UKRAINE L’HEURE DE LA RECON UÊTE
Aujourd’hui, ils volent vers la victoire. Bernard-Henri Lévy a suivi sur le front ceux qui subissaient hier l’invasion russe
La peur a changé de camp. Au bout de la mitrailleuse, à moins de 2kilomètres, un ennemi russe mis en déroute par une contre-offensive surprise dans la région de Kharkiv. Six jours de combat, trois cités libérées, au total près de 6 000 km 2 reconquis. Un succès inespéré, qui provoque la stupeur internationale et donne des ailes à l’Ukraine. Sur un front long de 2 500 kilomètres, de nouveaux assauts se préparent avant le début de l’hiver. Dans certaines localités, comme à Izioum, la victoire a un goût amer. Plus de 450 tombes ont été découvertes, de civils pour la plupart, assassinés, torturés. La ville compterait encore six autres « cimetières » improvisés et minés.
Une fois la défense russe brisée, l’armée de Kiev veut reprendre tout le Donbass
Sur terre, sous terre ou en mer, partout flotte le drapeau bleu et jaune
Face à la sidérante nullité de la soldatesque russe, l’Ukraine va gagner
De notre envoyé spécial en Ukraine Bernard-Henri Lévy
C’est un beau train gris qui met à peine quatre heures pour franchir les 500 kilomètres de Kiev à Kharkiv. Il est, ce matin du 9 septembre, lendemain de la contre-offensive foudroyante lancée par le président Zelensky, presque vide. Nous sommes seuls dans notre wagon, avec la petite escorte de volontaires ukrainiens qui nous accompagne depuis Lviv. Et la gare de Kharkiv, dans la lumière poudrée de cet été qui se prolonge, est, elle aussi, déserte.
La ville, au premier coup d’œil, est l’une des plus éprouvées par la guerre. Il y a les bombardements de mars, quand les Russes pensaient la terroriser et la faire plier en trois jours. Ceux de mai, quand ils se sont vus bloqués dans les faubourgs nord et se sont vengés en canonnant, à
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits