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Faire obéir ou laisser s'épanouir?: Le dilemme de la tomate
Faire obéir ou laisser s'épanouir?: Le dilemme de la tomate
Faire obéir ou laisser s'épanouir?: Le dilemme de la tomate
Livre électronique320 pages3 heures

Faire obéir ou laisser s'épanouir?: Le dilemme de la tomate

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À propos de ce livre électronique

Comment trouver son chemin dans l'aventure extraordinaire qu'est l'éducation en tant que parent ?

Nous connaissons tous le dilemme de la tomate : est-ce un légume ou un fruit ? Éduquer aujourd'hui, c'est être face à une incertitude également : comment trouver l’équilibre entre obéissance et épanouissement de l’enfant ?

Nous souhaitons que nos enfants soient sages, heureux, et qu’ils nous respectent, mais nous ne voulons pas à avoir à crier ni punir pour cela. De plus, l’injonction au bonheur nous épuise et nous amène parfois à démissionner. Et si nous réinventions, chacun, l'éducation qui nous convient ?

Alliant des recherches théoriques poussées à son expérience de terrain, Patricia Ghislain fait le point sur les connaissances scientifiques actuelles en développement de l’enfant. À l’aide de termes simples et d’exemples concrets, elle répond aux questions auxquelles tout parent est, un jour, confronté : que faire la nuit quand votre bébé vous appelle ? Comment réagir face à un enfant qui se roule par terre en hurlant, ou un ado qui rejette toute tentative de discussion ? Finalement, comment permettre à votre enfant de devenir la meilleure version de lui-même ? Loin de dicter des recettes toutes faites, ce livre vous apportera des repères pour établir vous-même une éducation épanouissante !

Tout en douceur et avec beaucoup de finesse, Patricia nous aide à mieux comprendre le fonctionnement de nos enfants et met en avant les outils qui les conduiront à s'épanouir.

CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE

"Patricia Ghislain propose aux parents d’agir à la manière d’un jardinier. Elle suggère d’accompagner l’enfant avec bienveillance, sans forcer sa croissance, et de favoriser son épanouissement en s’appuyant sur une connaissance des principes de son développement." - Afrique Media, Jacques Grégoire

À PROPOS DE L'AUTEURE

Titulaire d'un master en sciences psychologiques et maman de 4 enfants, Patricia Ghislain est depuis toujours passionnée par l'univers de l'enfance et de l'éducation. Formée à la recherche en sciences humaines, elle se réfère volontiers aux données scientifiques pour trouver des réponses aux différentes problématiques rencontrées sur le terrain, tant dans sa vie personnelle que professionnelle. Elle souhaite aujourd'hui transmettre ses connaissances théoriques et partager les outils pratiques dont elle dispose.
LangueFrançais
ÉditeurMardaga
Date de sortie28 janv. 2021
ISBN9782804708641
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    Aperçu du livre

    Faire obéir ou laisser s'épanouir? - Patricia Ghislain

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    Faire obéir ou laisser s’épanouir ?

    Patricia Ghislain

    Faire obéir ou laisser s’épanouir ?

    Le dilemme de la tomate

    J’aimerais, avant tout chose, remercier les personnes qui ont permis la germination, la croissance et l’éclosion de ce livre.

    À Yves, mon mari,

    merci d’être là, depuis plus de 20 ans,

    tu m’offres un soutien indéfectible

    dans cette incroyable aventure : la vie de parents ;

    À Cécile, Louis, Julie et Tom, mes enfants,

    merci d’être vous,

    vous m’apprenez tellement,

    chacun à votre manière,

    mais tous avec ténacité, humour et amour ;

    À Sophie, mon amie,

    merci de croire en moi.

    Tu as ce talent (parmi tant d’autres) de révéler le beau.

    Avec toi, on a envie de s’ouvrir au monde ;

    À Jacques, mon mentor,

    merci pour l’accueil que tu as réservé à ce projet

    et pour le regard bienveillant que tu lui as porté.

    Vous me faites cadeau de votre confiance, ça me donne des ailes.

    Votre estime et votre foi en moi m’ont permis de travailler avec un formidable enthousiasme.

    Merci !

    Préface

    « Je ne veux pas dire aux parents comment s’y prendre, je n’en sais rien. »

    Donald W. Winnicott¹

    Il y a bien des moments, dans la vie de parent, où l’on dépense une quantité d’énergie phénoménale pour nos enfants et où, malgré toutes nos tentatives, rien ne semble aller dans la direction visée. Tous ces moments où on a l’impression de pédaler dans le vide, d’avoir plus de questions que de réponses, où l’on se sent seul(e)s et démuni(e)s, où l’on se sent vidé(e)s… Difficile de ne pas culpabiliser quand on a le sentiment de perdre pied face à cette tâche qui est supposée être naturelle. Éduquer un enfant : cela se fait depuis l’aube de l’humanité, on a un instinct pour ça, non ?

    Personnellement, aussi loin que ma mémoire me porte, j’ai toujours eu envie d’être entourée d’enfants. J’ai étudié la psychologie, passionnée par l’être humain, en particulier au stade de l’enfance. Mes activités professionnelles, dans le domaine du développement et des apprentissages, ont en commun la jeune génération. Je suis devenue maman, il y a vingt et un ans. Une maman, comme les autres, pleine d’amour et de bonne volonté, quelquefois si heureuse et remplie de gratitude, et d’autres fois si perdue… parfois blessante, parfois inadéquate aux yeux de mes enfants et pourtant remplie d’une telle volonté de bien faire !

    Après d’innombrables heures passées à absorber des théories, des résultats de recherches et autres conférences de professionnels de l’éducation, et après de nombreuses années d’échange avec les enfants, j’ai le sentiment d’avoir à ma disposition une boîte à outils bien fournie. Et je ressens une envie débordante de partager et d’accompagner d’autres parents, d’autres éducateurs, qui peut-être se sentent perdus aussi quelquefois ou qui seraient tout simplement ravis d’acquérir des éléments de réflexion supplémentaires. J’avais envie d’écrire un livre, non pas parce que je pense détenir toutes les réponses, mais parce que je me suis posé plein de questions. Car nous sommes tous dans le même bateau, avec de mauvaises nuits et de belles journées, des sourires et des larmes, des victoires et des déceptions, des doutes et des certitudes…

    Dans ces quelques pages sont réunis des éléments théoriques et pratiques qui, je le pense, peuvent vous aider à choisir personnellement les gestes éducatifs qui vous conviennent, à vous et à votre enfant, et vous permettre de devenir petit à petit le parent que vous aimeriez être. Je présente ces connaissances à travers mon filtre de professionnelle des sciences de l’éducation, mais également à travers mon regard de maman de quatre enfants. Je souhaitais que les données soient, à la fois, rigoureuses et exactes, tout en étant accessibles et concrètes ; j’espère que c’est comme ça qu’elles vous apparaîtront.

    Au fil de mes recherches, j’ai eu la confirmation de certaines de mes convictions et j’ai fait de merveilleuses découvertes. Parmi toutes les bonnes nouvelles que j’ai apprises, ma préférée reste celle-ci : tous ces câlins, tous ces bisous, tous ces moments de tendresse, que j’ai reçus de ma maman et que j’ai partagés avec mes enfants depuis leur premier jour, ces gestes que je savoure et qui me donnent tant d’énergie, les recherches scientifiques prouvent aujourd’hui tous leurs bienfaits. Cette tendresse partagée fait du bien à notre corps, à notre santé, elle a le pouvoir de faire mûrir le cerveau de nos enfants ! Alors, ne nous privons pas de ce dopant naturel et… câlinons !

    Bien sûr, j’ai réalisé également, des erreurs que j’avais commises, des chemins que j’aurais mieux fait de ne pas suivre. Mais je ne regrette pas cette prise de conscience. Elle est l’occasion de comprendre, d’apprendre, d’évoluer. Après tout, je suis la seule personne que je peux changer ! Il est évident que je continuerai à faire des tentatives, plus ou moins fructueuses, mais je sais maintenant que comme le disait Nelson Mandela (et ma meilleure amie après lui) : « Je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j’apprends. »

    Il m’arrive encore de chercher comment m’y prendre, mais mes connaissances m’offrent des repères vers lesquels je peux et je veux aller. Et c’est cela que je voudrais partager avec celles et ceux qui le souhaitent. Vous ne trouverez pas dans ce livre des recettes ou des consignes directives, mais des pistes de réflexion, des balises, que vous suivrez (ou pas) en fonction de ce que vous êtes et de ce que vous vivez. Pour moi, aider quelqu’un avec respect, c’est lui donner les connaissances et les outils qui lui permettront ensuite de décider, lui-même, ce qu’il veut faire de sa vie.

    Je serais ravie que vous puissiez, à votre tour, peut-être en partie grâce à cet ouvrage, découvrir les ressources de vos enfants et les vôtres. J’ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce livre et je serais sincèrement heureuse si ce partage permettait, ne serait-ce qu’à une personne, de respirer un peu plus facilement, l’espace d’un instant. Quoi qu’il en soit, je vous souhaite beaucoup de bonheurs partagés avec vos enfants et bien d’autres choses encore, avec ces mots empruntés à Jacques Brel :

    « Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir, et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer, et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions. Je vous souhaite des silences. Je vous souhaite des chants d’oiseaux au réveil et des rires d’enfants. Je vous souhaite de respecter les différences des autres parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir. Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence, aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour, car la vie est une magnifique aventure et nul de raisonnable ne doit y renoncer sans livrer une rude bataille. Je vous souhaite surtout d’être vous, fier de l’être et heureux. »

    Patricia


    1. D’après une conversation entre Donald W. Winnicott et Isa Benzie, rapportée dans « La mère suffisamment bonne » de D. W. Winnicott (2008), Petite bibliothèque Payot.

    Introduction

    « La connaissance est une force.

    L’information est libératrice.

    L’éducation est la prémisse du progrès,

    dans toute société, dans toute famille. »

    Kofi Annan²

    Le monde dans lequel nous vivons est riche : rempli de possibilités et d’injonctions, plein de nouveautés et de traditions, peuplé d’avis de toutes sortes… Et nous avons, plus que jamais, l’occasion de choisir ce que nous voulons faire de tout ça. Mais, du coup, guider un enfant dans cet univers, être parent aujourd’hui, peut constituer un véritable défi ! Autrefois, l’objectif était clair : les enfants devaient être sages. Un « bon » parent était celui qui savait se faire obéir. Un enfant « sage » était celui qui parlait uniquement quand il y était invité. Seulement voilà, des voix, de plus en plus nombreuses ont affirmé que l’enfant est une personne, qu’il a ses propres idées et que celles-ci doivent être prises en considération. Certains spécialistes, comme Françoise Dolto, pédiatre et psychanalyste française, ont marqué les esprits et ont su nous convaincre que la parole des enfants mérite d’être écoutée. L’idée de les faire obéir sans tenir compte de leur ressenti est devenue caduque. Progressivement, l’enfant et ses émotions ont pris de plus en plus d’importance.

    Mais un changement de cap entraîne quelquefois des dérives. Une interprétation extrême des pédagogies bienveillantes conduit certaines personnes à penser qu’il faut mettre l’enfant au centre de la famille, que c’est à l’enfant de décider, lui-même, ce qui est bon pour lui et qu’il faut accueillir tous ses débordements sans le contrarier. Or, en l’absence de limites, l’enfant devient très vite roi, puis tyran. Et, si les émotions ont toute leur importance, leur donner une place excessive nous empêche de raisonner efficacement.

    Aujourd’hui, de nombreux parents, soucieux de bien faire, se retrouvent face à un dilemme : faire obéir leur enfant ou le laisser s’épanouir ? Et, surtout, comment s’y prendre ? Peut-on dire « Non » ? Quand faut-il dire « Stop » ? Par quels moyens obtenir ce que l’on attend de l’enfant ? Quelle place réserver à ses émotions ?… Bref, c’est quoi, aujourd’hui, « éduquer » un enfant ? Cette problématique touche aux fondements de notre personne. Elle nous renvoie à notre propre histoire, aux valeurs auxquelles nous tenons et aux idéaux vers lesquels nous tendons. Les principes contradictoires qui coexistent, en nous et autour de nous, sont source de tensions et de souffrance parfois. Comment nous en sortir ?

    Pour mettre un terme au débat et résoudre la problématique, nous nous appuierons sur des données objectives, des faits que nous rapportent les chercheurs en sciences humaines. Nous prendrons connaissance des observations des scientifiques pour pouvoir décider, en toute connaissance de cause, de notre discours et de nos pratiques.

    La science ne répondra pas à toutes les questions précises auxquelles nous sommes confrontés quotidiennement, mais elle nous offrira des points de repère qui pourront nous guider dans nos choix.

    Afin d’illustrer la démarche qui est suivie dans ce livre pour résoudre le dilemme éducatif évoqué, nous commencerons par l’appliquer sur un autre sujet, plus léger, qui provoque des débats bien moins passionnés : le dilemme de la tomate. Selon vous, la tomate est-elle un fruit ou légume ? Nous avons déjà tous eu l’occasion de voir, d’approcher et même de goûter une tomate. Nous nous en sommes donc forgé une image : rouge, pleine de pépins, de la taille d’une balle de tennis à peu près… Mais nous ne sommes pas toujours tous d’accord quant à la catégorie dans laquelle la classer : fruit ou légume. Pour venir à bout du dilemme, voyons ce que disent les spécialistes…

    En botanique, le fruit désigne : « L’organe qui contient les graines ». Selon cette définition, la tomate est donc bien un fruit. Alors, la tomate n’est pas un légume ? Eh bien, si ! Dans nos pays, la tomate est considérée comme un légume car ce terme culinaire désigne : « La partie d’une plante cultivée que l’on consomme » ; cela peut être la feuille, la tige, la racine, le fruit… Voilà pourquoi, selon nos traditions culturelles, la tomate est un légume. Par conséquent, elle est à la fois un fruit et un légume. Qui, en plus, existe en différentes variétés, qui ne sont pas toutes rouges, qui contiennent plus ou moins de pépins, qui ont des tailles très différentes, etc. Pour bien appréhender le sujet, il est donc essentiel d’aller au-delà de la simple image que nous avons en tête. D’ailleurs, la tomate est un fruit, un légume et autre chose encore ! En effet, en botanique toujours, la tomate est également la plante, qui porte le fruit du même nom.

    Et la science ne s’arrête pas là. Elle nous apprend également que la tomate contient des vitamines, des nutriments, des antioxydants, etc. Parallèlement, les recherches scientifiques nous démontrent que, plus nous consommons de vitamines, de nutriments et d’antioxydants, plus nous sommes en bonne santé, et pour longtemps. Par conséquent, nous pouvons en déduire que manger des tomates augmente nos chances d’être en bonne santé et de vivre plus longtemps. Et pour cela, peu importe que nous les considérions comme des légumes ou des fruits.

    Malgré tout, face à ces données, chacun reste, bien entendu, libre de manger ou non des tomates. On peut très bien choisir de manger d’autres fruits et légumes, en plus ou à la place des tomates. Et ceux qui décident de manger des tomates peuvent néanmoins choisir la façon de les préparer pour les trouver à leur goût : en salade, avec de la mozzarella, en soupe ou en sauce… Par ailleurs, si vous ne mangez que des légumes, vous développerez des carences. Sans compter qu’il est toujours possible de trouver sur terre quelqu’un qui, n’ayant pas (ou peu) mangé de légumes, a vécu plus longtemps que quelqu’un qui en a mangé énormément.

    Bref, vous l’aurez compris, il n’y a pas qu’une seule manière de faire qui, dépassant toutes les autres, apporterait un résultat idéal et garanti. Et personne ne peut vous dire avec certitude ce que vous devriez faire dans telle situation ou ce que vous auriez dû faire dans telle autre… Les recherches scientifiques nous renseignent sur les facteurs favorables à notre bien-être (par exemple, manger des vitamines et des minéraux). Mais nous avons la possibilité, dans une certaine mesure, de choisir comment gérer ces éléments (en prenant des comprimés de vitamines ou en mangeant des tomates, par exemple). D’autre part, la science est également capable de déterminer les gestes qui garantissent l’échec (entre autres ne pas manger du tout). Malheureusement, si l’échec sait être garanti, aucune procédure ne peut vous assurer une réussite à tous les coups… C’est donc à vous de jouer !

    En ce qui concerne l’éducation, l’idée est similaire. Nous avons déjà tous eu l’occasion de voir, d’approcher et même d’être un enfant. Nous nous sommes forgé une image de ces petites personnes. Mais nous ne sommes pas toujours d’accord quant aux conduites à adopter avec eux. Devons-nous les faire obéir ou alors les laisser s’épanouir librement ?

    Pour commencer, dans le premier chapitre, nous chercherons à définir un objectif réaliste à l’éducation. Pour ce faire, nous envisagerons d’abord les caractéristiques des êtres humains et les particularités du stade de l’enfance qu’il est utile de prendre en compte si nous voulons « élever » quelqu’un. Nous soulignerons l’importance de savoir vivre ensemble. Et nous prendrons conscience de la participation active de l’enfant dans la relation éducative.

    Ensuite, dans le deuxième chapitre, nous rappellerons à quel point il est essentiel de s’épanouir librement. Nous commencerons par nous pencher sur ce qui motive nos comportements. Nous évoquerons la place qu’occupent les émotions dans notre vie et la manière dont nous pouvons les réguler. Nous mesurerons également l’importance de connaître et de prendre en compte nos besoins essentiels.

    Le troisième chapitre nous permettra de (re)découvrir la nécessité des règles dans la gestion de la vie ensemble. Nous comprendrons pourquoi les règles sont nécessaires et repérerons les avantages qu’elles présentent par rapport aux ordres. Nous passerons en revue les caractéristiques d’une règle constructive. Puis, nous envisagerons l’autorité à la lumière des idées actuelles. Enfin, nous verrons qui doit avoir le dernier mot dans la relation parent-enfant et pourquoi.

    Chacun de ces trois premiers chapitres se terminera par une synthèse des notions abordées, dans laquelle sera mise en avant la part que le parent peut prendre pour accompagner au mieux l’enfant dans son développement.

    Finalement, dans le quatrième chapitre, nous proposerons des balises pour guider la réflexion de tout éducateur, au travers de trois concepts clés de l’éducation actuelle. Éduquer, c’est une relation réciproque qui nécessite écoute et confiance ; c’est aussi un apprentissage qui comporte des essais et des erreurs car bien que ce soit naturel, ce n’est pas toujours évident ; c’est enfin une recherche constante d’équilibre entre sensibilité et exigence, catastrophe et perfection et entre « Tout va bien » et « Rien ne va ».

    Vous avez certainement deviné la conclusion (spoiler alert !). Au vu des données présentées dans cet ouvrage, c’est évident. Notre rôle d’éducateur consiste à accompagner nos enfants vers l’épanouissement, à leur apprendre à obéir… et bien plus encore ! Dans ce livre, nous exposerons des données, que nous apportent les chercheurs, au sujet du développement des enfants et qui nous renseignent sur les facteurs favorables et les gestes qui entravent, de façon certaine, leur croissance³. À l’issue de cet exposé, vous aurez donc malgré tout à faire des choix, à prendre des décisions et à tenter. La réussite constante ne saurait être garantie. Car ni la science, malgré ses énormes progrès, ni aucun manuel aussi bienveillant soit-il ne peuvent nous dicter précisément la conduite à tenir avec nos enfants. Il y a bien trop de paramètres en jeu dans une relation éducative (la personnalité du parent, ses attentes, la personnalité de l’enfant, l’environnement, les événements vécus…) pour qu’une simple recette puisse réussir à tous les coups. Éduquer un enfant, nous le verrons, c’est aussi essayer, échouer, apprendre… C’est donc à vous de jouer !


    2. Phrase (traduite de l’anglais) prononcée lors du « American Council on Education, Washington DC » le 24/02/1997 (SG/SM/6165). https://www.un.org/press/en/1997/19970623.sgsm6268.html

    3. Vous pourrez retrouver toutes les études citées (et éventuellement les consulter si vous souhaitez en savoir plus) grâce aux références reprises dans la bibliographie.

    CHAPITRE 1

    L’enfant : un être humain comme les autres ?

    « Nous avions rêvé d’un enfant,

    et tu es venu.

    Ta présence si forte a chassé le flou

    pour laisser place à la netteté de ton visage,

    à la lumière de ton regard,

    à l’éclat de ton rire

    et au déchirement de tes pleurs.

    Ta réalité nous a étonnés, bousculés,

    émerveillés, meurtris.

    C’était toi, notre enfant !

    Non pas l’enfant rêvé,

    mais un enfant à aimer,

    à comprendre, à connaître.

    Bien mieux que le rêve,

    un homme, une femme qui s’éveille. »

    Anne-Laure Fournier le Ray

    Lorsqu’on plante une graine de tomate, on sait que, si tout va bien, c’est un plant de tomate qui poussera et portera (ou non) des fruits. Lorsqu’on décide de prendre en charge l’éducation d’un enfant, l’avenir est bien plus incertain ; le tout petit bébé qui débarque dans le monde peut tout aussi bien être un futur terroriste ou un brillant prix Nobel… Le devenir d’un être humain n’est pas connu d’emblée car, au-delà du bagage génétique dont l’individu dispose, sa trajectoire dépend aussi largement de ce que la personne va vivre et recevoir. Un peu à la manière d’une larve d’abeille qui peut devenir une ouvrière ou une reine selon la nourriture qu’on lui fournit, les enfants humains se construisent et se transforment en fonction de ce qu’ils voient et de ce qu’ils vivent.

    C’est pour cette raison que, avant de décider comment nous voulons nous comporter avec notre enfant, il est essentiel de décider pour quoi nous l’éduquons. Quel est l’objectif que nous poursuivons ? Pour chaque parent, la réponse peut être différente et multiple : le rendre heureux, en faire une danseuse étoile, lui transmettre des valeurs de respect et de travail, l’aider à devenir maçon comme son père, lui assurer confort et patrimoine, ou simplement lui permettre de se débrouiller dans la vie… Cependant, quel que soit le projet rêvé par les parents, il y a une constante :

    Éduquer un enfant, c’est accompagner un être humain en développement.

    Car, on est bien d’accord, l’enfant est un être humain. Mais est-il véritablement un être humain comme les autres ? Nous nous comportons souvent différemment avec ces petites personnes. Par exemple, il n’est pas rare de voir ce genre de comportements envers un enfant alors que la plupart d’entre nous n’imaginent pas agir de cette manière avec un adulte :

    – caresser affectueusement un inconnu sans lui demander son avis ;

    – répondre à sa colère en criant : « Tu es infernal(e) ! », « Va te calmer dans ta chambre ! » ;

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