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Au bout de son sang: Roman
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Au bout de son sang: Roman
Livre électronique101 pages1 heure

Au bout de son sang: Roman

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À propos de ce livre électronique

Hugo, jeune Biterrois tout juste âgé de 19 ans, décide, après l’abandon de sa mère et le décès de son père, de partir en Andalousie pour devenir matador. Il s’installe dans un petit village blanc, Arcos de la Frontera, où il forcera son destin. Au fil des jours, il va y rencontrer l’amitié, l’amour et même la haine. Sur son chemin, des obstacles vont se dresser, des révélations vont bouleverser sa vie.
À la suite de ces événements, abandonnera-t-il son rêve ?

À PROPOS DE L'AUTEUR

De nationalité franco-espagnole, Richard Vilaplana Gavalda partage aujourd’hui sa vie entre la région Occitanie et l’Andalousie. Il a été, pendant dix-neuf ans, Maire de la Commune de Fayet, sur le département de l’Aveyron, ainsi que président de la Communauté de Communes de Camares et vice-président du Parc des Grands Causses. Aujourd’hui, les taureaux, les chevaux et la littérature rythment plus que jamais sa nouvelle existence.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie14 oct. 2020
ISBN9791037714763
Au bout de son sang: Roman

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    Aperçu du livre

    Au bout de son sang - Richard Vilaplana Gavalda

    Préface

    Bien que les « jeux taurins » et le culte du taureau aient existé durant l’antiquité dans tous les pays du bassin méditerranéen, il est difficile de lier leur existence avec les pratiques de la corrida espagnole. D’après les historiens, les premières courses de taureaux en Espagne datent des fêtes royales données par Alphonse II des Asturies en l’an 815. Dans le midi de la France, c’est au milieu du 19e siècle qu’apparaissent les premiers spectacles. Mais c’est en 1900, grâce notamment au député gardois Gaston Doumergue, que la corrida obtient un statut officiel et reconnu dans notre pays. Aujourd’hui encore, la tauromachie est un espace hors du temps, étrange et mystérieux qui bouscule le monde aseptisé qui nous entoure.

    Ce roman est un récit de fiction mettant en scène des personnages imaginaires qui font croiser des personnages réels dans des lieux emblématiques de la péninsule ibérique. Le lecteur va découvrir, à travers les pages, des mots, des expressions spécifiques au monde Taurin. Un glossaire, présent à la fin de cet ouvrage, vous aidera à déchiffrer et comprendre les termes. Mais ce manuscrit se veut « grand public » car il est avant tout une histoire humaine et intemporelle qui met en exergue la passion, l’amour et le rêve. Ce livre n’est aucunement un plaidoyer en faveur de la corrida, mais simplement un récit qui a pour décor le monde de la tauromachie. Faites tomber vos préjugés, vos barrières intellectuelles ou morales, pour mieux comprendre la passion qui peut animer toreros et aficionados.

    « (…) la culture est un antidote à la violence car elle nous invite à la compréhension d’autrui et féconde la tolérance, en nous incitant à partir à la rencontre d’autres imaginaires et d’autres cultures. »

    Renaud Donnedieu de Vabres

    1

    Le village d’Arcos de la Frontera, perché sur son piton rocheux, apparaît enfin. Le bus, où Hugo a pris place ce samedi matin à 10 h, vient de Séville. Son mobile affiche 12 h, il est pile-poil à l’heure. L’autocar est bondé, certains passagers commencent à se lever, avant même qu’il arrive à la gare routière. Installé tout au fond, sur la dernière banquette, il attend que le véhicule s’immobilise et que tout le monde descende, avant de s’en extraire.

    Il récupère sa valise et un sac usé où il a rangé ses capes, muletas et autres ustensiles. Toute sa fortune personnelle est rassemblée à ses pieds, dans ses bagages. Avant même qu’il ne lève la tête du coffre, une voix dans son dos s’exclame :

    C’est Mercedes, la propriétaire du studio qu’il a loué avec une partie de ses économies. Elle se tient là, les bras ouverts, prête à l’embrasser comme un ami de toujours. Pourtant, c’est la première fois qu’il la voit, mais les Andalous ont la réputation d’être chaleureux. Mercedes doit avoir une quarantaine d’années. Elle est ronde, de taille moyenne, avec des cheveux d’ébène et des yeux verts. Son visage amène, sa bouche épaisse offrent un sourire lumineux. Son étreinte est à son image : franche et entière.

    Son futur logement se situe au cœur du centre historique de ce village blanc. Ils partent en marchant, côte à côte, valise à roulette pour elle, sac pour lui, en direction du bourg. Comme il l’a vu, dans la description de l’annonce d’Airbnb, Arcos est un village typique d’Andalousie qui ressemble à une médina. Il faut vraiment mériter sa découverte car depuis leur départ de la gare routière, l’ascension n’est pas facile. Mais arrivé à la porte du Casco Antiguo, Hugo est conquis. Les ruelles qui se dessinent, au fur et à mesure de leur progression, racontent l’histoire de la conquête du califat Omeyade sur l’Hispanie. De chaque côté de la Cuesta Belen, des bars à Tapas, accolés les uns aux autres, débordent jusque dans la rue. Ils offrent un décor de tables, de chaises colorées et d’odeurs de cuisine. Des gens s’activent, d’autres boivent un café ou une bière, tout cela en une sarabande improbable.

    Hugo découvre la Basilique Santa Maria, de couleur ocre, dans son style gothique plateresque si particulier. Sa tour se dresse vers le ciel comme un doigt qui désigne le chemin au pèlerin. Le duo s’engage rue Marqués de Terresoto, pour aboutir place Boticas où s’élève le couvent de Mercediarias. D’autres bars restaurants étalent leurs terrasses de rue à l’assaut des touristes et des habitués. C’est à quelques centaines de mètres de là, rue cuesta Socorro, que se situe le futur logement d’Hugo. Lorsque Mercedes ouvre la porte monumentale du vieil édifice qui a dû être un Palacio, Hugo découvre un large et profond Patio, aux dalles émoussées et aux murs décrépis. En son cœur, une lumière vive descend du ciel avec une intensité qui lui brûle les yeux. Le bâtiment est divisé en plusieurs appartements, comme jetés pêle-mêle sans logique apparente. Le studio du garçon se trouve au deuxième étage directement sous la toiture-terrasse. Pour y accéder, un escalier monumental en pierre de taille offre ses courbes régulières. Sur chaque palier, une galerie de circulation avec une large rampe surplombe l’atrium. Le meublé qui l’attend est très sobre, composé du minimum qu’il estime nécessaire pour vivre ici. De toute manière, il n’a pas fait ce voyage depuis Béziers pour glandouiller dans son logement, mais pour réaliser le rêve de sa vie, devenir Matador de Taureaux. Après lui avoir donné les indications utiles, Mercedes le quitte sur un « Hasta luego » plein d’énergie.

    **

    Hugo s’installe rapidement. Les quelques affaires qu’il a prennent place dans l’armoire de guingois et dans un angle de la pièce. Il fait couler le robinet de la salle d’eau, et s’asperge le visage. Debout, face au miroir, il s’observe. Des frissons l’envahissent. Il sent ses yeux s’emplir de larmes, inondés par les émotions de ces derniers mois. Malgré l’aspect monacal de la pièce, comme lorsque l’on est amoureux, tout lui paraît bêtement merveilleux.

    Il vient d’avoir 19 ans, avec son allure frêle, ses bras trop longs, son visage enfantin et sa tignasse blonde, il ressemble davantage à un surfeur qu’à un futur matador. Peu importe, il croit en sa destinée, son avenir est entre ses mains.

    Les semaines qui ont précédé son déménagement, il a dû organiser l’enterrement de son père, mort à tout juste 51 ans, d’un infarctus. À la suite de l’abandon de sa mère, alors qu’il n’avait que 6 ans, il était devenu sa seule famille. D’origine Andalouse, il lui a transmis la fascination pour les taureaux, les chevaux et les arènes. Ce décès a acté sa décision d’aller nourrir sa passion tout au bout de l’Espagne, sur cette terre promise où le temps semble s’être arrêté. Dans sa tête reviennent en boucle, les vers du poème de Lorca, « La cogida y la muerte ».

    A las cinco de la tarde.

    Eran las cinco en punto de la tarde.

    Un niño trajo la blanca sàbana.

    A las cinco de la tarde.

    Una espuerta de cal

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