1 week-end sur 2 - Tome 1: De retour sur le marché
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À propos de ce livre électronique
Ça fait deux ans que j'élève mes enfants pratiquement seule. Ça me donnait une excellente excuse pour justifier le manque de piquant dans mon quotidien. Mais là, c'est le printemps, mes hormones sortent de leur hibernation, et je veux m'ouvrir aux possibilités !
Seul problème : le marché du célibat a pas mal évolué depuis que je l'ai quitté… Mais ça va, je suis débrouillarde et bien entourée. Je peux compter sur mes amies, Béatrice et Mélanie, pour élaborer des plans douteux dignes d'ados de quatorze ans. Sans oublier mon cousin Gabriel (spécialiste de la séduction en série) et ses conseils pas toujours judicieux !
Malgré un temps de jeu limité à un week-end sur deux et une idée pas trop claire de ce que je recherche, je dépoussière mes sous-vêtements sexy et je me lance. C'est fou ce qui arrive lorsqu'on se laisse aller !
On peut dire que l'été qui approche s'annonce beau… et chaud !
Geneviève Cloutier
Geneviève est un Mini-Wheat. Son côté blé entier combine son rôle de maman et son emploi en gestion dans le milieu de l’informatique. Heureusement, son côté bien givré peut s’exprimer à travers ses romans ! Dans sa vie comme dans ses écrits, l’humour est très important. Elle se donne pour mission de sortir les lectrices de leur quotidien en leur proposant des histoires qui leur ressemblent et surtout les font rire, tout en leur faisant vivre des émotions fortes.
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Avis sur 1 week-end sur 2 - Tome 1
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Aperçu du livre
1 week-end sur 2 - Tome 1 - Geneviève Cloutier
Prologue
h1Je suis au bar d’un bel hôtel du centre-ville de Toronto, sirotant mon cocktail en l’attendant. Le happy hour est entamé et la clientèle d’affaires branchée commence à arriver.
Je porte ma robe bleu royal pour la première fois depuis la naissance de mon fils, qui vient d’avoir un an. J’étais soulagée lorsque j’ai réussi à l’enfiler et à remonter la fermeture éclair sans trop me dandiner. Mes talons hauts chics, eux, ont été retrouvés grâce à une fouille archéologique de ma garde-robe. Je suis assez fière du résultat, je me trouve particulièrement en beauté, ce soir. Quand je regarde autour de moi, je soupçonne qu’une agence de mannequins est établie pas très loin d’ici. Les filles sont vraiment jeunes et magnifiques. Cela étant dit, j’assume mes trente-deux ans. Je crois sincèrement qu’elles font bien de profiter de tout ce que la nature leur a généreusement donné, parce que, comme toutes les femmes, elles découvriront bien assez vite que la fermeté est un prêt à court terme.
Mon cœur s’emballe lorsque, finalement, il fait son entrée. Je suis fébrile de le retrouver enfin. J’entame ma démarche sexy en le fixant de mon regard de feu, mais mon élan est complètement freiné quand je m’aperçois que je n’étais pas la seule à l’attendre. Une spectaculaire blonde en robe rouge, probablement issue de l’agence de mannequins du coin, le rejoint avant moi. À voir leurs sourires, je comprends que cette rencontre n’est pas le fruit du hasard. Mon cœur a cessé de battre pendant ma prière intérieure. Il faut qu’il s’agisse d’une simple collègue beaucoup trop jeune et sexy. Mais, au bout du compte, peu importe qui elle est, mannequin ou représentante pharmaceutique, la façon dont il l’embrasse ne laisse aucun doute quant à la nature de leur relation.
Ma famille, mon couple, mon monde vient de s’écrouler sous mes yeux dans un hôtel chic du centre-ville de Toronto. Je suis totalement figée devant la scène et, pendant que je les vois rire, je me dis que je devrais réagir. Quelles sont mes options dans une telle situation ? Lui lancer mon verre d’alcool ? Non, j’en ai beaucoup trop besoin en ce moment. Je pourrais le gifler et l’engueuler, mais ce n’est pas mon style, et c’est moi qui aurais l’air d’une folle finie, alors que c’est lui qui devrait être humilié. Me sauver ? Trop tard, mon temps de réflexion a été trop long, il m’aperçoit. Je reconnais la panique dans ses yeux ; on dirait un enfant surpris pendant un mauvais coup. Mais aucune tristesse. C’est à ce moment précis que tout devient évident dans ma tête : le père de mes enfants de un et quatre ans n’est plus mon amoureux.
— Caroline, qu’est-ce que tu fais ici ?
C’est drôle, à sa place j’aurais opté pour le classique : « Ce n’est pas ce que tu penses. »
— Eh bien, Simon, je voulais te surprendre… Mais il semblerait que c’est toi qui as réussi.
Mon orgueil voudrait tellement que je sois forte, mais, malheureusement, l’émotion prend le dessus et ma voix commence à être chevrotante. Je décide de laisser place à la colère, qui agira comme un frein aux larmes imminentes. Puisque je n’ai pas réussi à trouver de bonne réaction à la situation, j’utilise les deux mauvaises, une à la suite de l’autre. Je prends un verre d’eau sur une table voisine (il ne mérite pas un drink à quinze dollars) et le lui jette à la figure, suivi d’une claque bien sentie. Je finis ma consommation et la conversation.
— À ta place, je prolongerais mon voyage d’affaires à Toronto, le temps de trouver un endroit où habiter.
Je quitte le bar, escortée par deux portiers qui n’ont pas trop aimé que le happy hour ne soit plus aussi joyeux.
Week-end de liberté
h1Deux ans plus tard…
Vendredi soir, je suis seule à la maison. Pas de cri, pas de chicane, la sainte paix ! Après dix petites minutes de zénitude, je m’ennuie déjà. J’appelle mon amie Béatrice pour aller prendre un verre, mais j’avais oublié qu’elle était à New York. J’évalue alors mes autres possibilités. Mélanie a un nouveau bébé, elle en a plein les bras. Mon cousin Gabriel est sans doute en plein milieu de sa date . Il fixe tous ses rendez-vous le vendredi, journée idéale selon sa théorie. Le samedi donne l’illusion de vouloir être en couple et ouvre la possibilité d’un brunch du dimanche. Je l’adore, mais je plains les pauvres filles qui font sa rencontre.
J’y vais donc avec la solution facile : écouter la télé, bien allongée dans le confort de mon lit. Je m’habille en mou et je me fais du popcorn. Ça devrait être une soirée parfaite parce que, contrairement au reste de la semaine, ce soir, c’est moi qui détiens le Saint-Graal… la télécommande. En changeant de chaîne compulsivement, je tombe sur LE film de filles, Les pages de notre amour. Quelle mauvaise idée !
Fidèle à mon habitude, je pleure toutes les larmes de mon corps. Pas parce que c’est triste, mais parce que c’est beau ! Le baiser sous la pluie me fait fondre chaque fois. Je pense que l’âge est en cause. Quand on dépasse trente ans (de pas beaucoup quand même), on devient plus sensible. Ou il s’agit peut-être juste d’une question d’hormones déséquilibrées à la suite de deux accouchements. Je me trouve un brin pathétique avec ma boîte de kleenex et ma poubelle pleine. Le torrent de larmes est totalement injustifié. Si au moins je gardais toute cette émotion pour le bulletin de nouvelles qui présente de vrais drames humains.
OK, un peu d’honnêteté avec moi-même. Mes sanglots se sont peut-être manifestés quand j’ai commencé à me dire qu’une belle histoire d’amour comme celle-là ne m’arrivera probablement jamais. Je précise le « probablement » parce que, dans mon fond, plus que profond, j’ai encore une miniparcelle d’espoir… J’imagine que la fillette en moi qui sait qu’elle ne sera jamais une princesse et qu’elle ne vivra jamais dans un château souhaite quand même rencontrer son prince charmant !
En y réfléchissant bien, j’ai eu ma version du conte de fées avec un roi, même. Simon Roy, mon ex. Bien qu’aujourd’hui je sois assez loin du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants », nous avons eu notre part de beaux moments, et de beaux enfants. Tout a été fait dans le bon ordre : amis d’école, puis amoureux, nous avons fait quelques voyages sac à dos avant la maison et les bébés. Un genre de conte de fées traditionnel américain. Sauf qu’on dirait que Disney, grand spécialiste des fins heureuses, a oublié d’écrire la suite… La reine surprend le roi avec une jeune princesse à robe rouge et le chasse de son château !
Bon, allez, Caroline Dorion, fini la torture émotionnelle ! J’ai une soirée à moi, je ne vais pas la passer à pleurer. Un bon bain, un petit verre de vino et la superbe liseuse à l’épreuve de l’eau que je me suis offerte pour mon anniversaire. Comme je viens de finir le dernier Musso, je pars à la recherche d’un nouveau titre. Intéressant, mon libraire virtuel me propose des romans à 1,99 $. Le risque financier n’est pas très grand et la couverture du livre met en vedette un superbe soulier. Ça devrait être idéal pour un vendredi soir. Quelques clics et mon bouquin est acheté.
Le premier chapitre terminé, je suis très satisfaite de mon investissement. Un livre de filles léger, drôle, avec un personnage féminin intelligent et indépendant. J’adore ! C’est plus loin dans ma lecture que je me rends compte que l’histoire prend des tournures pas mal plus… comment dire… intenses. En fait, c’est carrément cochon ! Et on ne parle pas seulement d’une phrase osée, mais de pages entières ! Bien que l’eau de mon bain refroidisse, je sens que mes joues sont rouges, et j’ai vraiment chaud.
Après cette scène littéraire torride, je reviens à la réalité. C’est clair que c’est de la fiction : trois orgasmes en cinq pages, sérieusement ! ? Mais bon, ça reste quand même de l’excellente fiction, et je pense que ça vaut la peine de continuer ma lecture bien blottie dans mon lit.
Malgré mon récit hautement passionnant, ou plutôt passionné, mes yeux commencent à se fermer. Je décroche de mon monde fantasmatique pour regarder mon réveil : une heure du matin ! OK, c’est assez, les lectures torrides. Il faut que je me couche, question d’être efficace demain. Pour ma première journée de mon week-end de liberté, je vais sûrement trouver quelque chose pour m’occuper : épicerie, pharmacie, repas pour la semaine, recherche de photos de famille intéressantes pour l’activité de scrapbooking de l’école de Lily et, surtout, lavage de la doudou d’Elliot pour la garderie.
Le réveil est doux. Pas de sonnerie stridente, pas de sauts sur mon lit, pas de dessins animés trop fort, juste le soleil qui fait son chemin à travers les rideaux. Deux jours sur quatorze à pouvoir faire la grasse matinée… Même en couple, je n’avais pas ce luxe. Il faut bien que la séparation ait quelques avantages. Il doit être au moins dix heures. Coup d’œil vers le réveil… Nooon, pas six heures trente ? Pourquoi à la même heure, la semaine, ça me prend un réveille-matin pour me réveiller ? ! Il faut absolument que je me force à me rendormir. Je dois le faire pour tous les parents du monde qui prient présentement qu’on leur accorde trente minutes supplémentaires. En plus, avec le rêve que j’ai fait cette nuit, je peux bien retourner dans les bras de Morphée… ou plutôt d’Alec, personnage principal de mon livre à 1,99 $.
… Huit heures, je n’appellerais pas ça une grasse matinée, mais voilà tout ce que mon corps me permet, et c’est beaucoup plus respectable que six heures trente. Alors go, on s’active ! Je peux être follement efficace un samedi matin de neuf heures à midi. Être parent, c’est aussi comprendre pourquoi les grandes surfaces sont ouvertes aussi tôt, même la fin de semaine.
L’après-midi s’annonce magnifique en cette première journée chaude du mois de mai. Je vais en profiter pour visiter mon amie Mélanie et son superbe bébé. Mel a accouché de son DERNIER enfant il y a environ deux mois. Le troisième est, selon elle, le point final de la lignée des Rodrigue. Mais, comme, au premier, elle disait qu’un, c’était assez, et qu’au deuxième, elle avait juré qu’elle aurait une ligature des trompes, je reste sceptique ! Son amoureux, Greg, un grand costaud, ingénieur en mécanique du bâtiment, est plutôt favorable à la production d’une équipe de hockey complète. Le futur nous dira qui aura le dernier mot.
Règle numéro un des nouvelles mamans : toujours avertir, ne jamais se pointer sans préavis. Je l’appelle donc et lui propose une promenade avec Zac, le plus récent membre de sa famille. C’est avec enthousiasme qu’elle accepte, et elle promet de me faire signe dès que son amoureux et les deux plus vieux se seront endormis pour la sieste.
En attendant, pourquoi pas quelques instants de lecture… J’ai déjà terminé mon livre acheté hier et j’ai compulsivement fait l’acquisition du deuxième tome de la série. Je commence à entrevoir une dépendance au monde irréel des orgasmes en série. Vers quatorze heures, j’ai l’autorisation de visite. C’est parfait, car il est urgent que je me change les idées avant d’être accusée d’agression sexuelle sur le premier étranger que je croiserai.
Mélanie est une jolie blonde aux yeux bleus qui mesure environ cinq pieds deux pouces et pèse cent livres mouillée, mais dont la personnalité et le sens de la répartie compensent amplement le minigabarit.
— Allô, tu as l’air en forme ! Bonjour, Zac.
Règle numéro deux : saluer la maman avant le bébé. Ça fait du bien de passer en premier au moins une fois dans la journée !
— Arrête, j’ai l’air de la fin du monde. Je ne me suis pas lavée pour de vrai depuis trois jours, minimum. Je rêve d’une douche de plus de cinq minutes.
— Si ça te tente, je peux garder Zac pendant que tu passes sous la douche, et nous irons marcher après.
— Bah, non. Le grand air va me faire du bien, et je ne voudrais surtout pas en réveiller un avec le bruit. Je te le dis, ils sont génétiquement programmés pour me déranger pendant que je suis à la salle de bain. Je ne me rappelle plus la dernière fois où j’ai pu prendre un bain ou même aller à la toilette seule.
Bien que je rigole de ce que mon amie vient de dire, je sais que c’est trop vrai. Est-ce que c’est inscrit dans le contrat de parent que les toilettes sont devenues un endroit où on peut soutenir une conversation ?
Nous partons de bonne humeur dans la direction opposée au parc et aux modules de jeu. La dernière chose dont nous avons besoin, toutes les deux, c’est entendre crier les enfants des autres.
— Est-ce que Zac fait ses nuits ? demandé-je à mon amie un brin cernée.
— Bof, tu sais, si c’était seulement Zac, ce serait facile. Mais, en plus de ne pas très bien dormir, le matin, je dois endurer les deux autres qui sont en pleine forme. Cet avant-midi, j’étais tellement coma que je me suis rendormie sur le divan. Émilie en a profité pour crémer Lucas. Comme c’était de la crème pour les fesses de Zac, je n’ai pas besoin de te dire le bordel que ç’a été pour tout laver.
Pour les non-initiés : la crème de zinc, ça ne se nettoie pas avec de l’eau. Mel poursuit son récit en y ajoutant la gestuelle.
— Même après que je les ai mis tout habillés sous la douche, il n’y avait rien à faire. Il a fallu que je les essuie avec un linge sec pour enlever le plus gros. Après, le reste ne partait pas avec le savon pour le corps, alors tout ce que j’ai trouvé d’efficace, c’est du savon à vaisselle ! Je ne te mens pas, j’en étais rouge de colère ! Émilie a failli ne pas voir le jour de ses cinq ans. Mais bon, je me suis calmée quand elle m’a expliqué avec ses grands yeux bleus qu’elle voulait m’aider en se mettant de la crème solaire et que, pour être encore plus gentille, elle avait fait pareil avec son petit frère. Avec le temps que ç’a pris pour tout enlever, je pense qu’ils ont compris la leçon et ne devraient pas recommencer de sitôt. Mais bon, assez parlé de ma vie palpitante, conclut Mélanie. Qu’est-ce que tu as fait de ta soirée libre, hier ?
— Bof, rien de bien intéressant. Je suis tombée sur le film Les pages de notre amour, alors je l’ai regardé.
Inutile de lui préciser que le seul élément excitant de la soirée a été imaginé à partir des pages d’un roman numérique.
— Tu filais masochiste ou quoi ? Tu pleures chaque fois que tu le regardes ! Tant qu’à y être, tu aurais dû te faire un programme double avec L’été de mes onze ans. Pourquoi tu n’as pas appelé Béatrice ?
L’été de mes onze ans est mon autre point faible. Toutes les fois que je l’écoute, je me dis que je ne pleurerai pas, mais c’est immanquable, c’est toujours les chutes Niagara.
— C’était ma première option, mais elle est à New York. Elle a eu un contact pour rencontrer des designers spécialisés dans le recyclage de vêtements.
Béatrice est chroniqueuse de mode, mais elle est avant tout une créatrice incroyable et une écologiste invétérée. Elle vend ses collections dans quelques boutiques au Québec, mais être designer ici, ce n’est pas ce qu’il y a de plus payant, alors elle boucle ses fins de mois en écrivant, pour des magazines, sur les tendances de la saison. Même si au début c’était une question d’argent, aujourd’hui je crois bien qu’elle apprécie tout autant ce métier qui lui permet d’évoluer dans l’univers qui la passionne. Mes deux amies semblent à l’opposé l’une de l’autre, Béatrice, un peu bohème et artiste, et Mélanie, une notaire cent pour cent rationnelle, mais leur grand cœur et leur sens de l’humour les réunissent.
Mélanie me sort de ma réflexion et avoue ne pas avoir beaucoup de temps libre avec ses trois petits monstres, ces temps-ci. J’en viens à un constat.
— Si je veux sortir et vivre ma vie de célibataire trentenaire, il va falloir que je me fasse de nouvelles amies.
— Tu peux toujours essayer, mais tu n’en trouveras pas des meilleures que nous !
Elle a sans doute raison. On se connaît depuis qu’on a douze ans. La première journée d’école, un grand de quatrième secondaire a ri de mes broches. Béatrice et Mélanie ont vu la scène et, bien qu’elle ne me connaissait pas, Béa s’est approchée de moi pour vérifier si j’allais bien. Mel, quant à elle, a crié à mon agresseur, devant tout le monde, qu’il était jaloux parce que moi, à son âge, j’aurais les dents droites, contrairement à lui. Ç’a été le début d’une grande amitié et la fin de l’intimidation.
Mélanie réfléchit à une façon de rendre ma vie plus excitante.
— Ce que ça te prendrait pour occuper ton temps libre, c’est un homme. Un week-end entier de sexe intense. Tu te souviens de ce que c’est, une baise ?
— J’en ai une vague idée, merci.
— Sérieusement, ça fait combien de temps ? Au moins deux ans. Si ça continue comme ça, tu ne te rappelleras plus comment faire.
Elle exagère, ça ne fait pas si longtemps. Bon, OK, peut-être deux ans. Mais le temps passe vite rendu à un certain âge. Je la rassure tout de même sur ma capacité sexuelle :
— Ne t’inquiète pas, le jour où il va y avoir un homme dans mon lit, je vais savoir quoi en faire (surtout que, depuis hier, j’ai plein de nouvelles idées). Je n’ai juste pas le goût d’une histoire d’un soir ni d’une relation trop sérieuse. Ça prendrait un entre-deux.
— OK, donc quelqu’un de disponible plus qu’un soir, mais qui ne veut pas s’engager. On s’entend pour dire que je viens de décrire la plupart des gars célibataires.
Mélanie a un don pour tout simplifier et, surtout, pour me renvoyer mes propres contradictions en pleine figure !
— C’est pas mal plus compliqué que ça, surtout avec les enfants. Pis on n’a plus vingt ans, c’est pas comme si on était dans les bars toutes les fins de semaine pour rencontrer du nouveau monde. Vous avez toutes vos vies, et les temps libres pour se voir et sortir se font pas mal plus rares.
— Tu sais quoi, tu as raison. Donne-moi du temps pour me remettre sur pied et je nous rassemble pour sortir. On n’a peut-être plus vingt ans, mais c’est quand même pas une raison pour que tu t’enterres vivante. On va te trouver un homme qui va te réveiller de ton hibernation.
— Dans le fond, juste une soirée avec toi et Béa, ce serait déjà pas mal.
Notre marche est bien entamée et nous passons devant divers commerces. Puis, Mel me prend le bras et m’entraîne vers la droite.
— Allez, viens, nous allons arrêter au dépanneur, je dois acheter du lait. Tu trouveras peut-être un gars dans le frigidaire à bière.
— Au frais, comme ça je serai certaine qu’il est bien conservé !
Mel se rend à la section réfrigérée pour y ramasser un sac de quatre litres de lait 3,25 %, un autre de 2 % et, pour finir, un d’écrémé.
— C’est une vache que tu devrais acheter.
— J’y ai pensé, mais, comme je ne veux pas de chien pour ne pas avoir à ramasser ses crottes, la vache n’est pas une option ! me répond-elle en déposant ses articles sur le comptoir.
Je profite de l’occasion pour faire un achat, moi aussi.
— Une poule aux œufs d’or, s’il vous plaît.
Je paie ma loterie sous les yeux éberlués de ma compagne. Sa réplique ne tarde pas.
— Tu peux bien te sentir vieille. Une poule aux œufs d’or… Je pensais qu’il y avait une loi qui interdisait aux commerçants d’en vendre aux moins de quatre-vingt-dix ans.
Il n’y a pas à dire, même quand elle n’est pas au top de sa forme, Mélanie me fait toujours autant rigoler. Même le commis étouffe un rire gêné.
— T’es stupide, ce n’est pas pour moi, c’est pour ma mère.
— Ta mère ? Je pensais que tes parents étaient encore en Floride.
— Justement, ils ont TVA, mais pas Loto-Québec. Alors je leur achète le billet, je le numérise et le leur envoie par courriel.
— Ouf, faut vouloir. Ils reviennent quand ?
— Je ne sais pas trop. L’opération de mon père, l’été passé, les a gardés au Québec assez longtemps, alors ils ont décidé de prolonger leurs vacances de retraités là-bas.
— Wow ! Des vacances de retraités, ça fait doublement belle vie.
Mes parents ont commencé à planifier leur retraite dès qu’ils se sont mariés. À cinquante-cinq ans, ils ont dit « bye bye, boss ! » et se sont acheté un condo en Floride. Les premières années, j’habitais seule à la maison pendant qu’ils vivaient au soleil. Puis, quand j’ai eu vingt-cinq ans, ils me l’ont vendue à un prix très raisonnable. Une sorte d’héritage de leur vivant. Je me suis donc retrouvée propriétaire, au prix d’un loyer, de la maison de mon enfance. Mes parents ont plutôt mis la main sur un condo dans l’ouest de la ville, un pied-à-terre qui ne demande pas beaucoup d’entretien.
Mélanie paie ses achats et, alors que nous reprenons notre marche, je poursuis la conversation.
— Greg est en congé de paternité jusqu’à quand ?
— Il a recommencé à travailler il y a trois semaines et il retombe en congé dans deux semaines. Il va prendre une partie du congé parental ; il sera donc à la maison tout l’été. Comme j’ai eu une place à la garderie après Noël, je vais pouvoir retourner travailler à la mi-janvier.
— Génial, un été en famille ! m’exclamé-je. Ce n’est pas souvent qu’on peut se permettre ça. Qu’est-ce qu’ils ont dit, les patrons de Greg, quand il leur a annoncé votre plan ?
— Tu te doutes que, dans le domaine de la construction, ce n’est pas si courant comme pratique. Il a donc eu droit à des commentaires super intelligents du genre qu’en engageant un gars, ils pensaient qu’ils n’auraient pas de tels problèmes à gérer, et qu’ils croyaient bien qu’après deux enfants sa famille était faite ; après tout, le taux de natalité est à moins de deux enfants par famille.
— Ouin, pas super comme réaction. Ils auraient pu le penser, mais ils n’étaient pas obligés de le dire devant lui.
— En effet. Greg voulait leur offrir de travailler quelques jours pour la période de rush, mais il a changé d’idée en entendant ce ramassis de conneries. Ils ne l’ont même pas félicité !
— Ben, au moins, c’est un pas vers l’égalité des sexes. Les gars se font juger autant que nous, maintenant !
Notre promenade se termine et Zac s’est endormi, alors j’expédie mon amie au lit pour une sieste bien méritée.
De mon côté, je me suis organisé une soirée au cinéma avec mon cousin Gabriel. Nos mères sont jumelles, France et Francine ! Pas très original, mais facile à retenir. Gabriel a deux ans de plus que moi. Je le considère comme mon grand frère et je l’ai toujours idolâtré. Puisque nos mères sont très proches, nous avons pratiquement été élevés ensemble. Il est le chouchou de la famille, le beau Gabriel, le genre de gars populaire, qui aime plaire
