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Parfum d'inceste
Parfum d'inceste
Parfum d'inceste
Livre électronique293 pages3 heures

Parfum d'inceste

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À propos de ce livre électronique

Dans ses yeux, il n'y a pas la moindre émotion, sinon un éclat métallique, dû à une forte poussée d'adrénaline. Habituée à tuer, elle frappe toujours ses victimes, avec le silence et la rapidité du cobra. Leur mission accomplie, les tueuses à gages passent le minuscule appartement au peigne fin, effaçant de même leurs empreintes, avant de quitter les lieux. Elles ont trouvé et fourré dans leurs affaires, une énorme enveloppe matelassée contenant des documents et des photos. 

LangueFrançais
ÉditeurFélicité Annick Foungbé
Date de sortie4 sept. 2020
ISBN9781393846215
Parfum d'inceste
Auteur

Félicité Annick Foungbé

Meurtre à la rue des jardins, Le Rêve Moscovite… Avec le présent thriller, c’est une plume aguerrie qui nous entraîne au cœur d’une palpitante intrigue sur fond d’impasse politique et familiale. Suspense et Rebondissements maintiennent le lecteur en haleine.

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    Aperçu du livre

    Parfum d'inceste - Félicité Annick Foungbé

    Disponible en Anglais sous le titre

    Scent of scandal

    Félicité Annick Foungbé

    Parfum d’inceste

    © LCDORE La Cloche-d’Or éditeur, Abidjan 2020

    www.foungbefelya.com

    Tous droits réservés pour tous pays.

    ISBN : 979-10-94660-15-7

    Image de couverture de Pixabay

    1

    −  Tu penses encore à elle...observe Mira, la voix teintée d’un léger reproche.

    −  Navré... je ne puis m’en empêcher, lui rétorque Sofiane d’un haussement d’épaules.

    Mira le contemple incrédule . Comment en un tel moment, peut-il penser à une autre ? Ne sont-ils pas seuls, dans cette magnifique roseraie enrobée de senteurs capiteuses, de parfums qui exciteraient les sens de l’eunuque le plus froid ? Pourquoi évoquer cette moins que rien, cette poissarde ? Elle n’a jamais autant haï la garce à la chevelure flamboyante qu’en cet instant précis. Et dire qu’elle s’est échinée à tout mettre en œuvre pour rendre ces instants inoubliables. Sofiane semblait réceptif, elle commençait à espérer autre chose que de simples gestes affectueux, mais voilà que l’image de la garce surgissait, pour tout gâcher.

    −  Il va falloir peut-être songer à partir à sa recherche, émet-elle à tout hasard, pour aussitôt se mordre la langue, consciente de sa bévue.

    Ce n’était pas du tout la chose à dire, surtout pas en un tel moment. Un éclair s’est spontanément allumé dans le regard de Sofiane.

    −  Partir à sa recherche ? Pourquoi pas après tout ?

    −  Ecoute, se rétracte-t-elle alarmée, je l’ai dit comme cela... sans trop y songer.

    −  Rassure-toi sœurette, je ne suis pas assez fou pour m’y aventurer, malgré cette souffrance qui me torture à chaque instant. Je prie et je croise les doigts jour et nuit, afin qu’elle puisse tenir le coup. Je n’ose me figurer son quotidien, son état d’esprit.

    −  Je sais, émet Mira d’un ton sec.

    En elle, se mélangent l’amertume et le regret. Pourquoi a-t-il fallu qu’elle oriente la conversation sur cette maudite fille ? Sofiane darde sur elle des yeux étonnés, la forçant à cueillir à tout hasard une rose qu’elle se met à effeuiller, pour masquer sa gêne. Dans sa hâte, elle vient de s’accrocher une épine au doigt. Quelques gouttes écarlates perlent déjà, à la minuscule entaille ainsi provoquée.

    −  Oh ! mais tu t’es blessée ? tressaille Sofiane inquiet. Fais-voir !

    Il s’est rapproché plein de sollicitude. D’un geste infiniment délicat, il entreprend de lui déloger l’épine du doigt. Ses gestes sont empreints d’une telle douceur. Mira se surprend à bénir le Ciel pour sa blessure. Les mains de Sofiane posées sur les siennes avec tant de tendresse ; s’il pouvait franchir le cap pour une fois, cueillir ses lèvres, et parcourir son grain de peau velouté de ses doigts agiles, de sa langue qu’elle devine experte... les narines frémissantes, Mira hume son parfum musqué, s’enivre de son odeur de mâle. Peut-être va-t-elle brusquer les choses et lui voler un baiser, dans ce décor féérique ? Peut-être doit-elle forcer la disposition des maillons, afin qu’il comprenne enfin ?

    −  Et voilà ! c’est fini. Tu ne devrais plus avoir mal, triomphe-t-il en brandissant l’épine qu’il vient de lui retirer du doigt.

    Son geste a surpris Mira perdue dans ses rêves, les yeux noyés de désir. Leurs têtes se sont un peu violemment heurtées, arrachant à l’un et à l’autre un léger cri de douleur.

    −  Ça par exemple ! s’écrie Sofiane en riant. Je crois que je t’ai fait plus de mal que cette fichue épine que je me suis donné tant de mal à t’extraire du doigt.

    −  Ça tu peux le dire ! s’esclaffe à son tour Mira.

    Frustrée et un peu honteuse, elle s’efforce de donner le change, masquant son trouble du mieux qu’elle le peut. S’il y a une chose dont elle peut être fière, c’est bien son métier d’avocate qui lui a permis d’entrevoir à l’occasion, l’hypocrisie comme une vertu, la faculté qu’ont les hommes forts à dominer les événements et à prendre le contrôle des êtres.

    −  Dis donc ! la douleur s’est envolée comme par magie, fait-elle en considérant son doigt blessé. Tu viens encore si besoin était, de confirmer ta réputation de médecin émérite.

    −  Allons ! pour une simple épine...tu exagères ! rétorque Sofiane faussement offusqué.

    −  En tous cas, j’ai au moins réussi à te rendre ta bonne humeur, et c’est cela de gagné ! poursuit-elle d’un ton enjoué.

    −  Oui mais bon, ce n’est pas tout, observe Sofiane en consultant machinalement sa montre-bracelet. Je crois qu’il est grand temps d’y aller, si je ne veux pas être rattrapé par le couvre-feu.

    −  Ah oui ! tiens, j’avais complètement oublié cette donne, soupire Mira contrariée. Tu es sûr de vouloir rentrer ? On pourrait te préparer la chambre d’amis ?

    Mais il décline poliment l’offre au grand dam de la jeune femme. Le voilà résolument campé sur ses jambes, déjà prêt à s’en aller.

    −  Comment ? vous partez ? se récrie la mère de Mira, en appliquant un bisou affectueux au jeune homme qui vient faire ses adieux aux maîtres de maison. Mais nous ne voulons point avoir l’air de vous flanquer à la porte ? C’est bientôt l’heure du couvre-feu.

    −  Que crois-tu mère ? J’ai tout fait pour l’en dissuader, mais il est aussi têtu qu’une mule, renchérit Mira d’une moue coquette.

    Sofiane éclate de rire et se défend de telles allégations, en chahutant au passage cette entêtée de Mira qui ose le traiter de bourricot.

    −  Ça alors ! il va falloir que je me remette sérieusement en question. L’avocate la plus tenace du barreau m’a appelé tête de mule.

    Mira et sa mère poussent des gloussements ravis sous les taquineries du jeune homme. La face éclairée d’un sourire indulgent, Brigitte Nazia considère les jeunes gens. C’est une dame belle et distinguée, un brin corpulente et toujours bien mise, que rien ne semble pouvoir ébranler. Elle caresse le rêve de les marier un jour prochain. A ses yeux, Mira ne saurait trouver meilleur parti. Elle le trouve très beau, avec sa haute stature et son charme viril.

    Seul demeure austère Édouard Nazia, le père de Mira, assis à l’autre bout du canapé aux côtés de son épouse. Il n’apprécie guère la relation de Mira avec Sofiane, et ne s’en cache pas, trouvant malsaine, la fixation qu’elle fait sur un jeune homme à mille lieux de partager sa passion amoureuse.

    −  Dieu vous accompagne, fiston ! faites attention à vous ! les routes ne sont pas très sûres, énonce-t-il d’un ton laconique en lui serrant la main.

    Il s’est exprimé un peu trop froidement, au goût de son épouse, qui lui décoche une œillade assassine. Elle contient son agacement, le temps que Mira ait raccompagné le jeune homme pour ouvrir les hostilités.

    −  Ça t’amuse de jouer les monstres de Frankenstein, pour mettre en fuite les prétendants de ta fille ! lui reproche-t-elle sans ambages.

    −  Quel prétendant ? rétorque-t-il résolu à lui tenir tête. Il n’est point besoin de lunettes, pour voir que ce jeune homme n’est pas le moins du monde intéressé par notre fille.

    −  Et qu’en sais-tu ? s’emporte son épouse. Au cas où tu aurais pris la résolution de lui choisir un mari, tu ferais bien de te dépêcher de nous montrer sa tronche ! Et ne viens surtout pas saborder nos projets ! Je ne tiens pas à voir ma fille coiffer la Sainte Catherine !

    −  Mais tu fais tout pour cela, ma chère Brigitte ! réplique-t-il avec véhémence. Il est étonnant que ton regard de mère ne t’ait pas encore permis de réaliser l’inutilité de cet empressement, à la limite du ridicule, de notre fille auprès de ce jeune homme ! Ma parole ! on dirait un toutou qui soupire après un os ! et le pire, c’est qu’il reste de marbre, ou alors il fait semblant de ne pas comprendre !

    −  Justement, tu es complètement à côté de la plaque, mon pauvre Édouard ! lui rétorque-t-elle d’une moue condescendante. Un jeune homme si bien éduqué ne draguerait pas notre fille comme un vulgaire charretier ! Tu voudrais qu’il la traite comme une prostituée des quartiers mal famés ?

    −  Ouvre les yeux, Brigitte, et demande à ta fille de s’en éloigner, avant qu’il ne soit trop tard ! lui conseille son mari nullement affecté par son ton hargneux.

    Brigitte Nazia écarquille les yeux et toise son mari de la tête au pied, les lèvres étirées en un rictus de mépris :

    −  Avant qu’il ne soit trop tard pour quoi ? Qu’est-ce que tu insinues ? Dis-le-moi !

    −  Pitié, Brigitte ! soupire-t-il agacé. Tu ne vas pas faire semblant d’ignorer le sens de mes propos ? Tu connais parfaitement la situation de ce jeune homme !

    −  Ferais-tu allusion à cette catin à la chevelure flamboyante ? rugit-elle. Eh bien ! laisse-moi te dire que cette fille n’arrive pas du tout à la cheville de ma chère Mira! Et du reste, elle est peut-être morte et enterrée, à l’heure actuelle ! Ce n’est pas son fantôme qui va les empêcher de s’aimer !

    −  Quel manque de retenue ! s’emporte Édouard Nazia soudain blême de fureur.

    Un silence tendu s’installe, rompu par l’arrivée de Mira qui vient de raccompagner son ami.

    −  Tiens ! je parie que vous vous disputez encore au sujet de ma relation avec Sofiane ! observe-t-elle légèrement excédée.

    −  Pardon ma fille, j’aurais bien voulu t’épargner cela, s’excuse Édouard Nazia, un peu contrit. Je suis désolé. C’est bon, cela suffit ! Je monte me coucher.

    −  Mais non, mon cher Édouard ! s’insurge son épouse. Veux-tu bien rester et redire là, devant ta fille, tout le flot de paroles insultantes dont tu m’abreuvais à l’instant ?

    −  Tais-toi Brigitte ! Je viens de dire que je montais me coucher ! lui intime-t-il peu désireux de contrarier Mira.

    −  Tu voudrais que je me taise Édouard ? lui rétorque Brigitte Nazia gonflée à bloc. Il n’en est pas question ! Tu vas répéter mot pour mot à ta fille, que tu ne la trouves pas assez bien pour ce jeune homme, et que tu lui préfères en lieu place, cette catin à la chevelure de feu !

    −  Mais je n’ai jamais dit une chose pareille... tu es folle à lier ! voudrait-il esquiver.

    −  S’il y a un fou ici, c’est bien toi ! lui assène-t-elle sans se démonter. Ecoute Édouard...

    Brigitte Nazia se campe résolument en face de son mari, les poings aux hanches :

    −  Ne me crois pas aussi idiote ! J’ai bien remarqué ton intérêt pour cette fille. J’espère bien que tu ne comptes pas la mettre dans ton lit, à ton âge ! Ce serait inqualifiable, comme conduite !

    −  Oh maman ! s’écrie Mira, un brin amusée par la tournure des choses. Tu exagères comme à ton habitude. Où vas-tu chercher de telles allégations ? Papa, amoureux de cheveu de feu ? On aura tout vu.

    −  Eh ma fille ! avec les hommes, il faut s’attendre à tout, tu as certainement entendu parler de ces histoires de démon de midi, se défend Brigitte Nazia les poings toujours aux hanches, et faisant face à son mari.

    Édouard Nazia a viré au charbon, sous les accusations de son épouse. La bouche ouverte comme un poisson qui peine à respirer hors de l’eau, il semble chercher une réplique convenable, et n’en trouvant pas, il bégaie simplement :

    −  Ah bien....tu perds la tête....oui...c’est ça... tu as complètement perdu la tête !

    −  Laisse tomber papa, tu ne vois pas que maman le fait exprès pour te mettre mal à l’aise ? se moque gentiment sa fille.

    Mira éprouve de la compassion pour son père, même si la situation l’amuse franchement. Brigitte a le chic pour toujours renverser la vapeur à son avantage.

    −  Une fille dont je pourrais être le père, murmure Édouard Nazia, visiblement sonné par les allégations de son épouse.

    −  Mais c’est bien cela qui m’inquiètes, figure-toi ! Le péché se nourrit d’incongruité, il paraît que dans ces cas-là, vous vous régalez à nul pareil.

    Édouard Nazia a ouvert de grands yeux effarés, avant de battre en retraite. Brigitte est consciente d’avoir complètement rabattu le caquet à son mari. Elle en éprouve une joie sournoise, comme toutes les fois qu’elle remporte un de leurs nombreux duels. En outre, à l’instar de sa fille Mira, Brigitte éprouve une aversion bien sentie pour cette jeune fille aux cheveux de feu, qui est venue s’ingérer dans une longue et belle relation d’amitié, dont l’issue normale eût été une merveilleuse romance.

    Elle a beau s’interroger, elle ne comprend pas ce que Sofiane peut trouver à cet épouvantail qui trainasse encore son cul sur les bancs de la fac, alors qu’il a, à portée de main, une avocate belle et talentueuse, dont tout le barreau ne tarit pas d’éloges. Mira semble avoir beaucoup d’avenir dans la profession, peut-être occupera-t-elle un jour un portefeuille ministériel, comme ce fut le cas pour son père et son grand-père maternel, le défunt géniteur de Brigitte.

    −  Viens ma fille ! roucoule-t-elle. Raconte-moi un peu cet après-midi dans la roseraie, il a dû s’en passer des choses, vu que vous étiez tous seuls.

    Brigitte Nazia entraîne d’autorité, Mira dans sa chambre. Cette dernière est ravie de l’intérêt que porte sa mère à sa relation avec Sofiane. Ça change un peu de l’austérité de son père, même si parfois, elle se demande si ce dernier n’a pas raison, et s’il ne serait pas raisonnable de tout plaquer.

    −  Mais tu n’y penses pas ! lui rétorque vivement sa mère à qui elle vient de s’épancher en toute sincérité. Voudrais-tu abandonner le champ de bataille, sans combattre ? Sache que rien ici bas, ne s’acquiert sans une bonne dose d’abnégation. Un homme a beau être amoureux fou de vous, vous ne construirez une relation solide qu’en vous investissant pleinement. D’ailleurs, à l’heure actuelle, ta rivale bouffe peut-être les pissenlits par la racine ! Il faut juste lui laisser un peu de temps, à Sofiane, pour se refaire.

    −  Oh ! maman, tu m’es tellement précieuse.

    Mira est venue se lover dans les bras de sa mère, comme aux jours lointains de son enfance, quand celle-ci la consolait d’un bobo.

    −  Tu sais quoi ma fille ? Je déteste la guerre, mais dans ce cas-là, c’est une vraie bénédiction. Je ne supportais plus de voir cette rouquine de malheur tourner autour de Sofiane.

    −  Moi non plus, maman, moi non plus.

    Mira se renfonce davantage dans le giron maternel. À présent, elle a la certitude que les choses iront pour le mieux, et que Sofiane lui appartiendra un jour très prochain.

    Pendant ce temps, accoudé à la rampe du balcon de la chambre conjugal, Édouard Nazia contemple au loin, les lumières de la ville. À l’approche du couvre-feu, le flot des automobiles s’est considérablement éclairci. Tout à l’heure, il n’y en aura plus un seul, et pourtant, les feux tricolores régulant la circulation clignoteront inlassablement dans les ruelles fantômes.

    Déjà, des véhicules de patrouille militaires quadrillent les rues pour s’assurer du respect du couvre-feu. Comment en-est-on arrivé là ? Les yeux rivés sur les ruelles quasi désertes, Édouard semble entrevoir une silhouette, la silhouette d’une délicieuse jeune fille promue à un brillant avenir, avant une rencontre fatale. Si seulement, l’on pouvait remonter le temps...

    Sa haute stature semble quelque peu voûtée dans la pénombre. Il écrase furtivement une larme qui vient de lui échapper. Non, le passé est bel et bien révolu !

    2

    De retour chez lui , Sofiane se serre un verre de scotch, avant de monter dans sa chambre, où il se jette tout habillé dans son lit. Il n’a pas jugé utile d’allumer la lumière. L’unique point lumineux est le voyant du split qu’il vient de mettre en marche, d’une main tâtonnante. De longues bouffées d’air frais le submergent, et l’accompagnent dans ses souvenirs. Il revit sa rencontre avec Gloria, au mois de Février 2002, alors qu’il venait d’être fraîchement muté dans la ville de Man, chef-lieu de région de l’ouest montagneux de la Côte-d’Ivoire.

    Il avait retrouvé avec plaisir sa ville natale, après des études supérieures en Europe, et deux années d’exercice passées au Centre Hospitalier et Universitaire de Cocody d’Abidjan. Son affectation au Centre Hospitalier Régional de Man intervenait dans le cadre du vaste programme de renforcement des structures régionales de santé, entrepris par l’état de Côte-d’Ivoire. Il aimait bien sa région montagneuse au panorama unique. Levé tous les jours avant l’aube, il prenait plaisir à contempler les premiers rayons du soleil, irradiant les cimes verdoyantes des montagnes, dans une aura de paix absolue.

    Sofiane était ce soir-là, invité aux noces d’argent d’un collègue. Il avait honoré l’invitation en compagnie de Mira, qui se trouvait en visite de travail dans la ville. Craignant au départ de s’ennuyer, il fut agréablement surpris par la chaleur de l’accueil et l’ambiance de la soirée. Les Diomandé n’avaient pas lésiné sur les moyens pour marquer la fête d’un cachet spécial. Leur ravissant jardin se trouvait, l’espace d’une soirée, transformé en un lieu enchanté, où prenaient place des convives émerveillés. De part et d’autre, brillaient d’énormes luminaires colorés, dont l’éclat en se reflétant sur les polystyrènes disséminés dans la pelouse impeccablement tondue, évoquaient un sol tapissé de pierreries. Ça et là, des guirlandes aux multiples ampoules clignotantes confirmaient l’aura de magie.

    Vêtus de manière somptueuse comme la plupart des personnes invitées, Sofiane et Mira profitaient agréablement de la soirée. Sofiane se réjouissait de la présence de Mira, qui le dispensait de se mettre en quête d’une cavalière. Étant sa meilleure amie, il se sentait à l’aise en sa compagnie et pouvait aborder tous les sujets. Sofiane se souviendrait longtemps du déroulement de cette mémorable soirée.

    Il y avait eu pour commencer, ces joueurs de cors originaires du village de monsieur Diomandé, une bourgade voisine de Man. Ils jouèrent magnifiquement du

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