VIRGINE EFIRA Le bel équilibre
lle s’excuse, souvent. De ses mots qui parfois s’emmêlent, des méandres de sa pensée, de de ses possibles contradictions. Elle s’excuse d’emmener sa parole loin sur des chemins de traverse, et qu’ainsi décousue, elle puisse ensuite vous donner du fil à retordre. Elle s’excuse enfin parce qu’après une journée de tournage, elle s’est couchée tard la veille et craint que des volutes de fatigue ne viennent embrumer sa réflexion. Pourtant rien n’est plus simple et plus fluide que de converser avec Virginie Efira. Le verbe alerte, le timbre joliment nonchalant, elle a le souci du mot juste, de la phrase qui nuance tout en cherchant à porter loin. Souvent drôle, toujours sans chichi, la discussion s’épanouit dans le petit studio qui lui fait office de bureau, sur le même palier que son appartement du 11 arrondissement de Paris. Tout en lumière douce, un écrin chaleureux pour échanger, sans l’ombre d’un écran pour surveiller les heures. Généreuse de son temps, l’actrice a beaucoup à dire sur ces deux rôles qui marquent son hiver. Celui de Camille, l’héroïne fantasque, mélancolique et imprévisible d’ tourbillon d’émotions dans lequel elle excelle et belle adaptation du best-seller d’Olivier Bourdeaut, dont elle partage l’affiche avec Romain Duris. Et celui de Judith, cette femme qui mène une double vie jusqu’au vertige dans thriller sombre et inquiétant sorti juste avant Noël. Deux rôles de femmes sur le fil, dont la raison vacille jusqu’au naufrage et que l’actrice défend avec ardeur, fidèle à son image sympathique et enjouée. Mais à côté de cette spontanéité « bonne franquette», c’est surtout parce qu’elle sait interroger ses succès et bousculer ses certitudes que Virginie Efira nous apparaît si irrésistible. Et
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