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Journal d'un aventurier de Koh Lanta: Il n'en restera qu'un
Journal d'un aventurier de Koh Lanta: Il n'en restera qu'un
Journal d'un aventurier de Koh Lanta: Il n'en restera qu'un
Livre électronique221 pages3 heures

Journal d'un aventurier de Koh Lanta: Il n'en restera qu'un

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À propos de ce livre électronique

« Je me lève comme un pantin pour chercher mon flambeau, je regarde Denis et les joueurs sans les voir vraiment. Si je n’avais pas insisté pour imposer mon choix de vote, je n’aurais pas été éliminé.
Les quelques secondes seul avec mon flambeau sont horribles.
Je repense à toute l’aventure à mes erreurs de stratégie, à mes choix plus ou moins heureux… puis à mes filles… leur papa ne sera pas le gagnant de Koh Lanta. »
Javier nous décrit son parcours mais surtout le choc, quand tout s’arrête et que le rideau s’abaisse, le retour à la vie quotidienne, en pleine crise de la quarantaine et sous le regard critique des téléspectateurs. Une nouvelle notoriété difficile à gérer face à l’agressivité des réseaux sociaux et de la presse.
LangueFrançais
Date de sortie1 déc. 2020
ISBN9782390092551
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    Aperçu du livre

    Journal d'un aventurier de Koh Lanta - Javier Rodriguez

    https://www.facebook.com/pages/Emma-une-FORCE-un-Combat/

    Préface

    Il y a des aventuriers qui vous marquent très vite, qui accrochent le regard et la caméra comme on dit dans notre jargon télé. Eh bien, Javier, tu en fais partie. D’abord parce que tu es belge et que vous êtes en minorité dans cette émission. Ton petit accent fleuri rajoute à ta malice.

    Ensuite parce que tu as été choisi dans les derniers lors de la composition des équipes, ce qui m’a étonné, mais pas autant que toi. Il fallait voir ta tête quand tu constatais que les autres étaient pris avant toi. On aurait dit un personnage de bande dessinée tant ton visage était expressif.

    Enfin, j’ai tout de suite senti en toi un candidat joueur, prêt à faire preuve de stratégie dès le départ pour t’assurer une place au soleil, c’est-à-dire au moins après la réunification.

    Expressivité, stratégie et humour, voilà les ingrédients indispensables pour marquer une aventure aussi exceptionnelle que Koh Lanta. Bon, c’est vrai qu’il t’en manquait une pour réaliser le cocktail parfait, la survie. Tu n’étais pas le roi pour faire du feu, pêcher ou encore concevoir et fabriquer la cabane la plus confortable et surtout la plus étanche, mais nul n’est parfait.

    Maintenant, si je dois un peu rentrer dans le détail, je dois te dire que ton personnage m’a plu. J’ai aimé tes jaillissements verbaux, ton sens de l’autodérision, ton envie de trouver la meilleure tactique pour aller loin sans perdre, jamais ou presque, ta bonne humeur. C’était un plaisir d’engager de vraies joutes verbales avec toi au Conseil. Tu te souviens, cette passe d’armes où je te demandais ce qu’il fallait privilégier, stratégie ou amitié ? Je ne sais pas toi, mais moi après presque quinze ans de Koh Lanta, je n’ai pas encore répondu à cette question.

    C’est toujours plaisant de batailler avec quelqu’un comme toi, qui a du répondant.

    Tu es un malin, un trublion, un meneur qui manie avant tout l’humour et les bons mots pour fédérer et emporter les autres dans son sillage.

    Je ne voudrais pas oublier non plus que, derrière cette joie de vivre, il y avait aussi un valeureux compétiteur qui avait horreur de perdre.

    Mais, car il y a un mais, cette aventure te laissera toujours un gout d’inachevé, car ta tactique n’a pas fonctionné comme tu l’espérais, et ton alliance à quatre a explosé beaucoup trop tôt, sans que tu ne t’en rendes compte.

    Je me souviens encore, comme si c’était hier, de ta tête, ton regard, ta stupéfaction lorsque tu as compris que tu étais éliminé à la surprise générale. Pour une fois, d’autres avaient été plus forts que toi dans la stratégie à mettre en place.

    Ce que je voulais aussi te dire, c’est que j’ai apprécié que tu sois beau joueur ou plutôt beau perdant. Tu es resté fairplay, malgré ton immense déception, tu as gardé ton sens de l’humour, même si je sais qu’encore aujourd’hui, tu rumines ta défaite et rêves de prendre ta revanche.

    Mon cher Javier, sache que j’ai pris beaucoup de plaisir à revivre ton aventure de l’intérieur en te lisant.

    C’est grâce à des gens truculents comme toi que la légende de Koh Lanta s’écrit année après année.

    Avec toute mon amitié,

    Denis BROGNIART

    Avant-propos

    Il m’aura fallu un temps certain pour publier ce livre, marqué comme nous l’étions tous par les évènements qui ont endeuillé le nom de Koh Lanta.

    Je l’avais commencé pour partager le vécu d’une aventure extraordinaire, comme le carnet de bord d’un « naufragé volontaire », pour lever un pan du voile du mystère qui l’entoure. Les circonstances m’ont poussé à changer radicalement de position en cours de route, à le percevoir comme un « devoir » de parole, en connaissance de cause, quand le tournage de la treizième saison fut interrompu suite au décès de l’un des candidats, Gérald Babin, mort d’une pathologie cardiaque, puis suite au suicide de Thierry Costa, notre « Doc’ ».

    Beaucoup de choses ont été dites, mille et une idées plus ou moins réalistes ou au contraire totalement fantasmagoriques, beaucoup d’éléments aussi qui faisaient partie des a priori dont j’étais pétri avant de vivre l’aventure moi-même.

    L’aventure est-elle scénarisée du début à la fin ? Surtout, les participants sont-ils vraiment en danger ?

    Au lendemain de la fin de l’aventure, toutes ces questions ont enfin trouvé leur réponse, mais s’accompagnent d’une seule frustration : je ne peux pas en parler librement parce que la participation à ce jeu s’accompagne de clauses de confidentialité. Je ne peux faire taire les rumeurs publiées un peu partout par des personnes qui n’ont pas vécu l’aventure ou qui en sont sorties à ce point déçues qu’elles avaient le besoin de mentir pour la salir.

    Il semble aujourd’hui que les règles telles que je les avais comprises ont changé : de nombreuses interviews d’anciens candidats ont été publiées, sur Internet, dans les journaux, dans la « presse people », dévoilant « l’envers du décor ». Dans son livre, Denis Brogniart lui-même parle de certains points que je croyais trop secrets pour être divulgués.

    Alors… allons-y ! En espérant que la lecture de ce récit de mon aventure Koh Lanta vous donne envie de vous y lancer vous aussi et vous permette de vous faire votre propre image de « la Prod’ ».

    Au départ, ils sont vingt,

    dans quarante-deux jours,

    il n’en restera qu’un !

    PARTIE 1 : Le casting

    J’ai participé à des tas de jeux-concours, plus ou moins hasardeux, parce que j’adore ça. Je suis un joueur, depuis très longtemps. Peut-être pour mettre plus de couleurs encore dans ma vie – je suis peintre en bâtiment, ça aurait tout son sens ! – ou parce que j’ai compris très vite qu’à force de jouer, on finit par gagner des choses inatteignables en temps normal. Le jeu dont il est question ici n’a rien à voir avec les autres, principalement parce que ce n’est pas un « concours » à proprement parler. Il ne se base pas seulement sur la chance, ni sur des compétences précises et mesurables permettant, avant de commencer, de connaître ses possibilités de l’emporter.

    C’est une aventure. Une aventure extraordinaire, de celles qu’on vit quand on est enfant, avant que l’âge ne nous rende exigeants à l’extrême en termes de sensationnel ou blasés de tout ce qui ne l’est pas, avant que la peur de nous mettre en danger ne prenne le dessus.

    Tout a commencé lors d’un de nos week-ends entre amis, pendant lequel nous avions loué une maison pour quelques jours en avril 2011. Nous parlions jeux télévisés. Je ne sais plus si c’est moi qui ai énoncé l’idée ou l’un d’eux qui m’aurait lancé, en boutade, qu’il ne me restait que ce jeu-là à faire pour avoir fait le tour de la question, mais je me souviens qu’ils m’ont bien « chambré » pour le coup. Moqueurs, mes amis ne m’en croyaient pas capable, même si d’autres candidats plus âgés l’avaient déjà tenté. Du haut de mes 39 ans, avec mon bidon remarquable et une condition physique déclinante, je devais être raisonnable et lui préférer, par exemple, un jeu comme Qui veut gagner des millions ?…

    Pour tout dire, Koh Lanta, ça faisait longtemps que j’y pensais, j’avais même déjà envoyé un courrier de candidature, mais bizarrement, à l’heure de l’Europe, ce jeu restait autrefois strictement réservé aux résidents français. Alors, quand un certain Maxime, le fameux « stratège belge au faux collier d’immunité », y participa, je me suis mis en tête que s’il avait pu le faire, je le pourrais aussi ! Vers la fin de cette même année, je me suis lancé. C’était devenu un défi, impossible à ne pas relever. J’ai pris mes renseignements sur la marche à suivre pour le casting et j’ai commencé à rédiger mon dossier de candidature.

    Se coucher sur papier

    J’imagine très bien les milliers de lettres que le jury doit recevoir et au milieu desquelles il devra dénicher les « perles » qui feront le succès – ou pas – d’une émission télé à gros budget.

    C’est la première étape. Si je ne convaincs pas, mes rêves d’aventure prendront fin avant d’avoir pris corps. Considérant que le fond doit avoir autant d’importance que la forme, je joue sur les deux tableaux et tente d’y exceller. Je suis convaincu qu’il faut que je les surprenne, que le visuel de mon courrier donnera envie de le lire et qu’il se démarquera au point d’être incontournable. J’imagine leur envoyer un coffre en bois ou, mieux encore, me rendre sur place, habillé en Robinson, et leur donner ma candidature en main propre. Quelque chose d’assez fou pour leur montrer d’entrée de jeu l’importance de ma motivation.

    Finalement, j’opte pour une formule plus raisonnable en mettant en forme un courrier hors format, en A3, imprimé sur un papier épais, en trois pages. Pour mettre toutes les chances de mon côté, je demande à un ami imprimeur de m’aider pour la forme et à un autre (le rédacteur) pour le fond. Les amis parlent mieux de nous que nous-mêmes, et rien ne vaut la mise en page faite par un professionnel.

    Celui qui l’aura entre les mains va sûrement me maudire, puis se demander quel genre d’individu peut bien leur envoyer une enveloppe pareille, qui prend toute la place sur son bureau. J’imagine qu’il voudra la traiter en premier, peut-être pour s’en débarrasser plus vite ensuite… Ou pas. J’ai une pensée toute particulière pour ces deux amis qui vont participer à mon inscription et auxquels je vais devoir mentir si je vais plus loin.

    Je ne comprendrai que bien plus tard que ce n’est finalement pas un élément aussi déterminant que je l’imaginais.

    Namadia, par exemple, avait rédigé une simple lettre manuscrite sur papier jaune, tandis que Catherine m’a expliqué avoir envoyé un courrier le dernier jour avec de simples photos. C’est en confrontant ces quelques détails bien plus tard que j’ai compris que le jury devait évidemment sentir la motivation dès les premières lignes – ils en ont trop à traiter pour faire autrement –, mais qu’ils cherchent également des profils-types.

    Pour ma part, comme tout le monde le sait, j’étais l’archétype du « beau gosse », même si nous dirons que c’est plutôt celui du « père de famille » par humilité.

    Au moment d’envoyer mon premier courrier, je sais que je pose un premier pas dans l’engrenage, ce n’est rien de dire que je suis fébrile. Il n’y a rien à faire, quand j’essaye de participer à un jeu, j’y joue déjà. Je nourris ma chance à grand renfort de pensées positives et, d’entrée de jeu, conscient que j’en ai presque autant que de remporter la loterie, je récidive en remplissant le formulaire d’inscription sur Internet.

    Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment utile, c’est « la Prod’ » qui doit gérer ces candidatures. Si elle est au moins aussi terrible que ce qu’on en dit, ça ne servira probablement à rien, mais je m’en serais voulu de ne pas le faire.

    La semaine qui suit me semble durer des mois : je reste sans nouvelle – l’attente nécessaire au premier tri. Chaque jour, mes sœurs m’appellent. Leur cœur bat presque aussi fort que le mien. Rien que pour elles, j’ai envie d’être sélectionné et de confirmer mon statut de super-héros à leurs yeux…

    De la poule… à l’île ?

    Confortablement assis derrière mon volant, je roule en direction d’un chantier pour lequel je devrai faire un devis : remise en état des murs, peinture, couche de blanc primaire, puis une autre, au choix de la propriétaire sur la base d’une palette de propositions ; une belle superficie, un bon petit contrat. La radio brise le silence si rare dans ma voiture. Mon truc, c’est d’y chanter avec mes filles, à tue-tête, comme ça, juste pour le plaisir. Ça vous efface la grisaille de la ville, les tracas du quotidien, c’est du bonheur à l’état pur, le plaisir d’être ensemble.

    Ma famille est ma plus grande force et ma plus grande faiblesse. Elle représente tant pour moi qu’elle me pousserait à me surpasser pour qu’elle soit fière de moi. Je sais aussi qu’elle me manquerait cruellement si j’étais choisi. Voilà le genre de pensée qui me traverse l’esprit. C’est comme si j’y étais déjà.

    Il me faut deux secondes pour me rendre compte qu’à la musique se mêle la sonnerie de mon téléphone. Coup d’œil, c’est un numéro français. Mon cœur bat la chamade… Et si c’était eux ? En un clignement de paupières, je trouve une échappatoire à la circulation, une sortie du rond-point dans lequel je venais de m’engager. Je ne peux pas prendre le risque qu’ils mettent ma candidature de côté juste parce que je n’aurais pas décroché à temps ! Depuis une semaine, à chaque coup de fil, j’ai cette même idée en tête et à chaque fois, ce sont sueurs froides, mains moites, poussée d’adrénaline et arythmie cardiaque qui pourraient m’envoyer dans un mur ou une autre voiture quand je suis au volant. Je me gare de travers et décroche :

    —Allo ?

    C’est Adventure Line Productions au sujet de votre candidature pour la participation à l’édition 2012 de Koh Lanta.

    Enfin. L’appel que j’attendais. « La Prod’ », Adventure Line Productions. Je comprends tout de suite que je suis en train de vivre une véritable phase de casting. Aujourd’hui, avec le recul, je m’étonne moi-même d’avoir su y répondre avec tant de calme malgré la tempête qui sévissait dans mon cerveau.

    À un échange de banalités succède la phrase d’importance :

    Voilà, vous avez 10 secondes pour m’étonner.

    Posez-vous cette question et tentez d’y répondre sans aucune préparation. Bien sûr, j’aurais pu préparer un speech, structurer une réponse me mettant en avant, mais je ne veux pas prendre le risque de sonner faux ! Ils veulent une réponse du tac au tac, je leur en sers une :

    —J’ai été sacré champion du monde de l’imitation de la poule, en Irlande, il y a deux mois. Je peux vous en faire une petite démonstration. Vous n’aurez que le son malheureusement, mais la posture a son importance aussi.

    C’est vrai ?

    —Non, pas du tout, mais je vous le fais quand même.

    N’importe quoi ? En dix secondes d’improvisation totale, je leur sers sur un plateau d’argent une capacité d’autodérision à toute épreuve. Je ne mens pas, je ne triche pas, je n’ai absolument plus peur, je ne cherche pas à me faire passer pour ce que je ne suis pas et ça paie cash. La discussion qui s’ensuit est agréable, pleine de sourires, et le feeling est excellent ! Je me persuade que ça doit leur plaire, que la carte de l’humour peut s’avérer aussi convaincante qu’une autre.

    —La nourriture ? Oui, ça risque d’être un de mes points faibles. J’adore manger. Je pourrais faire l’amour à un plat de pâtes.

    La conclusion finit par tomber :

    C’est bon, si vous êtes choisi, on vous rappelle.

    Quand mon interlocuteur raccroche, l’adrénaline m’abandonne aussitôt. Est-ce qu’ils s’attendaient à ça ou à tout autre chose ? Est-ce que j’aurais dû leur montrer que je comprenais très bien le sérieux de cette aventure ?

    Après tout, ce n’était pas le casting du Juste Prix auquel j’ai déjà participé et pour lequel les personnalités les plus fantasques ont le plus de chance d’être choisies. Pas du tout même : c’est Koh Lanta, une aventure à « survivre » plus qu’à « vivre », qui nécessite une force de caractère très éloignée de mes

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