Romain Bouvier, « gentleman fasciste »
imanche 20 mars. Romain Bouvier descend du véhicule qui le dépose devant le Grand Hôtel de Solesmes, dans la Sarthe. D’une main, il salue ses amis restés dans la voiture. De l’autre, il tient un sac plastique, avec tout ce que contient la vie d’un fuyard de 31 ans, c’est-à-dire pas grand-chose. Le jeune homme a réservé deux nuits dans cet ancien relais de poste, situé en face de la célèbre abbaye. Il a payé en liquide: 260 euros. Aux salariés, le locataire de la chambre 122 offre un visage discret et bien élevé. Ils en voient tellement, dans ce village de 1 200 habitants, des princes comme des SDF, défiler avant ou après une retraite religieuse. La devise de l’abbaye est inscrite sur les murs de pierre et sur le site Internet de l’institution: « Tous les hôtes qui se présentent seront reçus comme le Christ » (règle de Saint-Benoît, chapitre 53). Les moines bénédictins, qui proposent des retraites silencieuses, ont fait de l’accueil une valeur cardinale
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits