Farro

Par Amber Kell

Lorsqu’Anthony désespère de devenir un membre de la meute, il accepte l’aide de son grand-père, adoptant son loup intérieur. Silver ne se soucie pas que son compagnon ne soit pas un loup, mais quand Anthony revient changé, Silver se demande si leur lien pourra survivre à la transformation. Farro aspire à trouver quelqu’un qui sera son partenaire et l’aidera à élever son jeune fils. Toutefois, lorsque les mutants attaquent sa maison, il doit se rendre au royaume des faes afin de récupérer un tigre-garou kidnappé. Dans ce royaume, il rencontre Kylen, un guerrier fae qui suit Farro jusque chez lui et lui montre ce qui lui manquait.

• Langue: Français
• Éditeur: Amber Kell
• Date de sortie: 30 mai 2015
• ISBN: 9781311136565

Amber Kell

Amber Kell is a dreamer who has been writing stories in her head for as long as she could remember. She lives in Missouri with her ever-patient husband and her youngest son. Her fans can also reach her at [e-mail].

Aperçu du livre

Je dédie ce livre à mes merveilleux fans

Qui ont gracieusement acheté mes livres de la série La Meute de la Lune deux fois.

J’espère avoir fait les bons changements, aux bons endroits et avoir donné

À Farro la place qu’il méritait.

CHAPITRE UN

Avec les fenêtres ouvertes, Anthony était assis à l’arrière de la limousine, buvant un whisky de cent ans d’âge. Il sortait l’alcool fort seulement les soirs de pleine lune, se versant un verre après l’autre, alors qu’il entendait le hurlement des loups à l’extérieur. Le son mystique lui faisait toujours monter les larmes aux yeux. Il cligna rapidement des paupières pour éclaircir sa vision. Il ne pouvait pas les laisser couler et laisser des traces sur ses joues. Silver saurait si Anthony avait pleuré et il ne voulait pas contrarier son magnifique compagnon. Néanmoins, à chaque pleine lune, la vérité revenait lui mettre une claque en pleine figure.

Il ne pourrait jamais être un véritable compagnon pour l’alpha.

Même si la meute l’avait accueilli à bras ouverts, il ne pourrait jamais courir ni chasser comme un loup, pas plus qu’il ne pourrait faire l’expérience du monde à travers ses yeux. Ses différences biologiques le séparaient des garous et le séparaient aussi de son amour. D'un moment à l’autre, Silver allait revenir le sourire aux lèvres et les yeux brillants et, avec la magie de la pleine lune parcourant ses veines comme une drogue des plus puissantes, ils baiseraient comme des animaux sauvages. Même avec le dévouement sans faille de Silver, un poids transperçait le cœur d’Anthony chaque mois à cette même période. Sa voix intérieure lui murmurait que Silver serait bien mieux sans lui.

Malheureusement, les loups-garous ne s’accouplaient qu’une seule fois dans leur vie et si Anthony quittait Silver, il ne passerait pas à autre chose en se trouvant un joli petit compagnon loup. La dure réalité d’un accouplement avec un loup-garou était que, sans Anthony, Silver préférerait se tuer ou devenir si sauvage que la meute serait dans l’obligation de le chasser et de l’abattre. Pour éviter à son amant cette fin prématurée, Anthony était prêt à tout sacrifier, même si cela signifiait pour lui mourir à petit feu de l’intérieur à chaque pleine lune.

La vitre de séparation entre le conducteur et le passager descendit et le regard inquiet de Farro sonda Anthony par le biais du rétroviseur.

Farro tendit la main vers le verre à moitié vide d’Anthony.

— Pendant combien de temps allez-vous encore endurer ça ?

— Aussi longtemps qu’il me demandera de venir.

Anthony n’avait pas le cœur à refuser quoi que ce soit à son amant alors qu’il lui était possible de satisfaire ses désirs.

— Est-ce qu’il sait combien ça vous tue d’entendre les loups hurler à la lune ? De ne jamais faire vraiment partie de notre monde ?

Anthony haussa les épaules. Cela n’avait aucune importance. Il serait toujours là pour son amant malgré son incapacité à se transformer. Certains problèmes n’avaient pas une solution de contes de fées.

— Je soutiens mon compagnon.

Farro lui lança un regard à la limite entre pitié et dégoût.

— Vous savez, si vous n’étiez pas de vrais compagnons, il serait bien mieux sans vous. Vous êtes sa faiblesse devant les autres meutes.

La vérité sortant de la bouche de Farro était comme une lame acérée capable de couper Anthony en deux.

— Je suis pourtant son véritable compagnon, alors il devra faire avec.

Il prit une autre gorgée d’alcool, savourant la sensation de brûlure alors que celle-ci glissait le long de sa gorge.

— Et toi aussi.

Farro fit remonter la vitre de séparation sans ajouter le moindre mot.

Anthony souhaitait pouvoir détester Farro, mais malheureusement, il ne faisait que pointer la vérité du doigt. Pour les autres meutes, Silver semblait faible, car Anthony n’était pas un compagnon garou. Seule la force supérieure de Silver empêchait les autres loups de tenter de s’approprier son territoire. Il était vrai que certains d’entre eux avaient entendu parler des capacités d’Anthony, mais peu y croyaient assez pour en être effrayés.

Anthony soupira et avala une autre gorgée d’alcool, se demandant pourquoi Silver insistait pour qu’il vienne à ces rassemblements, cela ne faisait qu’accentuer le fait qu’il ne pouvait pas se transformer. Bordel, même Elliot et Ben pouvaient se transformer et ce n’étaient que des sang-mêlé.

Une fois par mois, Silver assignait un membre de la meute comme chauffeur pour Anthony, forçant le conducteur à se transformer plus tard dans la nuit et à manquer la chasse avec la meute. Il ne s’était jamais posé la question avant, mais il se demandait si cela dérangeait certains des loups de devoir le véhiculer aux alentours. Il posa son verre, ferma les yeux et attendit le retour de son amant.

Dans le siège conducteur, Farro posa son front sur le volant. Silver le tuerait s’il savait ce que Farro avait dit à Anthony. Il n’y avait pas de châtiment pour ça, il devrait quitter la meute. Il n’y avait pas moyen qu’il le fasse chaque jour et regarde Silver ramper devant son petit compagnon qui n’était pas un loup.

Chaque fois qu’il les voyait ensemble, un sentiment de jalousie dessinait une tâche amère en travers de son âme et il n’avait aucun moyen de l’empêcher de se propager. La rancœur le transformait lentement en quelqu’un qu’il ne voulait pas devenir. Il aimait Silver et le voir ignorer toutes les ouvertures possibles et murmurer des mots doux à l’oreille de son petit blondinet était trop à supporter pour n’importe quel loup. Farro se souvint avec embarras de ses pitoyables tentatives pour attirer l’attention de l’alpha. Il se portait volontaire à tout ce qu’on lui proposait, mémorisant les horaires des autres hommes pour qu’il soit au bon endroit pour une conversation informelle. Bordel, il s’était même préparé à se déclarer enfin à Silver quand Anthony avait fait son apparition au club et avait mené l’alpha par le bout du nez en une seule putain de nuit.

Silver n’était peut-être pas son compagnon, mais Farro avait toujours espéré qu’il aurait au moins l’opportunité d’être un des favoris dans le lit de l’alpha. Il n’aurait plus jamais cette chance et une part de lui avait en voulait à Anthony pour cette occasion manquée. Comment le fait qu’un putain de non-loup pourrait être en charge d’une meute de loups le troublait au plus haut point.

Il était vraiment temps de passer à autre chose avant de faire quelque chose qu’il risquait de regretter pour toujours. Il réfléchit à la meilleure façon de dire ça à Silver. Peut-être lui laisserait-il un message. La pensée du bel alpha le regardant avec sympathie, plutôt qu’avec amour ou pire encore avec pitié, était quelque chose qu’il voulait absolument éviter.

Il hocha la tête alors qu’il prenait sa décision.

— Oui, un message sera la meilleure façon de faire.

— Vous nous quittez ?

Silver se retourna pour voir Parker et Elliot se tenant debout derrière lui dans le clair de lune.

Tout en hochant la tête, il tapota les épaules dénudées des deux hommes.

— Je dois retourner vers mon compagnon.

Il ignora la désapprobation se lisant sur leurs visages. Ils pouvaient passer du temps sous leurs formes de loups pour courir et chasser ensemble sous le ciel nocturne. Ils ne pouvaient pas comprendre la douleur de son cœur, le désir provoqué par la séparation d’avec son compagnon à chaque rassemblement de la pleine lune.

Avant de rencontrer Anthony, Silver serait resté et aurait dansé sous la lune avec sa meute. Il aurait raconté une nouvelle fois des histoires de chasses et aurait rongé jusqu’à la moelle le gibier qu’ils avaient tué, mais maintenant l’autre moitié de son âme était assise dans une limousine, buvant de la gnôle de très bonne qualité plutôt que de courir nu sous le ciel étoilé. Pourtant, il n’échangerait pas son demi-dieu bien-aimé contre tous les loups de la planète, et s’il sentait l’angoisse occasionnelle qui tiraillait Anthony, car il ne pouvait se joindre à la chasse, il enterrait cette pensée plus profond que la tombe où elle devrait être. Il s’arrêta un