Elle est donc la troisième femme à avoir reçu la Palme d’or au Festival de Cannes, deuxième Française après Julia Ducournau en 2021 et son « Titane ». Sur la scène du Palais des Festivals en mai dernier, Justine Triet ne s’est pas contentée de remercier le jury présidé par Ruben Ostlund d’avoir couronné son quatrième long-métrage, « Anatomie d’une chute ». Non, la Parisienne a délivré un plaidoyer pour le système des aides au cinéma français, attaquant le gouvernement Macron. Dans l’heure qui suivit, la ministre de la Culture la taxait d’ingrate sur Twitter, déclenchant une polémique malvenue.
Car « Anatomie d’une chute » est avant tout un immense film de cinéma. Écrit avec son compagnon Arthur Harari, il scrute le destin de Sandra, dont le mari, Samuel, meurt, tombé de la fenêtre de leur chalet, et dont le corps est découvert par leur fils malvoyant, Daniel. S’ensuivent une enquête et un procès durant lesquels l’intimité de ce couple va être disséquée, questionnée, mise à mal. Justine Triet signe un chef-d’œuvre, parce qu’elle égare sans cesse le spectateur dans ses incertitudes pour mieux dire la vérité d’un amour. Trois mois après le tourbillon, Triet et les siens ont pris leurs quartiers d’été à Fécamp, la ville natale de la cinéaste. Où nous l’avons retrouvée