Avec les héroïnes rom antiques, un tourbillon de drames et de passions
Quelle était la place des femmes dans le mouvement romantique ? Qui en sont les héroïnes et comment sont-elles représentées dans les arts au XIXe siècle ? Autant de questions qu’explore la nouvelle exposition du musée de la Vie romantique, haut lieu du Paris romantique.
À travers une centaine de peintures, sculptures, manuscrits et objets d’art, l’exposition invite à découvrir en premier lieu les héroïnes du passé. Conjugant leur intérêt pour la mythologie et leur amour de la tragédie, les artistes romantiques cherchent leurs héroïnes dans l’Histoire antique.
Parmi elles, Cléopâtre, le modèle absolu. Son suicide après la mort de son époux Marc Antoine nourrit l’imaginaire d’une multitude d’interprétations artistiques au fil des siècles. Mélancolique chez Delacroix, violente chez Michel-Ange, érotique chez Jean Gigoux… Ce Dans la tradition des grands nus féminins, il érotise la reine d’Égypte, représentée dévêtue, chevelure défaite et corps abandonné. Cléopâtre vient de se faire mordre par l’aspic qui glisse le long de son bras droit. Ses courbes voluptueuses et sa peau d’une blancheur éclatante évoquent une divinité inspirée de la mythologie grecque, entre Éros et Thanatos. Alors que son visage, entre souffrance et plaisir, exprime la sensualité associée à l’Orient qui attise les fantasmes. «En pleine vague romantique, Cléopâtre incarne le destin d’une souveraine voluptueuse dépourvue de moralité: Alexandre Pouchkine écrit Théophile Gautier tandis que Berlioz met en musique sa mort tragique», souligne Nathalie Bondil, conservatrice du patrimoine, muséologue et historienne de l’art. Sur scène, Sarah Bernhardt triomphe en 1890 dans ce rôle. Même le cinéma s’empare du mythe avec le tout premier de Méliès.
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