L’histoire naturelle des sociétés humaines ou animales
Par Alfred Fouillée
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L’histoire naturelle des sociétés humaines ou animales - Alfred Fouillée
L’histoire naturelle des sociétés humaines ou animales.
L’histoire naturelle des sociétés humaines ou animales
Alfred Fouillée
~ EHS ~
Humanités et Sciences
Chapitre 1
L’ORGANISME SOCIAL.
La constitution de la science sociale sur des bases positives semble la principale tâche de notre siècle. Jadis objet de pure curiosité et comme de luxe réservé à quelques penseurs, l’étude de la société et de ses lois finira par devenir pour tous, dans nos nations démocratiques, une étude de première nécessité. C’est que, par le développement même de la civilisation, chaque homme vit davantage non-seulement de sa vie propre, mais encore de la vie commune ; le progrès a deux effets simultanés, qu’on a crus d’abord contraires et qui sont réellement inséparables : accroissement de la vie individuelle et accroissement de la vie sociale. Longtemps l’individu s’est persuadé que ce qu’il donnait à la société, il le perdait pour soi ; longtemps aussi la société a cru que ce qu’elle accordait à l’individu elle se l’enlevait à elle-même, comme un corps qui craindrait de laisser ses membres se développer et les emprisonnerait pour accroître sa propre force. De là cette vieille antithèse entre la société et l’individu qui caractérise l’esprit antique, et dont l’esprit moderne s’affranchit en montrant une harmonie dans ce qu’on prenait pour une opposition. Si grande est la solidarité entre l’individu et la société que, dans la pratique, l’un ne peut vraiment exister sans l’autre. Au point de vue théorique, la science même de l’individu et la science de la société sont de plus en plus inséparables : toute question philosophique et morale finira, selon nous, par apparaître comme une question sociale. La psychologie, en étudiant l’individu, s’aperçoit bientôt que les facultés et tendances individuelles sont en réalité un héritage de la race et de l’espèce, conséquemment de la société, et elle finit par se poser à elle-même cette question : — Que resterait-il dans ce que nous appelons notre moi, si on en enlevait tout ce que nous avons reçu d’autrui, et la conscience propre de chaque homme ne se réduit-elle point en un certain sens à la conscience commune de l’humanité ? Si le moraliste à son tour, après avoir étudié la forme actuelle sous laquelle les lois morales apparaissent à l’individu, en suit l’évolution historique et en recherche sans préjugé l’origine naturelle, il se demandera : — Les lois morales qui s’imposent à l’individu sont-elles autre chose que les conditions générales de la société, et les conditions de la société sont-elles autre chose que les lois plus générales encore de la vie, soit physique, soit intellectuelle ? De cette question, le métaphysicien doit passer à une autre : — Puisque la biologie et la sociologie se tiennent si étroitement, les lois qui leur sont communes ne nous révéleraient-elles pas les lois les plus universelles de la nature et de la pensée ? L’univers entier n’est-il point lui-même une vaste société en voie de formation, une vaste union de consciences qui s’élabore, un concours de volontés qui se cherchent et peu à peu se trouvent ? Les lois qui président dans les corps aux groupements des invisibles atomes sont sans doute les mêmes que celtes qui président dans la société au groupement des individus ; et les atomes eux-mêmes, prétendus indivisibles, ne sont-ils point déjà des sociétés ? S’il en était ainsi, il serait vrai que la science sociale, couronnement de toutes les sciences humaines, pourra nous livrer un jour, avec ses plus hautes formules, le secret même de la vie universelle.
I
La question finale que soulèvent les plus récents travaux sur la science sociale est la suivante : — Qu’est-ce en définitive qu’une société, soit d’hommes, soit d’animaux ? est-ce un véritable individu ayant non-seulement une vie propre, mais même une conscience propre ? — Déjà les anciens philosophes, Platon et surtout Aristote, avaient représenté la société comme un grand corps vivant, un véritable animal à mille têtes. Déjà les poètes anciens et modernes étaient allés jusqu’à en décrire les membres :
…. Pendant que le bras armé combat au dehors,
La tête prudente se défend au dedans, car tous les membres d’une société, petits et grands,
Chacun dans sa partie, doivent agir d’accord
Et concourir à l’harmonie générale comme en un concert….
C’est pourquoi le ciel partage la constitution de l’homme en diverses fonctions
Dont les efforts convergent par un mouvement continu
Vers un résultat et un but unique : — la subordination….
Il y a dans l’âme d’un peuple une force mystérieuse dont l’histoire
N’a jamais osé s’occuper, et dont l’opération surhumaine
Est inexprimable à la parole ou à la plume
La similitude entre les sociétés et les êtres animés, qui ne paraissait alors qu’une sorte de figure poétique, redevient chez les philosophes du XVIIIe siècle, comme autrefois chez Aristote, une analogie scientifique. Rousseau, dans son article de l’Encyclopédie sur l’économie politique, va jusqu’à déterminer les organes particuliers du corps social. « Le pouvoir souverain, dit-il, représente la tête, les lois et les coutumes sont le cerveau, les juges et les magistrats sont les organes de la volonté et des sens ; le commerce, l’industrie et l’agriculture sont la bouche et l’estomac qui préparent la substance commune ; les finances publiques sont le sang, qu’une sage économie, en faisant les fonctions du cœur, distribue par tout l’organisme ; les citoyens sont le corps et les membres, qui font mouvoir, vivre et travailler la machine. On ne saurait blesser aucune partie sans qu’aussitôt une sensation douloureuse ne s’en porte au cerveau, si l’animal est dans un état de santé. » Cet organisme décrit par Rousseau représente parfaitement la société au point de vue des intérêts économiques ; mais de nos jours on est allé plus loin. On considère ces rapprochements entre le corps social et l’animal non comme de pures analogies, mais comme des identités qui expriment la réalité même avec une entière exactitude.
C’est à Auguste Comte que revient l’honneur d’avoir mis hors de doute l’intime lien qui unit la science de la vie avec la science de la société. Pourtant il recommandait à la sociologie de se tenir en garde contre les empiétements de la biologie. M. Spencer, au contraire, tend à fondre les deux sciences en une seule. Dans ses Principes de sociologie, il entreprend de s’élever à une vue systématique des phénomènes sociaux et de dégager les lois qui les régissent ; or ces lois, qui se résument pour lui dans celle de l’évolution, lui paraissent identiques aux lois mêmes de la vie. Dans un livre très remarquable sur la Structure et la vie du corps social, M. Schaeffle, en bon Allemand, pousse la même thèse jusqu’au bout et l’appuie d’un grand appareil scientifique : il décrit minutieusement la cellule sociale, c’est-à-dire la famille, les tissus sociaux, les organes de la société, l’âme de la société. M. Jaeger, dans son Manuel de zoologie, classe les sociétés parmi les êtres vivants et en analyse les caractères comme un naturaliste. En France, un jeune philosophe vient d’écrire, dans un esprit analogue, une œuvre vigoureuse où sont pour la première fois étudiées scientifiquement les sociétés animales, ébauches de la société humaine. Gardons-nous de ne voir là que de pures questions de philosophie spéculative : ces intéressants problèmes sur les rapports des individualités et des sociétés ont leurs conclusions pratiques dans l’ordre politique comme dans l’ordre moral. Maintenant que les sciences naturelles sont justement en honneur, c’est dans leur domaine que les systèmes autoritaires vont à chaque instant chercher des arguments nouveaux et plus raffinés ; c’est là aussi que les esprits libéraux doivent chercher un nouvel appui pour leurs théories. Nous voudrions montrer quel est sur ce point capital l’état actuel de la question. Déjà, dans une précédente étude sur la théorie de l’état, nous avons fait à l’école idéaliste sa part légitime ; aujourd’hui nous devons faire celle de l’école naturaliste. Le problème s’agrandit, tout en demeurant au fond analogue : il ne s’agit plus seulement de l’état et des associations politiques, il s’agit des sociétés humaines en général et même des sociétés animales ; nous passons du domaine purement juridique et politique dans le domaine de la biologie, nous abordons cette partie de la science sociale qu’on peut appeler l’histoire naturelle des sociétés. Recherchons donc la nature essentielle de « l’organisme social, » soit chez les hommes, soit chez les animaux. En premier lieu, au point de vue physiologique, n’est-ce pas une véritable vie qui anime les sociétés ? En second lieu, a-t-on le droit d’en conclure, au point de vue psychologique, que les sociétés ont une véritable conscience d’elles-mêmes ? Nous n’examinerons aujourd’hui que la première de ces questions, réservant la seconde pour une étude prochaine. Cet examen nous permettra de reconnaître, si l’histoire naturelle des sociétés donne gain de cause à la politique autoritaire ou à la politique libérale.
Recherchons d’abord si M, Spencer et ses partisans n’ont pas raison d’assimiler la société à un organisme régi par les lois ordinaires de la vie. Quel est, selon tous les physiologistes, le premier et le plus essentiel caractère d’un corps vivant ? C’est que des parties dissemblables y concourent à la conservation du tout. Un végétal, par exemple, se compose de parties différentes, racines, feuilles, fleurs, dont chacune sert à conserver l’ensemble. Les conditions que ce concours suppose peuvent, selon nous, se réduire à deux : 1° la division des fonctions entre les diverses parties et la spécialité de ces fonctions ; 2° leur solidarité et leur coopération à un but final. Or ce sont là aussi, il faut le reconnaître, les conditions de toute société animale ou humaine ; reprenons-les chacune à part. D’abord, là où ne se trouve pas une division
