Et si l’Univers n’était qu’un parmi tant d’autres ? L’hypothèse est dérangeante, elle questionne notre conception du cosmos, elle nous invite à repenser l’espace-temps. Elle achève la leçon d’humilité que nous inflige l’astrophysique depuis la révolution copernicienne il y a 500 ans. Non, notre Terre n’est pas le centre de tout, elle n’est que l’une des centaines de milliards de planètes de la Voie lactée, qui n’est qu’une galaxie parmi plus de 2 000 milliards d’autres dans l’Univers visible. Et voilà que notre Univers lui-même ne pourrait être qu’une infime partie du multivers ! Pure science-fiction ? Pas du tout : en réalité, la plupart des modèles cosmologiques actuels prédisent l’existence d’une profusion de ces fameux univers parallèles si chers au grand écran…
À commencer, même, par la théorie qui fait référence depuis plus d’un siècle : la Relativité générale d’Einstein ! Cette théorie de la gravitation affirme en effet que l’espace-temps n’estdécrit Benjamin Wandelt, professeur en astrophysique et membre de la collaboration Planck. Or, si l’Univers est infini, alors c’est obligatoire : il existe quelque part dans l’espace-temps une planète similaire à la Terre peuplée de nos sosies, un véritable monde parallèle ! Ceci car dans l’infini, tout ce qui a une probabilité non nulle de se produire… se produit nécessairement, et une infinité de fois : il y aurait donc des Terres à l’infini ! Il est même possible de déduire le pas qui nous sépare de la plus proche de nous : statistiquement, 10 m. Une distance phénoménale qui la place malheureusement à jamais hors de portée… En cause ? Deux limites physiques inhérentes à notre espace-temps : la finitude de la vitesse de la lumière, qui nous empêche de voir au-delà de 10 m, soit 46,5 milliards d’années-lumière ; et l’expansion de l’Univers qui éloigne entre elles les régions du cosmos. Dans ce multivers de la relativité générale, les mondes parallèles se succèdent ainsi dans un même espace-temps qui se déroule à l’infini…
