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L'ultime secret de Sakharov: Roman
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L'ultime secret de Sakharov: Roman
Livre électronique239 pages3 heures

L'ultime secret de Sakharov: Roman

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À propos de ce livre électronique

Un roman d'espionnage sur fond de guerre scientifique entre l'Europe et l'URSS...

Lors d’une conférence à Moscou, Philippe et Anna, physiciens européens, se voient confier la mission de contacter Sakharov, père de la bombe H et dissident notoire placé en relégation à Gorki. Cette mission est considérée comme un acte d’espionnage par le KGB qui les poursuit sans relâche et parvient à arrêter Philippe, l’emprisonner et le torturer. Désormais seule et plongée dans une situation inédite, Anna s’obstine pourtant à mener à bien la mission qui leur avait été confiée.

Anna parviendra-t-elle à retrouver Sakharov ? Pourquoi les Européens veulent-ils le contacter ? Que va-t-il advenir de Philippe ? Découvrez ce thriller haletant digne des meilleurs romans d'espionnage !

EXTRAIT

L’inspecteur ouvrit la porte et donna en russe un ordre que Philippe ne put bien évidemment pas comprendre. Une minute plus tard, le jeune gars qui l’avait guidé juste avant entra, muni d’un seau d’eau identique à celui qui se trouvait près de la cuvette des toilettes de sa cellule. Il le déposa devant la chaise sur laquelle était assis Philippe. Le colosse se rapprocha de lui, pendant que le jeune sbire lui entravait les mains derrière le dos. Puis, il saisit Philippe par les épaules, le fit s’agenouiller devant le seau et lui plongea la tête dedans. Philippe retint son souffle le plus longtemps possible puis, n’y tenant plus, expira l’air vicié de ses poumons, ce qui résulta en l’apparition de bulles, signe pour l’inspecteur qu’il était temps de lui retirer la tête de l’eau. Il le replaça sur la chaise, le laissa souffler une petite minute, avant de reprendre son interrogatoire.
En fait, l’inspecteur suivait scrupuleusement le protocole du parfait petit tortionnaire. Il ne lui en voulait pas spécialement. Tout ce qui comptait, c’était d’obtenir le renseignement exigé par sa hiérarchie, en l’occurrence le colonel Grishchenko. Alors, il continua la tâche qu’on lui avait confiée.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Physicien, professeur d’université, Jean-Louis Farvacque a visité de nombreux pays afin non seulement d’y présenter et développer ses recherches, mais aussi pour promouvoir l’enseignement de la physique dans des pays en voie de développement. A ce titre, il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques. Il s’est progressivement tourné vers la littérature en abordant des genres différents : science-fiction, aventure, thriller, fantastique, sentimental.
LangueFrançais
Date de sortie24 juil. 2018
ISBN9782378772673
L'ultime secret de Sakharov: Roman

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    Aperçu du livre

    L'ultime secret de Sakharov - Jean-Louis Farvacque

    1

    Aéroport Charles de Gaulle. Fin novembre 1986.

    Le Tupolev affrété par Aeroflot ressemblait étrangement à la Caravelle exploitée à la même époque par Air-France à ceci près qu’il avait la réputation d’être beaucoup moins fiable, ce que venait de démontrer toute une série de crashs inexpliqués. Aussi, ce fut avec une certaine appréhension que Philippe s’installa à bord pour un vol Paris–Moscou qui devait durer trois heures trente. Lorsque l’appareil atteignit son altitude de croisière, les symboles lumineux représentant respectivement une ceinture bouclée et une cigarette barrée s’éteignirent. Aussitôt, quelques passagers se précipitèrent pour aller faire la queue au fond de la cabine. Philippe s’empressa d’allumer un petit cigare. Peu après, une ravissante hôtesse surgit de son réduit dont la vue était protégée par un simple rideau. Elle était vêtue d’un tailleur rouge vif garni en haut à gauche d’un logo constitué de deux ailes entourant une représentation symbolique de la faucille et du marteau. Elle poussait un chariot prometteur pour une sorte d’apéritif de bienvenue. Lorsqu’elle arriva à la hauteur de Philippe, elle lui fit remarquer, dans un français impeccable, que seules les cigarettes étaient autorisées. De mauvaise grâce, il écrasa son cigare et demanda un whisky. L’hôtesse lui annonça qu’il n’y avait que de la vodka. Il détestait cette boisson qu’il assimilait à de l’alcool pur mélangé à un peu de sucre et se rabattit sur le jus d’orange. Il devait avoir l’air franchement malheureux, car son voisin lui tendit son paquet de cigarettes. Philippe en prit une et remercia l’individu qui ostensiblement laissa le paquet sur sa tablette et indiqua d’un geste amical qu’il restait à sa disposition.

    Quelques-uns de ses collègues anglais avaient également embarqué à Roissy. Parmi eux, il reconnut Peter Wilshaw, un jeune physicien, imbu de sa personne et qui se faisait un malin plaisir, chaque fois qu’ils se rencontraient en meeting, de critiquer systématiquement et publiquement les idées de Philippe, lors des fameuses séances questions qui succèdent aux exposés.

    Encore deux heures et l’avion se poserait à l’aéroport de Moscou-Cheremetievo. Bien que l’arrivée fût prévue vers dix-sept heures (heure locale), il ferait déjà nuit, car on était à une vingtaine de jours du début de l’hiver. La nuit tomba d’autant plus vite que l’avion se dirigeait vers elle. De son hublot, il contempla les myriades d’arrangements géométriques lumineux signalant les routes, les villages, les villes, constata qu’ils devinrent soudain plus épars dès que l’avion survola la Pologne, et ce pratiquement jusqu’à ce qu’il fut possible de distinguer les balises lumineuses signalant la piste d’atterrissage.

    Le commandant de bord annonça alors, dans un anglais plus qu’approximatif, que l’atterrissage était imminent, qu’il neigeait et que la température au sol était de moins dix degrés Celsius. Philippe n’y avait pas pensé et fut anxieux en reconsidérant mentalement le contenu de sa valise, puis, baissant son regard, effrayé de constater que ses mocassins ne supporteraient sûrement pas de patauger dans la neige.

    Le contrôle de police fut long, mais des plus simples : remise du formulaire rempli pendant le vol et dans lequel il fallait avoir impérativement indiqué les différents hôtels ou lieux de résidence pour toute la durée du séjour, la date de retour et enfin la raison qui motivait la demande du visa. Cette première étape fut suivie d’un examen très attentif et angoissant du visage du nouveau venu, observé pendant une bonne et longue minute et très probablement comparé aux photos de quelques indésirables discrètement punaisées en haut de leur guérite. Finalement, le fonctionnaire abattit une avalanche de tampons consommant au moins trois pages de passeport, dont l’un d’entre eux spécifiait la durée autorisée pour le séjour en URSS.

    Après l’interminable jeu de piste du bagage claim, s’ensuivit le tumulte traditionnel de la recherche du bon tapis roulant, l’observation attentive du fameux trou noir d’où surgissaient sporadiquement quelques valises, l’attente insupportable de voir enfin sortir ou de croire reconnaître la sienne, se maudire de n’avoir, une fois encore, pas pris la précaution de mettre un signe distinctif, mais cette fois-ci un vrai, un bien visible, sur son bien.

    Puis, ouf, de n’avoir plus qu’à se diriger vers le contrôle des bagages où quelques douaniers en uniforme exigeaient que chacun soit ouvert. Philippe se trouvait un peu derrière Peter qui portait un tube en bandoulière dans lequel il avait enroulé son poster. Bien entendu, il dut le sortir : une affiche écrite en anglais et bourrée de courbes et d’équations.

    Le douanier connaissait quelques mots d’anglais du style espionnage, plans secrets, etc. qu’il se mit à éructer. Il s’avisa de confisquer le document et appela la police afin qu’ils embarquent le malheureux Wilshaw pour tirer cette affaire au clair.

    C’est alors qu’un homme assez maigre, les cheveux plaqués, intervint, extirpa une petite carte de son costume noir. Après un court échange verbal, le douanier se mit presque au garde-à-vous et replaça lui-même le poster de Peter dans son tube, en s’excusant de l’avoir importuné.

    Ce fut le tour de Philippe de devoir ouvrir sa valise qui contenait également une enveloppe en papier kraft dans laquelle sa propre affiche était divisée en une vingtaine de feuilles au format A4 : solution beaucoup plus pratique que celle d’avoir à transporter un tube de carton dont la longueur dépassait largement les dimensions des porte-bagages du Tupolev. Bien sûr, l’affiche en kit de Philippe contenait autant d’équations et de courbes que celle de Peter. Mais, le douanier n’osa plus s’opposer à l’introduction de tels documents en URSS.

    Un bus était censé les attendre pour les emmener à Chernogolovka, une ville de l’oblast de Moscou, où se déroulerait la conférence. Lorsque le flot de passagers déboula dans le hall principal, l’homme en noir sortit une pancarte sur laquelle était écrit « ICDS¹ » le sigle de la conférence. Philippe rejoignit le petit groupe qui grossissait autour de lui. Ils attendirent une dizaine de minutes. Puis l’homme, d’un geste, invita toute la troupe à le suivre et les conduisit vers un minibus qui les attendait dans un froid que Philippe n’hésita pas à qualifier de sibérien. Grâce au Ciel, la neige avait été dégagée et formait çà et là quelques monticules salis par la circulation. L’homme qui ne s’exprimait depuis le début que par gestes les laissa grimper dans le véhicule. Il repartit sans rien dire, sans doute pour attendre l’arrivée d’un autre avion. Dans le bus, ce fut Yakimov, un chercheur de Chernogolovka, qui leur souhaita la bienvenue. Philippe le connaissait pour l’avoir parfois rencontré dans d’autres circonstances, d’autres pays. Il faisait en effet partie de cette petite poignée de scientifiques russes qui avaient le privilège de pouvoir participer aux manifestations internationales. Du coup, il parlait un anglais suffisant pour se faire comprendre. Il annonça aux passagers que Chernogolovka se situait à environ deux heures de route de Moscou, que le lieu de la conférence se tenait en fait un peu à l’écart de la ville elle-même, dans une région boisée parsemée de résidences secondaires : en réalité un lieu privilégié pour Moscovites fortunés.

    Philippe prit place à côté de son ennemi scientifique.

    — Salut Peter.

    — Hello, comment vas-tu ?

    Ce furent les seuls mots qu’ils échangèrent durant le trajet.

    Ils aperçurent de loin les lumières de la ville, mais le minibus s’en écarta pour s’enfoncer dans une forêt de bouleaux totalement effeuillés, néanmoins reconnaissables à leurs troncs caractéristiques révélés par les phares du véhicule. Le bâtiment de la conférence avait la forme d’une immense datcha construite en bois. C’était en réalité un hôtel appartenant à l’institut de physique. Totalement autonome, il possédait assez de chambres pour abriter individuellement plus de cinquante conférenciers et le double lorsque les chambres étaient partagées. C’était le cas cette fois et Philippe devrait cohabiter avec un autre chercheur dont il ignorait encore le nom. Pourvu qu’ils ne m’aient pas mis avec Wilshaw pensa-t-il.

    Chaque conférencier se vit remettre un sac de toile avec bandoulière contenant les différents documents de la manifestation. Les chambres furent distribuées vers vingt heures. Philippe fut soulagé d’apprendre qu’il serait logé avec un chercheur polonais. Ils avaient un peu de temps pour s’y installer avant de rejoindre le salon où se tiendrait le traditionnel pot de bienvenue. Philippe était joyeux, pour ne pas dire excité, à l’idée d’y retrouver des tas d’amis en provenance de quasiment tous les coins du monde : une sorte de sélection internationale de scientifiques formant une communauté capable de se comprendre. Parmi eux, pour Philippe, il y avait surtout les Allemands de l’Université de Göttingen où il était souvent allé pour réaliser une partie non négligeable des expériences clés de sa thèse.

    Ambiance morose ! Petits groupes épars discutant à voix feutrée. Aucun éclat de rire caractéristique des réunions qu’il avait connues antérieurement, chaque fois qu’il y avait des Russes.

    En dépit des toasts au caviar, le pot était sinistre, car il n’offrait que de la bière, des jus de fruits et de l’eau pétillante. D’ailleurs cette tristesse se reflétait sur le visage des organisateurs. Étonné de cette atmosphère plutôt froide, Philippe se dirigea vers Yakimov et lui demanda s’il s’était passé un évènement tragique.

    — Oh que oui mon ami ! Deux mois à peine après avoir été élu au PCUS², Gorbatchev³ a déclaré la guerre à l’alcoolisme. C’est pire que la prohibition aux USA : restriction drastique des points de vente de l’alcool, bien sûr, ici de la vodka. Interdiction d’en boire dans les lieux publics, amendes et peines de prison aux soûlards de la rue. Augmentation astronomique du prix des autres boisons. Tu te rends compte ? Chez nous, ça touche des millions de personnes ! Il n’y a plus que dans les endroits à caractère international — genre aéroports, grands hôtels à Moscou — qu’on peut acheter ce que l’on veut. Aussi, un bon conseil : bois autant que tu peux ce soir. Dès demain, nous n’aurons plus que le droit de vous offrir de l’eau, du lait et du café.

    — Sérieux ? demanda Philippe en éclatant de rire. Mais on pourra toujours descendre en ville prendre un pot.

    — À pied, dans la neige : carrément impossible. De toute façon, il n’y a pas d’aéroport international ici.

    Cette information se répandit comme une traînée de poudre. Les plus troublés furent les Japonais. Cela se vit instantanément à leur teint qui devint soudain grisâtre et à la forme de leurs yeux qui se plissèrent sous la forme d’un accent de perplexité. L’un d’entre eux se précipita dans sa chambre récupérer un sac plastique dans lequel il enfourna subrepticement quelques cannettes de bière au cas où ce serait vrai.

    Philippe se retourna une fois de plus vers Yakimov.

    — Dis-moi, il y a un truc que je ne comprends pas bien. Gorbatchev n’est jamais que le secrétaire du Parti communiste russe. Un peu l’équivalent en France de Georges Marchais⁴. Comment peut-il avoir assez de pouvoir pour imposer ses lois sur la prohibition ? Chez nous, notre George aurait bien du mal à le faire.

    — Décidément, tu es un parfait ignare. En URSS, seul le Parti communiste est légal. Un peu après notre révolution, il a été dirigé par le Politburo qui élit son Secrétaire général. Il s’agit d’un Etat-Parti dont le Secrétaire général a absolument tous les pouvoirs et peut devenir un véritable despote. Tu as quand même entendu parler de Staline qui en fut le premier Secrétaire.

    — Mais à quoi sert votre gouvernement officiel ?

    — Notre gouvernement officiel n’a aucun pouvoir et est plutôt considéré comme une sorte de conseil des ministres à la botte du Secrétaire général.

    Débarqua un peu plus tard une jeune femme brune, cheveux courts et très élégamment vêtue. Très à l’aise, elle semblait connaître tout le monde, discutait, souriait, riait parfois. Subjugué, Philippe l’observa puis soudain la reconnut.

    Anna ?

    C’était bien elle.

    Il l’avait rencontrée onze ans plus tôt lors d’une école d’été qui s’était tenue à Erice, en Sicile. Et depuis, aucune nouvelle. À cette époque, tout comme Philippe, elle était étudiante en thèse à l’Université de Bologne. Sa joie de vivre et sa spontanéité l’avaient attiré. Il en avait eu envie, avait tâché de la séduire, ce qui avait abouti à quelques balades, main dans la main, dans les ruelles pentues du village médiéval, à quelques conversations intimes, mais sans plus. Sa présence signifiait qu’elle avait obtenu depuis une position permanente à l’Université.

    La jeune femme qui allait de groupe en groupe le remarqua finalement et se dirigea droit vers lui, avec un air interrogateur qui signalait avant tout qu’elle n’était pas certaine de le reconnaître, puis se transforma pour exprimer une réelle émotion.

    — Philippe ?

    Elle ne l’avait pas oublié. Ils restèrent longuement plantés l’un devant l’autre sans rien dire, s’observant avec un regard qui remontait le temps. Ils se revoyaient jeunes, se tenant la main dans les ruelles escarpées d’Erice. Tous deux devaient se souvenir du seul baiser qu’ils s’étaient donné à la sortie du train qui les avait reconduits à Palerme, après l’école d’été, une sorte de point final à une histoire qui n’avait jamais eu lieu, mais qu’ils inventeraient, amplifieraient au fil du temps.

    Il lui tendit les bras. Elle s’approcha, se laissa enlacer. Il lui caressa les cheveux au grand étonnement de Yakimov.

    — Oh, mais, vous vous connaissez ?

    — Bien sûr, et nous allons bientôt nous marier, répliqua Philippe.

    Entendant cela, amusée, Anna recula d’un pas et regarda Philippe droit dans les yeux, mais ne le contredit pas, confirmant de cette façon que la nouvelle était exacte. Yakimov n’en revenait pas.

    — Alors là, c’est superbe ! Toutes mes félicitations. Mais, j’y pense, nous vous avons logés dans des chambres différentes. Devant cette nouvelle situation, est-ce que…

    Philippe l’interrompit.

    — J’allais justement t’en parler. Si tu pouvais nous arranger ça, ce serait chouette.

    Disant cela, il se tourna anxieux vers Anna qui se mit à rire.

    — Ne l’écoute pas Yakimov. Il ne fait que me draguer. Tous les Français font comme ça lorsqu’ils sont en conférence.

    En dépit de ce désaveu, Anna et Philippe ne se quittèrent plus de la soirée. Après quelques mondanités envers leurs chers collèges, ils se retirèrent dans un coin plus calme et se racontèrent leurs onze dernières années, se confièrent l’un à l’autre dans une telle intimité qu’on aurait pu croire qu’ils ne s’étaient jamais quittés.

    Le temps passa trop vite. Ils se séparèrent tardivement pour regagner leurs chambres respectives.

    — Avec qui es-tu logée ? demanda Philippe.

    — J’ai obtenu une chambre individuelle. Très peu de femmes à cette conférence. Nous devons cette délicatesse à nos gentils organisateurs.

    2

    Le soir même Philippe fit la connaissance de son coturne : Piotr Figielski, un jeune gars sympathique venant d’obtenir un poste de professeur à l’université de Varsovie et dont le domaine de recherche concernait l’étude des défauts d’irradiation. Par politesse, avant de se coucher, ils discutèrent boulot et, compte tenu de la spécialité de Piotr, leur conversation se dirigea tout naturellement vers l’accident nucléaire de Tchernobyl⁵ qui s’était produit sept mois auparavant.

    — Tu penses qu’il est possible que les différents conduits métalliques du système de refroidissement aient pu être fragilisés, au cours du temps, par l’accumulation de défauts d’irradiation ? demanda Philippe.

    — Bien sûr et c’est pour cela que nos recherches dans ce domaine prennent toute leur justification. Mais, dans le

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