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Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres, tome IV: Émergence du Dragon rouge – Origine et développements du programme spatial secret chinois
Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres, tome IV: Émergence du Dragon rouge – Origine et développements du programme spatial secret chinois
Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres, tome IV: Émergence du Dragon rouge – Origine et développements du programme spatial secret chinois
Livre électronique382 pages5 heures

Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres, tome IV: Émergence du Dragon rouge – Origine et développements du programme spatial secret chinois

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À propos de ce livre électronique

Comment la Chine a-t-elle connu sa vertigineuse ascension et rattrapé son retard technologique pour devenir une superpuissance militaire dans l’espace ?

Cette incroyable transition débuta au sein de programmes hautement confidentiels des forces aériennes américaines, il y a plus de 75 ans ! Alors qu’il habite aux États-Unis, un brillant scientifique chinois est désigné pour travailler, pendant plus d’une décennie, aux technologies militaires américaines les plus secrètes. Puis un jour, de façon très étrange, il sera ciblé par le FBI, puis renvoyé en Chine dans le cadre d’un échange de prisonniers par le président Eisenhower. Cet épisode l’amènera à développer en Chine, sous l’égide de l’armée, un programme spatial secret (PSS) utilisant des systèmes inusités de propulsion électromagnétique qui, à présent, mettent au défi la domination de l’armée américaine au sol et dans l’espace.

Ce livre vous révélera :
les origines du PSS chinois dans le travail novateur du Dr Tsien Hsue-shen, qui a transmis à la Chine sa connaissance avancée des PSS de l’Allemagne nazie et des États-Unis ;
d’anciennes technologies aéronautiques enfouies dans de mystérieuses pyramides chinoises qui ont été secrètement étudiées et soumises à une rétro-ingénierie ;
d’anciens artefacts de contacts extraterrestres dans les régions lointaines du Tibet et du désert de Gobi ;
la participation de la Chine à un PSS dirigé par les Nations unies et destiné à engendrer une plus grande coopération internationale en réponse à l’existence de la vie extraterrestre ;
les armes de l’espace et le vaisseau spatial à propulsion électro­magnétique que la Chine développe et déploie présentement.

D’ici 2030, l’économie chinoise va dépasser celle des États-Unis, et la Chine a l’intention d’utiliser ses vastes ressources économiques pour projeter sa présence loin dans l’espace. Les États-Unis et la Chine sont-ils voués à un affrontement violent lors d’une inévitable guerre spatiale, ou doivent-ils devenir des partenaires stratégiques pour guider la transition paisible de l’humanité vers une civilisation galactique ?
LangueFrançais
Date de sortie2 sept. 2020
ISBN9782896265510
Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres, tome IV: Émergence du Dragon rouge – Origine et développements du programme spatial secret chinois
Auteur

Michael E. Salla

Le docteur Michael Salla est un spécialiste reconnu en politique internationale, en résolution de conflits et en politique étrangère américaine. Il a été titulaire de nominations professorales à l’École du service international et au Centre pour la paix mondiale de l’Université américaine, à Washington, D.C. (1996-2004), au département de science politique de l’Université nationale australienne, à Canberra (1994-1996), et à l’École Elliott des Affaires internationales de l’université George Washington, à Washington, D.C. (2002). Il possède un doctorat en gouvernance de l’université du Queensland, en Australie. Au cours de sa carrière universitaire, il fut l’auteur de quatre livres consacrés à la politique internationale. Il a mené des recherches et des travaux sur le terrain dans des conflits ethniques impliquant le Timor oriental, le Kosovo, la Macédoine et le Sri Lanka. Il a reçu d’importantes subventions financières de l’Institut des États-Unis pour la paix et de la fondation Ford, pour des initiatives de rétablissement de la paix impliquant divers intervenants du conflit du Timor oriental. Le docteur Salla est mieux connu comme pionnier du développement de l’exopolitique, qui est l’étude des principaux acteurs, institutions et processus politiques liés à la vie extraterrestre. Il a écrit le premier livre qui fut publié sur l’exopolitique, en 2004, et qui fut suivi en 2009 d’un deuxième ouvrage examinant l’exopolitique et la politique étrangère des États-Unis. Il est également l’auteur de Galactic Diplomacy (« Diplomatie galactique ») [2013] et de Kennedy’s Last Stand (« Le Dernier Combat de Kennedy ⁠») [2013], une enquête sur le lien existant entre l’assassinat de Kennedy et les dossiers secrets sur les ovnis. Il est le fondateur de l’Institut d’exopolitique et du « ⁠Bulletin d’exopolitique ⁠», et le coorganisateur d’une série de congrès sur la transformation planétaire qui ont eu lieu à Hawaii de 2006 à 2011. Son principal site Internet : www.exopolitics.org

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    Aperçu du livre

    Programmes spatiaux secrets et alliances extraterrestres, tome IV - Michael E. Salla

    Préface

    L’art suprême de la guerre,

    c’est soumettre l’ennemi sans combattre.

    – Sun Tzu, L’Art de la guerre

    Le 20 novembre 2019, le lieutenant-général nouvellement retraité Steven Kwast, de la Force aérienne des États-Unis (US Air Force), déclara publiquement que la Chine était à mettre sur pied une force spatiale dotée de « cuirassés et de destroyers » pouvant être utilisés dans l’espace à l’encontre de matériels militaires américains. Deux ans plus tôt, James Sheehy, dirigeant principal de la Technologie à la Naval Aviation Enterprise, un important groupe de recherche de la Marine américaine (U.S. Navy), avait révélé sans ambages que la Chine développait des aéronefs, des navires et des vaisseaux spatiaux hybrides pourvus de systèmes électromagnétiques très évolués qui révolutionneraient l’industrie aérospatiale. Ces avancées rendraient également désuets les véhicules à carburant fossile. De telles déclarations sont l’indice d’un danger manifeste et immédiat.

    De hauts responsables du Pentagone nous mettent ouvertement en garde contre le fait que la Chine est déjà en bonne voie d’être capable de détruire la totalité des réseaux militaire et civil de communication par satellite des États-Unis. Les efforts que déploie la Chine pour se servir de l’intelligence artificielle (IA) comme d’une arme afin d’en retirer un avantage asymétrique sur son plus grand rival technologique, les États-Unis, sont encore plus préoccupants. Des analystes de la sécurité nationale affirment que le développement technologique et économique de la Chine est si rapide que le pays est en voie d’atteindre son objectif, qui est d’imposer son hégémonie au monde avant la date butoir de 2049. Selon la perspective historique actuelle du Parti communiste chinois (PCC), cette date marquera le centenaire de la victoire du Parti communiste dans la guerre civile et de la fin du « siècle de l’humiliation » imposé par les grandes puissances occidentales.

    L’analyste politique Graham Allison, doyen de la Harvard Kennedy School of Government, met en garde contre le « piège de Thucydide », une situation explosive typique qui a lieu quand une puissance émergente (la Chine) affronte une puissance dominante (les É.-U.) pendant des décennies dans le but de lui arracher l’hégémonie mondiale. D’autres éminents analystes de la politique chinoise, notamment Michael Pillsbury, auteur de The Hundred Year Marathon (Le marathon de cent ans), et le brigadier-général Robert Spalding, auteur de Stealth War (Guerre furtive), donnent une description approfondie du pouvoir militaire, économique et technologique qu’a développé la Chine dans les dernières décennies. Ces deux auteurs mettent plus spécifiquement en garde contre l’utilisation que fait la Chine de stratégies de guerre furtives développées il y a plus de deux mille ans, durant la période des Royaumes combattants, par le très respecté génie militaire Sun Tzu et d’autres stratèges. Le but de la Chine est d’amener les démocraties occidentales à ressentir une fausse impression de stabilité jusqu’à ce qu’elle soit prête à mettre rapidement en place une série de mesures visant à retirer aux États-Unis leur hégémonie mondiale sans tirer le moindre coup de feu. Pillsbury et Spalding en viennent tous les deux à la conclusion qu’il est peu probable que la Chine change quoi que ce soit à son système politique répressif. Bien au contraire, elle exportera les avantages d’un régime totalitaire ayant de plus en plus recours aux technologies de pointe de l’IA pour contrôler la vie de ses citoyens et se répandra dans le monde entier. Comment la Chine, de petit dernier industriel ayant du mal à nourrir son immense population, est-elle devenue un tel poids lourd technologique et économique, capable de défier la suprématie des États-Unis sur Terre et dans l’espace ?

    La réponse nous vient du père du programme spatial « propulsion par moteur-fusée » de la Chine, Tsien Hsue-shen. Curieusement, Tsien entreprit sa brillante carrière aux États-Unis, où il se fit connaître et joua un rôle de premier plan dans le démarrage de la fuséologie américaine en créant le légendaire Jet Propulsion Laboratory (JPL – Laboratoire de recherche sur la propulsion par réaction) du California Institute of Technology (Caltech). Le JPL allait devenir l’un des plus importants établissements scientifiques de développement des fusées ayant assuré l’expansion du programme spatial de la NASA. En vertu de ses impressionnantes réalisations scientifiques tant au JPL qu’au Massachusetts Institute of Technology (MIT), en 1950 Tsien fut hissé dans tout le pays au rang de vedette nationale en tant que fuséologue précurseur. Les grands quotidiens publièrent régulièrement des entretiens où il exprimait ses idées sur les fusées modernes ainsi que sur les avions supersoniques à réaction qui transporteraient un jour leurs passagers d’un bout à l’autre du pays en moins d’une heure.

    Ce qui reste largement méconnu, par contre, est que Tsien avait également aidé la Force aérienne de l’armée des États-Unis (US Army Air Force) à examiner des véhicules aérospatiaux supersoniques en forme de soucoupe, glanés en Allemagne nazie ou obtenus au Nouveau-Mexique sur des sites d’écrasements d’ovnis remontant à 1947. Tsien ne s’est pas contenté d’aider les scientifiques américains à étudier les exotiques systèmes de propulsion de ces « soucoupes volantes », il est aussi intervenu directement dans la mise au point, par la Force aérienne de l’armée des États-Unis, d’un programme pluridécennal de rétro-ingénierie des véhicules supersoniques ainsi récupérés, afin d’alimenter un futur programme spatial secret à volets multiples.

    Alors qu’il était au sommet de sa gloire et de son influence scientifique au pays, un ensemble d’événements impensables eut lieu. Accusé d’être un sympathisant communiste par le FBI, Tsien se vit retirer toutes ses habilitations de sécurité, puis il fut déporté en Chine après une longue bataille juridique. Hébété, forcé de rentrer dans son pays, Tsien y emporta avec lui une mine de secrets militaires et technologiques américains.

    Il n’y a pas lieu de s’étonner si, à son retour en Chine en 1955, Tsien a aidé à lui seul l’Armée populaire de libération à développer des fusées qui ont formé l’épine dorsale de son programme naissant de missiles nucléaires et balistiques. Tout en secondant la Chine dans la mise au point de fusées modernes destinées aux missiles nucléaires et aux systèmes de lancement de satellites, Tsien a suivi de près l’évolution dans toute la Chine de technologies aérospatiales de pointe similaires à celles qu’il avait étudiées aux États-Unis et dont quelques-unes provenaient de l’Allemagne nazie. Pour ce faire, il a enquêté sur les observations d’ovnis répandues partout au pays ; il a étudié le contenu de mystérieuses pyramides de la province du Shaanxi censées renfermer de très anciennes technologies aériennes ; il a récupéré des objets à l’emplacement d’un écrasement d’ovni ayant eu lieu il y a 12 000 ans à la frontière du Tibet et de la Chine ; il a épluché les comptes rendus de moines bouddhistes tibétains qui parlaient de soucoupes volantes et de contacts fréquents avec leurs occupants ; il s’est penché sur les frappes menées en 1980 en Mongolie par les Chinois et les Soviétiques sur une importante base d’ovnis appartenant à une civilisation inconnue et technologiquement évoluée, et sur son éventuelle capture.

    Dans les années 1980, le président Ronald Reagan et le chef suprême de la Chine, Deng Xiaoping, ont signé des accords d’assistance technologique d’envergure en vertu desquels la Chine a pu bénéficier de quelques-unes des meilleures technologies de pointe des États-Unis. Il est généralement admis que Reagan a conclu ces accords pour contrer la menace soviétique et affaiblir le rôle de l’Union soviétique dans l’arène internationale, mais il réagissait en réalité à un tout autre danger.

    Il est de notoriété publique que le président Reagan a insisté à plusieurs reprises sur le besoin d’une coopération internationale accrue pour répondre à une menace extraterrestre imminente. Les accords américains d’assistance technologique ont jeté les bases qui ont permis à la Chine d’aller de l’avant dans son ambitieux programme de modernisation industrielle. Ils ont aussi ouvert la voie à une collaboration secrète entre des scientifiques chinois et leurs homologues américains en vue de comprendre le fonctionnement de plusieurs vaisseaux extraterrestres récupérés, à l’étude aux États-Unis. De nombreuses personnes bien informées confirment que des scientifiques chinois travaillaient dans des installations ultra-secrètes où des technologies extraterrestres récupérées étaient décortiquées par rétro-ingénierie dans le but d’alimenter un éventuel programme spatial international secret et conjoint. Les États-Unis désiraient en retour accéder à la riche base de données de la Chine sur les soucoupes volantes et les technologies anciennes trouvées dans ses mystérieuses pyramides du désert de Gobi, du Tibet et d’ailleurs.

    En authentique visionnaire, Tsien a joué un rôle décisif dans le développement et l’implantation d’un programme pluridécennal de rétro-ingénierie pour l’Armée populaire de libération, étape nécessaire à la réalisation d’un rêve encore plus grand : un programme spatial secret pour la Chine qui ferait appel à des technologies de propulsion exotiques basées sur l’électromagnétisme et la physique des champs de torsion. Tsien allait renouer avec le rôle qu’il avait joué des décennies auparavant quand il avait aidé la Force aérienne des États-Unis à mettre au point un plan stratégique pour l’examen minutieux de véhicules récupérés qui comprenaient non seulement des fusées V2 mais aussi des soucoupes volantes allemandes et extraterrestres. La montée fulgurante de la Chine en tant que grande puissance de l’espace dotée d’un programme spatial militaire secret qui rivalise aujourd’hui avec les programmes beaucoup plus anciens des États-Unis et de la Russie, doit son succès à Tsien Hsue-shen.

    D’après Zhuang Fenggan, qui fut nommé directeur adjoint de la section des mathématiques et de la physique de l’Académie chinoise des sciences en 1994, « Tsien a monté à partir de rien le secteur des fusées […]. Il était alors le plus important scientifique et l’expert le plus influent[1] ». Ernest Kuh, professeur d’électrotechnique à l’Université de Californie à Berkeley, a dit ceci : « Tsien a révolutionné la science des missiles en Chine, et, à vrai dire, toute la science militaire. […] Il est le plus important scientifique et ingénieur du pays[2]. »

    Dans les années 1990, la Chine a commencé secrètement à développer des véhicules aérospatiaux à l’aide de technologies exotiques quand, grâce à la rapidité de son expansion économique, elle a pu disposer des ressources nécessaires à la monumentale entreprise que Tsien planifiait depuis longtemps. Le programme scientifique spatial de la Chine, propulsé par fusée traditionnelle, dissimule efficacement le déploiement d’un programme spatial secret beaucoup plus ambitieux et dirigé par l’armée, dont l’objectif à court terme est de remettre en cause la prépondérance des États-Unis dans les opérations spatiales. À long terme, la Chine entend supplanter les États-Unis en tant que puissance hégémonique mondiale et tirer parti de ses immenses ressources économiques pour projeter son autorité et son influence militaires jusqu’aux limites de notre système solaire et au-delà.

    [1]   Iris Chang, Thread of the Silkworm (Basic Books, 1995) livre numérique Kindle, emplacement 112 sur 7499.

    [2]   Iris Chang, Thread of the Silkworm (Basic Books, 1995) livre numérique Kindle, emplacement 109 sur 7499.

    Chapitre 1

    Le génial Tsien Hsue-shen participe

    au lancement du programme

    de missiles spatiaux des États-Unis

    Sans nul doute le plus important membre du programme

    spatial de la Chine […] Tsien Hsue-shen a été responsable

    du développement des missiles et des lanceurs chinois

    de 1956 à 1991.

    – Space Tech Asia, 2017

    Tsien Hsue-shen (Qian Xuesen, en chinois [pinyin]) était un mathématicien, physicien, cybernéticien et ingénieur en aérospatiale chinois dont l’illustre carrière scientifique a durablement marqué les États-Unis et la Chine. Au bout du compte, les fruits de son labeur ont amené ces deux nations fières à se confronter dans une lutte acharnée pour la suprématie mondiale. Comment cela est-il arrivé ? Le génie et le destin ont tous deux joué un rôle dans le triomphe personnel de Tsien et le brusque discrédit qu’ont jeté sur lui les États-Unis, mettant fin à sa carrière dans ce pays en 1955. En l’accueillant à son retour comme un enfant prodigue, la Chine, son pays natal, a aussi pu profiter de ses nombreux talents et des secrets qu’il avait récoltés aux États-Unis. Tsien a vécu jusqu’à 98 ans. Son décès, en 2009, a été souligné par les médias des deux continents. Il a œuvré toute sa vie à établir les fondements des audacieux programmes spatiaux nationaux secrets de ces deux pays.

    Né en 1911 à Hangzhou, en Chine, Tsien obtient un diplôme de génie mécanique à l’Université Jiao-tong de Shanghai en 1934. Il est stagiaire à la base aérienne de Nanchang avant de se rendre aux États-Unis en 1935, muni d’une bourse de la Boxer Indemnity pour étudier au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) à l’âge de 24 ans[3]. Titulaire d’un diplôme de maîtrise en sciences du MIT avec spécialisation en génie mécanique, sur le conseil de celui qui deviendra un mentor, un ami et un collègue, il s’inscrit au Caltech, à Pasadena (Californie), pour y poursuivre des études de doctorat.

    C’est ainsi que le légendaire physicien et ingénieur en aérospatiale Theodore von Karman, dont les théories et les expériences lui ont valu d’être qualifié de « père de l’âge supersonique », est devenu, au Caltech, le directeur de thèse du jeune homme[4]. Von Karman a eu un rôle clé dans le développement des programmes spatiaux des États-Unis, que ceux-ci fassent appel à des systèmes de propulsion par moteurs-fusées traditionnels ou à des systèmes exotiques. Pendant la Seconde Guerre mondiale et tout de suite après, Karman a été le principal conseiller scientifique de Henry « Hap » Arnold, le général commandant de la Force aérienne des États-Unis, qui a été officiellement lancée en 1941. Visionnaire anticipateur, il allait devenir le seul général cinq étoiles à servir dans deux corps d’armée : les Forces terrestres de l’armée des États-Unis (US Army) et la Force aérienne.

    Von Karman relate comme suit sa première rencontre avec Tsien et l’évolution rapide de leur grande amitié :

    Un jour de 1936, il est venu me demander conseil sur la poursuite de ses études de cycles supérieurs. J’avais sous les yeux un jeune homme mince et pas très grand, au regard grave, qui répondait à mes questions avec une précision inhabituelle. Sa perspicacité et sa rapidité d’analyse m’ont impressionné sur-le-champ, et je lui ai suggéré de s’inscrire au Caltech.

    Tsien était d’accord. Il s’est penché avec moi sur de nombreux problèmes mathématiques. Il avait beaucoup d’imagination ainsi qu’une disposition pour les mathématiques, qu’il associait avec succès à une grande aptitude à visualiser correctement l’aspect physique des phénomènes naturels. Encore tout jeune étudiant, il m’a aidé à débrouiller certaines de mes théories sur des sujets difficiles. Je n’avais pas souvent croisé de pareils talents, si bien que Tsien et moi sommes devenus de proches collaborateurs[5].

    Ces dons particuliers étaient aussi des signes avant-coureurs de l’aptitude de Tsien pour les phénomènes paranormaux. Plus tard dans sa vie, il a mené une rigoureuse enquête scientifique sur la nature de la télépathie, un champ reconnu avec circonspection par les scientifiques chinois.

    Tsien a obtenu son doctorat en 1939 et est devenu le protégé de von Karman. Il a été initié au domaine tout nouveau de la propulsion par moteurs-fusées et, en collaboration avec deux autres ingénieurs du Caltech, il a construit des versions préliminaires américaines de la fusée V2 de l’Allemagne nazie. L’autobiographie de von Karman témoigne du lien étroit qui s’est développé entre lui et Tsien, puisque ce dernier est le seul de ses étudiants à qui il consacre tout un chapitre. Iris Chang, la biographe de Tsien, résume ainsi leur relation :

    Ils étaient très bien assortis. Karman avait une grande intuition physique – le don de visualiser des problèmes aérodynamiques et d’en isoler les éléments clés. De son côté, Tsien possédait la ténacité et une aptitude pour les mathématiques appliquées, indispensables dans la résolution de problèmes sur papier. Le partage des tâches semblait bien défini. Si Karman avait soudain une vue d’ensemble de la structure générale d’une théorie, c’était souvent Tsien qui donnait méticuleusement corps à celle-ci par une suite interminable de formules mathématiques. Si les mathématiques étaient pour Karman, un homme spontané et sociable, essentiellement un instrument, le moyen d’arriver à une fin, Tsien, plus studieux, y voyait plutôt une fin en soi. Il en appréciait l’élégance et la grâce formelle[6].

    Martin Summerfield, ancien président du laboratoire de propulsion et de combustion de l’Université de Princeton, a aussi étudié au Caltech et il était un ami de Tsien. Il se remémore comment Tsien est rapidement devenu un allié indispensable de von Karman :

    Il était le bras droit de Karman. Il mettait en forme avec empressement toutes sortes de projets et d’idées de Karman, il y travaillait jour et nuit, puis il lui apportait très vite un manuscrit ou des calculs brillants. Il était pour lui un proche collaborateur, ses bras et ses jambes, et trouvait des solutions aux formules dont Karman avait eu l’idée. Il était génial et travaillait rapidement. C’était quelqu’un de très inhabituel[7].

    Au début de 1937, Tsien se joint à un groupe restreint de diplômés du Caltech qui étudient la faisabilité d’utiliser un jour des fusées pour créer des véhicules aérodynamiques. Le 29 mai 1937, il rédige un rapport intitulé « The Effect of Angle of Divergence of Nozzle on the Thrust of a Rocket Motor » (L’effet de l’angle de divergence de la tuyère sur la poussée du moteur d’une fusée) que le groupe retient et intègre à sa bible[8]. Les travaux de Tsien et des autres étudiants diplômés impressionnent à ce point von Karman qu’il aide le groupe à se faire officiellement reconnaître sous la désignation de Guggenheim Aeronautical Laboratory of the California Institute of Technology (GALCIT) Rocket Research Group (Groupe de recherche sur les fusées du laboratoire d’aéronautique Guggenheim du California Institute of Technology)[9].

    Après sa première communication sur les fusées à l’Institute of Aeronautical Sciences (IAS) de New York en janvier 1937, le California Tech, un journal étudiant, publie un reportage sur le groupe de fuséologues du Caltech :

    La fusée n’est plus une fiction. Au cours des trois prochains mois, Frank J. Malina, A. M. O. Smith et Hsue-she Tsien, des étudiants de cycle supérieur en aéronautique du Caltech, détiendront plus d’information fiable sur la propulsion par moteurs-fusées que tout le savoir qu’en a récolté le monde au cours de ses expériences antérieures[10].

    Le California Tech relate une des expériences en fuséologie auxquelles Tsien aspire :

    Un des objectifs de cette expérience est de détecter quelques-unes des caractéristiques de la Terre à une altitude de 600 à 900 milles [965 à 1 450 km]. Les fusées projetées comporteront trois sections distinctes. La consommation énergétique d’un engin qui décolle dans les couches inférieures et denses de l’atmosphère est considérable, si bien que ces fusées seront autant que possible lancées du sommet d’une haute montagne. Une fois franchie la couche dense de l’air, la fusée se délestera d’un poids mort et poursuivra sa montée avec une moindre consommation de carburant. Enfin, à un moment préétabli, la seconde section sera éjectée et la fusée atteindra « sur son élan » une altitude supérieure[11].

    Bientôt, les journalistes d’importants organes de presse tels que le Popular Mechanics et les quotidiens de Los Angeles s’enquièrent auprès de Tsien et de son groupe de fuséologues du Caltech des possibilités de ces fusées.

    Mai 1938 : le premier article cosigné par Tsien et von Karman, « Boundary Layer in Compressible Fluids » (La couche limite des fluides compressibles), est publié. Il étudie les couches limites d’objets à déplacement rapide tels que les fusées et les missiles. Un autre article dont Tsien est l’auteur paraît en octobre dans Aeronautical Sciences : « Supersonic Flow Over an Inclined Body of Revolution » (Le flux supersonique au-dessus d’un corps rotatif incliné)[12]. Tsien y étudie la portance d’un projectile se déplaçant à des vitesses supersoniques et la façon dont le nombre fixe de Mach est directement proportionnel à l’angle d’attaque du projectile.

    Les articles théoriques de Tsien et son travail expérimental au sein du groupe du Caltech suscitent un grand intérêt parmi les intellectuels et dans la presse. D’autres articles suivent prestement, si bien que Tsien attire vite l’attention à l’échelle nationale pour ses travaux innovateurs sur l’aérodynamique supersonique. Après l’attaque de Pearl Harbor par les Japonais en 1941, les États-Unis s’allient officiellement avec la Chine au moment de la Seconde Guerre mondiale. Von Karman intervient personnellement afin de procurer à Tsien la nécessaire habilitation de sécurité pour travailler à un certain nombre de projets financés par l’armée. La lettre d’appui de von Karman dit : « Je ne mets aucunement en doute la loyauté de Tsien envers les États-Unis[13]. » Iris Chang précise dans son livre que l’habilitation de sécurité récemment obtenue par Tsien autorise ce dernier à travailler sur des contrats secrets – pour les Forces terrestres de l’Armée américaine, la Marine militaire, la Force aérienne, le département de la Guerre (Department of War) et le Bureau de recherche et de développement scientifiques (Office of Scientific Research and Development) – et à des niveaux de sécurité plus élevés que ceux qui lui avaient été consentis jusque-là[14]. Cette habilitation de sécurité est cruciale, car elle permet à Tsien de collaborer avec von Karman au Caltech à un certain nombre de projets aéronautiques de pointe que financent les différentes forces militaires.

    Au milieu de 1943, après que des photos de la Force aérienne eurent montré que l’Allemagne nazie construisait des rampes de lancement de fusées dans le nord de la France, von Karman fut prié de produire un rapport « devant évaluer la capacité des moteurs-fusées des États-Unis à propulser des missiles de longue portée[15] ». Avec le soutien technique de Tsien et d’un autre membre du groupe de fuséologues du Caltech (GALCIT), von Karman produisit un rapport en date du 20 novembre 1943, par lequel il recommandait la création d’un nouveau laboratoire de recherche, le Jet Propulsion Laboratory (JPL) (laboratoire de recherche sur la propulsion par réaction). Le GALCIT fut renommé JPL en prévision de son financement militaire. Des années après, Karman écrira : « Notre proposition fut la première note de service officielle du programme de missiles des États-Unis[16]. »

    Après avoir obtenu un financement de trois millions de dollars du Service du matériel de l’Armée américaine (une somme considérable à l’époque), le laboratoire entama ses activités sous sa nouvelle appellation de JPL le 1er juillet 1944. Puisque le JPL est né au sein du groupe de fuséologues formé en 1936 par des étudiants diplômés du Caltech auquel il s’était joint en 1937, Tsien est considéré comme l’un de ses membres fondateurs.

    Tsien dirigeait la première section de « Recherche et analyses » du JPL. En tant que chef de section, il avait, entre autres responsabilités, celle de se familiariser avec le travail qu’effectuaient les huit autres sections du laboratoire, soit celles de la « propulsion subaquatique, du propergol liquide, du propergol solide, des agents propulseurs, de la conception technique et, enfin, celle de la commande à distance[17] ». Chang signale qu’« en sa qualité de chef de section au JPL, Tsien était de plus en plus reconnu comme l’un des plus éminents spécialistes à l’échelle mondiale de la propulsion par réaction[18] ».

    Au début de septembre 1944, von Karman eut une rencontre secrète à l’aéroport La Guardia avec le général Arnold qui lui fit part en toute franchise de certaines avancées futures de l’industrie aérospatiale. Le général s’intéressa surtout à tout ce que les services du renseignement de la Force aérienne avaient recueilli sur les progrès des Allemands en matière de technologie aérospatiale et sur les nombreuses inventions en cours de développement. Von Karman lui-même fit la lumière sur cette rencontre secrète dans son autobiographie intitulée The Wind and Beyond :

    À mon arrivée à l’aéroport, un officier d’ordonnance me conduisit en voiture au bout de la piste où était garé un véhicule officiel de la Force aérienne. L’officier d’ordonnance s’esquiva aussitôt. Le général Arnold était dans la voiture. En me voyant approcher, il congédia son chauffeur. Il n’y avait absolument personne d’autre. Nous étions tout à fait seuls.

    Le général Arnold alla droit au but : « Nous avons gagné cette guerre ; elle ne m’intéresse plus. Je ne pense pas qu’il nous faille perdre du temps à tenter de savoir si nous l’avons gagnée par la force ou par une quelconque supériorité qualitative. Une seule chose devrait nous préoccuper. Quel sera l’avenir de la puissance aérienne et de la guerre aérienne ? Quel sens donner aux nouvelles inventions que sont la propulsion par moteurs-fusées, les fusées, le radar, et les autres dispositifs électroniques[19]? »

    On peut se demander à quels autres « dispositifs électroniques » concernés par « l’avenir de la puissance aérienne et de la guerre aérienne » faisait allusion le général. À la fin de 1944, de nombreux pilotes de l’US Army Air Force révélèrent que de mystérieuses boules lumineuses suivaient leurs aéronefs et entravaient les raids de bombardement nocturnes. Ces « Chasseurs fantômes », invisibles au radar, furent soupçonnés de faire partie d’un système d’armes nouveau et inédit que les nazis étaient à mettre au point[20]. On sut plus tard que les Allemands non seulement élaboraient d’autres dispositifs électroniques d’une grande importance pour l’avenir de la puissance aérienne et de la guerre aérienne, mais qu’ils avaient réalisé des percées majeures touchant la propulsion électromagnétique et les systèmes d’alimentation en lien avec la conception d’un nouvel aéronef supersonique en forme de soucoupe.

    Von Karman poursuit son compte rendu de la rencontre secrète :

    Je l’écoutais, bouche bée. J’avais toujours admiré l’ampleur de la vision d’Arnold, mais cette fois-là, il m’impressionna plus que jamais. On était en septembre 1944. La guerre n’était pas terminée. De fait, l’offensive allemande

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