Il n’avait pas fait de séance photo depuis de longues années. Pas du tout son pain quotidien. Il a pourtant accepté pour nous de se retrouver devant l’objectif, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. On lui dit en préambule notre admiration. « J’espère que vous ne serez pas déçu par l’interview », s’inquiète-t-il. André Téchiné est tellement plus à l’aise à observer les autres, comme il le fait dans son vingt-septième film, « Les âmes sœurs ». À 80 ans, le metteur en scène continue de creuser le sillon d’un cinéma aussi romanesque qu’intime. Chez lui, l’histoire ou l’actualité sont autant de miroirs des amours fiévreuses ou particulières. « Les roseaux sauvages », « Hôtel des Amériques », « Barocco » ou « Ma saison préférée » sont des marqueurs d’un cinéma attachant, amoureux des acteurs jusqu’à la plus fidèle d’entre tous, Catherine Deneuve, avec qui il a tourné huit films. Téchiné aime les âmes sœurs…
Paris Match. Entre masculinité vulnérable et fraternité compliquée, “Les âmes sœurs” condense les thèmes qui ont souvent sous-tendu votre