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La Grande Collection
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Livre électronique11 977 pages325 heures

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À propos de ce livre électronique

Arthur Conan Doyle, né Arthur Ignatius Conan Doyle le 22 mai 1859 à Édimbourg et mort le 7 juillet 1930 à Crowborough (Sussex de l'Est), était un écrivain et médecin britannique. Conan est l'un de ses prénoms et Doyle son nom de famille. Il doit sa célébrité à ses romans et nouvelles mettant en scène le détective Sherlock Holmes — considérés comme une innovation majeure du roman policier — et le professeur Challenger. Cet écrivain prolifique a également été l'auteur de livres de science-fiction, de romans historiques, de pièces de théâtre, de poésies et d'œuvres historiques.

En mémoire d'Arthur et étant donné qu'il naquit au mois de mai, nous avons décidé de publier cette grande collection au mois de mai.
 
Nous avons réunis ses œuvres par ordre alphabétique :
 

Contes d'aventure
Contes de l'eau bleue
Contes de pirates
Contes de terreur
Contes d'entre chien et loup
Idylle de Banlieu
Jim Harrison, boxeur
L'ensorceleuse
La brèche au monstre
La compagnie blanche
La grande ombre
La main brune
La nouvelle chronique de Sherlock Holmes
La tragédie du Korosko
La résurrection de Sherlock Holmes
Le capitaine Sharkey
Le ciel empoisonné
Le gouffre Maracot
Le monde perdu
Le seigneur du chateau-noir
Les aventures du Brigadier Gérard
Les dernières aventures de Sherlock Holmes
Les exploits du colonel Gérard (tome 1)
Les exploits du colonel Gérard (tome 2)
Les exploits du professeur Challenger
Les refugiés
Les trois correspondants
Ma vie aventureuse
Mémoires d'un médecin
Micah Clarke (3 tomes)
Nouveaux exploits de Sherlock Holmes
Nouveaux mystères et aventures
Sherlock Holmes (Théatre)
Sherlock Holmes 1 - Une etude en rouge
Sherlock Holmes 2 - Le signe des quatre
Sherlock Holmes 3 - Les aventures de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes 4 - Les mémoires de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes 5 - Le chien de Baskerville
Sherlock Holmes 6 - Le retour de Sherlock Holmes
Sherlock Holmes 7 - La valée de la peur
Sherlock Holmes 8 - Son dernier coup d'archet
Sherlock Holmes 9 - Les archives Sherlock Holmes
Sherlock Holmes triomphe
Sir Nigel
Souvenirs de Sherlock Holmes
Un duo
Une momie qui ressuscite
 

Ce livre numérique est bien structuré avec des tables des matières afin de permettre au lecteur d'aller d'une œuvre à une autre, d'un chapitre à un autre aussi vite que possible. Une biographie détaillée de l'auteur est aussi incluse dans cette édition.
LangueFrançais
Date de sortie19 mai 2020
ISBN9788835830412
La Grande Collection
Auteur

Sir Arthur Conan Doyle

Arthur Conan Doyle (1859-1930) was a Scottish author best known for his classic detective fiction, although he wrote in many other genres including dramatic work, plays, and poetry. He began writing stories while studying medicine and published his first story in 1887. His Sherlock Holmes character is one of the most popular inventions of English literature, and has inspired films, stage adaptions, and literary adaptations for over 100 years.

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    Aperçu du livre

    La Grande Collection - Sir Arthur Conan Doyle

    Arthur Conan Doyle

    LA GRANDE COLLECTION

    Arthur Conan Doyle La Grande Collection, publiée par Tsel editions. Mai 2020. Tous droits réservés. 

    Introduction 

    Arthur Conan Doyle, né Arthur Ignatius Conan Doyle le 22 mai 1859 à Édimbourg et mort le 7 juillet 1930 à Crowborough (Sussex de l'Est), était un écrivain et médecin britannique. Conan est l'un de ses prénoms et Doyle son nom de famille. Il doit sa célébrité à ses romans et nouvelles mettant en scène le détective Sherlock Holmes — considérés comme une innovation majeure du roman policier — et le professeur Challenger. Cet écrivain prolifique a également été l'auteur de livres de science-fiction, de romans historiques, de pièces de théâtre, de poésies et d'œuvres historiques.

    En mémoire d'Arthur et étant donné qu'il naquit au mois de mai, nous avons décidé de publier cette grande collection au mois de mai.

    Nous avons réunis ses œuvres par ordre alphabétique :

    Contes d'aventure

    Contes de l'eau bleue

    Contes de pirates

    Contes de terreur

    Contes d'entre chien et loup

    Idylle de Banlieu

    Jim Harrison, boxeur

    L'ensorceleuse

    La brèche au monstre

    La compagnie blanche

    La grande ombre

    La main brune

    La nouvelle chronique de Sherlock Holmes

    La tragédie du Korosko

    La résurrection de Sherlock Holmes

    Le capitaine Sharkey

    Le ciel empoisonné

    Le gouffre Maracot

    Le monde perdu

    Le seigneur du chateau-noir

    Les aventures du Brigadier Gérard

    Les dernières aventures de Sherlock Holmes

    Les exploits du colonel Gérard (tome 1)

    Les exploits du colonel Gérard (tome 2)

    Les exploits du professeur Challenger

    Les refugiés

    Les trois correspondants

    Ma vie aventureuse

    Mémoires d'un médecin

    Micah Clarke (3 tomes)

    Nouveaux exploits de Sherlock Holmes

    Nouveaux mystères et aventures

    Sherlock Holmes (Théatre)

    Sherlock Holmes 1 - Une etude en rouge

    Sherlock Holmes 2 - Le signe des quatre

    Sherlock Holmes 3 - Les aventures de Sherlock Holmes

    Sherlock Holmes 4 - Les mémoires de Sherlock Holmes

    Sherlock Holmes 5 - Le chien de Baskerville

    Sherlock Holmes 6 - Le retour de Sherlock Holmes

    Sherlock Holmes 7 - La valée de la peur

    Sherlock Holmes 8 - Son dernier coup d'archet

    Sherlock Holmes 9 - Les archives Sherlock Holmes

    Sherlock Holmes triomphe

    Sir Nigel

    Souvenirs de Sherlock Holmes

    Un duo

    Une momie qui ressuscite

    Ce livre numérique est bien structuré avec des tables des matières afin de permettre au lecteur d'aller d'une œuvre à une autre, d'un chapitre à un autre aussi vite que possible. Une biographie détaillée de l'auteur est incluse dans cette édition.

    BIOGRAPHIE DÉTAILLÉE 

    Qui était-il?

    Arthur Conan Doyle, né Arthur Ignatius Conan Doyle le 22 mai 1859 à Édimbourg et mort le 7 juillet1930 à Crowborough (Sussex de l'Est), était un écrivain et médecin britannique. Il doit sa célébrité à ses romans et nouvelles mettant en scène le détective Sherlock Holmes — considérés comme une innovation majeure du roman policier — et le professeur Challenger. Cet écrivain prolifique a également été l'auteur de livres de science-fiction, de romans historiques, de pièces de théâtre, de poésies et d'œuvres historiques.  Conan est l'un de ses prénoms et Doyle son nom de famille. 

    Il est élevé au rang de Chevalier de l'ordre du Très vénérable ordre de Saint-Jean par le roi Édouard VII le 24 octobre 1902.

    Biographie

    Débuts et formation

    Arthur Conan Doyle naît en 1859 en Écosse, dans une famille catholique. Ses lointains ancêtres pourraient être d'origine normande du village d'Ouilly-sur-Orne², mais la relation avec la famille d'Oyly reste obscure. Il est le deuxième des dix enfants du peintre anglais Charles Altamont Doyle et de Mary Foley, d'origine irlandaise, mariés en 1855³,⁴. D'après la préface de la version française de La Compagnie blanche, il serait aussi un descendant des ducs de Bretagne (Conan). Cet arbre généalogique serait à l'origine de sa passion pour l'histoire, et ainsi de ses œuvres La Compagnie Blanche et Sir Nigel. Conan est son troisième prénom, mais il l'associera plus tard à son patronyme⁵.

    Conan Doyle effectue sa scolarité primaire à l'école préparatoire des jésuites de Hodder Place (en), dans la ville de Hurst Green (en) — près de Clitheroe, dans le Lancashire. À l'âge de neuf ans, il est inscrit au collège de Stonyhurst qu'il quitte vers 1875, rejetant le christianisme avant de devenir agnostique. De 1876 à 1881, il étudie la médecine à l'université d'Édimbourg et effectue plusieurs stages à Aston (en) (actuellement un district de Birmingham) et à Sheffield⁶. Tout en pratiquant la médecine, il commence à écrire des nouvelles dont les premières sont publiées dans le Chambers's Edimburgh Journal avant sa vingtième année⁷.

    Le 28 février 1880, alors qu'il est en 3e année de médecine, il s'embarque comme officier de santé à bord du navire baleinier Hope, port d'attache Peterhead (Écosse), Capitaine John Gray, pour une campagne de chasse au phoque et à la baleine qui durera jusqu'au 11 août 1881 et emmènera le navire au Groënland, au Spitzberg et aux Îles Féroé.

    Il aura l'occasion de participer à la manœuvre du navire, à la chasse à la baleine (qui à cette époque se faisait encore « à l'ancienne » avec des chaloupes à avirons), de faire des observations scientifiques sur la faune marine arctique et d'entretenir le moral de l'équipage en organisant des tournois de boxe, qu'il pratiquait en amateur éclairé⁸.

    Il tombera quatre fois dans l'eau glaciale et sera repêché à chaque fois, le Capitaine le surnommant plaisamment « le grand plongeur du nord ».

    Au total une expérience qu'il jugera formatrice et enrichissante, et dont on retrouve la trace dans certaines de ses œuvres⁹.

    Après son diplôme de bachelier en médecine et de maître en chirurgie obtenu le 22 octobre 1881, l'autorisant à un exercice limité de la médecine générale, il sert 4 mois comme médecin de bord du steamer à passagers SS Mayumba (Port d'attache Liverpool) effectuant un voyage sur la côte d'Afrique de l'Ouest, un voyage mouvementé, émaillé par une épidémie de fièvres tropicales et un incendie à bord. Toujours amateur de natation, il réchappera à l'attaque d'un gros requin¹⁰.

    Il obtient son doctorat en 1885 avec une thèse consacrée au tabes dorsalis, une manifestation fréquente à l'époque des complications nerveuses tardives de la syphilis¹¹.

    En 1900, il part servir en tant que médecin des troupes britanniques lors de la seconde guerre des Boers. C'est à une œuvre patriotique sur cette guerre en Afrique du Sud, The War in South Africa, publiée en 1902 qu'il doit d'être anobli¹². On peut maintenant visiter son ancienne maison à Londres.

    John Dickson Carr (1906-1977), également écrivain doué de romans policiers et grand admirateur de l'inventeur de Sherlock Holmes, écrira la biographie de Sir Arthur Conan Doyle en 1949 avec l'aide du fils de ce dernier, Adrian Conan Doyle (The Life of Sir Arthur Conan Doyle).

    L'écrivain

    Sherlock Holmes (à droite) et le docteur Watson (à gauche), illustration de Sidney Paget pour la nouvelle L'Interprète grec.

    En 1882, il s'associe avec son ancien camarade d'université, George Bud, dans un cabinet médical à Plymouth¹³. Mais leur relation s'avère difficile et Conan Doyle finit par s'installer indépendamment¹⁴. Arrivant à Portsmouth en juin de cette même année avec moins de 10 £ à son nom, il ouvre son cabinet médical au 1 Bush Villas à Elm Grove, Southsea¹⁵. Au début, le cabinet n'a pas un grand succès et, en attendant les patients, il recommence à écrire des histoires.

    Son premier travail d'importance est Une étude en rouge, qui paraît dans le Beeton's Christmas Annual en 1887. C'est la première apparition de Sherlock Holmes, personnage en partie inspiré par son ancien professeur d'université, Joseph Bell, à qui Conan Doyle écrit : « C'est très certainement à vous que je dois Sherlock Holmes. Autour du noyau déduction, inférence et observation que je vous ai entendu enseigner, j'ai essayé de construire un homme¹⁶. » Cette similitude n'échappe pas à l'écrivain Robert Louis Stevenson, qui écrit à Conan Doyle de la lointaine Samoa : « Mes compliments pour vos ingénieuses et intéressantes aventures de Sherlock Holmes… Peut-il s'agir de mon vieil ami Joe Bell¹⁷ ? » D'autres auteurs suggèrent des influences supplémentaires, comme le fameux personnage Auguste Dupin d'Edgar Allan Poe¹⁸.

    Vivant à Southsea, Conan Doyle joue au football dans un club amateur, le club de football de l'association de Portsmouth, occupant le poste de gardien, sous le pseudonyme de A. C. Smith¹⁹,²⁰. Conan Doyle est également un bon joueur de cricket et, entre 1899 et 1907, il joue dix matches de première classe pour le Marylebon Cricket Club. Son meilleur score : 43 contre le London County en 1902.

    L'homme et sa famille

    Portrait d'Arthur Conan Doyle réalisé par Sidney Paget, 1897.

    En 1885, il épouse Louisa Hawkins, surnommée « Touie », qui souffre d'une tuberculose et meurt le 4 juillet 1906²¹. En 1907, il se remarie avec Jean Elizabeth Leckie, qu'il avait rencontrée en 1897, mais avec qui il avait maintenu une relation platonique en toute loyauté, tant que son épouse était en vie. Jean décédera à Londres le 27 juin 1940.

    Lors des séjours hivernaux dans les Alpes autrichiennes, qu'il fréquente pour soigner la santé de sa première épouse, il se souvient qu'au cours de ses voyages arctiques il a vu des Groenlandais pratiquer le ski et se lance dans d'audacieuses randonnées à ski avec un guide de montagne local. Il est ainsi, avec son contemporain Henry Lunn, un pionnier de ce sport encore totalement inconnu.

    Lorsqu'il s'arrête dans des auberges de montagne, le guide remplit le registre pour lui et indique « Sportesmann » à la rubrique profession.

    Conan Doyle a eu cinq enfants, deux de sa première épouse — Mary Louise (28 janvier 1889 - 12 juin 1976) et Arthur Alleyne Kingsley, connu sous le nom de Kingsley (15 novembre 1892 - 28 octobre 1918) — et trois de sa seconde épouse — Denis Percy Stewart (17 mars 1909 - 9 mars 1955), qui devint le second époux en 1936 de la princesse géorgienne Nin Mdivani (environ 1910 - 19 février 1987), Adrian Malcom (1910 - 1970) et Jean Lena Annette (1912-1997).

    En 1893, sa sœur Constance épouse Ernest William Hornung, créateur du personnage de Raffles, un gentleman cambrioleur.

    La « mort » de Sherlock Holmes

    Holmes et Moriarty se battant au-dessus des chutes du Reichenbach. Dessin de Sidney Paget.

    En 1890, Conan Doyle étudie l'ophtalmologie à Vienne et emménage à Londres en 1891 pour s'établir comme ophtalmologue. Il écrit dans son autobiographie qu'aucun patient ne franchit le seuil de sa porte. Ceci lui donne plus de temps pour l'écriture. Conan Doyle décide au printemps 1891 de publier les enquêtes de Sherlock Holmes en feuilletons dans The Strand Magazine, dans un format qui n'excède pas une vingtaine de pages pour correspondre à un trajet en train pour rejoindre la grande banlieue de Londres²². En novembre 1891, il écrit à sa mère : « Je réfléchis à tuer Holmes ; […] et le liquider corps et âme. Il me détourne l'esprit de meilleures choses. » Sa mère lui répond : « Faites comme bon vous semble, mais le public ne le prendra pas de gaieté de cœur. » C'est chose faite en décembre 1893, quand paraît la nouvelle Le Dernier Problème : Holmes disparaît dans les chutes du Reichenbach avec le professeur Moriarty.

    Conan Doyle peut alors consacrer plus de temps à des œuvres plus « importantes » à ses yeux, ses romans historiques. Ainsi, quatorze ans après La Compagnie blanche, son roman préféré, il en rédige la suite, Sir Nigel. Toutefois, sous la pression des lecteurs, et aussi pour des raisons financières[réf. souhaitée], il est finalement contraint de publier de nouvelles aventures de Sherlock Holmes qui réapparaîtra pour la première fois dans Le Chien des Baskerville en 1901.

    Il se remet à l'ouvrage en 1903, avec la nouvelle La Maison vide. Il y explique que seul Moriarty a fait une chute fatale, et que Holmes a laissé croire à sa mort pour se protéger d'autres dangereux ennemis, notamment l'exécuteur des basses œuvres du professeur, le colonel Sebastian Moran.

    Au total, Holmes apparaît dans 56 nouvelles et 4 romans de Conan Doyle (il est apparu depuis dans de nombreux romans et histoires écrits par d'autres auteurs).

    Engagements politiques

    Après la seconde guerre des Boers en Afrique du Sud à l'aube du XXe siècle et la condamnation de la conduite du Royaume-Uni par le monde entier, Conan Doyle a écrit un court pamphlet intitulé, La Guerre en Afrique du Sud : sa cause et sa conduite, qui justifiait le rôle de son pays dans cette guerre et qui a été largement traduit.

    Conan Doyle pensait que ce pamphlet était à l'origine de son adoubement, qui l'avait fait chevalier en 1902, et de sa nomination au titre de Lieutenant adjoint du Surrey. Il a écrit en 1900 un livre plus important : La Grande Guerre des Boers. Au début du XXe siècle, Arthur se présentera par deux fois au Parlement sous la bannière du parti des unionistes libéraux, une première fois à Édimbourg et une autre à Hawick Burghs. Bien qu'il ait obtenu un score respectable, il n'a pas été élu.

    Conan Doyle a été impliqué dans la campagne pour la réforme de l'État indépendant du Congo, menée par le journaliste Edmund Dene Morel et par le diplomate Roger Casement. Au cours de l'année 1909, il écrit Le Crime du Congo belge, un long pamphlet dans lequel il dénonce les horreurs de ce pays. Il devint proche de Morel et Casement et il est possible qu'avec Bertram Fletcher Robinson (en)²³, ceux-ci soient la source d'inspiration des personnages du roman Le Monde perdu (1912).

    Il rompt avec ses deux partenaires quand Morel devient l'un des meneurs du mouvement pacifiste pendant la Première Guerre mondiale, et quand Casement est reconnu coupable de trahison envers le Royaume-Uni pendant l'insurrection de Pâques. Conan Doyle a tenté, en vain, de sauver ce dernier de la peine de mort, en faisant valoir qu'il était devenu fou et n'était pas responsable de ses actes.

    Erreurs judiciaires

    Lire le média

    Conan Doyle en 1925.

    Conan Doyle a personnellement enquêté sur deux affaires jugées, contribuant dans les deux cas à la libération des condamnés²⁴. Le premier cas, en 1906, impliquait un homme d'origine parsie, George Eladji, inculpé en décembre 1906 de chantage et d'abattage de bétail à Great Wyrley (Staffordshire). Conan Doyle mena une énergique campagne de presse mettant en relief les multiples points d'ombre de l'affaire et Eladji fut élargi à discrétion[Quoi ?]²⁴ en 1907. Le deuxième cas, est celui d'Oscar Slater (1872-1948), un Juif allemand arrêté à New York et reconnu coupable de matraquage sur une femme de 82 ans, Miss Marion Gilchrist, à Glasgow le 21 décembre 1908. Slater fut condamné à mort par le tribunal de Glasgow en mai 1909, mais le mémoire en défense d’Ewing Speirs et une pétition signée de 20 000 citoyens permirent de commuer sa peine en détention à perpétuité. D'abord suspicieux, Doyle accepta à la demande des avocats de Slater de ré-examiner l'affaire en vue d'une requête en appel, et il prit conscience des incohérences du dossier, qu'il dénonça, sans succès, dans un premier article²⁵ : Slater devait continuer à purger sa peine jusqu'en 1927. Finalement, les deux principaux témoins de l'affaire, Helen Lambie et Mary Barrowman, se rétractèrent et Slater fut libéré le 27 novembre 1927. À la suite du procès en révision, le gouvernement accorda à Slater un dédommagement de 6 000 £²⁴.

    Spiritualisme

    Il sort agnostique des écoles catholiques de son enfance, mais ce scepticisme ne l'empêchera pas, par la suite, de se consacrer au spiritualisme et d'écrire divers ouvrages dans lesquels il prétend prouver l'existence de la vie après la mort et la possibilité de communiquer avec l'au-delà.

    Au cours de sa vie, il traverse une pénible série de deuils. Sa première épouse, Louisa, tuberculeuse, décède en 1906. Son fils Kingsley succombe le 28 octobre 1918 d'une pneumonie qu'il avait contractée au cours de sa convalescence, après avoir été sérieusement blessé pendant la bataille de la Somme deux ans auparavant. Le frère cadet de Conan Doyle, John Francis Innes Hay Doylen (dit Innes ou Duff), brigadier-général, meurt également d'une pneumonie en 1919. La Première Guerre mondiale lui enlèvera encore ses deux beaux-frères (dont l'un était Ernest William Hornung, l'auteur de Raffles), et ses deux neveux.

    À la suite de ces événements, Conan Doyle sombre dans une dépression. Il trouve le réconfort en défendant le spiritualisme et ses supposées preuves scientifiques de l'existence outre-tombe, et s'inspirera de ses recherches pour un roman du cycle des Professeur Challenger sur le sujet : Au pays des brumes.

    Son livre La Venue des fées (1921) montre qu'il était apparemment convaincu de la véracité des photographies des Fées de Cottingley, qu'il a reproduites dans son livre, regroupées avec des théories sur la nature et l'existence des fées et des esprits. Dans son ouvrage L'Histoire du spiritualisme (1926), Conan Doyle loue les phénomènes psychiques et les matérialisations d'esprits produites par Eusapia Palladino et Mina Crandon (en)²⁶. Son travail sur le sujet est une des raisons pour lesquelles une série de ses nouvelles des Aventures de Sherlock Holmes a été interdite en Union soviétique en 1929 pour occultisme.

    Conan Doyle s'était lié d'amitié pendant un temps avec le magicien américain Harry Houdini, qui devint lui-même un fervent opposant au mouvement spiritualiste dans les années 1920, à la suite du décès de sa mère bien-aimée. Bien qu'Houdini insistât sur le fait que les médiums spiritualistes utilisaient des supercheries (et essayât continuellement d'en révéler les tricheries), Conan Doyle se convainc qu'Houdini possédait lui-même des pouvoirs supra-naturels ; il exprime ce point de vue dans son livre Le Bord de l'inconnu. Houdini se trouvait apparemment dans l'impossibilité de convaincre Conan Doyle que ses exploits n'étaient que des tours de magie. Ce conflit entraîna l'épuisement d'un public amer tiraillé entre les deux interprétations.

    Reprenant une accusation formulée plusieurs fois depuis 1954, Richard Milner, un historien des sciences américain et éditeur du magazine Natural History, avance en 1996, que Conan Doyle pourrait avoir été l'auteur du canular de l'homme de Piltdown, qui a trompé le monde scientifique pendant plus de quarante ans. Milner affirme que Conan Doyle avait un mobile, à savoir une vengeance concernant la création scientifique pour discréditer l'un de ses médiums préférés, et que Le Monde perdu contient plusieurs indices cryptés concernant son implication dans le canular²⁷. Cette hypothèse de Milner critiquée par Elliott & Pilot en 1996, sera reprise par Highfield en 1997. La désignation de Conan Doyle comme l'auteur du canular, si elle a la faveur des journalistes, n'est pas celle des historiens²⁸.

    Samuel Rosenberg, dans son livre de 1974 (en) Naked is the best disguise (traduction : La Nudité est le meilleur des déguisements), vise à expliquer comment Conan Doyle a laissé, à travers ses écrits, des indices qui ont trait à des aspects occultés de sa personnalité.

    Mort

    Tombe d'Arthur Conan Doyle à Minstead, Angleterre, Royaume-Uni.

    Le corps de Conan Doyle a été retrouvé dans le hall de Windlesham, sa maison de Crowborough, dans l'East Sussex, au Royaume-Uni, le 7 juillet 1930. Il est mort d'une attaque cardiaque, âgé de 71 ans²⁹. Ses derniers mots avaient été adressés à son épouse : « Tu es merveilleuse³⁰ ». L'épitaphe de sa tombe dans le cimetière de l'église de Minstead à New Forest, Hampshire dit :

    « STEEL TRUE

    BLADE STRAIGHT

    ARTHUR CONAN DOYLE

    KNIGHT

    PATRIOT, PHYSICIAN & MAN OF LETTERS »

    Traduction :

    « VRAI COMME L'ACIER

    DROIT COMME UNE LAME

    ARTHUR CONAN DOYLE

    CHEVALIER

    PATRIOTE, MÉDECIN & HOMME DE LETTRES »

    Undershaw, la maison que Conan Doyle a construite près de Hindhead, dans le sud de Londres, et où il a vécu pendant dix ans, devient un hôtel de 1924 à 2004. Puis elle est rachetée par un promoteur immobilier. Depuis, des écologistes et des fans de Conan Doyle se battent pour la conserver²¹.

    Une statue honore Conan Doyle à Crowborough Cross dans Crowborough, où il a vécu pendant 23 ans. Une autre représentant Sherlock Holmes a également été dressée sur la place Picardy d'Édimbourg, en Écosse, près de la maison où Conan Doyle est né.

    Ironie de l'histoire, son œuvre historique, à laquelle il accordait la plus grande importance, est aujourd'hui presque oubliée. En revanche, son personnage de Sherlock Holmes, qu'il considérait comme une création de littérature alimentaire, est aujourd'hui mondialement célèbre.

    Distinctions et hommages

    Il a été fait Chevalier par le roi Édouard VII le 24octobre1902³¹.

    (7016) Conandoyle, astéroïde nommé en son nom.

    Œuvres

    Série Sherlock Holmes

    Statue de Sherlock Holmes à Meiringen (Canton de Berne, Suisse).

    Les Aventures de Sherlock Holmes comprennent quatre romans et cinquante-six nouvelles publiés entre 1887 et 1930.

    Romans

    Une étude en rouge (A Study in Scarlet, 1887) ;

    Le Signe des quatre ou La Marque des Q (The Sign of the Four, 1890) ;

    Le Chien des Baskerville (The Hound of the Baskervilles, 1902) ;

    La Vallée de la peur (The Valley of Fear, 1915).

    Recueils de nouvelles

    Les Aventures de Sherlock Holmes (The Adventures of Sherlock Holmes), 1892 ;

    Les Mémoires de Sherlock Holmes (The Memoirs of Sherlock Holmes), 1894 ;

    Le Retour de Sherlock Holmes (The Return of Sherlock Holmes), 1905 ;

    Son dernier coup d'archet (His Last Bow), 1917 ;

    Les Archives de Sherlock Holmes (The Case-book of Sherlock Holmes), 1927 ;

    Comment Watson apprit le truc(en) (How Watson learned the trick), propre pastiche de Conan Doyle, 1924.

    Série Les Exploits du Professeur Challenger

    1912 : Le Monde perdu (The Lost World)

    1913 : La Ceinture empoisonnée (The Poison Belt)

    1926 : Au pays des brumes (The Land of Mist)

    1928 : Quand la terre hurla (When the World Screamed)

    1929 : La Machine à désintégrer (The Disintegration Machine)

    Autres récits

    Statue d'Arthur Conan Doyle à Crowborough.

    Romans « napoléoniens »

    1892 : La Grande Ombre(it) (The Great Shadow), récit lié à Napoléon et à son emprise sur l'Europe.

    1896 : Les Exploits du brigadier Gérard (The Exploits of Brigadier Gerard) - Paru dans le numéro 140 de The Strand Magazine, inspiré de la vie du général d'EmpireGérard et du général Baron de Marbot

    1897 : L'Oncle Bernac (Uncle Bernac), aussi connu en français sous le titre Un drame sous Napoléon Ier.

    1903 : Les Aventures du brigadier Gérard (The Adventures of Gerard)

    Autres romans

    Le Mystère de Cloomber (The Mystery of Cloomber) (1889)

    Micah Clarke (1889)

    Girdlestone et Cie (The Firm of Girdlestone) (1890)

    La Compagnie Blanche (The White Company) (1891)

    Raffles Haw (1892)

    Les Réfugiés (The Refugees) (1893) – roman historique

    L’Ensorceleuse (The Parasite) (1894)

    Jim Harrison, boxeur (Rodney Stone) (1895). Aussi connu sous le titre : Rodney Stone ou les aventures d'un boxeur.

    Le Drame du Korosko ou La Tragédie du Korosko (The Tragedy of the Korosko(en)) (1896)

    Hilda Wade, a woman with Tenacity of Purpose (1900, coauteur)

    Sir Nigel (1906)

    Le Cas Oscar Slater

    Le Crime du Congo belge (The Crime of the Congo), ouvrage militant dénonçant le Congo léopoldien (Londres 1909 et Paris 1910, réédition Bruxelles 2005)

    Le Gouffre Maracot (The Maracot Deep) (1929)

    Conan Doyle au pôle Nord, éditions Paulsen 2014

    Nouvelles

    Sous la lampe rouge, recueil de 15 nouvelles liées à la vie médicale.

    La Force inconnue suivi de Terrifiant Mystère (nouvelle fantastique), recueil de 2 nouvelles.

    Mystères et Aventures

    Le Ravin de la digue de l'homme-bleu

    Le Clergyman du ravin de Jackman

    La Hachette d'argent

    Une nuit chez les Nihilistes

    Mon ami l'assassin

    Contes de terreur

    L'Horreur en plein ciel

    L'Entonnoir de cuir

    De nouvelles catacombes

    L'Affaire de lady Sannox

    Le Trou du Blue John

    Le Chat du Brésil

    Contes de crépuscule

    La Main brune

    Le Professeur de Lea House

    B. 24

    La Grande Expérience de Keinplatz

    Une mosaïque littéraire

    Jouer avec le feu ou En jouant avec le feu³²

    L'Anneau de Toth

    Le Fiasco de Los Amigos

    Comment la chose arriva

    Le Lot n° 249

    De Profundis

    L'Ascenseur

    Contes d'aventures

    Les Débuts du Bimbashi Joyce

    Le Médecin du Gaster Fell

    Scènes de Borrow

    L'Homme d'Arkhangelsk

    Le Grand Moteur Brown-Pericord

    La Chambre Scellée

    Contes de l'eau bleue ou Contes de la haute mer

    Le Coffre à raies ou Le Coffre à rayure

    Le Capitaine de l'« Étoile polaire »

    Le Démon de la tonnellerie ou Le Diable de la tonnellerie

    Le Voyage de Jelland

    La Déposition de J. Habakuk Jephson

    La Petite Boîte carrée

    Le Monde perdu sous la mer

    Contes de pirates

    Le Gouverneur de Saint Kitt

    Les Rapports du capitaine Sharkey avec Stephen Craddock ou Tel est pris…

    La Flétrissure de Sharkey ou Le Cadeau d'adieu du capitaine Hardy

    Comment Copley Banks extermina le capitaine Sharkey ou Comment Copley Banks régla son compte au capitaine Sharkey

    La « Claquante » ou Pirate sans doute, Anglais sûrement

    Un pirate de la terre

    Contes d'autrefois

    La Fin des Légions

    La Dernière Galère

    À travers le voile

    L'Arrivée des Huns

    Le Concours

    Le Premier Navire

    Un iconoclaste

    Maximin le géant

    L'Étoile rouge

    Le Miroir d'argent

    Le Retour au foyer

    Un point de contact

    Contes du camp

    Le Traînard de 1815

    Le Pot de caviar

    Le Drapeau vert

    Les Trois Correspondants

    Le Mariage du Brigadier Gérard

    Le Seigneur du Château Noir

    Contes du ring

    Le Maître de Croxley

    Le Seigneur de Falconbridge

    La Chute de Lord Barrymore

    Le Roi des renards

    La Brute de Brocas Court

    Contes de médecins

    Une femme de physiologiste

    En retard sur le temps

    Sa première opération

    La Troisième Génération

    La Malédiction d'Ève

    Un document médical

    Un médecin parle

    Les Médecins de Hoyland

    La Clientèle de Crabbe

    Contes de mystère

    On a perdu un train spécial

    Le Chasseur de coléoptères

    L'Homme aux montres

    La Boîte laquée

    Le Médecin noir

    Le Pectoral du grand-prêtre

    Le Salon du cauchemar

    Autres contes

    L'Épicier au pied-bot

    Danger !

    La Défense de l'accusé

    L'Amnésie de John Huxford

    La Retraite de signor Lambert

    Une aventure au Foreign Office

    Amoureux

    Une question de diplomatie

    Le Manoir hanté de Goresthorpe

    Un faux départ

    Les Os

    Le Mystère de la vallée de Sasassa

    Le Récit de l’Américain

    L'Oncle Jérémie et les siens

    John Barrington Cowles

    Un vétéran

    Une éprouvante nuit de Noël ou Ma conférence sur la dynamite

    L'Histoire du cocher ou Les Mystères d'un fiacre londonien

    Scandale au régiment

    La Voix de la science

    La Confession

    Le Centurion

    À deux doigts de la mort

    La Pierre de Boxman's Drift

    Le Choix du colonel

    La Tragédie du Flowery Land

    Un tableau de la Régence

    Le Dernier Recours

    La Fin de Devil Hawker

    Gentleman Joe

    Le Dernier Tireur

    L'Héritière de Glennahowley

    Les Tragédiens

    Le Sort de l'Évangéline

    Le Visiteur de minuit

    Une bien triste histoire

    Les Souvenirs du capitaine Wilkie

    Le Voyage de la mort

    Le Magazine de la paroisse

    Horreur Pastorale

    Le Visiteur inattendu

    Idylle de banlieue (1892)

    Un duo (1899)

    Un début en médecine (1895)

    Notre-Dame de la mort

    Notre cagnotte du derby

    La Pièce de musée

    Les Lettres de Stark Munro

    Retiré des affaires

    L’Étrange Collègue

    L’Île hantée

    L'Horreur des altitudes(en)³²

    Les Trois fiancés morts (John Barrington Cowles)³²

    Essais

    Autobiographique

    Ma vie aventureuse, traduit par Louis Labat (édition française : Albin Michel, 1932)

    Sur le spiritualisme

    La Nouvelle Révélation, 1918 (traduction française aux éditions Payot, 1919, par A. Tougard de Boismilon)

    The Coming Of The Fairies, 1922, livre sur l'affaire des fées de Cottingley, traduit en 1997 : Les fées sont parmi nous - une enquête inédite (traduction, pour l'éditeur J.-C. Lattès).

    The Wanderings of a Spiritualist, 1922, carnets de voyage racontant sa tournée de conférences spirites à travers les pays du Commonwealth, ouvrage traduit en français sous le titre Les Pérégrinations d'un Spirite (éditions Fantaisium 2019).

    Our American Adventure, 1923, carnets de voyage racontant sa tournée de conférences spirites à travers l'est des États-Unis, ouvrage traduit en français sous le titre Notre aventure américaine (éditions Fantaisium 2019).

    Our Second American Adventure, 1924, carnets de voyage racontant sa tournée de conférences spirites à travers l'ouest des États-Unis et le Canada, ouvrage traduit en français sous le titre Notre aventure américaine (éditions Fantaisium 2019).

    Histoire du spiritualisme³³, 2 tomes, (1926). Publié en français en 1981 sous le titre Histoire du spiritisme aux éditions du Rocher. Traduction française³⁴

    Historiques

    The War in South Africa: Its Cause and Conduct, Jazzybee Verlag editor, p.126, (ISBN978-3849688899).

    The Great Boer War, Smith, Elder & Co., p.476, 1900.

    The Crime of the Congo, Paperback ed., Cambridge Scholars Publishing, 1909, (ISBN9781443814386).

    Éditions des œuvres complètes en français

    Œuvres complètes, Éditions Beckers, 1966-1967.

    Inédits et introuvables, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1992.

    Les Exploits du Pr Challenger et autres aventures étranges, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1989.

    L'Intégrale, dont le Théâtre complet (20 vol.), Club Néo, 1986-1992.

    Adaptations de son œuvre

    Au cinéma

    À la télévision

    Écrites

    Arthur Conan Doyle a inspiré d'autres écrivains jusqu'à devenir un personnage de fiction lui-même. On le retrouve notamment dans :

    1993 : La Liste des sept (The List of Seven) de Mark Frost

    1994 : Nevermore, de William Hjortsberg

    1995 : Les 6 Messies (The Six Messiahs) de Mark Frost

    1995 : Le Monde perdu (The Lost World) de Michael Crichton

    2002 : L'instinct de l'équarrisseur de Thomas Day

    2011 : Le Nouveau Sherlock Holmes : La Maison de Soie (The House of Silk) d'Anthony Horowitz

    2016 : Les aventures de sherlock holmes l'intégrale des nouvelles (traduction d'Eric Wittersheim)

    En jeux vidéo

    À la radio

    En bande dessinée

    Notes et références

    Prononciation en anglais britannique(received pronunciation)retranscrite selon la norme API.

    D'après la chronologie de Jacques Lacassin.

    (en) Arthur Doyle, Jon Lellenberg, Daniel Stashower et Charles Foley, Arthur Conan Doyle : a life in letters, Londres, HarperPress, 2007 (ISBN978-0-00-724759-2), p. 8-9.

    (en) Daniel Stashower, Teller of tales : the life of Arthur Conan Doyle, New York, Holt, 1999 (ISBN978-0-8050-5074-5, notice BnF noFRBNF37552576).

    (en) Linwood Sleigh et Charles Benjamin Johnson, The Book of Boys' Names, Crowell, 1962, p. 83.

    (en)SGMT - Sir Arthur Conan Doyle : Author of the Sherlock Holmes detective novels, museums-sheffield.org.uk. Consulté le 04/10/2009 [lire en ligne].

    Stashower 30–31.

    Arthur Conan Doyle (trad. de l'anglais), Conan Doyle au pôle Nord (titre anglais : Dangerous Work, Diary of an Artic Adventure ; trad. Charlie Buffet), Paris, Paulsen, 2014, 192 p. (ISBN978-2-916552-43-9, notice BnF noFRBNF44211551).

    Arthur Conan Doyle texte et illustrations (trad. de l'anglais), Conan Doyle au pôle Nord (Titre anglais Dangerous Work ; trad. Charlie Buffet), Paris, Paulsen, 2014, 192 p. (ISBN978-2-916552-43-9, notice BnF noFRBNF44211551).

    André-François Ruaud & Xavier Mauméjean, Sherlock Holmes, une vie, Les moutons électriques, 2013, p. 44.

    (en)Edinburgh Research Archive, thèse de Conan Doyle. Consulté le 6/10/2009. [Edinburgh Research Archive lire en ligne].

    [1]

    (en) Paul Spiring, Arthur Conan Doyle & Plymouth, bfronline.biz, 2008. Consulté le 07/10/2009. [lire en ligne].

    Stashower 52–59.

    Stashower 55, 58–59.

    (en) John Chalmers, Conan Doyle and Joseph Bell the real Sherlock Holmes, Surgeons' Hall Museums, Edinburgh, independent.co.uk, 7/08/2006, Consulté le 08/10/2009 [lire en ligne].

    (en)Letter from R L Stevenson to Conan Doyle 5 April 1893, en.wikisource.org. Consulté le 9 octobre 2009.

    (en) Dawn B. Sova, Edgar Allan Poe, A to Z : The Essential Reference to His Life and Work, New York, Facts on File, 2001, 310 p. (ISBN978-0-8160-4161-9), p. 162-163.

    (en) Dave Juson et David Bull, Full-time at the Dell : from Watty to Matty 1898-2001, Bristol, Hagiology, 2001, 240 p. (ISBN978-0-9534474-2-8), p. 21.

    Ce club fut démantelé en 1894 et n'a aucun lien avec le Portsmouth Football Club actuel, qui a été créé en 1898.

    (en) Sue Leeman, Sherlock Holmes fans hope to save Conan Doyle's house from developers, Associated press, 28/07/2006.

    (en) Matthew Bunson, Encyclopedia Sherlockiana. An A-to-Z Guide to the World of the Great Detective, Macmillan, 1994, p. 11.

    - BFRonline.biz.

    Cf. Richard L. Green, The Uncollected Sherlock Holmes, Reading, Penguin Books, 1983 (ISBN978-0-14-006432-2), « Introduction », p. 118-125.

    (en) Arthur Conan Doyle, « The Oscar Slater Case », Daily Mail, no 21 août,‎ 1912.

    (en) William Kalush et Larry Sloman, The secret life of Houdini : the making of America's first superhero, New York, Atria Books, 2006 (ISBN978-0-7432-7207-0).

    (en) Highfield, Roger, The mysterious case of Conan Doyle and Piltdown Man., The Daily Telegraph, jeudi 20 mars 1997 [lire en ligne].

    (en)« An annotated bibliography of the Piltdown Man forgery, 1953-2005 », sur PalArch.nl, archaeology of northwest Europe (consulté le 18 janvier 2015).

    (en)Conan Doyle Dead from heart attack, New York Times, 8/07/1930 Consulté le 07/11/2009 [lire en ligne].

    Stashower p.439.

    London Gazetteno 27494, p. 7165, 11-11-1902.

    « L'Horreur des altitudes » sur le site NooSFere (consulté le 19 juin 2019).

    History of spiritualism, Lire en ligne en anglais.

    Histoire du spiritisme, [lire en ligne].

    Contes d'Aventures

    LES DÉBUTS DU BIMBASHI JOYCE

    Titre original : The Debut of Bimbashi Joyce (1900).

    Ceci se passait à l’époque où la marée du mahdisme qui avait balayé les grands lacs et le Darfour jusqu’aux confins de l’Égypte commençait enfin à être étale, et même à montrer des signes de reflux. Terrible à son origine, elle avait englouti l’armée de Hick, pris Khartoum, où Gordon trouva la mort, roulé sur les arrières des troupes anglaises pendant qu’elles se repliaient en descendant le fleuve, et projeté des rezzous jusqu’à Assouan au nord. Puis elle avait atteint d’autres buts à l’est et à l’ouest, vers l’Afrique centrale et l’Abyssinie, avant de se retirer légèrement sur le flanc de l’Égypte. Une accalmie dura dix ans. Les garnisons de la frontière se contentèrent de surveiller de loin les collines bleutées du Dongola. Derrière les brumes violettes qui les coiffaient s’étendait un pays de sang et d’horreurs. De temps à autre, un aventurier tenté par le caoutchouc et l’ivoire se hasardait vers le sud en direction de ces montagnes ; aucun n’en revint jamais. Une fois, un Égyptien mutilé, une autre fois une Grecque, tous deux fous de soif et de terreur, parvinrent jusqu’aux avant-postes, ce furent les seuls rescapés de cette région de ténèbres. Parfois, le soleil couchant transformait les brumes lointaines en un nuage cramoisi, les sommets sombres se posaient sur lui comme des îles sur une mer de sang. Ce paysage du ciel méridional semblait sinistre aux occupants des forts de Ouadi Halfa, tout proches.

    Après dix années de convoitise à Khartoum et de travail silencieux au Caire, la civilisation pouvait repartir en excursion vers le sud dans un convoi militaire, comme elle le faisait volontiers. Tout était prêt, jusqu’au dernier bât du dernier chameau. Et pourtant personne ne le soupçonnait, tant sont réels les avantages d’un gouvernement inconstitutionnel. Un grand administrateur avait discuté, prévu, convaincu ; un grand soldat avait tout organisé en faisant faire aux piastres le travail de la livre. Un soir, ces deux hommes éminents avaient tenu une conférence, après une poignée de main, le soldat avait disparu pour une tâche de son ressort. Au lendemain de ce départ, le bimbashi Hilary Joyce, détaché du Royal Mallows et temporairement affecté au 9e soudanais, fit sa première apparition au Caire.

    Napoléon avait dit, et Hilary Joyce l’avait noté, que c’était seulement en Orient que s’établissaient les grandes réputations. Il se trouvait donc en Orient, avec quatre malles en fer-blanc, un sabre, un revolver et un exemplaire de l’Introduction à l’Étude de l’Arabe de Green. Avec ce bagage et le sang de la jeunesse qui bouillonnait dans ses veines, tout paraissait facile. Il avait un peu peur du général ; il avait entendu parler de sa sévérité envers les jeunes officiers mais il espérait qu’avec du tact et de la souplesse il s’en tirerait. Aussi, ayant laissé ses bagages à l’Hôtel Shepheard, il alla se présenter au quartier général.

    Ce ne fut pas le général qui le reçut, puisqu’il était parti, mais le chef du service des renseignements. Hilary Joyce se trouva en présence d’un officier petit et gros, dont la voix aimable et l’expression placide masquaient une intelligence remarquablement alerte et un tempérament plein d’énergie. Avec son sourire tranquille et ses manières candides, il avait mis dans sa poche des Orientaux très malins. Tenant une cigarette entre ses doigts, il dévisagea le nouvel arrivant.

    – J’ai su que vous étiez arrivé. Désolé que le général ne soit pas ici pour vous recevoir. Il est allé à la frontière, vous savez.

    – Mon régiment est à Ouadi Halfa. Je suppose, monsieur, que je dois le rejoindre immédiatement ?

    – Non. J’ai des ordres pour vous…

    Il se dirigea vers une carte murale et indiqua un point du bout de sa cigarette.

    « Vous voyez cet endroit ? C’est l’oasis de Kurkur, un peu calme, j’en ai peur, mais l’air y est excellent. Vous allez vous y rendre le plus vite possible. Vous y trouverez une compagnie du 9e et un demi-escadron de cavalerie. Vous en prendrez le commandement.

    Hilary Joyce regarda le nom imprimé à l’intersection de deux lignes noires ; il n’y avait pas d’autre point sur la carte à moins de plusieurs centimètres.

    – C’est un village, monsieur ?

    – Non. Un puits. L’eau n’y est pas fameuse, mais vous vous y habituerez vite. C’est un poste important, à la jonction de deux routes de caravanes. Certes, toutes les routes sont maintenant fermées, mais on ne sait jamais.

    – Nous sommes là, je pense, pour empêcher les razzias ?

    – De vous à moi, il n’y a vraiment rien à razzier. Vous êtes là pour intercepter des messagers. Ils s’arrêtent obligatoirement aux puits. Naturellement, vous ne faites qu’arriver, mais vous en savez déjà assez, je suppose, sur l’état du pays pour ne pas ignorer qu’un certain mécontentement se fait jour, et que le calife essaie de se maintenir en rapport avec ses partisans. D’autre part, Senoussi habite par là…

    Il déplaça sa cigarette vers l’ouest.

    « Il est donc possible que le calife lui dépêche des messagers par cette route. De toute manière, votre devoir consiste à arrêter tout voyageur et à lui tirer les vers du nez avant de le relâcher. Vous ne parlez pas arabe, probablement ?

    – Je suis en train de l’apprendre, monsieur.

    – Bien, bien ! Vous aurez le temps de l’étudier à fond. Vous bénéficierez du concours d’un officier indigène, Ali je ne sais quoi, qui parle anglais et qui vous servira d’interprète. Voilà. Au revoir. Je dirai au général que vous vous êtes présenté ici. Rejoignez votre poste sans perdre une heure.

    Chemin de fer jusqu’à Baliani. Bateau poste jusqu’à Assouan. Deux jours à dos de chameau dans le désert de Libye avec un guide et trois chameaux insupportablement lents. Le troisième soir cependant, du sommet d’une colline noire comme un crassier qui s’appelait Jebel Kurkur, Hilary Joyce aperçut une palmeraie, et il se dit que cette tache verte et fraîche dans un décor de noirs et de jaunes était le plus bel effet de couleurs qu’il eût jamais vu. Une heure plus tard, il pénétra dans le campement, la garde lui rendit les honneurs, son adjoint indigène le salua en un anglais excellent. Tout allait bien.

    Pour une résidence de longue durée, l’endroit ne prêtait guère à rire. Une sorte de grande cuvette herbeuse descendait vers trois fosses d’eau brune et saumâtre. La palmeraie était très belle à regarder, mais assez désolante si l’on songeait que la nature avait disposé ses arbres les moins feuillus là où l’ombre était le plus nécessaire. Un acacia, unique en son genre et assez ample, faisait ce qu’il pouvait pour rétablir un juste équilibre. Pendant la grande chaleur, Hilary Joyce sommeillait, quand la fraîcheur tombait, il passait en revue ses Soudanais. Ils avaient des épaules carrées, des mollets de coq, un visage noir et joyeux, et ils étaient coiffés d’un petit bonnet de police aplati en rond. Joyce, à l’exercice, se montra à cheval sur la discipline, mais les Noirs aimaient faire l’exercice, et ils adoptèrent leur bimbashi avec enthousiasme. Hélas ! les jours se suivaient et se ressemblaient ! Le temps, le paysage, les occupations, la nourriture ne comportaient aucune variante. Au bout de trois semaines, Joyce eut l’impression qu’il était là depuis quantité d’années. Enfin un événement exceptionnel se produisit.

    Un soir, alors que le soleil déclinait, Hilary Joyce monta à cheval et sortit sur la vieille piste des caravanes. Elle le fascinait, cette route étroite qui serpentait parmi de grosses pierres, car il se rappelait avoir vu sur la carte qu’elle se prolongeait jusqu’au cœur inconnu de l’Afrique. D’innombrables pattes de chameaux s’y étaient doucement appuyées au cours des siècles, maintenant encore, inutilisée et abandonnée, elle continuait de s’étirer, large d’un pied mais longue peut-être de trois mille kilomètres. Joyce était en train de se demander depuis combien de temps elle n’avait pas été fréquentée par un voyageur du Sud quand il leva les yeux et vit un homme s’avancer vers lui.

    Pendant quelques secondes, Joyce crut qu’il s’agissait de l’un de ses soldats, mais un examen plus attentif le détrompa. L’inconnu était vêtu de la robe flottante des Arabes et non de l’uniforme kaki des militaires. Il était de haute stature, avec son turban il avait l’air d’un géant. Il marchait d’un pas rapide et il levait la tête comme un homme qui n’avait rien à craindre.

    Qui pouvait être ce géant formidable surgissant de l’inconnu ? Peut-être le précurseur d’une horde de sauvages. Et d’où venait-il ? Le puits le plus proche était situé à plus de cent cinquante kilomètres de là. En aucun cas le poste frontière de Kurkur ne pouvait s’offrir le luxe d’accueillir des hôtes d’occasion. Hilary Joyce fit pivoter son cheval, galopa vers le camp et donna l’alerte. Puis, suivi de vingt cavaliers, il ressortit en reconnaissance.

    L’homme continua d’avancer, en dépit de ces préparatifs hostiles. Il hésita un moment quand il aperçut la cavalerie, mais comme il n’avait aucune chance de lui échapper, il alla au-devant de l’escouade, faisant contre mauvaise fortune bon cœur. Il n’offrit aucune résistance et ne protesta pas quand les mains de deux soldats se posèrent sur ses épaules, il marcha tranquillement entre les cavaliers qui l’emmenèrent au camp. Des patrouilles rentrèrent peu après, elles n’avaient trouvé nulle trace de derviches. L’homme était un isolé. À une certaine distance de la piste, elles avaient découvert le cadavre d’un magnifique chameau trotteur. Le mystère de l’arrivée de l’inconnu s’expliquait ainsi. Mais pourquoi voyageait-il ? D’où venait-il ? Telles étaient les questions auxquelles un officier zélé devait trouver une réponse.

    Hilary Joyce fut déçu quand il apprit qu’il n’y avait pas de derviches dans les environs. Une petite action militaire menée dans son secteur aurait constitué pour lui d’excellents débuts dans l’armée égyptienne. Mais, en tout état de cause, il tenait une splendide occasion d’impressionner ses supérieurs. Il allait montrer ses capacités au chef du service des renseignements, et plus encore à ce général sévère qui n’oubliait jamais un succès mais qui ne pardonnait jamais une faiblesse. La robe et l’allure du prisonnier attestaient qu’il était un personnage d’importance. Des vagabonds ne voyagent pas à dos d’un chameau trotteur de pure race. Joyce s’inonda la tête d’eau froide, but une tasse de café fort, se coiffa d’un tarbouche imposant, et se constitua lui-même en tribunal à l’ombre de l’acacia.

    Il aurait aimé que les siens le vissent, encadré par deux plantons noirs, avec son officier indigène à côté de lui. Il s’assit derrière une table du camp, il ordonna que le prisonnier, sous bonne garde, lui fût amené. L’Arabe était bel homme ; il avait de hardis yeux gris et une longue barbe noire.

    – Comment ! s’exclama Joyce. Ce bandit me fait de l’œil ?

    Une contraction bizarre avait traversé le visage du prisonnier, mais si rapidement qu’il pouvait s’agir d’un tic nerveux. À présent, il personnifiait la gravité orientale.

    « Demandez-lui qui il est, et ce qu’il vient faire par ici.

    L’officier indigène traduisit ces questions mais l’inconnu ne répondit rien. Simplement la même petite contraction passa encore une fois sur sa figure.

    « Voilà bien ma chance ! s’écria Joyce. Je suis tombé sur le plus impudent des Arabes ! Il me fait de l’œil, décidément ! Qui es-tu, bandit ? Dis-nous qui tu es ! Entends-tu ?

    Mais le grand Arabe était aussi imperméable à l’anglais qu’à l’arabe. L’Égyptien essaya à plusieurs reprises de le faire parler. Le prisonnier regardait Joyce avec des yeux impénétrables ; par intermittence, un spasme déformait ses traits ; mais il n’ouvrit pas la bouche. Stupéfait, le bimbashi se gratta la tête.

    « Voyons ! Mahomet Ali, il faut que nous tirions quelque chose de ce gaillard. Vous m’avez dit qu’il n’avait pas de papiers sur lui ?

    – Aucun papier, monsieur.

    – Aucun indice quelconque ?

    – Il vient de loin, monsieur. Un chameau trotteur ne meurt pas facilement. Il vient au moins du Dongola.

    – Il faut que nous le fassions parler.

    – Peut-être est-il sourd et muet ?

    – Certainement pas. Il n’a rien d’un homme accablé d’infirmités.

    – Vous pourriez l’envoyer à Assouan.

    – Et reporter sur un autre le crédit de l’affaire ? Non, merci ! Cet oiseau-là m’appartient. Mais comment l’aiderons-nous à trouver sa langue ?

    Les yeux sombres de l’Égyptien firent le tour du campement et s’arrêtèrent sur le feu du cuisinier.

    – Peut-être, dit-il, si le bimbashi y consent…

    Il désigna successivement le prisonnier et le bois qui brûlait.

    – Non, voyons ! Non, par Jupiter, ce serait aller trop loin !

    – Rien qu’un petit peu…

    – Non. Ici cela passerait encore, mais quelle histoire si la presse l’apprenait ! Par exemple, nous pourrions lui faire un peu peur. Il n’y aurait aucun mal à cela.

    – Non, monsieur.

    – Dites aux plantons de défaire sa gandoura. Donnez des ordres pour faire rougir à blanc un fer à cheval.

    Le prisonnier assista à ces préparatifs avec un visage plus amusé qu’apeuré. Il ne sourcilla pas quand le sergent noir s’approcha avec le fer brûlant tenu sur deux baïonnettes.

    – Parleras-tu, maintenant… cria férocement le bimbashi.

    Le prisonnier sourit avec infiniment de gentillesse et se frappa la barbe.

    –… Oh ! retirez-moi ce fer à cheval ! soupira Joyce. Ce n’est pas la peine d’essayer de bluffer un type pareil. Il sait que nous ne le torturerons pas. Mais je peux le fustiger d’importance, et je le ferai. Dites-lui de ma part que si demain matin il n’a pas retrouvé sa langue, je lui pèlerai le dos, aussi sûr que je m’appelle Joyce !… Vous le lui avez dit ?

    – Oui, monsieur.

    – Eh bien ! dors là-dessus, mon bonhomme ! Et tâche de faire de beaux rêves !

    Il leva l’audience. Le prisonnier, toujours aussi imperturbable, fut convié par ses gardes à prendre un plat de riz à l’eau.

    Hilary Joyce avait bon cœur. Il dormit mal. La perspective de la punition qu’il avait juré d’infliger le lendemain troubla son sommeil. Il espérait que la vue du chat à neuf queues prévaudrait sur l’obstination du prisonnier. Ce châtiment ne serait-il pas terriblement choquant pour le cas où l’Arabe, après tout, serait muet ? Il en envisagea l’hypothèse avec beaucoup de sérieux, et, au moment où il décidait de l’envoyer préalablement à Assouan, Ali Mahomet se précipita dans sa tente.

    – Monsieur ! s’écria-t-il. Le prisonnier s’est évadé !

    – Évadé ?

    – Oui, monsieur. Et votre meilleur chameau trotteur a disparu. Il a fendu la toile de tente ; il s’est faufilé par là au petit matin.

    Le bimbashi réagit énergiquement. Des détachements de cavalerie s’élancèrent sur les diverses pistes ; des éclaireurs examinèrent le sable pour déceler des traces du fugitif, mais tout se révéla inutile. L’Arabe s’était volatilisé. Le cœur gros, Hilary Joyce écrivit un rapport officiel sur l’affaire et le fit parvenir à Assouan. Cinq jours plus tard, il reçut du général un ordre bref d’avoir à se présenter au quartier général. Il redouta le pire, car son chef ne badinait pas sur les principes.

    Ses pressentiments se réalisèrent le soir de son arrivée. Derrière une table encombrée de papiers et de cartes, le célèbre général et son chef du service des renseignements étaient plongés dans des calculs et des plans. Leur accueil fut plutôt frais.

    – Je crois, capitaine Joyce, commença le général, que vous avez laissé un prisonnier très important glisser entre vos doigts.

    – Je le regrette, monsieur.

    – Bien entendu. Mais vos regrets ne réparent rien. Aviez-vous tiré quelque chose de lui avant son évasion ?

    – Non, monsieur.

    – Comment cela ?

    – Je n’ai pas pu le faire parler, monsieur.

    – Avez-vous essayé ?

    – Oui, monsieur. J’ai fait tout ce que j’ai pu.

    – C’est-à-dire ?

    – Eh bien ! monsieur, j’ai menacé d’user de contrainte physique.

    – Qu’a-t-il dit alors ?

    – Il n’a rien dit.

    – À quoi ressemblait-il ?

    – C’était un homme de grande taille, monsieur. Un tempérament de fanatique, je pense.

    – Aucun indice qui nous permette de l’identifier ?

    – Une grande barbe noire, monsieur. Des yeux gris. Et un tic nerveux.

    – Eh bien ! capitaine Joyce, dit le général de sa voix sévère et inflexible, je ne peux pas vous féliciter de votre premier exploit dans l’armée égyptienne. Vous n’êtes pas sans savoir que les officiers anglais qui servent dans cette armée sont tous des sujets d’élite. L’armée anglaise entière est à ma disposition pour que j’y puise les meilleurs. Il est donc indispensable que j’obtienne de mes subordonnés un maximum d’efficacité. Je commettrais une injustice à l’égard des autres si je fermais les yeux sur un manque évident de zèle ou d’intelligence. Vous êtes détaché des Royal Mallows, m’a-t-on dit ?

    – Oui, monsieur.

    – Je pense que votre colonel sera heureux de vous récupérer dans son unité…

    Hilary Joyce avait le cœur trop lourd pour parler. Il se tut.

    – Je vous ferai connaître ma décision définitive demain matin…

    Joyce salua et pivota sur ses talons.

    – Eh bien ! dors là-dessus, mon bonhomme ! Et tâche de faire de beaux rêves !

    Joyce se retourna, stupéfait. Où avait-il entendu ces mots-là ? Qui les avait prononcés ?

    Le général s’était levé. Il riait. Et le chef du service des renseignements riait également. Joyce contempla, ahuri, la haute stature du général, les yeux gris…

    – Mon Dieu ! balbutia-t-il.

    – Allons, capitaine Joyce, nous voilà quittes ! dit le général, en lui tendant la main. Vous m’avez fait passer dix mauvaises minutes avec votre fer à cheval rougi à blanc. Je vous les ai rendues. Je ne crois pas que nous puissions nous priver si tôt de vos services et vous expédier aux Royal Mallows avant quelque temps.

    – Mais, monsieur ! Mais…

    – Moins vous me poserez de questions, mieux cela vaudra. Mais naturellement vous devez être assez étonné. J’avais une petite affaire personnelle en train de l’autre côté de la frontière. Il fallait que j’y aille moi-même. J’y suis allé, et je suis revenu en passant par votre poste. Je n’ai pas cessé de cligner de l’œil pour vous faire comprendre que je désirais vous parler seul à seul.

    – Oui. Je commence à deviner.

    – Je ne pouvais pas me trahir devant tous ces Noirs. Autrement, je n’aurais plus jamais pu me resservir de ma fausse barbe et de ma gandoura. Vous m’avez placé dans une situation très délicate. Finalement, j’ai pu dire deux mots en tête à tête avec votre officier égyptien, il a parfaitement manigancé mon évasion.

    – Lui ! Mahomet Ali !

    – Je lui avais donné l’ordre de ne rien vous dire. J’avais un compte à régler avec vous. Mais nous dînons à huit heures, capitaine Joyce. Nous menons ici une existence frugale, néanmoins je pense pouvoir vous offrir un repas un peu plus abondant que celui que vous m’avez offert à Kurkur.

    LE MÉDECIN DU GASTER FELL

    Titre original : The Surgeon of Gaster Fell (1890).

    Une arrivée inattendue à Kirkby Malhouse

    Triste et battue par le vent est la petite ville de Kirkby Malhouse, rudes et rébarbatives les roches sur lesquelles elle s’étire. Ses maisons en pierre grise et aux toits d’ardoise jalonnent en ligne droite la côte couverte d’ajoncs qui remonte de la lande à la crête.

    C’est dans ce bourg isolé que moi, James Upperton, je me suis trouvé au début de l’été de 1885. Il n’avait pas grand-chose à m’offrir, sauf ce que je convoitais par-dessus tout, la solitude et la liberté ; dans cette retraite, il m’était possible de me consacrer aux problèmes supérieurs, considérables, qui sollicitaient mon esprit. Mais l’indiscrétion de ma propriétaire m’obligea à chercher un nouveau logis.

    Au hasard d’une promenade, j’avais découvert au cœur de la lande ondulée une habitation très distante des autres. Je résolus de m’y établir. Cette petite maison de deux pièces avait jadis appartenu à un berger ; depuis longtemps, elle avait été abandonnée, et elle tombait en ruine. Un hiver, le ruisseau torrentiel qui s’appelait le Gaster et qui serpentait le long de la colline de Gaster (le Gaster Fell) où elle était située, avait débordé, et une partie du mur s’était effondré. Le toit était en mauvais état, l’herbe était jonchée d’ardoises. Ces dégâts mis à part, la maison constituait un abri solide. Je pus faire procéder sans difficulté aux réparations nécessaires.

    J’aménageai les deux pièces dans un style très différent. Mes goûts étant volontiers spartiates, ma chambre les respecta. Pour faire ma cuisine, j’installai un poêle à pétrole ; deux grands sacs de farine et de pommes de terre assurèrent mon indépendance pour la nourriture. Mon régime alimentaire était celui d’un disciple de Pythagore, les moutons efflanqués qui paissaient l’herbe rare de la colline n’avaient rien à redouter de leur nouveau compagnon. Un tonneau d’huile me servit de buffet. Une table carrée, une chaise en bois blanc et un lit bas à roulettes complétaient mon mobilier. À la tête de ce lit, j’avais accroché deux étagères, la plus basse pour mes assiettes et mes ustensiles de cuisine, la plus haute pour quelques portraits ; ils me rappelaient le peu d’agrément que j’avais cueilli au cours de cette longue quête épuisante de fortune et de plaisir qui avait été l’essentiel de mon existence.

    Si cette chambre paraissait d’une simplicité qui frôlait le dénuement, celui-ci était rendu encore plus frappant par le luxe de la pièce dont j’avais fait mon bureau. J’avais toujours soutenu que l’esprit se trouvait mieux d’être entouré d’objets en harmonie avec les études qui l’occupaient, et que les pensées vraiment élevées et éthérées avaient besoin, pour se faire jour, d’une ambiance qui satisfît l’œil et contentât les sens. La pièce que j’avais installée en vue de mes recherches spirituelles relevait donc d’un style aussi sombre et imposant que les idées et les inspirations qu’elle devait abriter. Les murs et le plafond étaient recouverts d’un papier noir, brillant, que parcourait une arabesque d’or mat. L’unique fenêtre était protégée par un rideau de velours noir ; également en velours noir, un tapis épais et élastique absorbait le bruit de mes pas pendant que j’arpentais la pièce, et permettait à ma pensée de demeurer dans l’état de concentration désirable. Aux corniches pendaient des baguettes d’or qui soutenaient six tableaux où s’était déchaînée l’imagination la plus sinistre (celle qui s’accordait le mieux à ma fantaisie).

    Et cependant, il était écrit qu’avant même que j’eusse gagné ce havre de paix, j’apprendrais que j’appartenais encore à l’humanité, et qu’il est bien inutile de vouloir briser les liens qui nous relient au monde. Un soir (deux jours avant la date que j’avais fixée pour mon déménagement), j’entendis un brouhaha dans la maison, au-dessous de ma chambre ; on transporta des colis sur l’escalier qui gémit ; la voix revêche de ma propriétaire poussa des exclamations de joie et de bienvenue. Par intermittence, je distinguai dans le tourbillon des phrases une voix aux modulations douces et aimables, je peux dire qu’elle charma mes oreilles car, depuis plusieurs semaines, je n’entendais que le rude patois des gens du Nord. Pendant une heure, le dialogue se poursuivit au rez-de-chaussée entre la voix aiguë et la voix douce, parmi des bruits de tasses et de cuillers. Enfin un pas vif et léger glissa devant la porte de mon bureau, ma nouvelle locataire se retirait dans sa chambre.

    Le lendemain matin, je me levai de bonne heure, comme d’habitude. Mais, regardant par la fenêtre, je m’aperçus avec étonnement que ma voisine avait été encore plus matinale. Elle descendait le petit chemin qui zigzaguait le long de la colline rocheuse. Elle était grande et mince. Elle marchait la tête baissée et elle avait les bras chargés de fleurs sauvages qu’elle venait de cueillir. Le blanc et le rose de sa robe, ainsi que le rouge foncé du ruban de son chapeau à larges bords tranchaient agréablement sur le paysage brun foncé. Quand je la vis, elle se trouvait à une certaine distance de la maison, mais je compris tout de suite, à son allure pleine de grâce et de raffinement, qu’elle n’était pas une habitante des environs. Pendant que je la regardais, elle arriva devant la petite porte à claire-voie qui ouvrait sur l’autre bout du jardin, la poussa, s’assit sur le banc vert en face de ma fenêtre et, posant les fleurs devant elle, se mit en devoir de les disposer en bouquet.

    Le soleil levant l’éclairait, la lumière du matin auréolait sa tête majestueuse et fière. J’eus tout loisir de constater que sa beauté personnelle était extraordinaire. Son type était plutôt espagnol qu’anglais, elle avait le visage ovale, le teint mat, des yeux noirs, brillants, une bouche adorablement sensible. Du large chapeau de paille s’échappaient deux nattes de cheveux noir bleuté qui dessinaient leurs rouleaux de chaque côté de son cou gracile. En l’examinant plus attentivement, je remarquai non sans surprise que ses souliers et sa robe portaient les traces d’une véritable excursion, et non d’une simple promenade. Sa robe légère était tachée, mouillée, chiffonnée, la terre jaune de la lande collait à ses chaussures. Elle avait l’air lasse, sa jeune beauté semblait contrariée par l’ombre d’un ennui. D’ailleurs, elle ne tarda pas à fondre en larmes. Tout en pleurs, elle jeta ses fleurs et rentra en courant dans la maison.

    Désœuvré comme je l’étais, et fatigué des manières du monde, je sentis un élan de sympathie nuancée de ce chagrin au spectacle de cette explosion de désespoir qui bouleversait une femme aussi peu banale. J’eus beau me plonger dans mes livres, je ne parvenais pas à oublier sa jolie figure, sa robe souillée, son air las et la douleur que reflétait chacun de ses traits.

    Ma propriétaire, Mme Adams, me montait mon frugal petit déjeuner chaque matin, cependant il était rare que je lui permisse d’interrompre le cours de mes pensées et de me distraire par son bavardage stupide des choses sérieuses de l’existence. Ce matin-là toutefois (et par extraordinaire), elle me trouva d’humeur attentive, aussi se hâta-t-elle de me confier ce qu’elle savait de notre belle visiteuse.

    – Mlle Eva Cameron, qu’elle s’appelle ! me dit-elle. Mais qui elle est, ou d’où qu’elle vient, j’en sais à peine plus que vous. Peut-être bien que si elle est venue à Kirkby Malhouse, c’est pour la même raison que vous, monsieur ?

    – Possible ! répondis-je en négligeant le sous-entendu. Mais je n’aurais jamais cru que Kirkby Malhouse pouvait présenter un attrait quelconque pour une jeune personne.

    – Eh ! monsieur, s’écria-t-elle. Voilà bien le miracle ! La jeune personne, comme vous dites, arrive de France. Et c’est un vrai miracle que sa famille me connaisse. La semaine dernière, un homme frappe à ma porte. Un bel homme,

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