Son loup défenseur: Romances des Loups Gardiens, #3

Par Jodi Vaughn

Mérite-t-il une seconde chance avec la femme qu'il aimait mais n'a pas réussi à protéger ? 


Nouvelle ville. Nouvelle meute. Le loup métamorphe Jayden Parker a essayé de laisser ses démons derrière lui et de s'éloigner du souvenir de la belle Haley Guthrie autant que possible. Mais à la suite d'un tour du destin, le chef de meute de Jayden lui ordonne de protéger une louve en danger de mort. Harcelée par un dangereux inconnu, elle est placée sous la protection de la meute.

Haley ne voulait plus jamais revoir Jayden Parker. Ni ses yeux, ni son sourire... Mais c'est lui que la meute a envoyé pour la protéger. Elle va être forcée d'affronter le passé qui l'a hantée chaque jour depuis le départ de Jayden. Le souvenir de leur passion indéniable tourmente son corps en émoi, même si chaque instant qu'elle passe auprès de lui renforce les barrières qu'elle a érigées autour de son cœur.

Le danger les menace à chaque instant. Mais Jayden est un Gardien. Un loup métamorphe. Haley sait qu'il risquerait sa vie pour sauver la sienne... Mais que sera-t-il prêt à sacrifier pour guérir son cœur brisé ?

• Langue: Français
• Éditeur: Jodi Vaughn
• Date de sortie: 4 mai 2020
• ISBN: 9781946591777

Aperçu du livre

Son loup défenseur

Son loup défenseur

Jodi Mendelson

Copyright © 2015 par Jodi Vaughn

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Réalisé avec Vellum Réalisé avec Vellum

Table des matières

Chapitre un

Chapitre deux

Chapitre trois

Chapitre quatre

Chapitre cinq

Chapitre six

Chapitre sept

Chapitre huit

Chapitre neuf

Chapitre dix

Chapitre onze

Chapitre treize

Chapitre quatorze

Chapitre quinze

À propos de l’auteur

Du même auteur

Chapitre un

Non loin de Little Rock, en Arkansas

Présent

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— Les pénis, c’est comme les paires de chaussures. Il en existe de toutes formes et de toutes sortes. Mais lorsque vous trouvez la bonne, vous ne vous en lasserez jamais.

Jayden se figea en entendant la voix de Mamie derrière la porte close du salon.

Il ferma les yeux, réprima un frisson et pria intérieurement pour que sa grand-mère ne soit pas en train de parler à quelqu’un.

— Pitié, faites qu’elle soit juste en train de lire Cosmo à voix haute.

Elle vouait presque un culte au magazine et le potassait religieusement chaque matin. Elle avait pris la mauvaise habitude de partager les conseils qu’elle y trouvait avec lui chaque fois qu’il venait petit-déjeuner chez elle. Lorsqu’elle lui avait lu l’article sur la fellation, Jayden avait failli rendre ses œufs brouillés et son bacon sur le carrelage de la cuisine.

Il se passa la main sur le visage, le ventre noué.

Il n’aurait pas dû venir. Il aurait mieux fait de lui servir une nouvelle excuse pour justifier de ne pas lui rendre visite autant qu’avant. Il avait bien essayé de lui dire que son nouveau poste de Gardien de la meute des loups d’Arkansas occupait tout son temps. En général, il lui expliquait qu’il était assigné à une nouvelle mission ou lui servait un autre bobard pour qu’elle ne se plaigne pas trop.

Jusqu’alors, elle l’avait cru ; mais dernièrement, de moins en moins.

Jayden ouvrit les yeux et se redressa. Il se força à avancer dans le couloir jusqu’au salon, avant de changer d’avis et de tourner les talons. L’odeur de cannelle et de sucre flottait dans l’air. Mamie avait peut-être confectionné ses biscuits favoris pour l’encourager à lui rendre visite plus souvent ?

Il pila net en entrant dans le salon. Une vingtaine de femmes de tous âges était installée dans la petite pièce. Certaines étaient perchées sur le dossier du canapé ou sur des chaises, d’autres assises par terre. Il n’y avait même plus assez d’espace pour se faufiler jusqu’à la cuisine.

Mamie se tenait au centre de la pièce, comme une présentatrice de jeu télévisé aux cheveux grisonnants, un godemiché vert fluo à la main.

— Je suis en enfer, marmonna Jayden en verdissant.

Lorsque Mamie avait commencé à vendre des sextoys en Louisiane pour compléter ses revenus, Jayden avait tout fait pour l’en dissuader. Mais Mamie était une vieille bique têtue ; il avait fini par jeter l’éponge et se contenter d’espérer que personne n’aurait envie d’acheter les produits d’une vieille excentrique et qu’elle se lasserait d’elle-même.

Mais il n’avait pas pris en compte la ténacité de Mamie. Lorsqu’elle avait quelque chose en tête, elle n’abandonnait pas. Moins d’un an plus tard, elle gagnait un salaire à six chiffres grâce à son activité et s’accrochait à son statut d’auto-entrepreneuse comme un chien à son os. Après leur déménagement en Arkansas lorsqu’il était devenu Gardien, Jayden avait espéré que Mamie abandonnerait cette activité pour essayer de s’intégrer dans l’État conservateur.

Il s’était bien fourré le doigt dans l’œil.

Il avait besoin de prendre un nouveau départ ; l’Arkansas lui en avait fourni l’opportunité. La Louisiane renfermait trop de mauvais souvenirs.

Quelques mois plus tôt, Jayden avait aidé son ami Damon Trahan, un loup membre de la meute d’Arkansas, à retrouver une étudiante kidnappée et il s’était retrouvé face à une meute de loups rouges sans foi ni loi. Ce qui s’était passé cette nuit-là était bien pire que les bleus et les os cassés que sa grand-mère avait pu voir. Grâce à sa nature de loup, ses blessures avait guéri, mais certaines cicatrices étaient plus profondes. Beaucoup plus. Il ne pourrait jamais parler de ces épreuves avec personne. Et encore moins avec sa grand-mère, même si elle essayait régulièrement de lui tirer les vers du nez.

Depuis cette nuit, Mamie le surveillait. Elle le regardait parfois comme si elle pouvait entendre les pensées qui tournaient en boucle dans sa tête. Putain, il n’avait pas besoin qu’elle devine à quel point il était devenu taré après cette nuit de torture.

Il fit un pas en arrière, espérant pouvoir s’échapper par la porte d’entrée avant que Mamie ne le voie. Il tourna les talons, mais son pied se prit dans un coin du tapis et il trébucha. Sa hanche heurta le coin de la table basse, faisant remuer le saladier rouge renfermant des boules en verre décoratives.

Mamie se retourna. Un large sourire apparut sur son visage ridé.

— Jayden. Je ne t’avais pas entendu entrer, dit-elle en contournant les femmes assises par terre pour s’approcher de lui.

— Je ne savais pas que tu organisais une soirée. Je peux repasser plus tard.

Jayden lui fit un sourire crispé et se tourna pour partir, mais elle lui agrippa le bras, l’air ravi, et dit à la ronde :

— Tout le monde, j’aimerais vous présenter mon petit-fils, Jayden. Il est célibataire, vous savez.

Le commentaire de Mamie déclencha un gloussement général de la part de l’assemblée. Jayden serra les mâchoires et plaqua un sourire poli sur ses lèvres. Il n’avait pas envie d’avoir une copine. Putain, il pouvait trouver un plan cul à tout moment, n’importe où. Mais depuis cette nuit en Louisiane, il n’avait pas ressenti l’envie de coucher avec une fille. Il était peut-être trop traumatisé pour s’en remettre.

Jayden détacha gentiment les doigts de Mamie agrippant son bras et se força à prononcer la phrase suivante.

— Je ne voulais pas interrompre ta... soirée sexuelle, acheva-t-il avec une grimace.

— C’était vraiment si dur à dire que ça ? le nargua Mamie en levant les yeux au ciel.

— Tu n’imagines même pas, grommela Jayden en se frottant la nuque.

Des rires fusèrent dans le salon, et il fit un sourire d’excuse aux femmes présentes. Du coin de l’œil, l’une d’entre elles attira son attention. Il se tourna pour mieux la voir.

C’était elle. Haley Guthrie. La fille qu’il avait secourue en Louisiane. Qu’est-ce qu’elle foutait ici ?

Les poils de sa nuque se hérissèrent. Il aurait pu la reconnaître même sans la voir, seulement à son odeur. Il laissa son regard s’attarder sur elle juste quelques secondes de trop avant de se forcer à poser les yeux ailleurs.

Mamie avait dû suivre son regard, fidèle à sa réputation de détective indécrottable ; lorsqu’elle reprit la parole, elle lui demanda en souriant :

— Tu te souviens de Haley, n’est-ce pas ?

— Bien sûr, dit Jayden en souriant poliment à la fille pour tenter de masquer son profond malaise. Je suis surpris de te voir ici. Je pensais que tu serais très prise par tes cours à LSU.

Haley rougit et se tortilla en regardant ses pieds.

— Oh, elle termine ses études à l’université d’Arkansas. Elle est venue nous rendre visite pour le weekend, expliqua Mamie avant qu’Haley ne puisse ouvrir la bouche.

La jeune fille détourna les yeux. Elle essayait manifestement de regarder n’importe où plutôt que vers Jayden. Elle non plus ne voulait pas qu’on lui rappelle cette nuit terrible.

Le lui reprochait-il ? Non. Souffrait-il encore de savoir qu’il avait échoué et n’avait pas su la protéger ? Putain, oui.

— Bon, je dois vraiment y aller. J’ai une réunion dans dix minutes, reprit Jayden en consultant sa montre Luminox.

Il embrassa la joue ridée de Mamie, salua les femmes en s’appliquant à ne pas regarder Haley et entra dans la cuisine. Puisqu’il était ici, autant prendre quelques biscuits. Il avait sauté le petit-déjeuner et le déjeuner.

Une poignée de gâteaux à la main, Jayden avait l’autre sur la poignée de la porte lorsque Mamie le rejoignit.

— Tu reviens pour dîner ? J’ai fait du ragoût, proposa-t-elle.

En entendant l’espoir dans sa voix, Jayden se sentit comme une sous-merde. Il recolla ce foutu sourire sur son visage et répondit par-dessus son épaule :

— Je ne suis pas sûr. La réunion avec Barrett risque de durer un moment. Je te tiendrai au courant.

Il ouvrit la porte et se dépêcha de sortir sous le soleil de l’après-midi de printemps. La brise ébouriffa ses cheveux alors qu’il se dirigeait à pas pressés vers sa Harley-Davidson Breakout. Il mordit dans un biscuit en se demandant ce qu’Haley Guthrie faisait là. Son ventre se serra, et il perdit son appétit. Il jeta le morceau de biscuit restant par terre et enfourcha sa moto.

Haley vivait désormais en Arkansas, et Jayden était certain d’une chose.

Le passé infernal qu’il pensait avoir laissé derrière lui l’avait simplement suivi ici.

---

— Haley, tu as menti ! Tu disais ne connaître personne en Arkansas.

Dana, sa coloc de chambre étudiante, lui donna un coup de coude dans les côtes. Son éclat de rire fit tressauter ses boucles brunes et pétiller ses yeux couleur caramel.

— J’ignorais que Jayden habitait en Arkansas, répondit Haley en évitant le regard de son amie. Je ne l’ai rencontré qu’une fois, et c’était en Louisiane.

Elle haussa les épaules et replongea le nez dans le catalogue de sextoys, en espérant que Dana arrêterait de parler de Jayden Parker. C’était un sujet qu’elle ne voulait aborder avec personne. Et vu le regard glacé qu’il lui avait décoché, il ne voulait pas la revoir. Elle lui avait causé assez de souffrance pour le restant de ses jours.

Elle n’aurait jamais dû suivre Dana ce soir, mais elle avait besoin d’aide et ne savait pas quoi faire d’autre. Participer à la soirée sextoys lui avait donné une excuse pour entrer dans le bâtiment où vivait le chef de la meute d’Arkansas.

Presque cinq mois s’étaient écoulés depuis que ses parents l’avaient forcée à changer d’université. Elle avait passé cette période à naviguer entre les salles de cours et sa chambre, dans un simulacre d’existence se résumant à manger, dormir et étudier.

Haley était brutalement passée du statut de fille adorée par ses parents à celui de paria en l’espace d’une nuit. Son enlèvement avait changé le cours de son existence pour toujours.

Elle avait toujours du mal à réaliser que les personnes qui l’avaient élevée, choyée, qui tiraient fierté d’elle, aient pu lui retirer leur affection en un clin d’œil. Lorsque les Gardiens l’avaient ramenée chez elle après son enlèvement, elle avait réalisé que l’amour que ses parents lui portaient était conditionnel et superficiel. Elle s’était attendue à ce qu’ils soient heureux de la retrouver ; mais en réalité, ils étaient déçus, dégoûtés, parce qu’elle avait souillé le nom de leur famille.

— Bon sang, ma poule, Jayden est super bien gaulé. Et en plus, il paraît qu’il est monté comme un cheval, si tu vois ce que je veux dire, murmura Dana en faisant danser ses sourcils.

Elle passa un gros godemiché rouge à Haley.

— Si tu le dis, lâcha-t-elle en passant rapidement le jouet obscène à la femme assise à côté d’elle.

Son cœur tambourinait contre ses côtes. Le sexe était le cadet de ses soucis. Elle ne voyait pas vraiment d’intérêt à ces gadgets en plastique ou aux sous-vêtements comestibles. De toute façon, elle était célibataire, désormais.

— Il faut que tu recommences à fréquenter des mecs, reprit Dana en examinant un vibro en forme d’otarie. Tu es célibataire depuis quoi, quatre mois ?

— Cinq.

Cinq mois, deux semaines et trois jours. Elle avait été enlevée et, cette nuit-là, la meute de loups rouges lui avait appris qu’elle souhaitait repeupler son espèce. Elle comptait y parvenir en faisant d’elle son esclave sexuelle. La veinarde. Cette nuit-là, ses parents et son petit ami avaient jugé qu’elle était devenue impure. Après tout, qui voudrait d’elle, à présent ? Elle appartenait à une riche famille de loups métamorphes, pour qui la réputation était tout.

— Je pense que je ne suis pas prête, dit Haley en faisant mine de lire la composition d’un lubrifiant à la cerise.

Elle était tout sauf prête à tourner la page, et cela n’avait rien à voir avec sa récente rupture.

Quelques semaines après avoir emménagé dans sa chambre universitaire, Haley avait commencé à recevoir des messages. Des petits mots griffonnés sur des bouts de papier glissés sous sa porte, environ une fois par semaine. Les premiers étaient plutôt innocents, comme « Coucou ma belle » et « Ton sourire éclipse le soleil ».

Au début, Haley avait cru qu’ils étaient adressés à Dana.

Mais bientôt, elle en avait reçu tous les jours. Les messages étaient devenus plus personnels, plus intenses. Son prénom était inscrit sur le recto de la feuille pour qu’Haley sache bien à qui ils étaient destinés.

— Je vois comment les mecs te regardent, Haley. Tu pourrais avoir n’importe quel beau gosse sur le campus, dit Dana en secouant la tête. Bordel, si j’étais célibataire et aussi bonne que toi, j’en profiterais.

— C’est ça. Je n’arrive pas à t’imaginer autrement qu’en couple avec Mark. Vous allez vraiment bien ensemble. Comme Ken et Barbie, fit Haley en souriant.

— Ouais, mais ça finit par être un peu chiant. Il est constamment en train d’étudier pour maintenir ses notes et il n’a presque pas de temps pour moi, dit Dana avec une moue dépitée.

— Dans ce cas, achète ça. Je suis certaine que ça lui donnera envie de te consacrer plus de temps.

Elle lui montra un haut en dentelle rouge qui ne couvrait quasiment rien sur le mannequin.

— Oh, il me plaît, s’enthousiasma Dana en notant la référence sur son bon de commande. Et toi, je te prends quelque chose ? Un gode, peut-être ? Ça pourrait être ton cadeau de Noël, très en avance.

— Non, merci.

En grimaçant, Haley reporta son regard vers le couloir vide. Lorsque Jayden avait quitté la pièce, elle avait eu du mal à ne pas se lever et le suivre. Elle n’avait pas encore eu l’occasion de le remercier pour tout ce qu’il avait fait pour elle cette nuit-là en Louisiane. Sans l’intervention de Jayden, elle aurait été violée à répétition avant d’être tuée. Un frisson parcourut son échine, et elle se frotta les bras par réflexe.

Elle se répétait que c’était la seule raison pour laquelle elle avait voulu le suivre. Qu’elle ne ressentait que de la gratitude pour l’homme qui avait risqué sa vie pour la sauver.

Elle avait remarqué la froideur dans son regard lorsqu’il avait posé les yeux sur elle. Il avait rapidement masqué sa réaction et personne d’autre ne l’avait relevée, mais Haley avait compris que Jayden n’était pas content de la voir. C’était maintenant sa ville, son État, et il ne semblait pas avoir envie de partager son territoire. Comme pour ses parents, elle était un affront à ses yeux.

— Ça n’a pas d’importance, murmura-t-elle en ravalant son amertume.

— Quoi donc ? demanda Dana sans lever les yeux du catalogue.

Haley laissa échapper un rire nerveux en comprenant qu’elle avait parlé tout haut. Merde. Elle devait arrêter de faire ça. C’était une habitude que ses parents détestaient, et elle s’était toujours efforcée de la perdre. Mais puisqu’ils avaient désormais renié leur fille unique, peu lui importait qui elle contrariait. Maintenant, elle n’allait se préoccuper du bonheur que d’une seule personne : elle-même.

Elle rouvrit le catalogue avec un intérêt nouveau. C’était le moment ou jamais de mettre cette résolution en pratique.

— Peu importe lequel, choisis-en un pour moi. Mais je vais payer. Je suis sûre que tu vas déjà entamer tes économies avec toutes les culottes comestibles que tu vas commander pour ton copain.

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Le cœur lourd, Mamie regarda Jayden s’éloigner sur sa nouvelle Harley-Davidson grise. Depuis leur arrivée en Arkansas, il ne conduisait presque plus sa Mustang. Ces temps-ci, il semblait préférer rouler sur sa moto pour accomplir toutes les missions que lui assignait Barrett. Jayden travaillait trop, mais ce n’était pas ce qui l’inquiétait.

Elle avait surpris son regard paniqué lorsqu’il était entré dans le salon. D’habitude, en présence de femmes, Jayden s’attardait toujours pour flirter. Il avait son lot d’admiratrices depuis son plus jeune âge et, aujourd’hui âgé de trente ans, il était plus séduisant que jamais. Mais depuis cette nuit en Louisiane, quelque chose en lui avait changé. Il avait beau essayer de le cacher, Mamie le remarquait. Il était devenu... plus dur.

La vie était trop courte pour s’embarrasser de regrets et de souffrances appartenant au passé ; c’était une leçon que Mamie avait eu l’occasion d’apprendre. Mais cette fois, elle ignorait si elle pourrait aider son petit-fils à guérir.

Jayden entra dans le bâtiment en béton gris qui abritait le gymnase des loups Gardiens d’Arkansas. Le bureau de son inflexible chef de meute, Barrett Middleton, se trouvait également dans l’immeuble.

Il avait rencontré Barrett des années plus tôt lorsqu’il lui avait demandé d’obtenir des renseignements sur un loup suspecté de trafic de drogue en Louisiane. Il lui avait fourni les informations, et Barrett le contactait de temps en temps lorsqu’il avait besoin d’infos. Ils avaient tout d’abord communiqué à travers un intermédiaire jusqu’à ce que, quelques mois plus tôt, la louve Ava Renfroe se fasse enlever par les même loups rouges qui avaient kidnappé Haley. Son ami d’enfance, Damon Trahan, lui avait demandé son aide. Après l’opération de sauvetage, Barrett lui avait proposé une position officielle au sein de la meute d’Arkansas.

Jayden avait saisi l’opportunité de prendre un nouveau départ. Il voulait oublier ce qu’il avait vécu cette nuit-là. Peut-être qu’en changeant d’air, il commencerait à oublier et à guérir. Du moins il le croyait, jusqu’à ce qu’il découvre la jolie blonde aux yeux bleus, Haley Guthrie, assise dans le salon de sa grand-mère.

— Je ne suis peut-être pas censé prendre un nouveau départ. Peut-être que je vais devoir me farcir cette merde toute ma vie.

Jayden envoya son poing dans le mur. Il sentit la brûlure de la brique contre ses articulations un bref instant, avant que son sang de loup ne commence à refermer la plaie.

— Déjà en train de râler sur le boulot, Jayden ? Tu as du mal à trouver du temps pour tes copines ?

Damon sortit des vestiaires, vêtu d’un short noir qui tombait bas sur ses hanches, ruisselant de transpiration. Un gant de boxe était coincé sous son bras, et il était en train de détacher l’autre en s’aidant de ses dents.

— Il faut bien que quelqu’un s’occupe de ces dames, rétorqua Jayden en s’adossant au mur.

Il sourit et prononça le mensonge sans broncher. C’était un talent qu’il avait appris à maîtriser, ces derniers temps.

— Si tu continues à venir au boulot avec la tête d’un mec qui a passé la nuit entre les cuisses d’une fille, Barrett va finir par te renvoyer en Louisiane, lâcha Damon.

Jayden se redressa, et son sourire frémit légèrement avant qu’il ne se reprenne. Il avait besoin de ce travail.

— Barrett s’est plaint de mes performances ?

— Putain, non ! s’exclama Damon en retirant le