Son Garde du Corps Loup: Romances des Loups Gardiens, #1

Par Jodi Vaughn

Sauvage. Indomptable. Un besoin ardent. Elle ne peut éviter de se brûler.

Le loup métamorphe Damon Trahan vit selon un seul code : protéger sa meute au péril de sa propre vie. Il aime sa solitude et évite les complications, jusqu'à ce qu'on lui donne pour mission de secourir la fille d'un général enlevée par une meute de loups rivale... ou de mourir en essayant. Il est loin de se douter qu'elle lui donnera envie de renoncer à tous ses principes, car la meute ennemie n'est pas le seul adversaire dans la vie d'Ava. Son propre père lui a caché de lourds secrets, et c'est désormais à Damon de la convaincre de la vérité avant qu'il ne soit trop tard.

Ava Renfroe en a assez que des machos essaient de contrôler sa vie. Après avoir été élevée par un général de l'armée, son indépendance est ce qu'elle a de plus cher. Lorsqu'elle est kidnappée, le danger éveille en elle une fureur sans égale. Et comme si cela ne suffisait pas, son garde du corps est autoritaire et arrogant, exactement le genre d'homme dont elle ne veut pas ; mais allez l'expliquer à sa libido incontrôlable. Se retrouver en fuite avec un inconnu sombre et puissant va pousser Ava si loin dans ses retranchements qu'elle ne s'en remettra peut-être jamais. Et quelle est cette nature sauvage et exigeante qu'elle sent s'éveiller en elle ?

Pris en chasse par la meute de loups, Damon ne peut que rester auprès d'elle... et laisser leur passion s'embraser.

• Langue: Français
• Éditeur: Jodi Vaughn
• Date de sortie: 11 févr. 2020
• ISBN: 9781393849483

Aperçu du livre

Son Garde du Corps Loup

Son Garde du Corps Loup

Romances des Loups Gardiens

Jodi Vaughn

Table des matières

Prologue

Remerciements

Chapitre un

Chapitre deux

Chapitre trois

Chapitre quatre

Chapitre cinq

Chapitre six

Chapitre sept

Chapitre huit

Chapitre neuf

Chapitre dix

Chapitre onze

Chapitre douze

Chapitre treize

Chapitre quatorze

Chapitre quinze

À propos de l’auteur

Du même auteur

Copyright © 2014 Jodi Vaughn

Précédemment publié sous le clair de lune

Tous les droits sont réservés.

Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous aucune forme ou par aucun moyen électronique ou mécanique, y compris les systèmes de stockage et de récupération d'informations, sans l'autorisation écrite de l'auteur, sauf pour l'utilisation de courtes citations dans une critique de livre.

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Couverture par Melody Simmons

Réalisé avec Vellum Réalisé avec Vellum

Prologue

Son Admirateur Loup

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Damon Trahan entra dans le restaurant bondé et s’installa à une table. Il était tard, et il était épuisé après une journée passée à traquer des loups métamorphes trafiquants de drogue dans le bel État d’Arkansas.

Son estomac gargouilla, lui rappelant qu’il n’avait pas déjeuné. Le donut avalé le matin était oublié depuis longtemps.

Zane, un de ses collègues Gardien de la meute de l’Arkansas, le salua avec une claque amicale sur l’épaule.

— Salut, mon pote. Tu veux te joindre à nous ? Lucien et Jaxon sont en train d’essayer d’obtenir le numéro de la louve canon, là-bas.

— Nan, merci, répondit Damon en essayant de garder un ton poli.

Il n’était pas très sociable. Il préférait sa solitude et sa Harley Davidson à la compagnie de ses pairs. Même celle de ses collègues Gardiens.

— Je te comprends. Jaxon a une grande gueule. Il use ma patience, dit Zane en riant.

— Ouais. Il a du mal à la fermer, grommela Damon.

Il n’avait jamais été loquace, contrairement à Jaxon, qui était aussi incapable de résister au charme des femmes.

— N’hésite pas à nous rejoindre si tu changes d’avis, l’invita Zane en lui assenant une nouvelle claque sur l’épaule.

Damon se raidit à ce contact. Il avait beau faire partie de la meute des loups de l’Arkansas, il était loin de se sentir réellement intégré.

Il avait rejoint la meute de l’Arkansas après avoir été rejeté par la meute de Louisiane. Bien qu’elles soient voisines, les deux meutes étaient aussi différentes que le jour et la nuit. La meute de l’Arkansas faisait régner la justice. Celle de Louisiane faisait régner la peur. Une chose, cependant, n’avait pas changé.

Damon restait un étranger.

Son regard se promena dans la salle, sur les tables et les banquettes où des loups sous forme humaine étaient en train de manger.

À quoi pouvait ressembler de faire partie d’un groupe ? D’être lié à quelqu’un de spécial ? D’être uni à une compagne ?

Il posa ses Oakley sur son nez et gratta sa joue recouverte d’un début de barbe. Sa paume passa sur la vilaine balafre qu’il avait reçue à la suite d’un coup de fusil.

Une fois dans sa vie, il avait essayé de venir en aide à un humain ; il en avait gardé une cicatrice.

— Pas étonnant, putain, ronchonna-t-il à voix basse, noyée par les discussions autour de lui.

Il la sentit avant même de lever la tête. Son parfum ne ressemblait à aucun autre, et il sembla résonner en lui.

Il releva lentement la tête. Une beauté avec des cheveux noirs et des yeux splendides se tenait derrière le bar. Ses cheveux étaient rassemblés en une queue de cheval légèrement défaite et elle portait un t-shirt blanc moulant qui révélait son ventre plat. Elle était en train de remplir des verres en souriant aux clients.

La bouche sèche, Damon sentit son sang se rassembler dans son entrejambe.

— Qu’est-ce que je vous sers ce soir ? demanda une mignonne serveuse blonde qui s’arrêta devant sa table.

— Quoi ?

Il était toujours captivé par la belle barmaid. Il finit par détacher son regard de la femme et regarda la serveuse derrière ses lunettes de soleil. D’après son badge, elle s’appelait Kelly.

— Je vois que vous avez remarqué notre nouvelle barmaid, dit-elle avec un sourire. Elle est venue rendre visite à son père, et elle nous prête main-forte depuis le déménagement soudain de Tommy. Elle s’appelle Ava.

— Ava, répéta-t-il dans un souffle.

— Ouais, fit Kelly en haussant une épaule. Les clients sont sous le charme, elle ramasse tous les pourboires. J’aimerais bien la détester, mais elle est beaucoup trop sympa. Elle nous a enlevé une sacrée épine du pied en venant nous aider, et elle n’a pas son pareil pour apaiser les clients lorsqu’il y a de l’attente. Elle nous a bien aidés ce soir. Dommage qu’elle soit en couple avec un trouduc.

— En couple ? gronda Damon.

Quelqu’un d’autre la touchait ? L’embrassait ? S’accouplait avec elle ? Ses tripes se tordirent.

— Ouais, soupira Kelly. Je n’arrive pas à croire qu’une fille aussi intelligente qu’Ava ne se rende pas compte que Josh est un connard.

— Josh ?

Il fouilla sa mémoire sans parvenir à savoir qui était Josh. Aucun Gardien ne portait ce nom, et il ne lui semblait pas avoir déjà rencontré un loup civil appelé ainsi.

— Il travaille dans la gestion de patrimoine. Il déménage bientôt en Californie, et Ava affirme qu’il l’emmène avec lui. C’est pour ça qu’elle est venue voir son père, pour lui annoncer qu’elle quitte l’État.

Elle allait déménager en Californie ?

— J’aimerais bien qu’elle réalise que Josh n’est pas celui qu’elle croit, ajouta Kelly.

— Comment ça ?

Elle se trémoussa en se mordant la lèvre, mal à l’aise.

— Comment ça ? insista Damon un peu plus fermement.

Il devait savoir.

— J’ai entendu des rumeurs. Les serveuses disent qu’il les drague, révéla-t-elle en secouant la tête. Personne ne veut en parler à Ava pour ne pas lui faire de peine. Et puis, je pense qu’elle aurait besoin de le voir de ses propres yeux pour le croire. Elle a trop envie de partir avec lui en Californie. Son père a toujours cherché à contrôler sa vie, et elle veut sa liberté. Elle ne se rend pas compte que Josh est pareil. Pire, même.

— Vraiment ?

Damon reporta son regard sur la belle barmaid. Comment ne pas avoir envie de tout sacrifier en échange d’une nuit avec elle ?

— Enfin bref, navrée, je vous tiens la jambe avec mes histoires. Au fond, ça ne me regarde pas du tout. Qu’est-ce que vous aimeriez manger ? demanda Kelly en tapotant son carnet de commandes. Je vous conseille nos hamburgers. Mais à mon avis, vous avez envie d’autre chose. Je me trompe ?

Damon écarquilla les yeux. Avait-elle deviné son désir pour Ava ? Heureusement qu’il portait ses lunettes de soleil. Au moins, elle ne pouvait pas voir sa réaction.

— On a une entrecôte de cinq cents grammes en plat du jour, et c’est ce que tous les types comme vous ont commandé.

— Les types comme moi ? répéta-t-il en fronçant les sourcils.

— Ouais. Les Gardiens de la meute de l’Arkansas.

— Je n’ai jamais dit que j’étais un Gardien.

— Hmmm. Mais vous vous ressemblez tous. Grands et super musclés, remarqua-t-elle en pointant la table où étaient installés Jaxon, Zane et Lucien.

— J’imagine que c’est vrai.

— Le Gardien blond a essayé de draguer Ava ce soir.

— Ah oui ? lâcha Damon entre ses dents serrées.

— Oui, mais ça n’a pas vraiment marché, dit-elle avec un petit sourire. Elle a dit à Jaxon que s’il lui resservait encore ses techniques de drague à deux balles, elle allait lui couper les couilles et les lui faire bouffer. Ça a eu l’air de le calmer.

Damon sourit, ce qui était rare.

— C’est bien. Jaxon a besoin qu’on le calme.

— Pourquoi est-ce que vous n’êtes pas assis avec eux ? J’ai vu le grand venir vous parler. Apparemment, vous vous connaissez bien.

— Je les vois assez au boulot, je n’ai pas besoin de manger aussi avec eux, répondit Damon en lui rendant le menu.

Il reporta son attention vers le bar. Un grand type blond en costume-cravate s’approcha du bar et s’assit sur un tabouret. Le visage d’Ava s’illumina, et elle se pencha par-dessus le comptoir pour l’embrasser.

Damon poussa un grondement.

— Pouah, c’est lui. C’est Josh, dit Kelly en se retournant.

Il ne lui plaisait pas.

— Je me demande ce qu’Ava peut bien lui trouver.

Ce n’était pas son genre de discuter, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il avait soudain l’envie irrésistible de tout savoir concernant Ava.

— Le père d’Ava a toujours contrôlé sa vie. Elle n’a jamais eu beaucoup de liberté. Elle pense qu’être avec Josh lui permettra d’être libre de découvrir ce qu’elle veut faire de sa vie. Mais elle ne se rend pas compte que rien n’est gratuit. J’espère juste qu’elle ne se retrouvera pas dans une situation encore pire.

— Je vais prendre le plat du jour. Et une bière.

Il préférait ne pas trop mettre le nez dans la vie d’une inconnue.

— Parfait, je vous apporte ça bientôt, dit Kelly en s’éloignant vers la cuisine.

Damon ferma les yeux et inhala profondément. Il pouvait sentir le parfum d’Ava même à travers le restaurant.

L’odeur d’Ava le submergea comme un raz-de-marée. Il ferma les yeux et compta jusqu’à dix. Il avait besoin d’occuper son esprit pour le détourner de la tentation que représentait son odeur. Il n’avait jamais eu une telle réaction physique face à une femme.

Il se massa les tempes, décontenancé.

— Jolie louve, pas vrai Damon ? s’exclama Jaxon en lui donnant une claque dans le dos avant de s’asseoir en face de lui.

— Toujours sur le coup, Jaxon, hein ? grommela-t-il.

Jaxon était blond aux yeux bleus, et il flirtait avec tout ce qui bougeait. Et portait une jupe. Ou un jean moulant. Il avait beaucoup de succès auprès des filles, et il adorait les mettre dans son lit.

— Ouais, tu l’as dit, répondit Jaxon en riant avant de se tourner vers le bar. Tu as remarqué la barmaid ? Ne perds pas ton temps avec elle. Elle m’a déjà envoyé bouler.

— On m’a dit ça. Quelque chose à propos de tes couilles, répliqua Damon.

Jaxon sourit et but une gorgée de la bouteille de bière qu’il avait à la main.

— Peu importe. De toute façon, elle est prise. Elle est avec ce trouduc en costume.

— Il paraît, ouais.

Répondre à Jaxon l’encourageait à s’attarder. Le Gardien fit un grand sourire à une serveuse qui passait, et elle s’éloigna en riant.

— Elle s’appelle Ava. Elle est revenue dans la région après avoir obtenu son diplôme dans une fac de filles. Elle a étudié la comptabilité mais elle ne trouvait pas de boulot dans le Tennessee, alors son père lui a dit de rentrer en Arkansas, lui apprit Jaxon avant de boire une gorgée de bière.

— C’est elle qui t’a dit tout ça ? demanda Damon en grimaçant.

— Pas exactement. Je l’ai entendu dire en ville.

— Ferme-la, Jaxon. Comme d’habitude, tu n’as pas les bonnes infos. C’est incroyable que tu sois toujours Gardien, déclara Lucien en donnant une claque dans la nuque de Jaxon.

— Putain, ça fait mal, Lucien, ronchonna Jaxon en se frottant le cou.

Il se décala sur la banquette pour permettre à Lucien de s’asseoir.

Merde. Un de plus. Damon plissa les yeux en regardant les invités indésirables installés à sa table.

— Qu’est-ce que tu en sais, Lucien ? demanda sèchement Jaxon.

— Je sais qu’elle ne vient pas du Tennessee, mais de Géorgie. Et qu’elle travaillait comme infirmière dans un hôpital d’Atlanta. Le plus gros.

— Emery ? s’enquit Damon.

— Ouais, c’est ça. J’ai entendu dire qu’elle travaillait en pédiatrie. Elle en a eu marre, alors elle est revenue vivre chez son père. Elle a postulé dans plusieurs hôpitaux de la région et travaille comme barmaid en attendant de trouver un poste d’infirmière, dit Lucien avant de boire une gorgée de whisky.

— Putain, ça m’étonnerait qu’elle soit infirmière, fit Jaxon en secouant la tête.

— Et pourquoi pas ? demanda Damon avec agacement.

Il ne la pensait pas assez intelligente pour être infirmière ?

— Parce que si elle était infirmière, elle serait déjà fiancée à un médecin. Merde, avec ce corps, elle se serait trouvé un neurochirurgien ou un cardiologue. Et elle ne travaillerait pas ici.

— Vous avez tort tous les deux, annonça Zane en assénant une claque sur l’épaule de Damon.

Comme Damon ne faisait pas un geste pour lui laisser une place à côté de lui, il tira une chaise et s’installa en bout de table.

— Qu’est-ce que tu en sais, Zane ? lâcha Jaxon en plissant les yeux. T’es pas du genre à tourner autour des filles. Tu penses qu’au boulot.

— C’est peut-être vrai, mais quand il s’agit de prouver que tu as tort, Jaxon, je suis prêt à faire des efforts, rétorqua Zane en posant sa bière sur la table.

— Alors vas-y, crache le morceau, dit Lucien en observant le loup. Si elle n’est ni comptable ni infirmière, elle est quoi ?

Elle est sublime, pensa Damon. Peu lui importait son métier. Même si elle gagnait sa vie en ramassant des crottes de chien, cela ne faisait aucune différence à ses yeux.

— Elle est...

— Et voilà, annonça Kelly en déposant une chope de bière devant Damon avant que Zane ne puisse terminer sa phrase.

Tout le monde se tut à l’arrivée de la serveuse. Zane fixa le sol en se frottant la nuque. Lucien but une longue gorgée de whisky en évitant de croiser son regard. Jaxon lui sourit comme un idiot, ce qui donna envie à Damon de lui enfoncer son poing dans la gorge.

— Merci, marmonna-t-il à Kelly.

Il leva sa bière et la porta à ses lèvres. Les trois Gardiens le dévisageaient.

Il se sentit rougir.

Il détestait qu’on le regarde.

Il savait qu’ils fixaient sa cicatrice répugnante, qu’ils étaient en train de le juger.

Il but une longue gorgée ; le liquide glacé coula dans sa gorge. La bière était douce, pas du tout amère, et son goût lui plut beaucoup.

— C’est une bonne bière, dit-il à Kelly en reposant la chope.

— Contente qu’elle vous plaise, répondit-elle en souriant. Votre plat ne devrait pas tarder à être prêt, j’ai dit au chef de faire vite.

— Merci, c’est sympa.

Il lança un regard courroucé aux trois loups installés à sa table.

Ils suivirent des yeux la serveuse qui s’éloignait.

— Merde, elle est bonne. Pas autant qu’Ava, mais quand même bandante, soupira Jaxon.

— Elle est beaucoup trop bien pour toi, abruti, fit sombrement Lucien avant de boire une autre gorgée de whisky.

— Ben en tout cas, elle s’intéresse pas à toi non plus, connard, grommela Jaxon.

— Doucement, doucement. Clairement, elle ne s’intéresse à aucun de vous deux, remarqua Zane avec amusement.

Il était rare de voir Zane sourire. En tant que bras droit du chef de meute, Zane n’avait habituellement pas la tête à l’humour. Il ne pensait qu’au travail.

— Termine ce que tu étais en train de dire, le pressa Jaxon en se penchant en avant. D’après toi, que faisait Ava avant d’arriver en Arkansas ?

— Eh bien...

— Vous avez l’air de vous amuser un peu trop.

Barrett Middleton, le chef de la meute des loups de l’Arkansas, se tenait devant leur table.

Le silence se fit dans le restaurant ; tout le monde était un peu intimidé par l’autorité que dégageait Barrett.

— Barrett, le salua Zane.

Il commença à se lever, mais Barrett posa la main sur son épaule.

— Pas besoin de faire des manières. Je suis juste venu chercher une commande à emporter. De quoi parliez-vous avant que j’arrive ? demanda-t-il en observant sévèrement le groupe.

— De la nouvelle barmaid. Bien plus jolie que Tommy, bordel, répondit Jaxon.

— Je savais pas que Tommy avait déménagé, dit Damon en inclinant légèrement la tête.

— Il a plutôt décampé, lâcha Barrett. Tommy a appris que je savais qu’il vendait de la drogue à des humains dans les toilettes.

— C’est vraiment n’importe quoi, s’écria Lucien.

— J’ai jamais aimé Tommy, grommela Zane.

— Tu l’aimais pas parce qu’il a pas rempli ton verre quand tu as commandé un whisky, plaisanta Jaxon.

— Quand je commande à boire, je veux qu’on me serve une vraie dose. Surtout après une journée passée sur la route à supporter vos têtes de cons, répliqua Zane avant de taper sur la main de Jaxon lorsqu’il voulut manger les chips posées dans un pot sur la table.

— En tout cas, je suis surpris d’apprendre qu’il dealait. Je le voyais régulièrement aller dans les toilettes avec des femmes, mais je pensais juste qu’ils baisaient.

— Il restait combien de temps dans les toilettes ? demanda Lucien en haussant un sourcil.

— Juste quelques minutes. Mais je pensais juste qu’il était précoce, répondit Jaxon avant de boire sa bière.

— C’est ça ton problème, Jaxon. Tu penses beaucoup, mais tu ne réfléchis pas assez, gronda Barrett. Bon appétit, messieurs.

Il s’éloigna en direction de la caisse et sortit son portefeuille pour payer sa commande.

— Alors ? demanda Jaxon.

— Alors, quoi ? râla Zane.

— Alors, que faisait Ava avant de venir en Arkansas ? le pressa Jaxon.

— Attention, c’est très chaud.

Kelly réapparut et posa une assiette fumante devant Damon. Le steak débordait de l’assiette, et son fumet parvint à ses narines. Le beurre qui était en train de fondre sur les pommes de terre rôties faisait luire leur peau brune.

— Ça a l’air délicieux.

— Oh, j’ai failli oublier, fit-elle en déposant une part de tarte sur la table devant Damon.

— Je n’ai pas commandé de tarte aux pommes.

— Offert par la maison, dit-elle en souriant. Je me suis dit qu’une petite douceur ne vous ferait pas de mal après tout ce steak.

— Vous avez vu juste, il a effectivement envie d’une douceur, se bidonna Jaxon.

Damon le fusilla des yeux et lâcha un grondement. Lucien frappa le bras de Jaxon, qui étouffa un cri mais ne se frotta pas le bras. Damon le soupçonnait de vouloir jouer les gros durs devant Kelly.

— Vous avez besoin d’autre chose ? demanda-t-elle à Damon en ignorant les autres.

— Ouais. De manger mon repas en paix, lâcha-t-il avec un regard noir aux Gardiens.

— Vous feriez mieux de retourner à votre table, les avertit Kelly. Marlo s’apprête à débarrasser vos assiettes, et quelqu’un n’a pas terminé son hamburger.

— Pousse-toi, Lucien. C’est le mien ! grimaça Jaxon.

Lucien se leva lentement pour laisser passer Jaxon, qui regagna la table et s’assit avant que la vieille Marlo ne puisse emporter son assiette. Elle lui lança un regard contrarié lorsqu’il lui prit l’assiette des mains.

— Je ferais mieux d’y retourner avant que Jaxon se fasse botter le cul, déclara Zane en se levant.

— Je donne Marlo gagnante. Elle aime que les tables tournent vite, surtout quand le restau est plein, s’amusa Lucien.

— Je pense que tu as raison, approuva Zane. Régale-toi bien, Damon.

Damon les regarda regagner leur table avant de ramasser ses couverts.

Il découpa la viande tendre et plaça un morceau dans sa bouche. Le steak avait été assaisonné et cuit à la perfection.

Il mâcha avec satisfaction, les yeux fermés, puis prit un morceau de pomme de terre. Il essaya de prendre son temps et de savourer chaque bouchée, mais il était affamé et dévora rapidement son repas.

Une fois terminé, il dégusta sa bière.

Le restaurant était très fréquenté, et les serveuses couraient de tous côtés. Le regard de Damon se posa sur Josh, assis sur une banquette de l’autre côté de la salle, dans un angle où Ava ne pouvait pas le voir. Lorsqu’une femme blonde passa près de sa table, Josh la retint par le poignet et lui sourit. Elle s’arrêta et ils échangèrent quelques mots, puis elle s’assit à côté de lui.

Damon se raidit et regarda aux alentours pour voir si quelqu’un d’autre remarquait le comportement déplacé de Josh et la fille.

Les serveuses étaient trop occupées pour y faire attention, et Ava ne pouvait pas les voir depuis le bar.

Il vit Josh poser sa main sur la cuisse de la femme. Elle se pencha vers lui, et il fit remonter sa main entre ses jambes.

— Qu’est-ce qu’il fout, putain ? gronda Damon.

— Qui ça ? demanda Kelly en réapparaissant à côté de lui.

— Cet abruti, là...

Mais lorsqu’il se retourna vers la table, il vit Josh disparaître dans les toilettes, suivi de la blonde.

— Personne, acheva-t-il en secouant la tête. C’était le meilleur steak de ma vie.

— Si vous ne voulez rien d’autre, je vous laisse l’addition.

Elle griffonna quelque chose sur le papier, le déchira et le posa sur la table.

Il marmonna un remerciement, mais elle était déjà occupée à prendre les commandes d’une autre table.

Il savait qu’il aurait dû laisser tomber. Ava était une grande fille, capable de prendre ses propres décisions. Mais voir Josh avec une autre femme sans qu’Ava ne se doute de rien l’agaçait profondément. C’était une trahison et un acte malhonnête.

Il avait beau ne pas la connaître, il savait qu’Ava méritait mieux.

Il se leva, l’addition à la main, se dirigea vers le bar et s’installa sur un tabouret au bout du comptoir.

— Ava, il me faut une autre tournée de shooters de tequila pour la table dans le coin, annonça une serveuse en se glissant juste à côté de lui sans le regarder.

— Tout de suite.

Ava aligna les verres à shooter et les emplit de tequila, puis la serveuse plaça les verres sur un plateau.

— Tu as vu Josh ? lui demanda Ava, sourcils froncés. Son hamburger est prêt.

— Non, je l’ai pas vu. Mais c’est la folie ici. Il est peut-être sorti prendre l’air.

Ou alors, il se tape une blonde dans les toilettes, pensa Damon en serrant les mâchoires.

— Je vais lui envoyer un autre message, dit Ava en replaçant une mèche de cheveux noirs derrière son oreille et en sortant son téléphone.

Une serveuse s’approcha du comptoir et glissa quelque chose à l’oreille d’Ava.

À voir son expression, ce n’étaient pas de bonnes nouvelles.

Ava s’essuya les mains sur son jean et se dirigea vers les toilettes des hommes.

Damon se leva du tabouret et la suivit à distance.

Elle voulut tourner la poignée, mais la porte était verrouillée.

Elle toqua.

— Josh, tu es là ? Chéri, il faut qu’on parle.

La porte s’ouvrit brusquement, et la blonde sortit à la hâte en reboutonnant sa chemise. Elle était rouge pivoine et fixait le sol.

Josh sortit des toilettes à sa suite.

La mâchoire d’Ava se décrocha.

— C’est qui, bordel ? Et qu’est-ce qu’elle foutait dans les toilettes avec toi ?

— Les toilettes des femmes étaient occupées, répondit Josh en haussant les épaules. Elle a voulu utiliser celles des hommes. J’avais même pas remarqué qu’elle était là, ajouta-t-il en lissant ses cheveux puis sa cravate.

— Ah ouais ? Alors pourquoi est-ce qu’il y a du rouge à lèvres sur ton col ? demanda Ava en penchant la tête.

Josh examina son col en fronçant les sourcils. Son expression changea, se durcit. Il attrapa le bras d’Ava.

— Viens avec moi, grogna-t-il en la tirant vers la porte de derrière et dans la nuit.

Damon serra les poings et les suivit.

Damon sortit dans la ruelle faiblement éclairée et repéra les ombres de silhouettes à quelques mètres de là.

— C’est quoi cet interrogatoire ? Je t’ai déjà dit de pas m’interroger, fit Josh d’un ton menaçant avant de pousser Ava contre le mur.

— Ne la touche pas, gronda Damon en approchant.

— T’es qui, toi ? Tu veux quoi ? demanda Josh en serrant les poings, manifestement prêt à se battre.

— Josh, s’il te plaît. Ne fais pas de problèmes, dit Ava en le tirant par le bras.

Il se dégagea. Ava se plaça devant lui et fit face à Damon. Il savait qu’elle ne pouvait pas discerner son visage dans l’obscurité.

— Écoute, c’est mon copain. On a juste un petit souci de communication, expliqua Ava en souriant.

— Ça ressemble pas à un souci de communication. Il était en train d’être violent, gronda Damon.

— Mec, écoute la dame. Ce sont pas tes affaires, putain. Maintenant, dégage avant que je te pète la gueule.

— Tout va bien, vraiment, lui assura Ava. On a juste besoin de discuter tous les deux.

Il ne voulait pas s’éloigner. Vraiment pas. Mais Ava insistait.

— Tu es sûre ? demanda-t-il en la regardant dans les yeux.

— Oui. S’il te plaît, laisse-nous régler ça entre nous, dit-elle en croisant les bras.

Damon retourna près de la porte et l’ouvrit. Il jeta un dernier regard par-dessus son épaule en direction du couple avant de rentrer dans le restaurant, et laissa la porte entrouverte.

La blonde qui était dans les toilettes s’approcha de lui.

— Où est Josh ?

— Avec sa copine, grommela Damon. Tu savais qu’il était en couple ?

— Il a dit qu’ils étaient pas exclusifs.

— Alors, pourquoi est-ce que tu es sortie des toilettes comme si tu avais quelque