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Petit Livre noir à l'usage de tous: Procès de la société de l’information
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Petit Livre noir à l'usage de tous: Procès de la société de l’information
Livre électronique112 pages1 heure

Petit Livre noir à l'usage de tous: Procès de la société de l’information

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À propos de ce livre électronique

Ce texte prétend instruire le procès perdu d’avance de la société de l’information, appelée bien improprement « mondialisation ». Cette société a spécialisé la pensée humaine à un niveau tel que l’on en est à inaugurer l’ère de l’intelligence artificielle - la bien mal nommée -, mais elle est incapable de repenser ses fondements pour intégrer ses diversités et réinventer un vivre-ensemble introuvable si ce n’est dans la stigmatisation et l’exclusion.
LangueFrançais
Date de sortie24 oct. 2020
ISBN9782312076492
Petit Livre noir à l'usage de tous: Procès de la société de l’information

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    Aperçu du livre

    Petit Livre noir à l'usage de tous - Abib Ndao

    978-2-312-07649-2

    Avant-propos

    « J’ai conscience que penser est une activité toujours réductrice ; elle est cependant, du moins en grande partie, volontaire et pour un esprit qui veut s’élever et qui souffre du syndrome de l’Albatros, elle n’en est pas moins constructive si l’Homme en reste le centre et le point de mire !

    Ce texte prétend instruire le procès perdu d’avance de la société de l’information, appelée bien improprement mondialisation. Cette société a spécialisé la pensée humaine à un niveau tel que l’on en est à inaugurer l’ère de l’intelligence artificielle – la bien mal nommée –, mais elle est incapable de repenser ses fondements pour intégrer ses diversités et réinventer un vivre-ensemble introuvable si ce n’est dans la stigmatisation et l’exclusion.

    Pire, elle a exacerbé les replis identitaires, fait du divertissement la base principale de l’activité humaine, du moins la plus rentable, et enfanté de monstres de la non-pensée : les réseaux sociaux ou le brouillage des pistes, le djihadisme pour un improbable royaume de Dieu sur Terre et une démocratie dont les pieds vermoulus auraient besoin de greffons salvateurs !

    Ce que les faits divers dictent au quotidien à notre époque est inaudible, comme si le monde nous parlait dans une langue nouvelle qui attend le décryptage de sa grammaire.

    En attendant, nous sommes tout à la fois aphones et muets, dans tous les cas incapables de résoudre cette équation que nous avons posée il y a des milliers d’années et qui attend toujours sa résolution.

    Nous ne pouvons cependant vivre qu’en société ; nous n’avons pas d’autre choix. Serions-nous simplement de passage sur Terre et en transit en attendant de rejoindre notre demeure, que nous n’en sommes pas moins tenus de donner un autre sens à notre séjour terrestre, ne serait-ce que pour le rendre possible, supportable. Rendre ce monde habitable est et restera soit notre citadelle à construire pierre à pierre, soit notre punition ici et maintenant ! »

    Abib Ndao

    Chapitre I

    En 2005, lors de son sommet mondial à Tunis, la société de l’information avait décliné sa feuille de route : rendre Internet et les TIC aussi accessibles au grand public que l’obtention du permis de conduire !

    Pour les Africains, nourris du rêve senghorien d’un « nouvel ordre mondial de l’information et de la communication », c’était le Graal enfin à portée de main.

    Les NTIC s’annonçaient ainsi comme la fin des inégalités d’accès à l’ensemble des flux d’informations qui structurent le monde en temps réel.

    Internet promettait la fin des exclusions, la mise à disposition de toutes les technologies et l’accès démocratisé au savoir. De telles perspectives avaient nourri un espoir réaliste de sortir l’Afrique de sa marginalisation et de son retard technologique.

    Même les analphabètes pourraient entrer de plain-pied dans ce monde qu’ils ne percevaient, jusqu’ici, qu’à travers les images frelatées d’une télévision importée des poubelles de Paris ou de Bruxelles rebaptisées pompeusement « venant de… » !

    Au Sénégal, Google Search annonçait déjà sa version en wolof. En wolof !

    Enfin exister, s’extraire de son cachot existentiel, avoir, comme tout le monde, son « mur-enseigne-signature » affiché à la face de la planète.

    Aujourd’hui, ce projet est arrivé à maturation, si ce n’est à saturation.

    Ce n’est cependant pas un projet humanitaire, encore moins une entreprise formatrice et culturelle, même si toutes ces bonnes intentions étaient dans le package.

    C’était un projet marchand ! L’accessibilité et la convivialité promises il y a à peine une vingtaine d’années ont dépassé les prévisions les plus optimistes de ce millénaire naissant ! Le paysan de Diolofira – ne cherchez pas sur la mappemonde –, analphabète, a un smartphone entre les mains, reçoit de l’argent par Orange money et utilise à longueur de journée le microphone que WhatsApp a mis complaisamment et gratuitement entre ses mains, sans passer par un séminaire de formation de trois jours à Saly Portudal, la riviera du Sénégal !

    C’est dire qu’il était permis de penser, qu’enfin, le monde marcherait à la même heure et du même pas, si on ne devait s’en tenir qu’aux possibilités d’accès en temps réel à presque toute l’information disponible dans le monde entier.

    Mais les choses ne sont pas aussi limpides qu’on pourrait ainsi le croire. Elles ne sont simplement pas aussi bienfaisantes qu’on nous l’assurait. L’âge d’or d’un monde enfin connecté sur la même longueur est-elle une illusion ?

    Il est vrai que toutes les images d’Épinal qui circulent sur la toile semblent attester une postmodernité encore impensable il y a à peine cinquante ans.

    Notre monde a changé, et le mouvement irréversible ; l’Afrique enfin « stakeholder », pour emprunter un anglicisme au goût du jour.

    Vision idyllique ?

    Il faudra pourtant admettre que les bornes, qui, durant les heures sombres de la guerre froide, avaient délimité le monde en aménageant, comme une concession fourre-tout, en face des deux grands blocs rivaux, un « Tiers-monde » davantage enjeu que partie prenante, ont à peine bougé, sauf peut-être en Asie, la zone du monde qui désormais focalise toutes les attentions, suscite toutes les peurs et tous les fantasmes.

    Les ogres émergents d’Amérique latine et l’exception indienne ne suffisent pas encore à perturber les zones de confort occidentales.

    En Afrique, en dehors des hommes qui ne rêvent que de départs, les choses n’ont presque pas bougé, et nous voudrions avancer ici que le risque du chaos n’a jamais été aussi présent qu’aujourd’hui, du moins dans ses parties orientale et sub-saharienne.

    Il y a, et c’est visible à l’œil nu, une accumulation de plus en plus massive de biens matériels, plus usagers que neufs sur le sol africain, bien que l’origine en soit toujours extérieure. C’est peut-être l’indice d’un mieux-vivre, mais il y a cependant un déficit flagrant dans la production de pensées et de technologies pour instruire et accompagner des prises en charge cohérentes d’expériences étatiques et fédératives en cours ou en gestation ici et là dans l’ensemble du continent. Il y a surtout les limites d’une réflexion endogène et diachronique sur l’Afrique de ces cinquante dernières années. Nous ne parlons évidemment pas des compilations académiques des leçons de « maîtres » occidentaux qui s’empilent dans les bibliothèques – c’est leur vocation – qui ne sont porteuses de presque aucune fertilité intellectuelle subversive à même d’infléchir dans le bon sens ce qui se donne davantage comme un somnambulisme chronique qu’un sursaut et une émergence en chantier.

    Il n’est question que de cela, comme le suggérait si justement Coelho : « réaliser sa légende personnelle » et, pour cela, « penser dangereusement » et agir conséquemment pour remettre sur pied une bonne partie du continent qui se complaît encore dans sa position de dernier wagon d’une locomotive dont on ne se soucie même pas de la destination !

    Plus grave, les slogans qui prolifèrent à travers le continent et qui tiennent lieu de « nouvelles idées ne sont qu’un cheval de Troie » mal harnaché pour développer un antieuropéanisme qui, sous le couvert d’anti-impérialisme, est porté grossièrement par des pseudo-intellectuels « qualifiés » d’activistes dont l’expression langagière et les actes posés sont presque du même acabit que les cris de singe racistes qui déchaînent toujours les réseaux sociaux sur un fond d’indignation suspecte et manipulatrice.

    Et cela ne signifie pas nier le racisme et l’iniquité des échanges multilatéraux ; nous estimons qu’il faut tout de même réinterroger bien des concepts qui structurent notre quotidien et que nous prenons souvent pour argent comptant. Au Sénégal par exemple, les porteurs de cet activisme remettent en cause l’usage même de la langue française, en baragouinant leur message dans une langue locale dominante, invasive, excluante si ce n’est dans un… anglais approximatif de « Rap-English-Black ». Il est vrai que l’anglais a bonne presse ici, on le parle si mal, et bizarrement aussi mal que le français !

    Ces nouveaux « patriotes » ne sont que les clones ridicules des militants occidentaux, d’un néonazisme tout aussi manipulé et grotesque jusque dans le salut. Il est vrai que

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