Ensorceleuse Midi-Pyrénées

Par Corynn Thymeur et Pierre Léoutre

Posée à cheval entre deux anciens territoires ainsi que sur deux massifs montagneux à l’identité forte et marquée : La Gascogne à l’ouest et le Languedoc à l’est, le Massif Central au nord et les Pyrénées au sud, la toute jeune région Midi-Pyrénées se révèle d’une incroyable richesse historique. Théâtre de bouleversements politico-religieux, elle a développé au fil des millénaires, de façon consciente ou inconsciente, des usages qui posent parfois question sur leur rationalité.
On trouve encore dans ses campagnes ou sur ses monts, des us et coutumes qui remontent à si loin que la mémoire ne peut s’en souvenir. Ils renvoient à des images de grottes peintes et d’os humains taillés en rondelles, de guérisons inexpliquées, d’antiques croyances d’avant la chrétienté, de fées, d’Esprits de l’eau, de religions nouvelles, de Dieu, de diables, et autres.
L’empreinte de la répression a marqué le pays : condamnation des anciennes divinités de la nature, rejet des Cathares, expiation des sorcières, sanctions contre les messes noires et les sabbats sur nos landes, etc.
Pourtant, si Midi-Pyrénées reste imprégnée de ce passé douloureux et souvent irrationnel, elle a appris à s’en nourrir pour mieux grandir. Elle y puise ses racines, sa force, son savoir.

• Langue: Français
• Éditeur: Books on Demand
• Date de sortie: 24 mars 2012
• ISBN: 9782322004263

Aperçu du livre

auteurs

Préface

Ce livre est avant tout un magnifique inventaire de tout ce que contiennent de mythes, autour du surnaturel, les lieux de mémoire de notre grande et arbitraire région. Ceux-ci sont véhiculés par une langue riche et très variée. On y plonge aux racines même d’une mémoire qui communie depuis le fond des âges avec les liens tissés avec la terre, ses valeurs, ses savoirs.

L’aspect culturel n’est pas oublié, qui conjugue avec bonheur des notions, des exemples, des illustrations, et rend moins sec cet exposé technique, parfois longue litanie de locus. La partie culturelle ressort également entre hérésie et croisades, inquisition et traditions.

L’aspect païen est présent, qui montre des croyances d’un autre âge dans une région de passage, subissant de fortes influences successives avec les grandes invasions, les déferlements, qu’ils soient barbares ou pas.

L’aspect frontalier est aussi présent, linguistique, géographique et national.

Définitivement, Midi-Pyrénées est bien cet enchanteur domaine à la géographie humaine et physique si variée, où l’influence hydrographique plaide à plein pour les résurgences de la mémoire, portée par le rythme et le haut débit du vent de l’irrationnel. Il faut apprécier la facilité d’écriture et l’ouverture à de nouvelles questions, poussés comme nous le sommes dans nos retranchements faits de curiosité.

La présence proche des contreforts pyrénéens, au-delà des sites grandioses et fascinants, incite à la rêverie et à la méditation, oriente nos boussoles dans des champs telluriques immémoriaux entre minerais de fer de l’Ariège et roches métamorphiques,

L’histoire aussi est là avec ses jaillissements. La continuité des usages assurés par les femmes est bien soulignée ; les habitants de Niaux ont eu de dignes successeurs. L’esprit des pionniers brille encore en ces contrées parfois rudes et pourtant accueillantes pour toutes sortes de légendes.

C’est cet itinéraire que nous offre ce livre.

Docteur Thierry-Gustave Jamin

Ingénieur dans le spatial,

Futurologue,

Spécialiste des nanotechnologies,

Féru d’histoire, poète et écrivain à ses heures,

Habitant en Midi-Pyrénées depuis 28 ans,

Ami de Pierre Léoutre

avec qui il a déjà travaillé sur le surnaturel

Introduction

Cet ouvrage se veut un recueil de données, plus qu’une étude à proprement parler sur l’irrationnel en Midi-Pyrénées. Nous, les auteurs, manquons l’un comme l’autre de hautes connaissances sacrées et scientifiques pour cela. Nous nous sommes cependant appliqués à trouver, trier et classer l’existant, ou du moins une partie de celui-ci, parmi les milliers de documents traitant du sujet dans le grand sudouest et dans le Languedoc, pour nous concentrer sur les quarante-cinq mille kilomètres carrés, en plaines comme en coteaux, en vallées comme en montagne, qui allaient donner naissance à la toute jeune région Midi-Pyrénées et ses huit départements : l’Ariège (09), l’Aveyron (12), la Haute-Garonne (31), le Gers (32), le Lot (46), les Hautes-Pyrénées (65), le Tarn (81), le Tarn-et-Garonne (82).

Nous n’avons, bien sûr, pas pu nous arrêter sur les trois mille vingt communes qui la composent, mais nous avons tenté de relater, de la façon la plus exhaustive possible, l’histoire, ou plutôt, devrions nous écrire l’Histoire de l’irrationnel, du petit monde de la magie en passant par les sorcières et les diables, sur ce vaste territoire dont les limites actuelles datent du 2 juin 1960 sous le nom de Circonscription d’Action Régionale, avant de devenir Région Midi-Pyrénées le 2 mars 1982.

Ce qui paraît irrationnel à certains peut apparaître comme rationnel à d’autres, en fonction de nos pratiques et de nos certitudes personnelles. On retrouve d’ailleurs ce concept très souvent entre athées et croyants.

Les lieux magiques

Depuis toujours, sans en comprendre la raison, des hommes et des femmes ressentent de la sérénité et du bienêtre dans certains lieux particuliers. Ils s’y trouvent bien. Grâce à la géobiologie, la science d’aujourd’hui explique l’influence de l’environnement sur le vivant, par les ondes provenant de champs magnétiques et électriques, des réseaux métalliques, des failles géologiques et des courants d’eaux souterraines.

Innervant le territoire, l’eau est particulièrement importante. Son action entraîne vers la pathologie ou le bienêtre du vivant lié à son environnement. Midi-Pyrénées est riche de ce patrimoine naturel en comptant environ 20.000 km de rivières qui sillonnent sa région.

On constate qu’aux croisements de sources souterraines, les arbres poussent de travers. Si une personne y reste trop longtemps, elle peut ressentir de graves migraines, de la nausée, et développer des maladies. À contrario, d’autres endroits, toujours liés à l’eau, apportent de l’apaisement. Le promeneur percevra spontanément le besoin de s’arrêter afin de profiter pleinement de la quiétude qui l’emplit et le délasse.

Certains êtres sont plus sensibles que d’autres à ces phénomènes. Ils trouvent instinctivement les endroits de bonnes énergies. À une époque où l’humain vivait dans et avec la nature, il y a implanté des constructions mégalithiques, des fontaines, des ateliers de travail, des cimetières, des lieux de communication avec les dieux, en défense contre les maladies, décès et autres agressions à l’époque incompréhensibles, irrationnelles, qui assaillaient les humains.

L’énergie était représentée par l’Esprit des lieux, un être le plus souvent féminin, appartenant au petit monde irrationnel du merveilleux protecteur tel que les fées, sorcières, nymphes, nains, géants, animaux fantastiques, lutins, elfes, gnomes, etc., ou par les dieux et déesses terrestres, solaires ou lunaires. On constate, dans l’imaginaire rural, que ce sont le plus souvent les fées ou les géants qui ont érigé les premières grandes constructions en pierres : menhirs, dolmens, cercles ou alignements de roches. On a naturellement vu, dans ces rochers, comme dans les grands arbres extraordinaires, les demeures ou autres habitations du petit peuple de la magie.

Au Moyen Âge, l’Église a tenté de christianiser les pratiques autour de ces points d’énergie, en s’appropriant les endroits, les sources, les fontaines, les lieux sacrés, en christianisant ou en abattant les menhirs et les dolmens, en massacrant des forêts réputées magiques, n’hésitant pas à détruire des arbres gigantesques de multiples fois centenaires.

Concernant les pierres mégalithiques, la Vierge a parfois pris la place de la fée, au point de les confondre parfois l’une et l’autre dans l’imaginaire populaire. Les saints et les saintes ont été mis à contribution pour expliquer certains alignements, une table de pierre ou une roche dressée. Quelques menhirs ont été officiellement érigés par Dieu luimême, mais parfois aussi par le diable. D’autres sont, paraîtil, tombés du ciel, ou encore se lèvent et vont se promener certaines nuits correspondant aux anciennes fêtes et traditions celtes, au moment des deux solstices, fêtes des extrêmes, dates souvent reprises par les Chrétiens, par la suite.

L’Église s’est souvent acharnée sur les menhirs et les grands arbres car la verticalité blasphématoire de ces deux symboles portait le regard vers les cieux qui ne pouvaient appartenir qu’au divin chrétien : Dieu. Ainsi, dans le Gers, il est à noter la destruction systématique des pierres mégalithes. Seuls un dolmen et un menhir ont échappé au désastre.

Sur certains territoires, les hommes d’Églises et de l’Inquisition ont partiellement échoué dans leur christianisation des sites païens. Les coutumes paysannes paganistes ont maintenu les noms anciens, rappelant l’Esprit du petit monde devenant avec le temps féerie et magie. Elles ont perpétué l’idée que ces endroits sacrés sont hantés par des êtres magiques, qu’ils soient bénéfiques ou maléfiques.

Maints lieux existent ainsi en Midi-Pyrénées. On peut présenter à titre d’exemples :

En Ariège :

Le dolmen d’Ayer

Le dolmen de Bidot

Le dolmen de Brillaud

Le dolmen du Cap-del-Pouech

Le dolmen de Couminge

Le dolmen de Gabre, dit de Goudère

Le dolmen et le tumulus de Génat

Le pog de Montségur, avec les grottes du Tuteil et de Caougno

Peyré-Sabarat

La Peyro-Quillade

Le dolmen et le tumulus de La Plagne

Le dolmen de Seigmas

Le dolmen de Sem

Le dolmen de Tignac

La grotte des Trois-Frères et son « dieu cornu », appelé également « peinture du sorcier », à Montesquieu-Avantes

Le dolmen du Cap-del-Pouech (09)

En Aveyron :

Le dolmen d’Agen-d’Aveyron

Le dolmen d’Arvieu, sur le Puech, porte le nom de Rocher-du-Diable

Le dolmen de la Baldare

Le menhir de Beauregard

Le dolmen du Bois de Galtier

Le dolmen des Bourines

Le dolmen de Buzeins

Le dolmen des Cayroules

Le dolmen de Cayssac

Le dolmen de Cazarède

Le dolmen de Concoule

Le dolmen de Fabière

Le dolmen de la Fontaine-aux-Chiens

Le dolmen et le tumulus de Genevrier

Le dolmen de Goutrens

Le dolmen de Lespinasse

Le dolmen de Luc

Le dolmen de Maire-Gaillard

Le dolmen de Martiel

Le dolmen de Montaubert

L’Oustalou de la Fadarellas, la Maisonnette-des-Fées

Le dolmen de Pérignagol

Le dolmen du Puech

Le dolmen du Roc de la Françoune

Le dolmen de Saint-Antonin

Le dolmen de Saint-Félix-de-Lunel

Le dolmen de Saint-Louis

Le dolmen de Saint-Martin-du-Larzac

Le dolmen de Saplous

Le dolmen de la Serre

Le dolmen de Seveyrac-l’Église

Le dolmen de Tièrgues

Le dolmen de la Vernhiette

Le dolmen du Viala-du-Pas-de-Jaux

Le dolmen de la Vitarelle

Le dolmen des Vézinies

En Haute-Garonne :

Les alignements et les cromlechs de Bagnères-de-Luchon

Le menhir de la Peyra-Hita, dit aussi menhir Peyro-Hito

Dans le Gers :

La motte tumulus de Saint-Gô, sur la commune de Bouzon-Gellenave

Le menhir de Busca, sur la commune de Masemcôme.

Le dolmen Hourès, sur la commune de Lagraulet-du- Gers.

Dans le Lot :

Le dolmen d’Agarnel

Le dolmen des Agars

Le dolmen des Aguals, dit de la Combe-de-l’Ours

Le dolmen d’Assier

Le dolmen d’Aubin

Le dolmen de la Bertrandoune

La déesse de Capdenac, statue néolithique datée de 3 150 avant J.-C.

Le dolmen des Clos-Grands

Le dolmen des Cloups

Le dolmen des Combes-Hautes

Le dolmen du Coustalou

Le dolmen de Crouzeilles

Le dolmen de Devèze-sud

Le dolmen de Dirau

Le dolmen de Ferrières-Haut

Le dolmen des Fosses

Les dolmens du domaine de Gabaudet

Le dolmen de Joncas

Le dolmen de Laramière

Le dolmen sous tumulus Laval

Le dolmen et le menhir de Livernon

Le dolmen de Marcigaliet

Le dolmen du Mas-d’Arjac

Le dolmen du Mas-de-Labat

Le dolmen du Mas Jean Blanc

Le dolmen du Mas-de-Pédouries

Le dolmen du Mas-de-Pezet

Le dolmen de Pajot

Le dolmen du Pech-d’Agaïo

Le dolmen du Pech-Laglayre

Le dolmen de Pech-Lapeyre

Le