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Trois personnages
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Livre électronique76 pages1 heure

Trois personnages

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À propos de ce livre électronique

Un auteur subit un revers cuisant lors de la présentation de sa nouvelle pièce de théâtre, qu’un critique littéraire, très réputé, égratigne dans un journal à grand tirage. Les personnages de la pièce arrivent à se procurer l’article de journal en question et découvrent que l’histoire, leur histoire, est un véritable fiasco ! Comment vont-ils prendre cet échec ? Quelles explications pourront-ils trouver ? Après cette déconvenue, que peut-il arriver à leur créateur et à eux-mêmes ? A l’instar de Luigi Pirandello, qui avait déjà abordé ce thème dans « Six personnages en quête d’auteur », l’auteur laisse la parole aux personnages, dans une sorte vaudeville où la réalité et la fiction se mélangent intimement. Un nouveau point de vue sur la création artistique et ses nombreux avatars.
LangueFrançais
Date de sortie24 mai 2013
ISBN9782312010632
Trois personnages

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    Trois personnages - Isabelle Pheulpin

    cover.jpg

    Trois personnages

    Isabelle Pheulpin

    Trois personnages

    Pièce en trois actes

    LES ÉDITIONS DU NET

    22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes

    © Les Éditions du Net, 2013

    ISBN : 978-2-312-01063-2

    Personnages

    Le colonel,

    La femme du colonel,

    L’ami du couple,

    La domestique.

    Acte 1

    Dans un salon de style Empire.

    Le colonel est assis dans un fauteuil, près de la cheminée, et lit le journal en fumant la pipe.

    Sa femme fait les cent pas dans le salon. Parfois, elle jette des coups d’œil furtifs à la fenêtre, en soulevant le voilage.

    Elle est très agitée. Elle se tort les mains d’anxiété.

    Elle s’assoit finalement, et tente de poursuivre un ouvrage de couture pour se changer les idées, mais elle n’arrive pas à se concentrer. Elle finit par se piquer avec une aiguille et sursaute.

    Puis, elle se lève de nouveau et recommence à marcher de long en large dans le salon, ce qui finit par agacer le colonel.

    De temps en temps, il interrompt sa lecture et la regarde déambuler.

    Excédé, il lève les yeux au ciel et hausse les épaules.

    Le colonel – Mais, enfin, ma chère ! Cessez donc de vous agiter ainsi ! Vous me donnez le mal de mer ! Calmez-vous, voyons ! Il va bien finir par revenir, tout de même !

    La femme du colonel continue de marcher de long en large, sans lui répondre.

    Le colonel jette un coup d’œil à sa montre gousset.

    Le colonel – Il est à peine cinq heures de l’après-midi. Il ne devrait plus tarder, maintenant. Dieu sait ce qu’il a bien pu trouver ! La mission était délicate et je trouve ce jeune homme bien courageux.

    La femme du colonel s’approche de nouveau de la fenêtre et jette des coups d’œil furtifs au dehors.

    La femme du colonel – Mais que peut-il bien faire ? Tout de même ! Il ne lui faut pas tant de temps que cela pour trouver ce que nous cherchons et le rapporter ici ?

    La femme du colonel s’arrête brusquement de marcher, assaillie par une pensée soudaine.

    La femme du colonel – Et, s’il lui était arrivé malheur ? Je ne me le pardonnerai pas ! C’est sur mon insistance qu’il a quitté le salon. Nous savons bien, tous, que c’est formellement interdit. Mais, il a bravé le danger pour découvrir la vérité. Oh ! Comme je m’en veux terriblement !

    Elle se précipite à nouveau vers la fenêtre.

    Le colonel – Allons, allons, ma chère ! Il est débrouillard, vous le savez bien. C’est une de ces grandes qualités. Nous pouvons, d’ailleurs, nous réjouir qu’il soit jeune, et surtout courageux et téméraire. Qu’aurions-nous fait avec un pleutre, je vous le demande ? Non, non, rassurez-vous, il ne lui est rien arrivé. Il va revenir. D’ailleurs, que pourrait-il bien lui arriver ? Vous voulez bien me le dire, ma chère ?! Après tout, tout est déjà écrit. Nous n’avons donc pas d’inquiétude à nous faire.

    La femme du colonel, se retournant brusquement vers son époux – Justement, je ne sais pas ce qui pourrait lui arriver, et c’est bien ce qui m’inquiète ! Il a bravé l’interdit, tout de même. Tout est possible, alors. Je ne sais qu’elles peuvent être les conséquences d’un tel acte. Mais, je redoute le pire !

    La femme du colonel regarde furtivement vers le ciel.

    La femme du colonel, à voix basse à son époux – Et, s’Il venait à l’apprendre ? Vous vous rendez compte ?! Il pourrait se fâcher et sa réaction pourrait être terrible ? Nous ne maîtrisons plus rien, désormais !!

    Le colonel, haussant les épaules –  Mais, comment voulez-vous qu’Il l’apprenne ?! Il a bien d’autres soucis, en ce moment ! Il doit être sur des charbons ardents, le pauvre ! Que voulez-vous qu’Il fasse de nous, alors qu’Il a le regard tourné vers le présent et puis, surtout, l’avenir ?! Et puis, notre jeune ami est assez malin pour agir discrètement. J’ai confiance en lui. Il ne va pas y aller avec la fanfare ! Non, franchement, vous vous inquiétez pour rien, ma chère !

    La femme du colonel –  Mais, tout cela est dangereux, mon ami ! Il me semble que vous ne vous en rendez pas bien compte ! Vous êtes là, dans votre fauteuil, tranquillement installé ! Alors, que lui, il est en train de braver le danger !

    Le colonel, haussant les épaules – Croyez-moi, ma chère, je parle d’expérience. J’ai vécu maintes campagnes militaires, tout aussi dangereuses les unes que les autres. Vous finissez par apprendre que le danger n’est jamais là où on l’attend. Il est imprévisible, insaisissable ! Il arrive même souvent qu’il ne soit pas au rendez-vous, alors que tout indiquait le contraire.

    La femme du colonel – Je vous trouve bien serein, mon ami.

    Le colonel – Sachez, ma chère, que la confrontation avec la menace et la mort vous rend plus solide et plus confiant, avec le temps. Et puis, avec l’âge, on devient, également, quelque peu fataliste ! En tout cas, j’ai toujours eu un sixième sens pour cela. S’il y avait eu un problème quelconque, s’il lui était arrivé quelque chose, je le saurais. C’est cet instinct qui m’a sauvé la vie bien des fois, vous le savez bien !

    La femme du colonel, s’approchant de son époux – Et que faites vous de l’instinct féminin, mon ami ?! Moi, je vous dis et je vous répète que son absence prolongée n’est pas normale. Il a du se passer quelque chose de grave ! Il n’a peut être pas pu retrouver le chemin de la « maison ». Et puis, permettez-moi de vous rappeler, mon ami, que

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