiant la DEPENDANCE de l’individuel au collectif dans la réalisation de ce potentiel.

    La conjonction de ces trois phénomènes ou évolutions contemporaines

    - pauvreté et déséquilibre dans les possibilités de références collectives à la dimension humaine au profit de la relation marchande et de l’approche rationaliste du Vécu

    - explosion des potentiels de possibilités d’action, d’information et de communication dans l’espace et le temps

    - développement de la dépendance de l’individuel au collectif

    entraine à la fois

    - des distorsions très fortes dans le vécu de chaque individu de par la concomitance

    o d’un développement sans précédent des sollicitations du tandem IMAGINAIRE/REEL de l’individu dans la construction de son vécu,

    o d’un développement au moins apparent de l’INDEPENDANCE de l’individu par rapport à la Société au travers de l’ATOMISATION des PROJETS DE VIE INDIVIDUELS et

    o d’un développement réel de la DEPENDANCE de l’individu à la Société pour la REALISATION de son PROJET de VIE

    - une tendance lourde à la désagrégation du tissu social et culturel de chaque société qu’entraine le développement économique et scientifique au travers des adaptations violentes qu’il impose pratiquement à l’échelle mondiale aux systèmes d’intégration sociale existants mis à la disposition des individus,

    - une incompatibilité structurelle et systémique entre la dimension individuelle et la dimension collective malgré les moyens qui n’ont jamais été aussi puissants pour assurer la modélisation de l’Individualisme social au détriment de la relation sociale.

    L’avenir de ce type de société dépendra essentiellement de leur capacité à progressivement refaire de la Dimension Humaine le cadre prioritaire et central de leur logique de développement.

    Notre démarche consiste après avoir fait dans une première partie l’état des lieux des sociétés contemporaines, à entamer dans la deuxième partie une réflexion en profondeur sur les ressorts de fonctionnement de nos sociétés et en particulier sur les raisons qui ont permis l’apparition des systèmes d’organisation collective basés sur le POUVOIR SOCIAL, la Valeur sociale et l’Individualisme social comme principaux agents d’organisation et de conduite des sociétés, et les conséquences du développement de ces modèles basés sur la promotion du pouvoir social et de l’individualisme social sur les évolutions de nos sociétés.

    Cette approche a pour objet de mettre en évidence que ces systèmes qui régissent les activités de nos sociétés, basés sur une logique de promotion du pouvoir social et de l’individualisme social, ne sont plus capables d’assurer, en leur qualité d’intermédiaire de médiation, la cohésion pertinente de l’évolution de nos sociétés en fonction de l’Impératif Humain et de la pérennité de l’espèce humaine.

    Cependant ce deuxième volet de notre ouvrage, s’il réussit nous l’espérons à bien expliciter les mécanismes qui ont amené à la situation actuelle de nos sociétés, n’apporte pas en lui-même de solution pour sortir de cette impasse structurelle et systémique dans laquelle se trouvent nos sociétés contemporaines.

    Nous devons pour faire émerger des perspectives de solutions, et c’est l’objet de la troisième partie de cet ouvrage, mettre en évidence ou en lumière l’existence d’un cadre de cohérence « oublié » à l’échelle de l’univers à l’intérieur duquel la dimension humaine trouve ses fondements en essayant de mettre en évidence que

    - la CONSCIENCE DIFFERENTIELLE LANGAGEE, qui constitue l’armature du MOI et de la Pensée conceptuelle chez l’individu et la base des systèmes d’exploitation des sociétés humaines, est « naturellement » intégrée dans ce cadre de cohérence, (dont une des manifestation dans notre univers est la symbiose entre le Tout et la Partie ou « résonance du vivant » qui gouverne la logique du Vivant) dont la redécouverte et le respect des équilibres constituent selon nous une des bases de l’épanouissement de la Dimension humaine dans sa pleine acception ;

    - une voie de réflexion pour réintégrer ce cadre de cohérence dans les fondamentaux de fonctionnement des sociétés humaines réside dans une mise en perspective et une refonte des systèmes de fonctionnement des sociétés humaines et de la conscience différentielle conceptualisée apportée aux individus, qui assureront l’intégration du modèle de la « RESONANCE du Vivant» témoin de ce cadre de cohérence comme principe actif de l’organisation de la communication et de l’action en lieu et place du Pouvoir social et de l’Individualisme social.

    Enfin nous tenterons dans une quatrième partie d’esquisser des approches de réflexion sur des solutions alternatives qui permettraient à nos Sociétés d’adopter des modèles de développement intégrant la Dimension humaine dans sa pleine acception, c’est à dire la dimension qui réintègre la relation symbiotique de l’humain avec la logique du Vivant dans la construction de son Moi et l’organisation de son vécu.

    Ceci signifie que tant les bases de nos systèmes d’organisation collective que le vécu de l’approche de la conscience différentielle conceptualisée doivent impérativement être re-conceptualisées sur la base du modèle de la Résonance du Vivant qui est le reflet d’une cohérence universelle que nous ne pouvons ignorer plus longtemps si nous voulons la survie de nos sociétés.

    Nous allons tenter dans cet ouvrage d’entamer cette réflexion en insistant néanmoins sur le fait que notre objectif, compte tenu de l’ampleur du sujet, est plus d’apporter une approche une perspective de réflexion sur ces questions, qui nous l’espérons contribuera à permettre aux spécialistes des nombreuses disciplines qui abordent et sont concernées par ces sujets d’avancer dans leurs recherches.

    Lexique

    Afin de faciliter la lecture de l’ouvrage le lecteur trouvera ci-dessous un petit lexique des abréviations et sigles utilisés par l’auteur

    SMCC : le Système mots-concepts communicant constitue l’armature ou logiciel conceptuel et de communication collective (langage) que la société civile offre à chaque individu

    SIN : les systèmes inter-conceptuels normatifs constituent le cadre des normes culturelles au sens large en vigueur dans une société civile humaine

    SIA : les systèmes inter-conceptuels applicatifs sont constitués de l’ensemble des structures et institutions en charge de traduire l’application des SIN dans la réalité physique

    SO : les systèmes organisationnels sont constitués de l’ensemble des processus fonctionnels et démarches opérationnelles utilisées au sein des SIA

    MDO : le moi différentiel organique constitue le niveau de conscience commun à l’ensemble du monde du Vivant rendant possible les échanges avec l’environnement nécessaires à la pérennité de tout être vivant

    MDC : le moi différentiel conceptuel constitue chez l’homme et peut-être certains animaux la capacité à se conceptualiser comme une entité distincte et autonome de l’environnement et à conceptualiser leur échange avec ce dernier sur cette base différentielle

    MDS : le moi différentiel social est la traduction chez l’individu de l’image et de son niveau d’intégration qu’il souhaite ou pense donner ou avoir réalisé vis-à-vis et au sein de la société civile

    PREMIÈRE PARTIE

    L’ETAT DES LIEUX DES SOCIETES DEVELOPPEES

    Les sociétés humaines à la source de grandes civilisations semblent avoir toujours traité la confrontation face à la MORT et plus généralement à l’INCONNU et la confrontation face à la MATERIALITE au travers de modèles intégrant le Pouvoir social et l’Individualisme social c’est à dire la capacité d’influence par l’organisation des rapports et activités au travers de systèmes de promotion au niveau individuel de l’Avoir, du Savoir, du Paraître et du Croire comme le moteur prééminent de l’organisation et du fonctionnement de la vie en collectivité.

    L’objet de cette première partie sera, après avoir fait le constat de l’état actuel de ces sociétés, de tenter de définir une approche des sources de ce phénomène et de donner un aperçu de ses conséquences sur l’évolution des sociétés humaines et en particulier sur la relation de l’individuel au collectif.

    Les sociétés dites développées, c’est à dire ayant développé progressivement des systèmes hyper-complexes tant sur le plan de la production et la distribution de biens et services nécessaires à la subsistance de la collectivité que sur celui de la gestion collective des relations de toutes natures entre les personnes et des biens à usage collectif par nature et par destination, sont le théâtre de dysfonctionnements majeurs à deux niveaux

    - dysfonctionnement dans la relation entre le modèle de développement économique et les individus qui en assurent la gestion en particulier et la Collectivité en général,

    - dysfonctionnement dans la relation entre le modèle de gestion collective et les membres de la Collectivité.

    Ce double dysfonctionnement dont nous allons décrire les principales caractéristiques entraine une inhibition fondamentale de la Dimension Humaine et par conséquent du rôle et de la capacité de la société civile dans la définition circonstanciée et responsable de son Devenir.

    Ce double dysfonctionnement est principalement dû à

    - une institutionnalisation systémique du Pouvoir social et de l’Individualisme social au travers d’un modèle culturel, fruit de la

    dimension historique, de développement de structures et systèmes de gestion/communication des activités de la société et des individus, le modèle fonctionnel hiérarchique à pouvoir différentiel

    - une dépendance et une soumission « forcées » de plus en plus forte de l’individu face à ces systèmes constituant l’unique chemin permettant l’intégration et la reconnaissance de l’individu au sein de la société,

    - la lente instauration d’une vie autogène de ces systèmes hypercomplexes due à l’imbrication et la complexité croissante de ces derniers entre eux,

    - la progressive mainmise de la logique de l’Economique sur l’ensemble des activités politiques, économiques, sociales, culturelles et intellectuelles de la société civile.

    Chapitre 1 : La domination mondiale non contrôlée de l’économique au travers de la logique du progrès et du profit

    I – LE CONSTAT

    Le culte de la société en éternelle progression a été fabriqué de toutes pièces par la logique économique et la mutation sans précédent des systèmes dédiés à l’organisation des activités économiques.

    Après un développement économique sans précédent dans l’histoire qui a entrainé une conversion socio-économique (accélération sans précédent de l’urbanisation des populations et donc de la dépendance sociale à l’économique) et culturelle de l’ensemble de la société civile aux contraintes générées par celui-ci avec comme contrepartie une amélioration générale du niveau de vie, de la sécurité des revenus et de la santé etc..., depuis trente ans l’évolution de nos sociétés est dominée par la gestion des contradictions croissantes s’élevant entre les contraintes de l’impératif économique et la nécessaire mutation en profondeur du mode d’insertion des activités économiques dans nos sociétés.

    Ces contradictions sont le résultat de l’instauration d’un modèle de libre circulation des biens et services et de libre concurrence à l’échelle mondiale dont les causes premières ont été

    - la libéralisation totale de la sphère d’activités financières et un laxisme monétaire en particulier des Etats-Unis alors détenteurs de la seule devise internationale (abandon de l’étalon or au profit de l’étalon Dollar) qui a provoqué un développement sans précédent des capitaux dits « flottants » disponibles sur le marché qui avait donc besoin d’un développement de même ampleur des opportunités de placements de capitaux.

    - La volonté des économies dominantes de l’époque - les Etats-Unis et l’Europe -  de développer à leur profit les marchés des pays en voie de développement et sous-développés sans mesurer les risques de déséquilibres économiques et sociaux de l’instauration de ce modèle.

    La logique de l’instauration de ces accords de libre-échange et libre concurrence entre ces deux groupes était vertueuse car supposait l’émergence concomitante et liée à la fois d’un développement économique et social (et donc de marchés solvables) des pays du deuxième groupe et d’un développement des activités économiques des pays du premier groupe au travers d’exportations de produits et services sur ces nouveaux marchés.

    Les accords internationaux à l’échelle mondiale (GATT puis OMC), qui ont institutionnalisé le principe de la libre circulation des biens et services et des capitaux  et de la libre concurrence, avaient l’avantage de répondre à cette demande initiale tout en s’appuyant sur l’hypothèse que la sphère économique serait capable d’assurer à la fois l’utilisation de ces capitaux aux meilleures conditions de rentabilité et le maintien des équilibres socio-économiques nécessaires au bon fonctionnement des sociétés civiles des deux groupes.

    La mise en place de ce modèle de développement et de fonctionnement du Pôle de pouvoir économique a entrainé deux évolutions majeures :

    A - un développement sans précédent de la production mondiale de biens et services et du commerce mondial au travers de la mondialisation d’une part du libre accès aux facteurs de production, des flux commerciaux, des sources et flux de financements, et d’autre part la mondialisation des marchés et de la concurrence, avec l’émergence largement interconnectée

    - d’une concentration financière et capitalistique des conglomérats de production et distribution de biens et de services en réponse à cette mondialisation,

    - le développement sans précédent de la Recherche Fondamentale, de la Recherche-Développement et de la Recherche Appliquée, sources d’innovations majeures et donc de nouvelles technologies et matériaux de fabrication, d’information et de communication (médias TV, Internet, Téléphonie, …)  et d’évolutions accélérées des bases et contenus de l’offre et de la demande (industrielle, commerciale et finale)

    - le développement, lié à la mondialisation des échanges économiques et à ces efforts de recherche, de nombreux nouveaux pôles et secteurs d’activités dans les domaines entre autres de l’informatique, la communication, la santé, l’environnement, l’agroalimentaire, l’espace, …

    - un développement sans précédent des besoins de denrées alimentaires et de ressources énergétiques et en eau à l’échelle mondiale et l’émergence de tensions mondiales et distorsions interrégionales et régionales croissantes conséquence du développement des activités économiques et commerciales évoquées ci-dessus mais également dues à une explosion démographique liée à la diffusion au niveau mondial des progrès dans les domaines de l’hygiène et de la santé ;

    B - L’émergence concomitante et la domination quasi-totale à l’échelle mondiale d’une « économie financière » aux activités également totalement libéralisée, dont le seul critère de fonctionnement est la rentabilité à court terme, et interagissant sur des pans de plus en plus importants et diversifiés des activités économiques des sociétés civiles au travers d’une expansion hypertrophiée de flux financiers de capitaux basés sur des activités purement spéculatives à hyper-court terme par le biais des bourses de valeurs (actions, fonds de placements,…) et de matières premières énergétiques, minérales et agro-alimentaires.

    C - L’émergence de deux économies au sein de l’ensemble des sociétés

    - Une économie mondialisée constituée d’acteurs économiques et financiers de taille internationale dont les stratégies de développement et modes de fonctionnement sont mis en œuvre à l’échelle mondiale et qui impose à l’ensemble des acteurs des circuits de production sous-traitant locaux des conditions drastiques en ligne avec ses objectifs de rentabilité. Ce sont les principaux (sinon les uniques) bénéficiaires de l’instauration de ce modèle.

    - Une économie que l’on peut qualifier de « locale » dans la mesure où ses acteurs sont dans la plupart des cas des très petites, petites et moyennes entreprises qui, elle, à la fois

    o constitue la base et la source principale de création et maintien de l’emploi économique local du facteur Travail, de financement des charges de couverture sociale et des charges fiscales

    o et doit supporter directement ou indirectement les contraintes de la concurrence internationale

    D - l’émergence progressive de la concomitance de trois zones économiques à caractéristiques différentes sur lesquelles ont été plaquées sans discernement de nature sociale ou environnementale les règles de la libre concurrence et du libre-échange des biens et services évoquées ci-dessus

    1- la zone des pays de l’OCDE développés (Europe, Amérique du Nord, …) à haut niveau de revenu et couverture sociale/habitant avec un potentiel compétence/machine de production industrielle en relative surcapacité car sous-compétitif à l’exportation et une saturation relative de leurs marchés solvables,

    2- les pays émergents (BRICKs, Brésil, Chine, Inde, Russie, Corée, …) avec un développement économique très rapide et puissant basé sur l’exportation de produits manufacturés et/ou de matières premières énergétiques avec un faible niveau de revenu et couverture sociale/habitant les rendant hyper-compétitifs et leurs très importants (mais souffrant actuellement d’une limitation de solvabilité) marchés potentiels intérieurs

    3- les pays en voie de développement (en réalité de sous-développement) en particulier dans les pays de l’hémisphère sud (Afrique,…) à très faible niveau de revenu et couverture sociale/habitant avec un sous-équipement drastique compétence/machine sauf celui qui est nécessaire aux besoins (extraction de matières premières énergétiques , minerais,…, surfaces de terres cultivables,…) des économies développées et émergentes et bénéficiant de très importants marchés potentiels intérieurs mais souffrant actuellement d’une exportation sauvage des modèles de gestion collective et de production économique en fonction des intérêts des sociétés et économies dominantes des zones 1 et 2 sans prendre en compte les conséquences environnementales et les mutations économiques, sociales et politiques qu’elles entrainent sur les sociétés de cette zone.

    II – LES EFFETS INDUITS DE L’INSTAURATION DE CE MODELE ECONOMIQUE LIBERAL

    La mise en place de ce modèle libéral de l’activité économique tel qu’il a été conçu, outre ses bienfaits indéniables en termes de maitrise de la matérialité évoqués plus haut, a néanmoins engendré de nombreux effets induits dont les conséquences en particulier sur les plans social et sociétal ne sont pas maitrisées ni peut-être maitrisables.

    A - La déconnexion croissante entre l’économique et le social ou sociétal provoquée par

    1 - une déconnexion croissante des critères de l’investissement avec les contraintes inhérentes au développement d’activités industrielles, manufacturières et commerciales qui se traduit par une soumission du développement économique aux exigences de rentabilité de plus en plus sévère en termes de niveau de rentabilité et de délais de retour sur l’investissement de l’offre de capitaux d’investissement.

    Les masses de capitaux dont l’objet est uniquement de profiter de placements leur assurant une rentabilité maximum dans un délai aussi court que possible sont telles, qu’en dehors d’influencer artificiellement les marchés financiers, elles contraignent l’organisation de l’activité de production de biens et services à une marche forcée à la rentabilité dont les conséquences sont à la base des dysfonctionnements actuels de nos sociétés.

    En effet, la saine gestion financière de ces capitaux consiste à les placer là où il y a un potentiel de développement d’activités à forte rentabilité.

    Ceci se traduit par des déplacements et transferts énormes de capitaux (c.a.d de capacité d’investissement) de zones à faible rentabilité existante et potentielle (Europe, Amérique du Nord, …) vers les BRICKs et provoque un transfert mécanique des activités industrielles et manufacturières des pays de la zone 1 vers les pays de la zone 2.

    2 - Une déconnexion croissante des objectifs et contraintes de l’activité économique avec les ceux et celles des modèles de fonctionnement existants des sociétés civiles

    Ces transferts massifs de capitaux et d’activités ont entrainé l’émergence de zones d’interdépendances économiques de plus en plus larges non maitrisables et laissées à la loi du marché sans contrôle de leur impact sur l’actualité et le devenir des sociétés civiles et de leur environnement et créant des déséquilibres économiques et sociaux régionaux profonds sources de transformations et évolutions parfois violentes des sociétés civiles.

    En effet l’émergence systémique de situations de concurrence déséquilibrées sources inéluctables de tensions mondiales et distorsions interrégionales et régionales croissantes est la conséquence directe de l’absence d’instauration à côté des règles de libre-échange et de libre concurrence de dispositifs de compensation au moins partielle des écarts de compétitivité dus aux différentiels de revenus/couverture sociale et de politiques monétaires (dumping monétaire organisé des pays de la zone 2) accentuant ces différences de compétitivité entre les pays signataires.

    La compétition entre les agents économiques s’établissant maintenant au niveau mondial, il y a un divorce croissant entre la localisation du marché solvable et la localisation des moyens et sites de production. En effet, les distorsions de conditions de production et le développement des moyens de transport et de communication permettent aux investissements productifs de trouver une meilleure rentabilité en produisant à bas prix dans des zones de bas salaires et de faible protection sociale des produits vendus au prix fort sur les marchés des sociétés développées.

    Dans les pays de la zone 1 dont la compétitivité économique a été entamée à cause à la fois de cette nouvelle donne et de leur volonté de maintenir à la fois leur marché intérieur et leurs systèmes de protection sociale un impératif systémique de croissance est apparu sans lequel la fusion de l’économique et du social n’est plus possible.

    Très succinctement cet impératif est créé par une série de contraintes agissant en boucle.

    Les produits de la sphère de l’activité économique doivent permettre la couverture à la fois des charges économiques et des charges liées aux dépenses de la sphère publique et la sphère de la solidarité sociale.

    Si la rentabilité de l’activité économique chute durablement les équilibres des recettes et dépenses des trois sphères de l’activité économique, de la solidarité sociale et de la sphère publique peuvent être en déficit ce qui entraine un endettement dont le coût s’ajoute aux déficits, etc… ce qui implique très rapidement de réduire les niveaux de charges des trois secteurs.

    Dans les pays de la zone 2 ces mêmes transferts de capitaux et d’activités ont permis un développement sans précédent d’une économie d’exportation basée sur une hyper-compétitivité de leur facteur Travail qui va constituer à long terme un facteur décisif de transformation en profondeur des systèmes d’exploitation des sociétés civiles traditionnelles.

    Dans les pays de la zone 3 l’explosion des besoins en matières premières agricoles, énergétiques et minérales a provoqué le développement sans précédent d’un secteur économique « étranger » chargé d’acquérir et exploiter à bas coût les ressources sans réellement tenter d’influer sur le développement économique et souvent en brisant les équilibres des économies traditionnelles de ces pays qui s’installent dans un sous-développement endémique.

    Cette marche forcée multiforme imposée aux sociétés du monde entier constitue des sources de déséquilibres structurels et systémiques profonds directement provoqués par ce modèle de libre échange et concurrence dont les conséquences sociales ne sont absolument pas maitrisées.

    3 - Le développement de façon non contrôlé à l’échelle macro-économique d’un découplage territorial Production - Consommation de l’activité économique

    Ainsi nous assistons à des délocalisations massives des sites de production dans les pays principalement de la zone 1 qui entrainent la disparition de pans entiers de leur activité économique sans que la moindre action de régulation soit entreprise de la part des systèmes de gestion collective.

    Ceci a entrainé dans les économies de cette zone une contraction systémique du marché du travail avec l’existence d’un chômage structurel et une tendance à la baisse relative du rapport rémunération du travail et du capital.

    L’argument retenu par les défenseurs de ce libéralisme économique étant qu’ainsi un marché solvable sera créé dans ces pays et un rééquilibrage vertueux de ces économies se fera mécaniquement.

    Ils semblent avoir oublié que ce rééquilibrage ne se fera, s’il se fait, qu’à long terme dans la mesure où les conditions de production resteront encore de nombreuses années plus rentables dans les pays de la zone 2 et par là même accepté le principe du risque de sacrifice de deux ou trois générations dans nos régions.

    Il s’agit en réalité d’un calcul de rentabilité (un marché neuf est moins couteux à développer qu’un marché saturé) à court et moyen termes des acteurs économiques bénéficiant de cette situation auquel souscrivent nos gouvernements ce qui est incroyable de manichéisme ou de bêtise dans la mesure où en cautionnant ainsi cette concurrence déloyale qui détruit inexorablement le tissu économique de production de richesses à moyen et long termes tout en imposant à nos sociétés des ponctions de redistribution de plus en plus lourdes, ils programment le déclin de notre modèle culturel et social au profit d’intérêts économiques privés immédiats et sous le couvert d’une pseudo solidarité mondialiste.

    B - l’apparition d’un cycle de fonctionnement et de développement autogène et incontrôlable des processus économiques qui s’inscrit dans le long terme et dont l’émergence est due à la fois

    - à la complexification du tissu relationnel économique - au travers de l’émergence d’économies poly-dimensionnelles dominées par la confrontation de sous-ensembles de pouvoir décisionnel multipolaires et interactifs dont les motivations, la formulation des objectifs, les modes de gestion et d’action sont basés sur des critères indépendants, hétérogènes et par essence centripètes. Tout en étant très dépendants les uns des autres, ces sous-ensembles n’envisagent cependant leurs interactivités et interdépendances qu’au travers de leurs critères centripètes,

    - aux inerties et interdépendances lourdes qu’imposent les cycles à la fois amplifiés, complexifiés et allongés par d’une part la multiplicité des relations interactives des intervenants aux niveaux investissement, production, consommation... et d’autre part les cycles de développement et de mise au point des produits et qui se traduisent par un développement sans précédent des anticipations.

    - au développement exponentiel d’un pôle d’activités financières devenu systémiquement indispensable au fonctionnement de l’économie réelle par à la fois son rôle de gestion des flux monétaires et financiers et sa capacité à financer les activités de cette dernière mais qui a systémiquement lié celles-ci au développement à puissance 100 et plus d’activités financières purement spéculatives. Ces deux activités étant toutes deux basées sur la spéculation d’une rentabilité financière garantie à plus ou moins long terme des investissements et placements c’est à dire basée non plus sur une probabilité directe d’équilibre macroéconomique du comportement général des agents économiques mais sur la probabilité à long terme à la fois de cet équilibre et d’un certain niveau macroéconomique de développement des activités économiques et de rentabilité financière ce qui en terme d’engagement financier constitue un risque majeur de crise financière et par conséquent économique que le système bancaire et les opérateurs financiers ne pouvaient ignorer {1}.

    Cette situation a engendré une double dépendance à haut risque due

    - au principe de la projection sur l’avenir de la capacité de couverture des charges et des investissements des entreprises et des consommateurs et ceci basé sur le pari que la stabilité de l’avenir économique sera assuré par la régulation par le marché et le libre-échange

    - à la soumission de l’ensemble des économies aux conditions de rentabilité des investisseurs en fonds propres dans les entreprises et d’accès au crédit à la production et à la consommation auprès du système financier

    Ainsi la fusion de l’économique et du social qui constitue le socle incontournable du contrat social socle du fonctionnement vertueux des sociétés comporte une rupture dans sa logique du fait qu’il a à faire face à une confrontation exclusive entre l’impératif économique et l’impératif social et collectif d’épanouissement de la société civile mondiale.

    De fait la fusion des intérêts de ces deux impératifs s’est transformée en confrontation d’intérêts divergents et contradictoires qu’on ne pourra résoudre qu’au travers d’une réflexion sur les mutations socio-économiques et culturelles qui permettront d’assurer la nécessaire redéfinition des rapports et des liaisons entre l’Economique et le Social dans son acception noble et l’émergence d’un modèle de développement permettant un développement harmonieux de ces deux facettes du vécu des sociétés humaines.

    Face à cette situation à traiter sur le long terme, les deux pôles de pouvoir économique et de gestion collective étatique ont réagi de l’intérieur de la logique de leur système en fonction de leurs contraintes à court terme sans entrevoir que les mutations potentielles nécessitent une révision et donc une réflexion en profondeur de nos systèmes de développement économique et de gestion collective.

    La sphère économique a réagi avec ses moyens à ces facteurs en les utilisant au mieux en fonction de ses contraintes et de l’objectif de rentabilité financière (et non plus financière et sociale) maximum de l’investissement qui reste la Loi d’airain et le seul ressort viable à très long terme (en dernier ressort) du développement des activités économiques quelque-soit le système qui les régit.

    Elle a amélioré la rentabilité intrinsèque de ses activités à la fois par

    - des actions de restructuration

    - élimination des branches mortes ou maintien avec concours publics si nécessaire

    - investissement dans les domaines porteurs avec toujours en toile de fond un deal avec les Pouvoirs Publics

    - concentration des capacités d’investissement et de production

    - mondialisation des stratégies de développement économique

    - des actions d’amélioration de la productivité intrinsèque au travers de politiques de développement des techniques de compression des prix de revient.

    A cet égard la mondialisation des sources d’approvisionnement, de la sous-traitance ainsi que le développement de l’automatisation et de l’informatisation dans les processus de fabrication, de distribution et de commercialisation ont été utilisés sans retenue dès que le calcul économique en démontrait l’effet d’amélioration de la productivité et de la rentabilité et que la capacité de financement des investissements correspondant existait, avec pour conséquence principale de créer un sous-emploi structurel dans nos sociétés dont la dimension potentielle est dramatique avec tous les moyens de pressions et de soumission de la population active aux impératifs économiques que cela sous-entend

    - développement de techniques marketing de création de besoins ayant pour résultat un gonflement artificiel structurel des consommations intermédiaires et finales (avec l’endettement qui l’accompagne) et la modélisation et façonnage des marchés correspondant à l’équation assurant la meilleure rentabilité des investissements, c’est à dire, au travers des habitudes et contraintes de consommation, la modélisation des comportements économiques et sociaux des individus

    - développement de techniques d’obsolescence programmée des produits permettant par le raccourcissement de l’espérance de vie d’un produit d’augmenter artificiellement le chiffre de vente

    Les pôles de pouvoir collectifs (principalement dans les pays de la zone 1) ont mis en œuvre des systèmes de gestion collective des effets induits et coûts sociaux et environnementaux générés par le modèle de développement économique

    La Puissance Publique, principal agent promoteur de la garantie de la fusion de l’Economique et du Social, pour faire face aux impératifs de développement imposés par les systèmes dédiés à l’organisation des activités économiques, a mis en place

    - d’une part des systèmes de soutien et d’aide à la reconversion et à la compétitivité des activités et moyens de production économiques dont l’objet était à la fois de minimiser les conséquences de ces mutations et de maintenir des secteurs dits d’intérêt national,

    - d’autre part des systèmes d’indemnisation transitoire du chômage et de formation en vue de donner des compétences propres au reclassement dans des secteurs en expansion.

    L’ensemble de ces actions dont l’efficacité s’est révélée après coup dans bien des cas plus que contestable en termes en particulier du bon usage des fonds publics et en général en termes d’adaptation aux évolutions en profondeur que doivent surmonter nos sociétés, ont en réalité eu pour principale performance

    - en maintenant artificiellement, au travers de politiques de colmatage industriel et social ayant pour principal objectif de sauvegarder, une situation économico-sociale supportable par la société civile et compatible avec le maintien de la prééminence des deux pôles de méga-pouvoir sur les destinées de la collectivité,

    - de rendre nos sociétés encore plus dépendantes, vulnérables et inaptes à supporter sans drames profonds les mutations inéluctables qui se profilent à vingt ans.

    En effet nous notons que ces mesures n’ont en rien amélioré les conditions de compétitivité des activités économiques localisées dans la zone 1 mais se sont contenté d’en atténuer les effets. Or le nœud du problème est bien au niveau de la restauration de la compétitivité de ces entreprises ce qui passe par

    - bien entendu la promotion de l’innovation et du développement de secteurs d’activités porteurs d’avenir et à haute productivité,

    - mais également par des réformes structurelles des modes de fonctionnement de leur modèle sociétal de solidarité et de financement des dépenses de solidarité et des

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