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Coup de boules: Roman policier
Coup de boules: Roman policier
Coup de boules: Roman policier
Livre électronique230 pages2 heures

Coup de boules: Roman policier

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À propos de ce livre électronique

La disparition d'un champion "rouleur".

La boule de fort est un jeu de boules très particulier qui se pratique en Anjou, sur les bords de la Loire. Il se joue avec des boules ferrées, c’est-à-dire cerclées de fer et lestées d’un côté afin qu’elles ne suivent pas le droit chemin. C’est un jeu d’hommes – longtemps interdit aux femmes – réunis au sein de « sociétés ». Même si, aujourd’hui, ces sociétés ont tendance à s’ouvrir vers un plus large public, elles demeurent néanmoins un monde clos où règne une certaine omerta. Cette loi du silence, Julie Lantilly, la journaliste du Courrier ligérien de Saumur, va rapidement s’y heurter lorsqu’elle va s’intéresser à la disparition d’un champion, un « rouleur », dont tout le monde a déploré le départ sans chercher à en savoir davantage. Il va falloir toute la sagacité de la jeune femme pour percer ce mystère que tout le monde aurait bien aimé enterrer. Julie Lantilly va devoir faire preuve de ruse et de perspicacité pour venir au bout de ce mystère.

Suivez l'enquête de Julie Lantilly, une journaliste, et découvrez le monde de la boule de fort !

EXTRAIT

Julie quitta le site satisfaite. Apparemment, rien n’avait filtré de ce qui s’était passé. Il ne lui restait plus qu’à espérer que les types arrêtés ne seraient pas trop bavards à son sujet. Elle se mit au travail. Avant midi, elle devait avoir écrit un article sur les difficultés rencontrées par les salariés qui travaillent dans les maisons de retraite.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Gino Blandin est enseignant. Auparavant, il a été foreur pétrolier. Auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire de Saumur, dont L’Histoire du Centre Hospitalier de Saumur (Prix Politi 1996), il écrit aussi des romans policiers dont le cadre est la région saumuroise.
LangueFrançais
Date de sortie22 juin 2018
ISBN9791035301651
Coup de boules: Roman policier

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    Aperçu du livre

    Coup de boules - Gino Blandin

    CHAPITRE 1

    — De quel côté je mets le fort ?

    — Toujours du côté du petit.

    — Mais le petit est au milieu…

    — Regardez bien, il est un peu sur la droite. Il faut vous placer ici et envoyer la boule doucement dans cette direction.

    Julie Lantilly, docile, se plaça derrière la ligne blanche, comme le lui avait indiqué son mentor. Elle plia les genoux et, le regard droit vers l’objectif, lança sa boule qui prit la bonne direction : elle gravit lentement la pente puis, à bout d’énergie, acheva sa course en redescendant vers le centre de la piste. Julie retenait son souffle, priant en son for intérieur pour que sa boule se place le plus près possible du cochonnet distant d’une bonne dizaine de mètres. Elle n’avait ni l’intention ni la prétention de vouloir gagner cette partie mais elle craignait surtout de se ridiculiser aux yeux des spectateurs presque tous mâles et goguenards. Ce genre de jeu n’avait jamais été sa tasse de thé mais il avait bien fallu qu’elle y participe. C’était Jean, journaliste au Courrier ligérien, qui, grand joueur de boule de fort devant l’éternel, avait eu cette idée de challenge.

    Ce type de manifestation était courant à Saumur et dans sa région. Une entreprise s’acoquinait avec une société de boule de fort pour organiser un tournoi. Chaque équipe était composée d’un membre de l’entreprise, généralement novice en la matière, et d’un sociétaire aguerri qui coachait le précédent. C’était ainsi que Julie Lantilly se retrouvait en train de jouer à la « boule de fort » à la société des « Amis réunis » de Varennes-sur-Loire, sous les conseils d’un septuagénaire expérimenté au gros nez rubicond, monsieur André, qu’elle ne connaissait pas encore quelques minutes auparavant. La partie venait juste de commencer après quelques essais plus ou moins heureux. Par galanterie sans doute, Julie avait eu le privilège de lancer le cochonnet que l’on appelle ici le « maître » ou le « petit », puis de jouer la première boule.

    — Elle est courte, pronostiqua monsieur André, vous ne lui avez pas donné assez de charge.

    — Que voulez-vous dire ? demanda Julie. Je n’ai pas tiré assez fort ?

    — C’est ça, vous ne lui avez pas donné une impulsion suffisante, elle n’a pas eu assez de force pour monter sur le côté et redescendre. Elle va s’arrêter trop tôt.

    La jeune femme se demandait comment ce type pouvait dire cela alors que la boule suivait toujours son bonhomme de chemin et qu’elle n’avait parcouru que la moitié de la piste. Mais il lui fallut bientôt se rendre à l’évidence : monsieur André avait raison. La boule de Julie se mit à flageoler puis s’arrêta à un bon mètre du petit.

    — Je suis nulle, commenta la journaliste.

    — Il ne faut pas dire cela, mademoiselle, l’encouragea son coach. Si vous n’avez jamais joué auparavant, ce n’est pas évident. On ne devient pas un bon joueur de boule du jour au lendemain ou alors c’est qu’on a beaucoup de chance.

    L’équipe adverse était composée de Murielle, la secrétaire du journal, et d’un sociétaire des « Amis réunis » qui s’appelait Bruno, un grand type corpulent affichant une longue barbe blanche de prophète. C’était Murielle qui allait jouer en premier. Elle entra sur la piste en essuyant sa boule avec un chiffon.

    — Je ne suis pas douée, lui confia Julie d’un air accablé.

    — C’est la première fois que tu joues ?

    — Oui, c’est la première fois, pas toi ?

    — Ah non, chez moi la boule de fort c’est une institution. Quand j’étais petite, je jouais déjà avec mon grand-père.

    — Hé les filles, quand vous aurez fini de bavasser, lança un spectateur, il faudra peut-être jouer.

    — Oh, ça va Charlie, répliqua la secrétaire en riant. On n’est pas aux pièces.

    — Vous n’êtes pas au bureau ici, rajouta le dénommé Charlie.

    Cette fois ce fut monsieur André qui intervint en s’adressant à Julie.

    — Mademoiselle, il faut que vous quittiez la piste car il ne doit y avoir qu’un joueur à la fois, celui qui joue. C’est le règlement. Un seul joueur sur la piste et qui ne doit jouer que lorsque la boule du joueur précédent s’est complètement immobilisée.

    La journaliste sortit du terrain pour aller s’accouder à la rambarde où se tenaient les autres spectateurs. Rien qu’à voir la position que prit la secrétaire pour jouer, il paraissait évident qu’elle avait de l’expérience. D’ailleurs son partenaire n’eut pas à lui donner de conseils. Elle se plaça derrière la ligne et lança sa boule avec assurance. Une approbation tacite se fit d’emblée sentir dans l’assistance. La boule à peine partie était déjà jugée comme très bonne. Quelques dizaines de secondes plus tard, elle venait terminer sa course contre le petit. Certains applaudirent. Murielle était radieuse.

    — Elle a fait un bouc, commenta monsieur André.

    — Un bouc ? dit Julie.

    — C’est une expression qui signifie que la boule est venue se coller au petit. On dit aussi arriver mort au maître ou encore faire bibi gouline.

    — Bibi gouline ? C’est drôle comme expression !

    — Je ne sais pas d’où elle vient. Les anciens l’utilisaient, je m’en souviens bien.

    Murielle, la secrétaire, quitta la piste avec un large sourire de satisfaction.

    — C’est à toi, lança-t-elle à Julie avec un petit air de défi.

    — Ah bon, c’est encore à moi ? demanda la jeune femme en regardant son coach.

    — Oui, dit monsieur André, tant que la boule de nos adversaires est la mieux placée, c’est à nous de jouer. Allez-y !

    Julie Lantilly n’avait aucune idée de ce qu’il fallait faire : mettre le fort à droite ou à gauche, se placer à droite ou à gauche de l’axe de la piste, lancer la boule vers la droite ou vers la gauche ? Heureusement, monsieur André semblait savoir ce qu’il convenait de faire. La jeune femme écouta ses instructions et s’efforça de faire ce qu’on lui demandait. Elle lança sa boule.

    À peine la boule avait-elle commencé sa course que déjà quelqu’un commenta :

    — Elle est trop vite !

    Si Julie avait eu une troisième boule, elle l’aurait volontiers balancée dans la figure du commentateur. Elle regarda monsieur André : il semblait évident qu’il adhérait silencieusement à la remarque émise par le spectateur.

    Julie observa sa boule rouler d’un côté à l’autre de la piste avec une telle vélocité qu’elle passa à bonne distance du maître et poursuivit sa course en allant cogner contre les planches à l’autre bout de la piste. La jeune femme ne savait plus où se mettre.

    — Comment voulez-vous faire ? dit-elle en quittant la piste rageusement. La boule de Murielle est collée contre le petit, nous n’arriverons jamais à faire mieux.

    Monsieur André, avec un sourire entendu, entra sur la piste en frottant sa boule à l’aide d’une toile abrasive très fine.

    — Je vais la foutre en l’air, dit-il calmement.

    Julie vit son partenaire jauger la distance puis, d’un geste ample, balancer sa boule qui partit comme un boulet de canon. Elle longea la pente puis redescendit et vint heurter la boule de Murielle avec violence. Celle-ci fut projetée très loin et la boule de monsieur André finit contre les planches. Les spectateurs accoururent à l’autre extrémité de la piste pour estimer les dégâts. Le maître n’avait presque pas bougé mais maintenant c’était la première boule de Julie qui était la mieux placée ! La jeune femme n’en revenait pas. Monsieur André sortit du jeu avec un petit sourire narquois.

    — Vous êtes vraiment fort, commenta Julie qui, malgré elle, commençait à se prendre au jeu.

    Monsieur André lui adressa un sourire complice.

    — L’ennui, dit-il, c’est que nous n’avons plus qu’une boule alors qu’ils en ont encore trois et que Bruno n’a pas encore joué. Il n’a certainement pas dit son dernier mot.

    La « boule de fort » est un jeu de boules très particulier qui se pratique presque exclusivement en Anjou, sur les bords de la Loire. Il s’agit au départ d’un jeu de boules traditionnel comme la pétanque : le but du jeu étant de placer une boule le plus près possible d’un cochonnet. Mais dans le cas de la boule de fort sa particularité réside dans sa fameuse boule : d’un diamètre allant de 12 à 13 centimètres, elle est généralement en bois provenant du cormier, du frêne et plus rarement du buis. Aujourd’hui, on en trouve en plastique, en nylon. Cette boule est cerclée d’un anneau de fer d’une largeur de 6 centimètres. Le cerclage lisse et ajusté avec la plus grande précision doit épouser parfaitement la forme de la boule. Celle-ci est ensuite allégée d’un côté que l’on appellera le « côté faible ». À l’inverse, on incruste dans le bois une petite masse métallique qui va venir lester le côté opposé, c’est le « côté fort ». Pesant un peu moins d’un kilogramme et demi, la boule, ainsi conçue, va naturellement rouler sur sa bande métallique tout en déviant du côté « fort ».

    On ne jette pas la boule de fort comme une boule de pétanque. On lui donne une impulsion et elle roule sur la piste. En général, il lui faut 20 à 30 secondes pour atteindre son but. La boule de fort est un jeu qui requiert calme et sérénité.

    La seconde particularité de la boule de fort est le terrain sur lequel elle se pratique. Celui-ci, de forme rectangulaire, peut mesurer entre 18 et 25 mètres de long sur une largeur de 5 à 8 mètres. Dans sa partie centrale, le sol est plat mais sur les côtés longitudinaux il se relève de 35 à 40 centimètres. On appelle les parties incurvées les pentes ou les rampes. Autrefois, le sol était recouvert d’une couche de terre très fine, tamisée et battue, mais de nos jours il est recouvert d’un polymère synthétique. Ce dernier est toujours relativement fragile, ce qui nécessite certaines précautions. La première étant qu’il est interdit de marcher sur la piste avec des chaussures. Les joueurs doivent impérativement porter des chaussons ou des pantoufles. Le cliché traditionnel du joueur de boule de fort portant des charentaises aux pieds n’a jamais donné une image très glamour de ce jeu, ce qui est dommage.

    À l’origine, on peut penser que le jeu se pratiquait à l’extérieur mais le sol de la piste toujours fragile était exposé aux intempéries. De nos jours, les jeux sont quasiment tous couverts, ce qui nécessite des bâtiments suffisamment vastes pour abriter une piste de près de 30 mètres de long. Malgré cela, il n’est pas rare de trouver plusieurs sociétés dans un petit village de quelques centaines d’habitants. La Ménitré, par exemple, village des bords de Loire qui compte aux alentours de deux mille habitants, ne possède pas moins de six sociétés. On les repère vite à leur long bâtiment sans étage, aux murs percés de fenêtres régulières. La pratique de ce sport est encore très courante dans la région mais la crainte de la voir s’étioler au fil des générations suivantes plus fans de jeux électroniques est fondée.

    À une certaine époque, les cercles de boule de fort n’avaient pas bonne réputation. Les femmes y étaient strictement interdites. La seule autorisée à entrer dans les lieux était la concierge qui y faisait également le ménage. Les épouses, exaspérées de ne pas voir revenir leur mari, restaient à la porte et l’envoyaient le quérir. Car, bien sûr, on ne faisait pas que jouer aux boules : on jouait aux cartes et on buvait force bouteilles. Avant la partie, pendant la partie et après la partie, rien n’interdisait de boire une petite chopine. On comprend aisément les débordements qui peuvent naître d’une telle pratique. Et puis, il y avait la fameuse « Fanny ». Toutes les sociétés avaient leur « Fanny » au grand dam des curés du siècle dernier. Cette pratique a perduré, elle est propre à tous les jeux de boules : quand une équipe perd sans avoir marqué un seul point, ses joueurs doivent « biger Fanny », c’est-à-dire embrasser une gravure représentant les fesses d’une femme, le tout accompagné d’un rituel plus ou moins graveleux. Ladite gravure est bien souvent l’œuvre d’un sociétaire plus ou moins talentueux.

    Julie Lantilly, en acceptant de participer au challenge, n’ignorait rien de tout cela. Elle savait que dorénavant les femmes étaient acceptées dans les sociétés bien qu’il y eût encore des exceptions. On lui avait certifié que les temps avaient changé et qu’on n’y buvait plus comme avant mais il faut bien avouer que dans les villages qui ont vu leurs bistrots disparaître les uns après les autres, ce sont les sociétés qui les ont remplacés. Les hommes s’y réunissent pour discuter en buvant un verre ou jouer aux cartes.

    Grâce au savoir-faire de monsieur André et à la chance de Julie, ils remportèrent la partie 10 à 8. La jeune femme n’en revenait pas. Par contre, Murielle, qui prétendait avoir de l’expérience, eut beaucoup de mal à cacher sa déception. À la fin de la partie, elle ne s’éternisa pas et, prétextant ses devoirs familiaux, s’en alla. Julie en aurait bien fait de même mais la bienséance lui interdisait de quitter ses compagnons qui avaient été aux petits soins pour elle, lui prodiguant conseils et encouragements. Les filles qui jouaient à la boule de fort ne devaient pas encore être très nombreuses. Et puis, il lui fallait reconnaître que ces messieurs s’étaient bien tenus. Certes, ils l’avaient sans doute matée à la dérobée mais lui avaient épargné leurs réflexions vulgaires ou sexistes. Elle s’attendait à tout mais reconnaissait qu’ils étaient restés courtois.

    Quand la partie fut terminée, quelques sociétaires masculins et Julie se retrouvèrent dans la pièce d’à côté. Elle avait tout d’une salle de café : les tables et les chaises, le comptoir, les bouteilles alignées et les cartes postales coincées dans l’encadrement d’un miroir qui vantait les qualités du Ricard. L’endroit était éclairé par des tubes néon qui le rendaient un peu sinistre mais on n’y fumait pas, on respectait la législation. La journaliste ne poussa pas l’outrecuidance jusqu’à réclamer un Perrier rondelle. On lui proposa un jus d’orange ou un Coca-Cola. Elle opta pour le soda et trinqua avec ses compagnons qui eux débouchèrent une bouteille de saumur rouge. Et puis, elle ne pouvait pas se payer le luxe de faire la « fière » parce que leur victoire signifiait que monsieur André et elle allaient devoir jouer à nouveau dans un avenir proche. Aujourd’hui, il s’agissait d’un huitième de finale. La prochaine fois serait donc un quart de finale.

    Très vite la conversation vira aux anecdotes. Chacun avait la sienne. Comme elle pouvait s’y attendre, Julie eut droit aux photographies que l’on décrocha des murs. Sur un vieux cliché jauni, on pouvait voir trois rangées de messieurs endimanchés alignés comme pour une photo de classe. C’était une photo de la société des « Amis réunis » prise en 1910. Tous ces hommes, l’air volontaire, portaient soit des chapeaux, soit des casquettes ; presque tous étaient moustachus. Ceux de la première rangée tenaient une boule de fort et avaient pris la pose du tireur.

    — Celui-là, c’est mon grand-père, lui indiqua monsieur André en désignant l’un des types sur le cliché.

    — Ah très bien ! lança la jeune femme. Je vois que vous jouez à la boule de fort depuis plusieurs générations.

    On lui présenta d’autres photographies et même des coupes plus ou moins grandes et rutilantes mais toutes aussi kitsch. Tous ces hommes semblaient très fiers d’appartenir à cette communauté. Ces trophées représentaient pour eux une chose importante et la jeune femme faisait de son mieux pour sembler s’y intéresser.

    On lui montra ensuite une photo beaucoup plus récente. Le soin et la richesse avec lesquels elle avait été encadrée laissaient entendre que le document n’était pas sans importance. Cette photo représentait deux hommes, le sourire aux lèvres, brandissant à bout de bras une coupe au milieu d’une foule de supporters visiblement euphoriques : ils venaient sans aucun doute de remporter une victoire prestigieuse.

    — C’était l’an dernier, lui commenta-t-on. La finale du challenge de la Fédération des Sociétés et Joueurs de Boule de Fort de l’Ouest à La Flèche, dans la Sarthe. On l’a gagnée !

    — C’est vous là ! fit Julie en apercevant monsieur André sur la photo parmi les supporters.

    — Oui, j’y étais, confirma l’intéressé, ce fut un grand moment, croyez-moi.

    — Et eux, c’est qui ?

    — Ce sont nos deux grands champions, Justin à gauche et Didier à droite. Ils ont remporté la finale du challenge de la Fédération de l’Ouest. Il y avait plus de sept cents équipes. Vous vous rendez compte ?

    — Dites, il n’est pas mal celui-ci, commenta Julie en désignant l’un des deux vainqueurs.

    Sa remarque fit bien sûr glousser tout le monde.

    — Ah ! Justin ! C’est le tombeur de ces dames, opina monsieur André. Il faudra vous méfier de lui car la prochaine fois que nous jouerons ce sera contre lui.

    — Nous allons jouer contre ces champions ?

    — Non, nous ne jouerons que contre Justin, Didier est parti…

    Soudain la bonne humeur régnante sembla s’écrouler comme un soufflé à la sortie du four. Un silence gêné succéda aux paroles de monsieur André. Ce fut Bruno qui rattrapa la situation.

    — Justin fera équipe avec un certain Freddy de votre journal, je crois.

    — Bien sûr, suis-je bête, dit Julie, je le connais, c’est notre maquettiste.

    — Il faudra que l’on s’accroche, reprit monsieur André, car contre Justin la partie n’est pas gagnée d’avance, croyez-moi.

    — Et alors ils ont gagné une coupe ? demanda la jeune femme en revenant à la photo.

    — Oui, la plus prestigieuse de

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