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Pendant le référendum
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Livre électronique188 pages2 heures

Pendant le référendum

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À propos de ce livre électronique

Le deuxième référendum au Québec, celui tenu en 1995, fut un moment charnière historique pour cette province et pour le Canada.

Mais, on n’a pas tout dit sur lui encore.

Souvent, le plus important n’est pas divulgué sur le coup et se laisse découvrir plus tard.

Ce roman policier non partisan apporte un volet nouveau et inédit sur une page fort plausible qui a pu se produire dans ce pays.
LangueFrançais
Date de sortie20 sept. 2019
ISBN9782925014270
Pendant le référendum
Auteur

Yves Plouffe

Yves Plouffe est né à Saint-Jérôme. Puis il a vécu son enfance et son adolescence à Val-d’Or en Abitibi, avant d’aller poursuivre ses études à l’extérieur. Il a notamment remporté le prix de la meilleure dissertation de l’année au Collège d’Amos. C’est là qu’il a pris goût à l’écriture. Il a écrit dans le journal étudiant qu’il a ensuite coordonné. Ensuite, il a obtenu un baccalauréat en relations industrielles de l’Université Laval et quelques années plus tard, une maîtrise (MBA) de l’École des hautes études commerciales (HEC) de l’Université de Montréal. Il a écrit quelques articles au fil des ans dans des revues et dans le Journal des affaires. Il a coordonné la publication de la revue MBA du Québecpendant quelques années. En 2017-2018, il a participé à l’écriture, avec six autres auteurs laurentiens, du roman intitulé Le destin de Chloé. Maintenant qu’il a plus de temps libre, il souhaite publier un troisième livre, seul. Il vient de publier le roman policier intitulé La Crise.L’action de ce livre se déroule durant la Crise d’octobre 1970. Celle de son deuxième roman écrit encore seul Pendant le Référendum (1995) précède celui qui sortira plus tard.

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    Aperçu du livre

    Pendant le référendum - Yves Plouffe

    Plouffe

    Chapitre 1

    En novembre 1995

    Un événement est survenu le premier jeudi de novembre 1995. Il s’agit de la découverte du cadavre d’une enseignante dans son automobile. Cet événement a peut-être pris naissance durant la campagne référendaire qui a précédé. Ce drame survient quarante-huit heures après le référendum du 30 octobre 1995. « Le Québec se divisait presque parfaitement en deux sur ce qui s’est avéré le scrutin le plus déchirant de son histoire contemporaine¹. »

    Cet événement est peut-être relié à la campagne préréférendaire, qui a duré deux ans. L’enquête occupera la Sûreté du Québec pendant des mois.

    La police de Laval, avare de commentaires pour protéger son enquête, annonce le vendredi 3 novembre avoir découvert le corps de Régine Paupières, la veille en soirée, au cours d’une patrouille de routine. La dame gisait dans son auto, une Chevrolet Malibu rouge, à moins de 500 mètres du centre d’achats Carrefour Laval. La police demande à la population de contacter les autorités judiciaires pour révéler toute information pouvant aider à résoudre cet homicide. D’après les enquêteurs, il s’agirait d’un crime crapuleux et violent. Selon les premières constatations, le crime a été commis en soirée.

    Avant d’annoncer leur découverte macabre aux journalistes, les agents étaient allés informer la famille de la victime à propos de la terrible nouvelle. C’était en fin de soirée ce jeudi. Ses enfants, en entendant sonner à la porte et en voyant l’auto-patrouille devant le domicile familial, sont accourus à toute vitesse. En entendant les policiers, le mari s’est effondré. Tous les trois ont éclaté en sanglots.

    Questionné sur l’emploi du temps de son épouse, l’homme a répondu qu’elle avait quitté son domicile jeudi après le souper en spécifiant à lui et à leurs deux adolescents qu’elle allait magasiner. Il ne l’a jamais revue.

    ***

    La petite famille s’est installée dans le quartier Vimont à Laval. Leur maison unifamiliale est située à mi-chemin entre les lieux de travail de Régine (Rosemère) et celui de Sami, son époux (quartier nord de la ville de Montréal). Sami est chargé d’effectuer les livraisons chez les clients des supermarchés de la chaine Provigo. Ce père, ébranlé par l’annonce apportée par les agents la veille, tient à revenir sur la tragédie, tient à en parler calmement avec ses fils. Alors qu’il prépare le repas, il essaie ceci :

    — Maman va être absente pour le souper et pour longtemps, dit-il à ses deux fils, en refoulant ses larmes, qui s’approchent du comptoir de la cuisine.

    — Wow ! Ça ne sera pas facile pour nous trois, commente, en pleurant, Salah, l’aîné des deux garçons.

    — Pareil pour moi. On ne la reverra plus jamais ? Hein ? Pourquoi l’a-t-on brutalement tuée ? Elle était si gentille et aimée de tout le monde ! ajoute Rachid en sanglotant.

    — Papa, crois-tu que la police va arrêter celui qui a fait ça ? demande Salah.

    — Connaissez-vous quelqu’un qui pouvait en vouloir à votre mère ? demande Sami.

    — Ben non ! répondent en chœur les deux enfants.

    — Alors, qu’est-ce qu’elle aurait fait ou dit dernièrement qui aurait pu provoquer un tel acte barbare ?

    Après un peu d’hésitation et de moue, chaque adolescent répond l’un après l’autre au père qu’il ne voit rien qui aurait pu provoquer cette mort tragique.

    Sami les invite à mettre la table en leur rappelant qu’ils devront se rendre le lendemain à la mosquée.

    ***

    Les deux adolescents étudient à l’École L’Odyssée, localisée sur la rue Cyrille-Delage à Laval. Salah étudie en 4e année et Rachid en 2e année du secondaire. Leurs progrès scolaires évoluent normalement. Ils apprécient les activités de leur école et y participent avec enthousiasme. L’aîné s’intéresse surtout aux activités scientifiques et va souvent à la bibliothèque tandis que Rachid est passionné pour les activités sportives, en particulier pour le hockey et le soccer. On en apprendra davantage sur eux et sur leur papa plus tard.

    Chapitre 2

    Juste auparavant

    « Le verdict tombe le soir du 30 octobre : le NON l’emporte avec 50,69 % des voix alors que le OUI en rafle 49,41 %.² »

    « À 21 h 35 ce lundi 30 octobre 1995, le Non l’emportait de justesse sur le Oui par 54 000 voix. Comme prix de consolation, la coalition souverainiste avait obtenu la victoire dans trois comtés sur quatre au Québec et près de 55 % d’appui dans le comté de Rivière-du-Loup.³ »

    Il y eut plusieurs intervenants importants durant la campagne référendaire. D’un côté, on a vu le premier ministre du Canada, Jean Chrétien, le chef du Parti progressiste-conservateur du Canada, Jean Charest et Daniel Johnson, le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) et porte-parole officiel de la campagne du Non. De l’autre côté, la cause souverainiste a été défendue par Jacques Parizeau du Parti québécois et premier ministre du Québec, Lucien Bouchard du Bloc québécois et Mario Dumont de l’Action démocratique du Québec (ADQ). Beaucoup d’autres personnalités se sont invitées dans la campagne.

    Elle fut très suivie comme en témoigne le nombre de votes élevés lors du dévoilement du scrutin le 30 octobre. Il s’agit d’une date marquante dans l’histoire du Québec. Ce jour-là, 93,52 % des électeurs québécois se sont prononcés dans le cadre du référendum sur l’indépendance du Québec.

    « Il faut se rappeler certains messages percutants de la campagne en 1995. Par exemple, Claude Garcia, président des activités canadiennes de la Standard Life et du conseil d’administration de l’UQAM, lors d’un discours tenu le 24 septembre à l’occasion du conseil général du PLQ, y va d’une déclaration à l’emporte-pièce : ‘Il ne faut pas gagner le 30 octobre, il faut (les) écraser’, lance-t-il en faisant allusion aux souverainistes.⁴ »

    Par ailleurs, le camp du Oui s’est montré agressif lors de certaines réunions partisanes, à Laval, notamment. Les journalistes n’y ont vu que des excès de langage momentanés, dus à la surchauffe de la période référendaire. Rien de répréhensible.

    ***

    Le lendemain de la défaite du Oui, Jacques Parizeau remet sa démission aux postes de premier ministre, chef du Parti québécois et député de la circonscription de L’Assomption. Il aura été premier ministre durant un an quatre mois et deux jours.

    Pourtant, la victoire du Oui aurait été possible ; après une remontée spectaculaire. Denis Lessard écrit :

    "La campagne souverainiste bat de l’aile, plafonne à 45 %, dix points derrière le NON, selon un sondage SOM publié le 3 octobre.⁵"

    Puis, les stratèges du Oui se défendent d’avoir utilisé le crédit populaire de Lucien Bouchard pour sauver une campagne qui ne levait pas. (---). ‘Chez les partisans du Oui, Bouchard atteint 58 % d’appuis contre 22 % pour Parizeau’ (---). Même le patron de Bombardier, Laurent Beaudoin, appuiera le partenariat Québec-Canada au lendemain d’un Oui, prédit l’adéquiste. Dumont se souvient.⁶ »

    ***

    Après la démission de Jacques Parizeau comme chef du gouvernement québécois, le processus de son remplacement s’est enclenché.

    Au bout du processus, Lucien Bouchard est assermenté comme premier ministre du Québec le 29 janvier 1996. Il nomme aussitôt son Conseil des ministres, dont Bernard Landry aux postes de vice-premier ministre et ministre des Finances, ainsi que Serge Ménard comme ministre de la Sécurité publique. Ce dernier sera notamment responsable de la Sûreté du Québec.

    Il sera également mis au courant, peu de temps après sa nomination, d’une demande déposée par la ville de Laval. Cette requête concerne les suites à donner à un meurtre crapuleux survenu dans le quartier Chomedey.

    Chapitre 3

    L’enquête débute

    La police de Laval enquête sur le meurtre de Régine Paupières, commis dans le quartier Chomedey le 2 novembre.

    Vers 22 heures, la victime a été retrouvée couchée sur le dos sur le siège arrière de son auto stationnée au sud de la rue Jean-Béraud, rue jouxtant à l’ouest le boulevard Chomedey.

    Par chance, la première petite neige de la saison était tombée quelques minutes avant le drame et restée au sol. Une trace fraîche des pneus de l’auto de la victime indiquait que l’automobile avait tourné à partir du boulevard Chomedey. Une autre trace de pneus suivait la même trajectoire que celle suivie par la Chevrolet Malibu de madame Paupières. La police n’a aucun indice sur le second véhicule qui s’est garé derrière l’auto de la victime, puis ce véhicule est reparti d’où il provenait ; toujours selon les traces laissées sur la chaussée très récemment enneigée.

    Le plus troublant, c’est la sauvagerie avec laquelle l’agresseur s’était acharné sur cette femme. Elle avait été menottée puis poignardée à plusieurs reprises. L’autopsie a révélé que ce sont les coups au thorax et au cœur qui lui avaient enlevé la vie. Son corps était nu à partir de la taille. Elle n’avait que ses chaussons pour habiller le bas de son corps. L’expertise a révélé qu’elle avait été agressée sexuellement. Selon le médecin légiste, sa mort remonte à deux heures tout au plus avant l’arrivée des patrouilleurs sur les lieux.

    Grâce aux premiers interrogatoires que les policiers ont menés et les papiers que la pauvre dame avait dans son sac à main laissé sur le siège avant, ils ont appris d’autres éléments qui seront utiles, espèrent-ils.

    Les médias, aussitôt informés par la police de Laval de ce crime crapuleux, vont diffuser la nouvelle le soir même et les jours suivants. En faisant appel à toute personne pouvant fournir des informations au sujet de cette mère de famille. Les gens qui connaissent Régine Paupières ne tardent pas à se manifester d’abord par téléphone au quartier général de Laval. Tous sont unanimes pour témoigner de la conduite irréprochable de la Lavalloise. Les appels proviennent en majorité de l’école primaire Bêta de Rosemère où elle enseignait depuis quelques années. Elle était appréciée tant par la direction, les collègues, les élèves et leurs parents. On n’entend que des éloges à son sujet également de la part de ses voisins et des commerçants de son quartier. De plus, on apprendra qu’elle était active politiquement.

    Elle était âgée de 46 ans, mariée à Sami Hadj Smail, un Québécois d’origine algérienne avec lequel elle a eu deux enfants, maintenant âgés respectivement de 16 et 14 ans. Pourquoi une femme aussi « ordinaire », bien sous tous rapports, a-t-elle été assassinée ?

    Il reste beaucoup à faire pour trouver des pistes à suivre. Pas facile quand le noir de l’inconnu est profond.

    Agatha Pion est la responsable du service des enquêtes au quartier général de la police de Laval, sur le boulevard Saint-Martin. Elle a coordonné toutes les entrevues téléphoniques et en personne, après l’appel à la collaboration du public lancé par les médias au numéro 450-555-9111. Mais, aucune information utile résultant de cette opération n’a filtré concernant un suspect potentiel.

    Les enquêteurs de son équipe n’ont trouvé aucune piste intéressante à suivre pour dénicher le tueur ni pour expliquer l’assassinat d’une femme apparemment sans histoire.

    Qui de mieux placé saura lui parler de la victime que son mari ? Madame Pion a convoqué le mari de la victime à son bureau. « Au moment qui vous conviendra à l’heure que vous voulez. Je comprends votre désarroi », lui a-t-elle précisé au téléphone.

    Le voici dans le petit local, assis devant elle et nerveux en ce 5 novembre en après-midi.

    — Bonjour monsieur Hadj Smail. Je suis contente de vous rencontrer.

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