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La mort à ma table
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Livre électronique214 pages3 heures

La mort à ma table

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À propos de ce livre électronique

Le party est terminé. D'une fête heureuse entourée de gens que j'aime pour célébrer mon anniversaire naît un drame. La mort vient de rentrer chez moi, elle vient de passer à ma table, sans rien demander, en fauchant tout. En l'espace de cinq minutes, elle a chamboulé ma vie, mon avenir s'est éteint d'un coup, une branche qui se rompt, une rupture franche, définitive, sans retour possible. Une brusquerie si foudroyante, comment est-ce possible? Je m'aperçois que je n'ai d'autre choix que de traverser cette épreuve qui s'abat sur moi laissant mon corps, mon coeur et mon âme en millions de miettes. Je suis anéantie...
LangueFrançais
ÉditeurBéliveau
Date de sortie13 mai 2014
ISBN9782890926523
La mort à ma table

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    La mort à ma table - Saint-Laurent Marthe

    Marthe Saint-Laurent

    La mort

    à ma table

    Roman

    Conception graphique et photo de la couverture : Christian Campana • christiancampana.com

    Conversion au format ePub : Studio C1C4

    Tous droits réservés

    © 2014, BÉLIVEAU Éditeur

    Dépôt légal : 1er trimestre 2014

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    ISBN 978-2-89092-652-3

    www.beliveauediteur.com

    admin@beliveauediteur.com

    Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC – www.sodec.gouv.qc.ca.

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour nos activités d’édition.

    Reproduire une partie quelconque de ce livre sans l’autorisation de la maison d’édition est illégal. Toute reproduction de cette publication, par quelque procédé que ce soit, sera considérée comme une violation du copyright.

    Je crois que, lorsqu’on est allé très loin

    dans la douleur, on en ressort différent,

    avec un sens des valeurs changé.

    Aujourd’hui, je trouve presque tout dérisoire.

    Sauf l’art, la musique et les rapports

    avec certains êtres.

    – Jean-Louis TRINTIGNANT,

    entrevue au journal Le Devoir,

    septembre 2007.

    NOTE :

    Cette histoire, inspirée d’un fait vécu, demeure une fiction. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou décédées, est une pure coïncidence. L’éditeur ne se tient aucunement responsable des propos tenus dans cet ouvrage. Seule l’auteure en assume l’entière responsabilité.

    Chapitre un

    LA FIN

    Samedi, treize heures vingt, un homme meurt. Cet homme, c’est toi, mon mari, mon âme sœur. Tu as quarante ans. Tu es beau. Je t’aime follement. Mercredi je fêterai mes trente-sept ans et ma fille, son septième anniversaire. Ma vie s’arrête. Je meurs avec toi.

    Je dois revenir ici, à l’auberge La rose bleue, pour comprendre et écrire notre histoire. Je m’installe chambre 315, dans notre nid d’amour, et je pleure.

    Nos regards ne se sont pas croisés depuis huit ans, lorsque nous nous retrouvons dans une foire culturelle. Nous nous sommes donné rendez-vous près de la scène publique. Comme à mon habitude, je préfère arriver à la dernière minute à mes rendez-vous. Paradoxal quand même que de vouloir repousser ce moment intense, ce rendez-vous tant souhaité. Te faire patienter me procure un certain plaisir, parce que je sais ton désir semblable au mien, et que je te devine tout aussi bêtement anxieux que moi de nous retrouver. Comme si nous avions peur de nous revoir. Comme si nous craignions que l’amour entre nous n’existe plus. Mes horaires surchargés et mon manque d’organisation remplissent ma vie activement folle, et mon emploi du temps est constamment chamboulé. Tu me sais active, indépendante et continuellement débordée de projets, de rendez-vous. Légèrement en retard, je marche vers la scène. Inéluctablement, lorsque je t’aperçois au loin, mon cœur se met à battre la chamade, mes jambes flageolent, comme au premier jour. Je n’arrive pas à le croire, je te retrouve enfin, une énième fois. Nous nous sommes perdus et retrouvés si souvent.

    Honnêtement, nous ne nous sommes jamais vraiment perdus. Nous vivions l’un dans l’autre. Tes sentiments pour moi sont réciproques. C’est avec cet amour inexplicable et indéfectible, cette passion dont l’ardeur n’a cessé après toutes ces années, que nous venons à la rencontre l’un vers l’autre. Nos pas, d’abord normaux, s’accélèrent en nous rapprochant l’un de l’autre. Dans la foule, nous ne sommes que deux. Ma vue se brouille, devant mes yeux un voile, un écran de poussière m’empêche de voir clairement. Mes oreilles n’entendent que le silence, mon pas devient machinal. Subitement, une nette impression de me transformer en spectatrice d’un film m’envahit. Je ne fais plus partie de l’action, je perds le contrôle de ma volonté. Mon corps ne m’appartient plus, il réagit par automatisme. Quelqu’un d’autre le guide, bien que cela me laisse indifférente.

    Bientôt, l’univers se referme sur nous deux. Ceux qui nous accompagnent disparaissent dans le flou de la foule curieuse qui se métamorphose en une masse sans grand intérêt. Enfin près l’un de l’autre, je respire ton parfum, le même qu’autrefois, je sens ton corps comme si nous nous étions laissés hier. En te faisant la bise, je reconnais ton odeur, et mes lèvres, une fois de plus, sont éraflés par ta forte barbe de deux jours. Tout cela éveille de doux sou-venirs. Précieux souvenirs. Je quitte mon rôle de spectatrice lorsque nous nous plions maladroitement, de manière protocolaire, au jeu des présentations des amis qui nous accompagnent.

    Comme nous en avions l’habitude, une fois réunis et seuls, nous offrons un spectacle de gentillesse et de bienséance l’un pour l’autre, mais au fond, tous autour sentent la passion et le désir qui nous brûlent, qui nous dévorent presque. Chez certains, nous provoquons envie et jalousie, tandis que d’autres se sentent rassurés qu’un tel bonheur existe. Chose certaine, notre nervosité mutuelle révèle la difficulté d’être l’un près de l’autre sans pouvoir nous toucher. Cette retenue perceptible crée une situation ridicule à faire rire. La mise en scène des présentations achevée, le rideau se referme, nous sommes enfin seuls au monde. Nous nous réfugions dans un bar à l’étage, et comme rien d’autre n’a d’importance, enfin, nous commençons à boire et à bavarder… comme nous le faisons à chacune de nos rencontres. Pas une minute à perdre, les heures sont comptées. Nous ne gardons que le principal et négligeons les moments inintéressants de nos dernières années de vie. Les nouvelles en bref tissent les liens entre nous et amenuisent la distance et le temps écoulé depuis notre dernier rendez-vous.

    Tu viens de mettre fin à une relation de dix ans dans un éclat d’infidélité et tu es las de vivre. Je remarque avec étonnement la rapidité avec laquelle tu enfiles trois verres de bière. Je ressens ton malaise d’être assis près de moi après tant d’années. Je comprends et je partage ce sentiment d’inconfort mêlé au désir et à la timidité. Peut-être ce malaise naît-il de l’insistance de mon regard ? Je te bois, je remplis tout mon être de toi, tous mes sens s’en imbibent. Nous nous aimons depuis le premier jour, nous n’y pouvons rien. Nous n’avons rien demandé, c’est là, c’est tout. Je me sens t’observer, te scruter et j’enregistre chacune de tes mimiques, chacun de tes gestes. Je rattrape le temps perdu. Il y a aussi cette crainte que ce soit la dernière fois que mes yeux se posent sur toi. Absorbée par tes paroles, je suis éblouie par cette force terrestre humaine et anéantie par la rapidité du temps qui passe. Je voudrais arrêter ce moment, là, maintenant, l’immobiliser, le retenir. Me vient tout à coup une scène de Cris et chuchotements, du cinéaste Ingmar Bergman, que nous affectionnons tous les deux. Agnès, le personnage principal, à l’article de la mort, prononce ces paroles : « Je suis si heureuse, je voudrais arrêter le temps ! » Tout se confond, le temps, les mots, les corps, les sentiments. Plus rien n’existe sans l’effort de notre pensée. Vais-je mourir comme Agnès après cet instant de bonheur sublime et parfait ? Apothéose !

    Je ne vois pas tes cheveux gris, les cernes sous tes yeux, tes rides. Mes yeux te dévorent tout entier. Petit à petit, je ne t’écoute plus. Mon esprit divague vers notre passé. Mes lèvres brûlent de te dire à quel point tu me manques. Que je ne compte plus les jours où je veux mourir parce que je suis sans toi. Je t’aime encore davantage. Je regrette d’être partie lorsque j’avais dix-huit ans. J’étais jeune, j’étais sotte, je n’avais aucune idée de ce que pouvait représenter ma vie sans toi.

    Je ne dis rien. J’étouffe. Les mots s’abîment les uns contre les autres au fond de ma gorge. Ils meurent comme aurait dû mourir cet amour après presque vingt ans. Pourtant, rien n’a changé. Ce sentiment amoureux m’habite toujours, avec une force et une ténacité plus vivantes que jamais. Comme si le temps, traître temps, n’avait fait qu’amplifier cet amour, cette passion qui me consume.

    Tout à coup, je ressens un vertige. Je perds pied et je n’arrive plus à trouver appui. Je me sens basculer dans le vide. J’ai peur de cette rencontre, de nos propos. Je veux reculer, rebrousser chemin, je ne veux pas être assise là avec toi. L’idée me vient qu’après cette soirée ma souffrance ne sera que plus profonde, plus lancinante. Ma plaie rouverte ne sera que plus vive, plus douloureuse. Je viens seulement de comprendre que je paierai très cher nos retrouvailles, car la vie ne me laissera pas tranquille.

    L’insistance de ta question, que je n’ai pas entendue la première fois, me ramène dans ce bar où tu fumes cigarette sur cigarette, tout en enfilant nerveusement les bières. Je t’écoute et cette sensation de bonheur réapparaît. L’alcool me fait tourner la tête, me berce, et cet état euphorique chasse les sentiments sombres et douloureux qui cherchent à prendre racine en moi.

    Nous ne comptons plus les consommations, seuls le plaisir toujours renouvelé d’être ensemble et le bien-être que l’alcool procure nous permettent cette aisance à s’ouvrir à l’autre. Je dois avouer que nous sommes naturellement enclins à nous livrer aux confidences. L’intérêt extraordinaire que nous avons l’un pour l’autre nous plonge à coup sûr dans des nuits blanches à discuter. La connaissance de l’autre va jusque dans les moindres détails. Ce que nous cherchons à taire, l’autre le devine. C’est dans ce même élan de confidences que nous résumons les dernières étapes de notre vie, pour conclure sur notre célibat respectif.

    À brûle-pourpoint, je te lance : « Je serai ta prochaine maîtresse. » Désarçonné, tu ris nerveusement. Nous savons que j’ai raison. D’ailleurs, tu as toujours été agréablement surpris par ma facilité à percevoir les choses, l’intuition qui me guide. Les années m’ont appris à ressentir les événements et à anticiper les actions. De surcroît, c’est avec spontanéité et naturel que j’exprime ces pressentiments. J’adore te surprendre, t’impressionner, me rendre intéressante à tes yeux, car tu es tellement brillant, intelligent, doué, cultivé. Ce regard, je l’ai posé sur toi il y a vingt ans, et les années n’ont aucunement altéré l’admiration que je te voue. Aujourd’hui, tes connaissances élargies, tes expériences riches et douloureuses te rendent encore plus doué pour te frayer un chemin à travers les vipères placées sur ta route.

    Puis, nous parlons littérature. Je t’avoue qu’il me ferait plaisir de voir tes nouvelles trouver un éditeur. Tes écrits collégiens annonçaient déjà une carrière prometteuse. Tu sais marier rapidité rédactionnelle et créativité, dans un style riche et rempli d’images éloquentes, tu utilises un vocabulaire aussi varié que juste et précis. J’ai toujours senti en toi le potentiel d’un grand écrivain, et seule la peur d’écrire, l’angoisse d’être lu peuvent entraver et même empêcher cette réalisation. Au cours de tes études en littérature, tes textes étaient régulièrement salués et repris à titre d’exemple par les enseignants. Bien que conscient de ton talent, tu perdais ton temps dans des soirées trop souvent insipides. En raison du manque de confiance en toi, tu n’arrivais pas à te projeter dans l’avenir en tant qu’écrivain.

    Je comprends parfaitement ce parcours de vie que nous dessinons nous-mêmes et qui se résume par la fuite de nos idéaux. Par manque de confiance en nous-mêmes, nous nous égarons et perdons littéralement notre temps à des choses passablement futiles. Nous gaspillons notre temps à boire, à sortir dans les clubs, à fréquenter bien souvent des gens qui apportent que bien peu de choses à notre évolution et à notre créativité. Nous cherchons à nous étourdir pour oublier ce vide, cette solitude en nous. Nous affublons ce trou noir d’un soleil artificiel… illusions.

    Après les fous rires et les regards complices, c’est avec tristesse que, et bien malgré nous, nous réalisons que le temps s’est envolé. Pour ces retrouvailles, il ne faut rien brusquer. Nous devons demeurer sur notre appétit, sur nos blessures. De plus, nous sommes attendus ailleurs. L’impression d’avoir visité quelqu’un en prison me traverse. En deux heures, nous sommes allés à l’essentiel par manque de temps, par l’espacement des visites, par la nécessité de repartir satisfaits.

    Je te regarde t’éloigner et même si, au fond, j’aurais voulu te confier autre chose, je suis heureuse et prête à mourir, puisque je viens d’accomplir un acte qui m’obsédait depuis très longtemps. Le simple fait de te revoir et d’avoir discerné que tu m’aimes encore autant me comble. À ce moment précis, je ne sais que demander de plus à la vie. Je vis un moment parfait, un moment de grâce. Je suis enivrée et ravie.

    Après ton départ, la solitude qui m’habite depuis tant d’années s’est assouvie. Je me sens beaucoup moins seule, tu as repris vie en moi à nouveau. Je sens ta solitude, jumelle à la mienne. Peu importe ce qui me parvient de toi, cela me ramène à moi. Nous sommes siamois, nul doute. Nous parlons le même langage avec cette douleur identique, cette fragilité comparable. Nos guerres, bien que diffé-rentes, se ressemblent. Nos blessures ouvertes à des endroits similaires, nos plaies béantes incurables portent la même empreinte, celle de la souffrance.

    Ce soir-là, en un minimum de mots, nous nous sommes compris. Nous avons perçu une détresse chez l’autre, un mal de vivre qui nous appartient malgré tout, malgré nous, un chagrin particulier qui guette les êtres… les êtres différents. Nous sommes d’une race que l’on dit « à part », nous le savons, nous nous reconnaissons. Durant toutes ces années, nous avons négligé notre cœur, nous avons acheté la paix au prix de notre santé, pour ce que nous avons cru et appelé à tort « de l’amour ». Nous avons cherché à plaire, à nous intégrer, à être acceptés, et ce, sans condition. Nous en sommes ressortis immensément blessés, meurtris, le cœur et les mains vides en attente de quelque transplantation.

    Entre nous, une relation amicale est née. Durant trois mois, les sujets de nos conversations téléphoniques passent du travail à la sexualité. Tes théories, tes réflexions, tes observations, comme tout ce qui vient de toi, me passionnent. Trois fois par semaine, au téléphone, ta voix grave me fait tressaillir, et, même à distance, me fait palpiter. Cela vient de l’intérieur, je n’ai jamais appris à me contrôler. Lorsque j’entends cette intonation, des papillons bleus viennent enrichir mon cœur. Je n’y peux rien. Tu ne le sais pas. Tu me parles également du roman que tu écris. J’adore te savoir emballé par l’écriture. Impatiente de te lire, je suis heureuse et fière de toi. Je sais d’emblée que ce roman sera superbe. Tu es enfin écrivain. C’était mon rêve avoué et le tien secret.

    En très peu de temps, les liens d’amitié se modifient, se développent et se transforment en relation amoureuse. En fait, nous assumons notre amour, décidons de le vivre pour la dernière fois. Dès ce jour, nos rencontres ressemblent à des explications mutuelles, des mises en garde en ce qui a trait à l’évolution de chacun. Frileux, angoissés mais mus par un mélange de désir et de peur de nous unir à nouveau, possiblement pour la dernière fois, nous avançons prudemment. Nous ressentons la nécessité de dénouer enfin cette relation pour en avoir le cœur net et pouvoir vivre norma-lement, passer à autre chose à la limite. Deux avenues s’offrent à nous. Nous sommes faits l’un pour l’autre et notre bonheur s’éteindra avec nos vies, ou nous irons jusqu’à la fin de cet amour, une séparation viendra clore cette union et nous serons enfin affranchis l’un de l’autre. Quoi qu’il en soit, nous sentons l’urgence d’être ensemble et décidons d’assumer notre passion l’un pour l’autre. Rien ni personne ne peut empêcher cette union. Nous serons ensemble envers et contre tous. Tout ce qui nuira à notre couple, à notre bonheur sera, sans autre forme de procès, éliminé.

    Nos rencontres passionnelles vont bon train même si, au début, j’essaie de rester distante. J’ai appris à ne pas brusquer l’animal apeuré que j’ai connu vingt ans auparavant, à le laisser venir à moi. Je l’ai si souvent perdu, il filait entre mes mains lorsque je l’approchais en courant. Je le bousculais sans le vouloir. Ma soif de vivre, mon goût de l’aventure, mon impatience à t’aimer, te terrorisaient. À cette époque, je ne comprenais pas la peur que tu avais de moi. Je voulais simplement t’aimer, t’embrasser sans retenue ni relâche, t’enlacer de mes bras trop torrides pour toi. Ma fougue, mon intensité et ma passion me rendaient aveugle. J’étais sous le joug d’une charge émotive trop ardente pour mon âge. Un cocktail idéal pour faire fuir l’être adoré, j’imagine.

    Aujourd’hui, tu dois apprendre à faire les premiers pas, à te mouiller, à dire « je t’aime ». À mon tour, j’ai grand besoin d’être courtisée, d’être désirée, adulée, aimée. Je t’observe me faire la cour, c’est délicieux. Je sais chacun de tes mots sincères et inspirés par moi. Tu me le confirmes, tu me confies ne les avoir jamais dits à personne auparavant, et je te crois. Je veux

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