Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Claude Lorrain et œuvres d'art
Claude Lorrain et œuvres d'art
Claude Lorrain et œuvres d'art
Livre électronique171 pages43 minutes

Claude Lorrain et œuvres d'art

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Claude Gellée (Le Lorrain) (Chamagne, 1604 – Rome, 1682)
Claude Gellée, surnommé Le Lorrain, ne fut ni un grand homme, ni un esprit noble comme Poussin. Toutefois, on ne peut nier son génie et il fut, à l'instar de Poussin, un inventeur profondément original dans les limites imposées par l'idéal classique. Il passa aussi presque toute sa vie à Rome bien que son art ne fût pas spécifiquement italien, mais bien français. En effet, plus de deux siècles plus tard, tous ceux qui, en France, ressentirent le désir de décrire les beautés de la nature, s'inspirèrent du Lorrain et de ses œuvres, qu'il s'agisse de Joseph Vernet au XVIIIe siècle ou de Corot au XIXe. En dehors de France, ce fut la même chose : d'ailleurs, Le Lorrain ne fut nulle part plus admiré qu'en Angleterre.
Il reste une part de mystère dans la vocation de cet humble paysan presque illettré. En effet, ses connaissances en français et en italien étaient rudimentaires, et il utilisait, pour faire ses annotations au bas de ses dessins, un étrange sabir franco-italien. Ce mystère est en quelque sorte emblématique de la devise «le mystère dans la lumière », qui allait marquer ses tableaux. Qu'est-ce qui l'attira à Rome et l'y retint ? N'aurait-il pas pu produire ses chefs-d'œuvre à Nancy, Paris ou ailleurs ? Quoiqu'il en soit, c'est dans ses paysages qu'il réunit beauté, poésie et authenticité. Il réalisa parfois des dessins d'après nature tellement exceptionnels que plusieurs d'entre eux ont été attribués à Poussin. Mais c'est dans ses peintures que l'imagination prédomine, et l'on peut même dire qu'elle s'imposa de plus en plus, tandis que Le Lorrain prenait toute la mesure de son génie. Sans recourir à la raison, sans rien perdre de sa poésie instinctive, il comprit en écoutant Poussin et en le regardant faire, qu'une forme d'académisme aurait pu être un atout pour ses propres visions et rêveries.
LangueFrançais
Date de sortie19 déc. 2023
ISBN9781781605592
Claude Lorrain et œuvres d'art

Auteurs associés

Lié à Claude Lorrain et œuvres d'art

Livres électroniques liés

Art pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Claude Lorrain et œuvres d'art

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Claude Lorrain et œuvres d'art - Sergei Daniel

    Troupeau s’abreuvant, 1635


    Eau-forte, 10,3 x 16,5 cm. Musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg

    Biographie

    1600 :

    Naissance à Chamagne dans les Vosges actuelles.

    Vers 1612 :

    Installation à Rome, travaille comme pâtissier, puis entre dans l’atelier du peintre paysagiste Agostino Tassi à Bagnaia. Apprend les principes de la peinture de paysage et de la perspective.

    1617-1621 :

    Séjour à Naples, formation auprès du paysagiste Gottfried Wals, dit Goffredo Tedesco.

    1625-1626 :

    Séjour à Nancy, formation dans l’église des Carmes auprès du peintre de cour Claude Deruet.

    1633 :

    Admis comme membre de l’Académie de Saint-Luc à Rome.

    1635 :

    Le Lorrain publie sa propre monographie, le Liber Veritatis (Livre de la vérité), dans laquelle il recense ses œuvres sous forme de croquis.

    À partir de 1638 :

    Mécénat du roi Philippe IV d’Espagne.

    Décennie 1640 :

    Série des grands ports, œuvres les plus marquantes de sa carrière, dont Ulysse remet Chryséis à son père (vers 1644).

    À partir de 1663 :

    Mécénat du prince Colonna.

    1682 :

    Décès à Rome. Il est inhumé dans l’église Sainte-Trinité-des-Monts.

    L’Entrée principale du Palazzo del Quirinale, vers 1630-1635


    Plume et encre brune, lavis brun, sur traces de graphite, 17,3 x 11,8 cm. Musée Teyler, Haarlem

    Parmi les plus grands maîtres du XVIIe siècle, Claude le Lorrain occupe une place d’honneur. Mais tout d’abord, posons la question suivante : le problème porté dans le titre du présent article est-il pertinent ?

    Demandons-nous également si, en général, on peut parler de l’œuvre de Claude le Lorrain en tant que phénomène culturel. Lorsqu’il s’agit de Galilée ou du Bernin, de Leibniz ou de Rubens, de Rembrandt ou de Spinoza, de Poussin ou de Descartes, nous n’avons pas de doutes, leur importance étant évidente. Quant à l’œuvre du Lorrain, il semble avoir un caractère limité, il ne sort pas au-delà du cadre d’un seul art plastique, voire au-delà d’un seul genre. Cette notion clichée s’appuie sur un mythe que l’on a forgé sur le Lorrain et qui nous le représente en personnage naïf qui sait à peine signer ses toiles, en artiste qui ignore les tourments que cause la connaissance et qui crée aussi ingénument comme le fait un oiseau qui chante.

    Nous tâcherons de démontrer que cette notion, toute répandue qu’elle soit, est tout au moins superficielle, pour ne pas dire erronée. L’origine du maître ne semblait pas présager un avenir brillant : Claude Gellée, surnommé à cause de sa provenance lorraine le Lorrain, naquit dans la famille d’un paysan et, à proprement parler, ne reçut pas de formation. Naturellement, il n’y a pas lieu non plus de parler de l’influence des traditions artistiques locales. Ce qui décida du sort du jeune Claude fut un voyage à Rome qu’il entreprit à des fins qui, vraisemblablement, n’avaient pas de rapport direct à

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1