Les Aventures de Mister Bulok: Roman jeunesse

Par Florence Jenner Metz

Un charmant recueil de petites histoires avec pour rôle central le très drôle Mister Bulok !

« Ce livre se présente comme un assortiment de pâtisseries. On peut les manger dans n’importe quel ordre : de la première qui se présente à nos yeux jusqu’à la dernière, en se laissant guider par les odeurs ou en écoutant son estomac. Tout est permis : suivre l’ordre page après page, se laisser tenter par l’intitulé des chapitres, tirer au sort le chapitre à lire ou se laisser influencer par les indications de l’auteur qui, il faut le savoir, n’est pas innocent dans cette affaire. »

Vous l’aurez compris, ce livre n’est pas tout à fait comme les autres. Les aventures de Mister Bulok, amusant personnage né de la plume facétieuse de Florence Jenner Metz, vous pourrez les savourer de façon traditionnelle ou vous amuser à choisir vous-même la chronologie de l’histoire, en suivant les indications de l’auteur. Mister Bulok est amené à accomplir plusieurs quêtes (rechercher la clé du royaume des fées, retrouver son ombre dérobée par un ogre malveillant, délivrer la douce Madame Agathe des griffes de l’épouse dudit ogre…) qui ont toutes en commun la fantaisie et l’humour.

Un vrai moment de plaisir avec ce livre qui peut être lu de plusieurs façons différentes et savouré par petites bouchées.

EXTRAIT

Mister Bulok était un petit bonhomme sans âge noyé dans un complet-cravate gris bien trop grand pour lui. C’est vrai qu’il n’était pas bien grand, Bulok ! À peine plus haut que son bureau… Et encore, quand il se mettait sur la pointe des pieds !

Pour paraître plus imposant, il s’habillait en très grande taille, refusant de faire un ourlet à ses pantalons, encore moins de les reprendre à la ceinture. Son tailleur avait beau lui répéter que la longueur d’un pantalon ne fait pas un homme, Bulok ne voulait rien savoir : « La même longueur de pantalon que celui du plus grand de vos clients, s’il vous plaît ! »

CE QU’EN PENSE LA PRESSE

- « Ce qui aurait pu être un roman d'aventures adorablement loufoque et tendre devient une petite merveille grâce à la construction de l'auteure. Un livre à déguster dans tous les sens. Délicieux. » – Coup de cœur de Libbylit 

- « À ceux qui déplorent (à juste titre) que souvent les récits et romans destinés aux très jeunes adolescents se suivent et se ressemblent sans grande originalité, il est conseillé de faire connaissance avec les tribulations de ce Mister Bulok : c'est enlevé, insolite et jubilatoire ! » – Lectures 

- « Ce petit livre est un joyau d'humour, où chaque page est truffée de jeux de mots. » – ECLAT 

A PROPOS DE L'AUTEUR

Certains naissent dans des roses ou des choux, d’autres dans les livres ou, au moins, semblent en tomber… Florence Jenner Metz a toujours été entourée de livres et d’histoires. Elle écrit pour les enfants des albums, des kamishibaïs et des romans. Chez Alice Jeunesse, elle a publié Une souris verte et autres délires (façon « Exercices de style » de Queneau), Les aventures de Mister Bulok et Le Dernier Monde.

• Langue: Français
• Éditeur: Alice Jeunesse
• Date de sortie: 18 avr. 2014
• ISBN: 9782511014752

Aperçu du livre

PROLOGUE

La lecture que nous proposons, nous, auteur, illustrateur, éditeur, des Aventures de Mister Bulok est aussi incroyable que son contenu.

Ce livre se présente comme un assortiment de pâtisseries. On peut les manger dans n’importe quel ordre : de la première qui se présente à nos yeux jusqu’à la dernière, en se laissant guider par les odeurs ou en écoutant son estomac. La seule obligation est de débuter par les mises en bouche que l’on trouve dans le chapitre 1. Elles permettent d’aiguiser l’appétit et de réveiller tous les sens… À partir de là, tout est permis : suivre l’ordre page après page, se laisser tenter par l’intitulé des chapitres, tirer au sort le chapitre à lire¹ ou se laisser influencer par les indications de l’auteur qui, il faut le savoir, n’est pas innocent dans cette affaire. Bien sûr, le goût des textes changera en fonction des choix opérés… Alors, après une première traversée du livre, il faudra y pénétrer à nouveau et emprunter un autre chemin. Qui sait, peut-être y rencontrerez-vous d’autres étrangetés ou d’autres saveurs… Le tout est bien de se remplir la panse et de se faire plaisir !

Bon, à vous de jouer… Et bonne lecture…

1. Vous pouvez pour cela utiliser la ritournelle Am stram gram ou Plouf plouf ou vous bander les yeux et lancer une fléchette au hasard dans le sommaire ou encore ouvrir une page en criant « Bulok ! ».

CHAPITRE 1

COMMENT MISTER BULOK A PERDU SON OMBRE.

Mister Bulok était un petit bonhomme sans âge noyé dans un complet-cravate gris bien trop grand pour lui. C’est vrai qu’il n’était pas bien grand, Bulok ! À peine plus haut que son bureau… Et encore, quand il se mettait sur la pointe des pieds !

Pour paraître plus imposant, il s’habillait en très grande taille, refusant de faire un ourlet à ses pantalons, encore moins de les reprendre à la ceinture. Son tailleur avait beau lui répéter que la longueur d’un pantalon ne fait pas un homme, Bulok ne voulait rien savoir : « La même longueur de pantalon que celui du plus grand de vos clients, s’il vous plaît ! »

Vous le comprendrez, marcher avec un pantalon qui traîne d’au moins quarante centimètres sur le sol et qui ne tient pas à la taille… ce n’était vraiment pas évident.

Pour ne pas mettre trois heures chaque matin à rejoindre son bureau en mordant à chaque pas le bitume, il usait de stratagèmes mûrement réfléchis.

1er stratagème élaboré : marcher sur la pointe du pied droit, puis effectuer un pas chassé du pied gauche suivi d’un double bond. Il parvenait ainsi à avancer de quelques mètres sans se prendre les pieds dans son pantalon. Mais cette technique était éprouvante et il finissait tout de même, à force de bondir, par avoir son pantalon aux chevilles. Il avait alors mis au point une deuxième technique qui prenait le relais en cas de gros pépin de ce genre.

2e stratagème élaboré : accrocher deux fils de pêche (le fil de pêche, c’est souple, résistant et invisible) munis chacun à leur extrémité d’un hameçon, respectivement de ses revers de manches aux jambes de son pantalon à hauteur des genoux. Ainsi, à chaque mouvement de bras, le pantalon s’élevait, le laissant faire un pas en toute sécurité¹. Il s’agissait simplement de bien coordonner pieds et bras. Et pour être à la hauteur de ses inventions, il passait des heures dans son petit 40 m² à s’entraîner. C’est bien pourquoi ses bras si musclés faisaient l’admiration de tous :

— Dites, Mister Bulok, vous devez en soulever des poids, lui susurrait la boulangère avec admiration.

Hum, enfin, revenons à notre sujet. Bulok, donc, était un petit bonhomme très petit, carrément minuscule, qui portait d’immenses pantalons. Mais pourquoi donc, en vérité ? Quelle en était la véritable raison ?

C’est bien simple, porter d’immenses pantalons permet d’allonger et, surtout, de grossir une ombre, si, si ! De sorte que son reflet lui donnait l’impression d’être un géant, un superbe et monstrueux géant. Ah, quel bonheur pour un si petit homme que de pouvoir admirer son gigantesque reflet…

Mais voilà qu’un vrai géant, sorti tout droit de la forêt pour aller faire quelques courses en ville, finit par le croiser. Comme Mister Bulok était minuscule et que lui était géant, forcément, ce dernier ne le vit pas… Il ne vit que son ombre.

« Oh, quelle jolie ombre… Voilà un cadeau surprise qui plaira à coup sûr à Irma, ma douce moitié », pensa le géant amoureusement. Et c’est ainsi que l’ogre (car c’en était un) attrapa l’ombre de Bulok, que dis-je, la lui arracha d’un coup sec, laissant le pauvre Bulok seul dans son trop grand pantalon.

Aux chapitres 9 et 9 bis, tu connaîtras le dénouement de cette tragique histoire ! D’ailleurs, aux chapitres 9 et 9 bis, il se passera beaucoup de choses ! ! !

Au chapitre 15, tu découvriras un peu mieux Irma, la douce moitié de l’ogre.

Le chapitre 2 est également passionnant car il permet de mieux cerner notre héros !

Bref, il faut choisir !

1. Pour une meilleure lisibilité, voir le dessin du chapitre 7.

CHAPITRE 2

COMMENT MISTER BULOK A GAGNÉ SON NOM.

Avant de l’appeler « Mister Bulok », tout le monde l’appelait simplement « Bulok ». Cela convenait parfaitement à la petite personne qu’il était. Au bistrot, le tenancier lui proposait :

— Hé, Bulok, encore un p’tit coup ?

Et au bureau, son chef criait :

— Hé, Bulok, tu t’actives ?

C’était court et cinglant. Bulok en restait toujours transi d’effroi. Sa voisine de bureau, compatissante, le consolait alors ainsi :

— Cher, très cher Bulok, c’est bientôt l’heure du casse-croûte.

Enfin bref, tout le monde l’appelait Bulok.

Et puis, un jour, il est devenu « Mister Bulok ». Comment ? Non, il n’a pas secouru de veuve éplorée ou sauvé la planète d’un cataclysme interplanétaire. C’est bien mieux que tout cela ! Croyez-moi ! Voilà :

Il faut savoir que Bulok est tamponneur. Attention, pas tamponneur d’auto tamponneuse, non. Il presse des tampons sur de belles enveloppes. Des blanches, des bleues, des jaunes. Toute la journée, assis à son petit bureau, il trempe le tampon « fragile » dans l’encre et l’applique sur l’enveloppe. Encre, enveloppe, encre, enveloppe. Ne croyez pas que ce travail soit simple et de tout repos. Il faut parfaitement imbiber chaque partie du tampon sans qu’aucune goutte ne tombe puis appliquer le tampon ni trop vigoureusement ni trop doucement pour faire une marque nette. Cela demande de l’agilité, de la force et beaucoup de doigté à la fois. Un travail à la hauteur de Bulok.

Un soir, en fin d’après-midi, le big boss cria pour la