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La diaconie
Le Notre Père
Le diable et les démons chez les Pères
Série de livres électroniques30 titres

Connaissances des Pères de l'Église

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À propos de cette série

Ce numéro s’appuie sur le riche travail de Alexandre Faivre récemment disparu (1945-2020), historien et patrologue. Il met en avant la place des laïcs dans l’Eglise, et ce dès les premiers temps, dépassant largement la notion étroite d’un apostolat des laïcs. Ses travaux explicitent la construction de la hiérarchie et le rapport des hommes et des femmes face au pouvoir de servir. Il soutient l’intérêt et la fécondité qu’aurait l’Eglise à, comme aux premiers siècles, s’appuyer sur son laïcat.
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Éditorial
Marie-Anne VANNIERIn memoriam Alexandre Faivre. Prendre la mesure d'une entreprise de science et de foi.
Paul MATTEIOrdonner la Fraternité. Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien
Alexandre FAIVREValeur de l’hapax Laïkos dans l’Épître aux Corinthiens de Clément de Rome ?
Philippe MOLAC« Nous sommes devenus nombreux. » Croissance démographique et institutionnalisation des communautés chrétiennes
Attila JAKABDidaskalia et sacerdoce d’après Origène à Alexandrie
Michele CUTINOActualité des Pères de l’Église
LangueFrançais
Date de sortie11 mars 2022
La diaconie
Le Notre Père
Le diable et les démons chez les Pères

Titres dans cette série (30)

  • Le diable et les démons chez les Pères

    120

    Le diable et les démons chez les Pères
    Le diable et les démons chez les Pères

    EditorialSi les Pères ont dû lutter à l’extérieur contre les hérésies et les actions du Malin, ils n’en ont pas moins mené un combat spi­rituel en eux-mêmes, en particulier lorsqu’ils ont été face à eux-mêmes dans le désert ; aussi ont-ils personnifié cette lutte avec le mal à travers les figures protéiformes du diable et des démons qui abondent, par exemple, dans la Vie d’Antoine, que présente Jeannine Siat, et qui ont donné lieu à une iconographie multiforme. Mais les Pères n’en sont pas restés à cette lutte. Comme le Christ et avec lui, ils ont triomphé du Malin. Ainsi Antoine apparaît-il comme l’homme accompli, comme un alter Christus, à l’issue de cette lutte. C’est au discernement des esprits que les Pères invitent en des traités qui, par la finesse de leur analyse psychologique, sont toujours d’actualité. Lors des Rencontres nationales de patristique de Carcassonne, dont Patrick Laurence a été le maître d’œuvre, ce thème du diable et des démons a été étudié de diverses manières. Daniel Vigne et Régis Courtray l’ont repris à travers la figure de l’Antichrist chez S. Irénée et celle de Nabuchodonosor, qui s’effondrent avec l’avènement du Christ. Marc Milhau et Patrick Laurence l’ont envisagé à travers des Vies de saints, celle de saint Martin et de sainte Mélanie, où les métamorphoses du démon sont nombreuses et hautes en couleur. Finalement, Marie-Ange Calvet-Sebasti souligne que Grégoire de Nazianze identifie le diable aux ténèbres et elle montre qu’il prend, dans l’œuvre du Cappadocien, diverses expres­sions : celle du païen, de l’hérétique, de l’adversaire…, de celui qui choisit le mal. Marie- Anne VANNIER

  • La diaconie

    127

    La diaconie
    La diaconie

    EditorialLa diaconie, le service de la charité, est l’une des trois tâches fondamentales et indissociables de l’Église, avec l’annonce de la Parole de Dieu (martyria) et la célébration des sacrements (leitourgia), comme le rappelait le pape Benoît XVI dans son encyclique Deus caritas est (n. 25). Au cours de l’année 2013, nous serons invités à y accorder une attention particulière, ce qui nous amène à revisiter avec les Pères les sources de la diaconie. Or, ces sources sont nombreuses et donnent de mieux en comprendre la signification. Comme le souligne Rudolf Schneider, la diaconie caractérise l’Église des origines, qui était une fraternité dans le Christ, comme l’a montré Michel Dujarier 1. La diaconie a une dimension fondamentalement christologique, elle explicite le sens de l’Incarnation, la kénose du Fils de Dieu qui a pris notre humanité pour nous donner d’avoir part à sa divinité. Elle prend tout son sens dans l’eucharistie, où le sacrement de l’autel et le sacrement du frère sont indissociables, comme l’a expliqué Jean Chrysostome (voir texte en quatrième de couverture), le fait de recevoir le Christ induit une attitude identique à la sienne, celle du don de soi pour les autres. Une des expressions les plus marquantes de la diaconie est la Basiliade, cette cité que Basile de Césarée avait fait construire pour les pauvres et où non seulement ils étaient accueillis, soignés, mais où ils apprenaient également un métier et pouvaient ensuite s’insérer dans la société. Benoît Gain la présente ici dans toute son ampleur. Puis Jaime García rappelle comment Augustin a mis en œuvre la diaconie, en faisant construire des hospices, en défendant les pauvres auprès des autorités civiles, en évitant l’esclavage…, en oeuvrant pour la justice… Il explique comment Augustin montre que la diaconie amène à la conformation au Christ et concourt à constituer la communauté. Guillaume Petit s’attache, ensuite, à la relecture augustinienne de la péricope du lavement des pieds, pour en souligner la dimension christologique et ecclésiologique. Il était difficile de parler du service de la charité sans évoquer Martin de Tours, c’est ce que fait Martin Roch, en donnant à son exemplum toute sa mesure. Finalement, le frère Jean-Luc Molinier envisage, non pas l’hospitalité monastique qui est bien connue, mais un point original : la visite des prisonniers. Il aurait été également possible d’envisager le rôle des diacres dans le service de la charité ; nous avons déjà consacré un numéro à la question et y renvoyons : CPE n° 57. Marie-Anne VANNIER

  • Le Notre Père

    116

    Le Notre Père
    Le Notre Père

    EditorialLa prière du Notre Père est fami­lière à tous, et chacun pourrait y apporter son com­men­taire per­sonnel, comme l’ont fait les Pères de l’Église. Jésus a donné cette prière à ses dis­ciples comme une « Parole abrégée » (Rm 9, 28), comme une syn­thèse de son ensei­gnement et une mise en dia­logue avec le Père. La Bonne Nou­velle de l’Évangile y est pré­sentée dans ses grands axes : la demande de la venue du Règne de Dieu, de la réa­li­sation de sa volonté, l’accueil de ses dons quo­ti­diens, de sa misé­ri­corde, la prise de conscience de notre res­pon­sa­bilité. C’est la prière par excel­lence, qui est restée le centre de la vie chré­tienne au cours des âges. Elle a une place cen­trale dans la liturgie, située qu’elle est entre la prière eucha­ris­tique et la liturgie de la com­munion. Elle y apparaît comme la prière de toute l’Église, elle réca­pitule toutes les demandes et se situe dans la dyna­mique de la création nou­velle, réa­lisée dans l’eucharistie. C’est le sommet de la prière, celle que Jésus a voulu laisser à ses dis­ciples, comme une sorte de tes­tament et, même plus, une manière de parler au Père. C’est pourquoi elle est appelée « Oraison domi­nicale », c’est-à-dire Prière du Sei­gneur, signi­fiant par là qu’elle nous a été donnée par le Christ lui-​​même. Cette prière est unique, car c’est le Fils qui y reprend les Paroles que le Père lui a trans­mises. D’autre part, en tant que Verbe incarné, il connaît les désirs de l’être humain et y fait droit dans le Notre Père, qui est à la fois une prière indi­vi­duelle et la prière de l’Église. Dans l’Évangile, nous trouvons deux ver­sions du Notre Père : en Mt 6, 9-​​13 et en Lc II, 2-​​4, comme Origène l’avait sou­ligné dans son Traité de la prière. Depuis les pre­miers temps de l’Église, le Notre Père a été lar­gement com­menté, en par­ti­culier dans le cadre de la caté­chèse bap­tismale, car, en recevant le Notre Père, le caté­chumène com­prend mieux son identité de chrétien, il se situe dans la dyna­mique de la création nou­velle et peut appeler Dieu son Père, d’où la nécessité de le lui expliquer et les nom­breux com­men­taires qui nous sont restés. Ces com­men­taires arti­culent les trois pre­mières demandes qui se rap­portent à Dieu et les quatre der­nières qui nous concernent, mais dans les pre­mières demandes comme dans les der­nières, il est à la fois question de Dieu et de l’homme, de leur dia­logue ininterrompu. Marie-​​Anne VANNIER

  • Maxime le confesseur

    97

    Maxime le confesseur
    Maxime le confesseur

    EditorialEncore peu connu, mais redé­couvert depuis un demi siècle et par­tiel­lement traduit dans le monde fran­co­phone, Maxime le Confesseur est, parmi les Pères, l’un des der­niers (579÷580−662) mais des plus impor­tants, qui a témoigné par sa vie et son martyre de l’authenticité de sa pensée. Même s’il n’a pas vécu dans les tout pre­miers siècles, il a été un confesseur de la foi, de la réalité des deux volontés, humaine et divine, dans l’unique per­sonne du Christ, d’où son nom : Maxime le Confesseur. II a su réa­liser la syn­thèse de la patris­tique anté­rieure, pré­parer la tran­sition entre l’époque patris­tique et le Moyen Age en arti­culant phi­lo­sophie et théo­logie et il a été la réfé­rence du Concile de Constan­ti­nople III de 680-​​681 quant à l’affirmation des deux volontés dans le Christ. II serait dif­ficile de reprendre, en l’espace d’un seul numéro de Connais­sance d es Pères l’ensemble de son oeuvre. C’est pourquoi, nous avons retenu trois axes : son apport à la chris­to­logie, à l’anthropologie et à la liturgie. C’est, tout d’abord, Marie-​​Lucie Charpin-​​Ploix, auteur d’une thèse inti­tulée : Union et dif­fé­rence. Une lecture de la Mys­ta­gogie de Maxime le Confesseur, qui, non seulement pré­sente la vie et l’oeuvre de Maxime, mais qui précise aussi l’originalité de sa chris­to­logie. Puis, Phi­lippe Gabriel Renczes, spé­cia­liste éga­lement de la pensée de Maxime et auteur de l’ouvrage : Agir de Dieu et liberté de l’homme , envisage son anthro­po­logie à partir de cette question cen­trale qu’est la divi­ni­sation de l’être humain. Il montre, alors, comment Maxime reprend et déve­loppe cette affir­mation bien connue de S. Irénée : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », en ces termes dans les Ambigua ad Johannem 10 : « Dieu et l ’homme sont des exemples l’un pour l’autre : Dieu s’humanise à cause de son amour pour l’homme autant que l’homme […] accède, grâce à Dieu, à l’intelligence de l’inconnu dans la mesure où il a rendu visible par ses vertus ce Dieu qui, par nature, est invi­sible ». Enfin, Dom Gozier explique comment l a Mys­ta­gogie met en oeuvre ce double acquis de l’anthropologie et de la chris­to­logie pour faire res­sortir comment il s’actualise dans la liturgie. Ces trois approches de l’œuvre de Maxime sont, en fait, trois manières d’aborder la divi­ni­sation : à partir de la chris­to­logie, de l’anthropologie et de la liturgie, les trois étant liées et même indis­so­ciables. Ainsi, comme le sou­ligne Dom Gozier : « Noël ne sera pas seulement la fête de la nais­sance du Christ, ce sera aussi celle de la divi­ni­sation de l’humanité » (p. 38). Nous com­prenons donc que l’influence de Maxime le Confesseur ait été des plus impor­tantes, par exemple, chez Eckhart et les mys­tiques rhénans quant à la nais­sance de Dieu dans l’âme. Cette influence a été rendue pos­sible grâce à la tra­duction latine des œuvres de Maxime le Confesseur par Jean Scot Erigène au IXe siècle. Marie-​​Anne VANNIE

  • Justin

    110

    Justin
    Justin

    EditorialPre­miers parmi les Pères, Irénée (voir CPE n° 82) et Justin nous ont laissé une œuvre théo­lo­gique impor­tante. Irénée en réaction contre la gnose. Justin pour défendre les chré­tiens devant le Sénat, l’empereur et les Juifs, afin de montrer qu’ils étaient des citoyens loyaux, même s’ils refu­saient de sacrifier aux dieux de l’Empire. Par ses plai­doyers suc­cessifs, Justin est le plus illustre repré­sentant de ce genre lit­té­raire qu’on appelle les Apo­logies (voir CPE n° 41) ou défense des pre­miers chré­tiens. Son œuvre en constitue l’apogée. Justin était rompu à l’art de l’argumentation, lui qui a tra­versé toutes les phi­lo­so­phies existant à son époque et qui, après sa conversion, a choisi de garder le manteau de phi­lo­sophe.

  • Jean Damascène

    118

    Jean Damascène
    Jean Damascène

    "Il fallait que cette demeure digne de Dieu, la source non creusée de main d'homme d'où jaillit l'eau qui remet les péchés, la terre non labourée, productrice du pain céleste, la vigne qui sans être arrosée donna le vin d'immortalité, l'olivier toujours verdoyant de la miséricorde du Père, aux fruits magnifiques, ne subît pas l'emprisonnement des abîmes de la terre. Mais de même que le corps saint et pur que le Verbe divin, par elle, avait uni à sa Personne, le troisième jour, est ressuscité du tombeau, elle aussi devait être arrachée à la tombe et la mère être associée à son Fils. Et comme il était descendu vers elle, ainsi elle-même, objet de son amour, devait être transportée jusque "dans le tabernacle plus grand et plus parfait", "jusqu'au ciel lui-même". Il fallait que celle qui avait donné asile au Verbe divin dans son sein vînt habiter dans les tabernacles de son Fils. Et comme le Seigneur avait dit qu'il devait être dans la demeure de son propre Père, il fallait que sa mère demeurât au palais de son Fils, "dans la maison du Seigneur, dans les parvis de la maison de notre Dieu". Car si là est "la demeure de tous ceux qui sont dans la joie", où donc habiterait la cause de la joie ? [...] Il fallait que celle qui avait contemplé son Fils en croix et reçu au coeur le glaive de la douleur qui l'avait épargnée dans son enfantement, le contemplât assis auprès de son Père."

  • La mystagogie d'hier et d'aujourd'hui: Actes du colloque 2012

    126

    La mystagogie d'hier et d'aujourd'hui: Actes du colloque 2012
    La mystagogie d'hier et d'aujourd'hui: Actes du colloque 2012

    EditorialPour fêter les trente ans de notre revue Connaissance des Pères de l’Église, qui s’attache à dégager l’apport des Pères pour leur époque et pour aujourd’hui, comme le rappelle Henri-Louis Roche en ouverture, nous avons choisi, comme thème du colloque qui nous rassemblait pour cette occasion, une réalité qui était fondamentale à l’époque patristique et que nous redécouvrons aujourd’hui : la mystagogie. Nous avons co-organisé ce colloque, les 27 et 28 janvier derniers, avec le Service national de la catéchèse et du catéchuménat de la Conférence épiscopale, afin de réaliser une approche croisée entre les Pères et aujourd’hui [1]. Nous remercions le Père Luc Mellet qui a été la cheville ouvrière de cette coopération, ainsi que Mgr Pierre-Marie Carré, Mgr Michel Pansard et le Père Nicolas-Jean Sèd qui ont présidé le colloque, les 150 responsables diocésains de la catéchèse ou du catéchuménat qui ont participé à ce colloque, ainsi que les responsables des ateliers : Philippe Marxer (« Catéchèse et temps mystagogiques au vu du RICA »), Marie-Thérèse Perriaux (« La première communion pour entrer dans la vie eucharistique »), Anne-Marie Aitken (« Des catéchèses mystagogiques pour mieux vivre le dimanche »), Louis Ridez (« La place de l’iconographie dans la mystagogie »). La redécouverte actuelle de la mystagogie se situe dans le sil-lage du concile Vatican II, qui a préconisé un retour aux Pères et à l’Écriture. Le pape Benoît XVI lui donne une place importante dans Sacramentum caritatis (n° 64). Sans doute la mystagogie d’hier n’est-elle plus celle d’aujourd’hui, comme le montre Jean Ehret à partir de la reprise de passages des Catéchèses mystagogiques de Cyrille de Jérusalem dans l’Office des lectures, mais il n’en demeure pas moins que la mystagogie est fondamentale aujour-d’hui, tant pour la catéchèse des enfants que pour celle des recommençants, comme l’explique Louis-Marie Chauvet, qui rappelle que « la Lettre aux catholiques de France de 1996 exhortait à “ne pas craindre de prendre l’initiative en invitant à faire la rencontre du Christ dans les sacrements”. Cela fait partie des orientations majeures pour oser “proposer la foi dans la société actuelle”. Dans ce document, on peut noter le plan des trois “lignes d’action” préconisées : c’est en effet la leitourgia (“célébrer le salut”) qui vient en premier, suivie de la diakonia (“servir les hommes”) et de la marturia (“annoncer l’Évangile”) » (p. 68). Ces trois orientations qui répondent aux trois missions baptismales montrent que la mystagogie est la pierre d’angle, l’expérience de la rencontre avec le Christ d’où découlent la diakonia et la marturia. Les Pères l’ont rapidement compris, c’est pourquoi ils donnent une telle importance à la mystagogie : les nouveaux baptisés ne peuvent être les témoins du Christ que s’ils ont véritablement vécu le kérygme. Sans doute n’ont-ils pas tout compris immédiatement, aussi importe-t-il d’expliquer le symbolisme baptismal, comme le font Cyrille de Jérusalem que présente Pierre Maraval, Ambroise de Milan, Hilaire de Poitiers, les Cappadociens, Augustin, Théodore de Mopsueste… Maxime le Confesseur va plus loin en appliquant la mystagogie à toute la liturgie et à la divinisation de l’être humain, comme l’explique Jean-Marc Vercruysse. C’est un peu en ce sens que l’Église d’Orient comprend aujourd’hui encore la mystagogie que nous présente Alexandre Siniakov. En Occident, nous redécouvrons aussi la mystagogie dans toute sa dimension, comme l’expliquent Mgr Michel Pansard et Luc Mellet, qui précise que la mystagogie est en quelque sorte « la prise de conscience que tout est donné du salut de Dieu dans les sacrements de l’initiation chrétienne mais que tout reste à accueillir vraiment » (p. 103). Pour en rendre compte, Luc Mellet parle, de manière éloquente, d’une seconde conversion. Mgr Claude Dagens, auteur de la Lettre aux catholiques de France qui a eu un rôle majeur, en faisant ressortir le rôle décisif de l’expérien

  • L’homme, image de Dieu chez les Pères Latins

    128

    L’homme, image de Dieu chez les Pères Latins
    L’homme, image de Dieu chez les Pères Latins

    EditorialCe numéro est le fruit des XXIIes Rencontres nationales de patristique qui, après s’être longtemps tenues à Carcassonne, ont eu lieu pour la première fois à Toulouse, du 30 juin au 2 juillet 2012, sous l’égide commune de l’Institut catholique de Toulouse et de l’Université du Mirail. Nous remercions leurs organisateurs, Daniel Vigne et Régis Courtray, qui, par leurs efforts, ont permis le succès de cet événement rassemblant près de 150 personnes. Ils nous ont proposé de publier les Actes de ce colloque en deux numéros de Connaissance des Pères : l’un consacré au thème de l’image de Dieu chez les Pères latins, l’autre au même thème chez les Pères grecs. Nous le faisons avec joie, à la fois en fonction de l’apport scientifique de ce colloque, mais aussi en raison du thème qui est central chez les Pères et qui est toujours parlant aujourd’hui. Héritage commun du judaïsme et du christianisme, la création de l’être humain à l’image de Dieu lui confère sa dignité. Les Pères essaient de situer l’image de Dieu dans l’être humain, de montrer son sens, envisagent pour certains le passage de l’image à la ressemblance… En tant qu’évêques des premiers siècles, préparant les catéchumènes au baptême, ils donnent une place centrale à la création de l’être humain à l’image de Dieu pour expliquer le passage de la création à la création nouvelle, par la médiation du Christ qui est l’Image par excellence. Dans un premier temps, Paul Mattei présente la question dans la première littérature latine chrétienne, puis Régis Courtray propose un contrepoint intéressant avec la péricope de Matthieu 22, 15-16a qui l’amène à envisager le rapport entre l’exégèse littérale et l’exégèse allégorique et à préciser comment les Pères approfondissent le thème de l’image et sa nature. Compte tenu de son importance chez Tertullien, Jeannine Siat le reprend et montre comment Tertullien illustre, à sa manière et sans le savoir, la célèbre formule d’Irénée : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant. » Il n’était pas possible d’envisager la question de l’homme, image de Dieu dans la patristique latine, sans étudier Augustin qui a apporté, avec sa réflexion sur la question, une contribution majeure à l’anthropologie et à la sotériologie. Aussi y a-t-il deux articles, consacrés à l’évêque d’Hippone : celui de Jérôme Lagouanère et le nôtre. Nous avons montré comment Augustin découvre le sens de la création de l’être humain, CPE n° 128, décembre 2012, à l’image de Dieu, ce qui l’amène à dégager son enjeu et sa dynamique. Jérôme Lagouanère envisage la question à partir de l’intériorité par une étude approfondie du De Trinitate.\nCe premier volet de l’étude de l’image de Dieu en l’homme apporte déjà une contribution substantielle qu’il est possible d’actualiser, en fonction de la place de la liberté, de la relation à Dieu et aux autres, de l’intersubjectivité… Marie-Anne VANNIER

  • L’homme, image de Dieu, chez les Pères grecs

    130

    L’homme, image de Dieu, chez les Pères grecs
    L’homme, image de Dieu, chez les Pères grecs

    EditorialAprès avoir envisagé, dans le numéro 128 de notre revue, la manière dont les Pères latins comprennent la création de l’être humain à l’image de Dieu, nous publions le deuxième volet des Rencontres nationales de patristique de Toulouse de juillet 2012, en passant cette fois aux Pères grecs. En envisageant la patristique grecque, nous pensons immédiatement à une réflexion sur la théosis, sur la divinisation de l’être humain, créé à l’image de la Trinité, ce qui apparaît clairement chez Maxime le Confesseur. Nous verrons ce qu’il en est pour les autres Pères au fil des articles denses qui composent ce numéro. C’est, tout d’abord, Régis Burnet qui propose une étude sémantique où il envisage, non seulement la distinction entre l’image et la ressemblance, mais aussi le rapport entre la création de l’être humain à l’image de Dieu et l’Image par excellence qui est le Christ. Puis Jérôme Moreau reprend la question à partir de Philon d’Alexandrie, qui considère les deux récits de la création comme un seul, en deux étapes et qui situe l’image de Dieu dans l’intellect. En abordant la question de l’image de Dieu chez Origène, Daniel Vigne relève un défi, car il intervient après la thèse d’Henri Crouzel sur la question, mais il va encore plus loin, en approfondissant l’image de Dieu à partir de la Trinité, de la création et du salut. De manière originale, Guillaume Bady et Laurence Mellerin relisent principalement Tertullien et Grégoire de Nysse pour voir comment ils envisagent la différence entre l’homme et la femme, créés à l’image de Dieu. Ensuite, Marlène Kanaan étudie la question de la création de l’être humain à l’image de Dieu dans le traité Sur l’origine de l’homme de Basile de Césarée. Finalement, Élie Ayroulet met en évidence l’originalité de la compréhension de l’image de Dieu chez Maxime. Par le jeu de la liberté et de la grâce, elle est l’expression de « l’intentionnalité divine à diviniser (l’être humain) dans le Fils unique à l’image duquel il l’a créé ». Ainsi les Pères esquissent-ils l’anthropologie chrétienne qui, sur bien des points, est encore parlante aujourd’hui. Marie-Anne VANNIER

  • Marie

    121

    Marie
    Marie

    EditorialLes Pères ont donné une place importante à Marie, en approfondissant le mystère du Christ, soit à partir d’une méditation de l’Écriture, soit en répondant aux hérésies. Aussi ont-ils rapidement mis en évidence trois points autour desquels s’articule ce numéro de Connaissance des Pères de l’Église : la relecture typologique [1] des figures antithétiques d’Ève et de Marie qui s’ouvre sur l’histoire du salut, la virginité de Marie pour accueillir ce don sans comparaison de Dieu qu’est son Fils et l’affirmation de la maternité divine de Marie, avec l’introduction du terme de Theotokos, au concile d’Éphèse, en 431. Nous partirons du tournant, réalisé par le concile d’Éphèse, afin d’élucider le terme de Theotokos qui y a alors été adopté pour montrer que Marie est mère de la personne humano-divine du Christ. Ainsi y a-t-il une nette articulation entre christologie et mariologie, en réponse à Nestorius. C’est également à partir du concile d’Éphèse que le cycle des fêtes de Marie se met en place. La piété mariale se développe également. On en trouvait déjà un écho dans les apocryphes [2], mais elle prend une plus grande ampleur avec la transformation du sanctuaire d’Artémis à Éphèse en cité mariale. Dans un remarquable article, Job Getcha présente, de première main, l’hymnographie byzantine relative à Marie, tant les Théotokia que l’hymne acathiste (qui est l’un des joyaux de la liturgie byzantine), et il explique à quel point elle est issue des textes patristiques et qu’elle est fondamentalement théologique. Elle reprend, par exemple, la typologie Ève-Marie, que l’on trouve chez Justin, puis chez Irénée, et que Colette Pasquet développe dans un article à propos de la patristique syriaque. Elle prend aussi en compte la virginité de Marie, qui était centrale pour S. Augustin, comme le montre Jaime García. Dans sa réflexion sur Marie, l’évêque d’Hippone explique également que Marie est mère de l’Église, ce qui sera repris dans le chapitre VIII de Lumen gentium, autant dire l’actualité de nombre d’intuitions des Pères. Marie-Anne VANNIER [1] Voir J. DANIÉLOU, Sacramentum futuri. Études sur les origines de la typologie biblique, Paris, Beauchesne, 1950. [2] Voir E. NORELLI, Marie des apocryphes. Enquête sur la mère de Jésus dans le christianisme antique, Genève, Labor et Fides, 2009.

  • La Pentecôte

    138

    La Pentecôte
    La Pentecôte

    EditorialLes Pères, qui ont mis en place les fêtes, en ont éga¬lement expliqué le sens, comme nous l’avons déjà vu pour Pâques (CPE n° 93), pour Noël (CPE n° 115), pour l’Épiphanie (CPE n° 80), pour la Transfiguration (CPE n° 135). Nous allons voir dans ce numéro comment ils ont envisagé la Pentecôte. Réinterprétant la fête juive de Chavouot qui commé¬morait le don de la Torah à Moïse, cinquante jours après la Pâque, la fête de la Pentecôte célèbre le don de l’Esprit Saint aux Apôtres, en achevant le temps pascal, le septième dimanche après Pâques. En ouverture, le P. Nicolas Egender nous introduit à la fête de la Pentecôte dans la liturgie byzantine. Il explique qu’elle est principalement la fête de la Trinité, montrant que le Christ envoyé par le Père donne l’Esprit Saint, ce qui explique peut-être aussi pourquoi la théologie trinitaire est restée plus vivante en Orient qu’en Occident. Il souligne à quel point les hymnes de la liturgie byzantine sont bibliques et théologiques. De manière convergente, Augustin, que présente Jaime García, com¬prend la Pentecôte comme la glorification du Christ. L’évêque d’Hippone va moins loin que les Orientaux dans la compréhension trinitaire de la fête, et il prend aussi une autre orientation en mettant l’accent sur l’unité de l’Église, réalisée à la Pentecôte. Dans le De causa de Pentecoste, Cyrus d’Édesse, que présente Colette Pasquet, s’attache à montrer comment la fête chrétienne de la Pentecôte accomplit la fête juive par l’envoi de l’Esprit Saint aux Apôtres, et par exten¬sion à tous les baptisés. En prêchant pour la Pentecôte, les Pères esquissent la théologie de l’Esprit Saint (cf. CPE n° 69), comme en témoigne Jean Chrysostome.

  • La divinisation

    150

    La divinisation
    La divinisation

    EditorialLa revue Connaissance des Pères de l’Église, fondée en 1982, prend de l’ampleur. Le numéro 100 était consacré à l’Unité, une réalité que les Pères se sont efforcés de réaliser et qui était celle de l’Église indivise, que nous recherchons aujourd’hui; le numéro 150 envisage, cette fois, le domaine anthropologique et sotériologique avec la divinisation. Or, l’actualité n’en est pas moindre que celle de l’Unité à une époque comme la nôtre, où la question de la divinisation revient, non plus tant sur le plan sotériologique que sur le plan anthropologique face au transhumanisme. Dans ce numéro, nous n’avons pu reprendre l’ensemble des Pères qui ont parlé de la divinisation. Seulement quelques-uns d’entre eux ont été retenus: Irénée de Lyon, Athanase et Cyrille d’Alexandrie, les Cappadociens: Grégoire de Nazianze et Grégoire de Nysse, Isaac le Syrien, sans oublier les Occidentaux, représentés ici à partir de la vision de S. Benoît. C’est, tout d’abord, Irénée de Lyon, dont on connaît l’apport à la réflexion sur la divinisation, que Sylvain Detoc présente à partir des trois images bibliques de la participation. Creusant la question de la participation à partir d’Athanase et de Cyrille d’Alexandrie, Monseigneur Job de Telmessos met en évidence le lien intrinsèque entre la divinisation et la sotériologie, tout en précisant ses conséquences ecclésiologiques et sacramentaires. Philippe Molac reprend, ensuite, la question de la divinisation, de manière originale, en fonction de l’éloge funèbre par Grégoire de Nazianze de son frère Césaire, où il souligne, cette fois, le rapport entre la vertu et la divinisation. Liang Zhang rappelle ensuite combien Grégoire de Nysse a utilisé la notion de participation, sans oublier la dimension sotériologique de la divinisation. Si les Pères grecs ont beaucoup apporté à la réflexion sur la divinisation, les Pères latins, comme Augustin, en ont également fait ressortir l’importance. Pour le montrer, Michel van Parys nous invite à relire la vision de la lumière déifiante qu’a connue S. Benoît, et dont il précise l’écho dans la Règle et la réception dans le monde byzantin. En un article final, Sabino Chiala fait comprendre à quel point Isaac de Ninive propose une synthèse sur la divinisation dans ses trois composantes eschatologique, spirituelle et éthique.

  • La conversion

    144

    La conversion
    La conversion

    Dans les premiers siècles, la conversion était la condition de possibilité de la constitution et de la durée des communautés chrétiennes. Aussi le baptême, célébré uniquement à Pâques, le centre et le sommet de l'année liturgique, était il, pour les premières générations chrétiennes, le résultat d'un long cheminement d'environ trois années. De grandes figures de convertis sont restées célèbres : Irénée de Lyon, Justin de Naplouse, Ambroise de Milan, Paulin de Nole, Augustin d'Hippone...Nous ne les reprendrons pas toutes en l'espace de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise. Nous nous limiterons aux plus marquantes : à Jean Chrysostome que présentera Laurence Brottier et qui est né dans une famille chrétienne même s'il a été baptisé à l'age de dix-huit ans, à Paulin de Nole qu'envisagera Jean-Marc Vercruysse et qui s'est converti à une vie proche du monachisme à l'interieur même du christianisme, et à Augustin, exact contemporain de Paulin de Nole, qui a connu une conversion différente de ce dernier, mais qui a répondu à la demande que Paulin de Nole avait adressée à Alypius d'écrire ses Confessions, et dont nous étudierons précisément l'œuvre, dans la mesure où elle propose le paradigme même de la conversion, qui est à la fois épistrophe et metanoia. Cependant, dans l'Antiquité tardive, la conversion n'est pas seulement un phénomène individuel, elle a également une dimension sociale, qui a amené à la conversion de l'Empire que présente Hervé Huntzinger, en un article de synthèse et d'ouverture. C'est, en effet, l'Empire chrétien qui s'est développé, à la suite de l'édit de Milan, et où, cette fois, les motivations de la conversion demandent à être précisées, comme le souligne Augustin dans le De catechizandis rudibus.

  • Actualités des Pères de l’Église

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    Actualités des Pères de l’Église
    Actualités des Pères de l’Église

    EditorialCe numéro reprend quelques-unes des contributions du Colloque international de Metz des 8 et 9 mars derniers, consacré à l’actualité des Pères de l’Église. Les différents articles montrent à quel point les Pères sont actuels, tant pour l’ecclésiologie, comme l’explique Mgr Job de Telmessos à partir d’Ignace d’Antioche, que pour la catéchèse, ainsi que le souligne Gérard Rémy avec Augustin, ou encore pour la compréhension de l’Écriture comme le montrent Lorenzo Perrone à partir d’Origène et Ugo Zanetti pour les Pères du désert qui proposaient une parole de vie à ceux qui venaient les voir. À cette actualité directe qui fait ressortir que les Pères sont nos frères dans la foi et nos Pères dans la vie de l’Esprit s’ajoute une actualité indirecte, venant de la redécouverte de certains de leurs textes, par exemple celle de vingt-neuf Homélies sur les Psaumes d’Origène, en 2012, ou encore du contexte dans lequel ils ont élaboré leur réflexion, comme Grégoire de Nazianze, dont Philippe Molac envisage la théologie trinitaire, ou enfin, celle de l’identification des sources de leur pensée, comme le précise Jacques Elfassi pour Isidore de Séville. Finalement, Alban Massie met en évidence l’actualité des Pères, qui savent faire goûter la Parole de Dieu, dans la formation théologique et religieuse. En 1994, nous avions consacré le numéro 55 de notre revue à L’actualité de saint Augustin, en raison de la découverte de nouveaux Sermons par François Dolbeau et des Lettres par Johannes Divjak. Depuis lors, non seulement, on a retrouvé d’autres textes patristiques, mais l’actualité des Pères, ces classiques chrétiens, ne cesse de se manifester, comme en témoignent les différents articles de ce numéro.

  • La croix

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    La croix
    La croix

    Editorial«Scandale pour les Juifs, folie pour les païens, le Christ crucifié» (1 Co 1, 23) a amené les Pères de l’Église à dépasser ce paradoxe initial pour montrer que la croix 1, incontournable pour tout chrétien, lui donne de vivre sa Pâque avec le Christ pour être associé à sa Résurrection. Dans un magistral article d’introduction, le P. Nicolas Egender nous fait pénétrer dans l’office byzantin de l’Exaltation de la Croix, « liée à la dédicace de la basilique constantinienne de l’Anastasis, le Saint Sépulcre» (p. 2), et il montre à quel point «il jaillit du mystère pascal d’une manière concrète, poétique et même musicale» (p. 2). C’est également la Croix triomphante que célèbrent les chrétiens du Nil, comme l’explique Noëlle Hugo-Favot, en revisitant l’iconographie qui lui est consacrée. Irénée de Lyon est l’un des premiers à réfléchir sur la croix, il le fait à partir de la typologie du bois entre l’arbre du Paradis et celui de la croix, pour montrer, comme le précise Valerry Wilson, que la croix apporte le salut, inaugure la création nouvelle, s’ouvre sur la Résurrection. Puis Martin Roch reprend les premiers témoignages, relatifs à la redécouverte de la Croix au ive siècle. Finalement, Philippe Molac présente une remarquable étude de la célèbre hymne Vexilla Regis, «l’une des plus anciennes louanges de l’Occident chrétien [...], qui porte au plus haut point la victoire du Crucifié» (p. 51), en se terminant par ces mots: «La vie s’est offerte dans la mort et par la mort a été rendue à la vie.» Tout en prenant en compte le réalisme de la croix, le tragique de la souffrance, de la trahison, de l’abandon..., les Pères s’attachent à faire comprendre comment la croix est un passage vers la vie nouvelle, elle s’ouvre sur la Résurrection.

  • La transfiguration

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    La transfiguration
    La transfiguration

    EditorialComme les fêtes de Noël (CPE n° 115) et de l’Épiphanie (CPE n° 80) sont indissociables, celles de Pâques (CPE n° 93) et de la Transfiguration le sont également, quoique d’une autre manière, du fait qu’à la Transfiguration le Christ manifeste déjà sa gloire de Ressuscité pour aider ses disciples à passer l’épreuve de la Passion. C’est pourquoi nous avons choisi, dans ce numéro, de nous attacher à la fête de la Transfiguration, qui est à redécouvrir en Occident (même s’il y a deux fêtes de la Transfiguration : le deuxième dimanche de Carême et le 6 août) alors qu’elle est célébrée comme « la Pâque de l’été » en Orient.Nous avons la chance qu’interviennent dans ce numéro de CPE des spécialistes, qui ont étudié depuis de longues années la fête de la Transfiguration. C’est tout d’abord Nicolas-Jean Sèd qui nous explique, en une étude de première main, l’ancrage dans le Judaïsme du récit biblique de la Transfiguration. Puis, Nicolas Egender précise les origines de la fête de la Transfiguration, qui remonte au VI° siècle. Elle était, alors, célébrée sur le Mont Thabor. Il explique l’hymnographie qui s’est développée, à partir du texte biblique pour célébrer cette fête de lumière qui donne aux disciples un avant-goût de la Résurrection et les introduit dans la vie trinitaire. Ensuite, Charles Athanase Renoux s’attache plus spécifiquement aux hymnes géorgiens qui laissent percevoir la divinité du Christ dans la gloire de sa manifestation sur le Thabor. Avant que la fête ne soit en place, Grégoire de Nazianze, chantre de la Trinité (Cf. CPE n° 134), donne à la Transfiguration une place centrale dans son œuvre, comme l’explique Philippe Molac. Cette expérience de lumière est à la fois celle où le Christ manifeste sa divinité et la communion trinitaire et où il invite à y entrer, à actualiser l’illumination baptismale, soulignant ainsi le lien intrinsèque entre le Baptême du Christ et la Transfiguration. Jacques de Saroug, que présente Colette Pasquet, met aussi l’accent sur la manifestation de la divinité du Christ à la Transfiguration.Le numéro n’aurait pas été complet, si nous n’avions évoqué les différents commentaires patristiques² du texte de la Transfiguration : d’Origène à Jean Damascène et même à Pierre le Vénérable. C’est pourquoi, nous avons proposé une note de synthèse finale.

  • Exégèse et herméneutique chez les Pères

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    Exégèse et herméneutique chez les Pères
    Exégèse et herméneutique chez les Pères

    EditorialLes Pères ont été avant tout des hommes de la Bible. Toute leur théologie en est tirée, comme en témoignent non seulement Origène et Augustin, mais aussi l’ensemble des Pères de l’Eglise. Ils ont été de véritables pionniers dans l’interprétation de l’Ecriture. Sans doute ont-ils repris des méthodes d’exégése juive, comme les règles de Hillel, ainsi que les Règles de Tyconius, ainsi que le montre Jean-Marc Vercruysse, maître d’oeuvre de ce numéro de Connaissance des Pères de l’Eglise, mais ils ont également apporté leur contribution propre, comme l’explique Isabelle Bochet à propos du De doctrina christiana d’Augustin. Il leur a, tout d’abord, fallu établir le texte de la Bible et faire ainsi oeuvre quasi scientifique d’exégètes, comme Origène et Jérôme, puis ils ont dû commenter l’Ecriture et développer alors toute une herméneutique. Parfois, ils y ont été contraints pour mettre en échec les hérésies, tel Irénée de Lyon que présente Agnès Bastit-Kalinowska, et ont cherché à mettre en évidence l’apport spécifique de l’Ecriture. Dans un contexte plus serein, ils ont également proposé des méthodes d’exégèse de la Bible. Souvent, on oppose l’école d’Alexandrie avec l’exégèse allégorique et l’école d’Antioche avec l’exégèse littérale. Daniel Vigne, qui reprend la genèse et la réception de l’école d’Alexandrie et Jean-Noël Guinot qui s’attache à l’école d’Antioche avec Théodoret de Cyr soulignent que les questions sont plus complexes, ce qui amène Jean-Noël Guinot à conclure que « l’exégèse antiochienne se caractérise avant tout par l’attention portée à la dimension historique du texte biblique, par sa défiance à l’égard de l’allégorie d’Origène, et par le rejet de ce mode d’interprétation au profit d’un moyen moins subjectif, ou si l’on veut plus rationnel, de dépasser la lettre, puisqu’il repose sur l’examen objectif des faits : l’explication typologique » (p. 59). La lecture que les Pères ont faite de l’Ecriture, si elle peut nous dérouter sur certains points, est en fait un lieu de ressourcement qui, aujourd’hui encore, nous aide à découvrir la profondeur du texte biblique et à trouver le trésor qui est caché dans son champ et qui n’est autre que le Christ, comme l’expliquait Origène. Marie-Anne VANNIER

  • Le Notre Père: À propos de la nouvelle traduction

    148

    Le Notre Père: À propos de la nouvelle traduction
    Le Notre Père: À propos de la nouvelle traduction

    EditorialLes Pères ont largement commenté le Notre Père, qui est la prière par excellence, et ce, non seulement dans le cadre de la catéchèse baptismale, mais aussi tout au long de leur vie. Dans le numéro 116 de Connaissance des Pères de l’Église, nous avons fait une présentation générale de leurs commentaires ; désormais, avec le changement de traduction de la sixième demande, nous sommes amenés à voir comment les Pères ont traduit et commenté cette demande. Après un aperçu des commentaires qu’ils en ont faits, Régis Courtray étudie « les traductions latines anciennes de cette sixième demande », ce qui l’amène à reprendre la question des traductions de la Bible, à constater leur diversité, avant de voir quelle interprétation les Pères en ont donnée et de mettre en évidence leur actualité. Puis Lorenzo Perrone explique comment, à partir du commentaire du Notre Père, Origène pose le problème de la tentation, comment il « nous suggère d’entendre les mots “Fais que nous n’entrions pas dans l’épreuve” comme s’ils signifiaient : “Fais que nous ne succombions pas à la tentation” » (p. 25). Plus largement, la tentation est donc vue par Origène « comme une chance que Dieu nous donne d’apercevoir l’utilité des épreuves et de nous connaître nous-mêmes grâce à elles » (p. 30). C’est déjà toute la question du combat spirituel, que reprendront les Pères du désert, qui est posée. Revenant au côté latin, Paul Mattei fait ressortir l’apport de Cyprien de Carthage, en proposant, tout d’abord, une nouvelle traduction de son commentaire de la sixième demande du Notre Père de l’évangile de Matthieu, et en dégageant son enjeu, sans oublier l’influence de Tertullien.

  • La fraternité

    146

    La fraternité
    La fraternité

    EditorialS’il est une réalité qui caractérise l’époque patristique, c’est bien la fraternité qui a permis aux communautés chrétiennes, réunies autour de leur Abba qu’était l’évêque, de durer malgré les persécutions. Bien que la mise en œuvre de la fraternité réponde à l’anima una et au cor unum de la première communauté de Jérusalem, comme l’explique Jaime García à propos d’Augustin, il ne faudrait pas non plus idéaliser, car les tensions n’étaient pas absentes des premières communautés, comme s’en fait l’écho, par exemple, l’Épître aux Corinthiens de Clément de Rome. Il n’en demeure pas moins, comme le montre Michel Dujarier que, dans les premiers siècles, l’Église se définit comme fraternité. «L’emploi de ce mot (adelphotès), précise-t-il, était une nouveauté remarquable [...]. L’appellation de “frères” ou de “sœurs” est devenue d’une utilisation très fréquente entre les chrétiens à cause de leur lien vital avec le Christ-Frère» (p. 2). À partir du IVe siècle, et souvent en réaction à l’arianisme, les Pères expliquent que l’origine de la fraternité est un don de Dieu, de la Trinité, à laquelle le Christ nous introduit. Adoption divine et fraternité vont de pair. Jean Chrysostome en dégage les conséquences pratiques, sociales, en faisant ressortir le lien indissociable entre le sacrement de l’autel et le sacrement du frère qui exprime la fraternité en actes. S. Benoît procède de manière analogue, en partant cette fois du baptême, comme le précise Michel van Parys pour rendre compte de la filiation divine et de ses conséquences qui ne sont autres que l’amour fraternel, qui amène à l’organisation de la vie monastique comme «la communion entre frères» (p. 42), une communion plurielle et fraternelle. Finalement, Bruno Demoures met en évidence la dimension prophétique de la fraternité monastique qui exprime à quel point la fraternité est essentiellement un don et constitue à la fois un défi et une espérance pour notre société.

  • L’initiation chrétienne hier et aujourd’hui

    152

    L’initiation chrétienne hier et aujourd’hui
    L’initiation chrétienne hier et aujourd’hui

    EditorialLe 26 septembre dernier, une journée d’études, co-organisée avec la Luxembourg School of Religion & Society, en lien avec le Service du catéchuménat de l’archidiocèse de Luxembourg et l’Amicale des étudiants en théologie de Metz, que nous remercions, a rassemblé un public nombreux de patrologues et d’acteurs de la catéchèse et de la pastorale à Metz. Nous en publions les Actes dans ce numéro. L’initiation chrétienne chez les Pères de l’Église n’est pas sans analogie avec le catéchuménat, qui a été restauré par le concile Vatican II, qui a justement effectué un retour aux Pères de l’Église. Force est, en effet, de noter une double analogie, d’une part quant à l’âge : l’initiation chrétienne et le catéchuménat interviennent à l’âge adulte, ce qui suppose une formation complète, d’autre part, le contexte dans lequel ils s’effectuent : s’il est différent en fonction de l’époque, il n’en est pas moins proche, dans la mesure où le catéchuménat ne se situe plus par rapport au paganisme antique, mais face aux nouvelles religiosités (1), qui, sur certains points, n’en sont pas très différentes, ce qui amène à réfléchir sur la notion d’initiation, comme l’a fait Louis Bouyer (2) et comme le réalise ici Jean-Marie Brauns, qui a consacré sa thèse à la question. Dans ces conditions, nous comprenons qu’il n’est pas inutile de revisiter les textes des Pères, les méthodes qu’ils ont proposées, non pas tant pour les reprendre comme telles, que pour voir leur apport et les mettre en perspectivepour aujourd’hui. Tel est l’objectif du Rituel de l’initiation chrétienne des adultes que présente Daniel Laliberté. Il est seulement dommage que, mis à part le récit d’Égérie et les découvertes archéologiques, étudiées, en particulier, par Victor Saxer (3), on ne dispose pas d’informations précises sur le déroulement de l’initiation chrétienne, sur les échanges qui sont intervenus entre les catéchumènes et leurs accompagnateurs, si ce n’est dans le De catechizandis rudibus, la grande catéchèse d’Augustin. Si les convergences sont importantes entre hier et aujourd’hui, une différence intervient, cependant, quant au statut des catéchumènes dans la communauté. Si, dans les premiers siècles, les catéchumènes constituaient les communautés naissantes et leur rappelaient chaque année, à Pâques, la création nouvelle qui se réalise par le baptême, aujourd’hui, « ils transforment davantage la communauté établie et lui redisent son incessante démarche de conversion, lui rappelant qu’elle existe par grâce (4) ». À partir de ces quelques remarques préliminaires, qui seront complétées par les différents articles de ce numéro, on remarque déjà que l’initiation chrétienne a non seulement un enjeu personnel qui permet au nouveau converti de trouver son identité chrétienne, mais également un enjeu ecclésiologique, du fait que le nouveau baptisé s’insère dans la communauté et la transforme, comme le montre Bruno Hayet. En lien avec les recherches déjà menées dans le cadre de la catéchèse (CPE n° 91) et de la mystagogie (CPE n° 126), ce numéro donne un aperçu de l’initiation chrétienne dans les premiers siècles. Mgr Job de Telmessos explique à quel point elle est restée vivante dans l’Église d’Orient avec le caractère indissociable des trois sacrements de l’initiation. Mgr Roland Minnerath précise comment, dans le diocèse de Dijon, la confirmation reprend sa véritable place parmi les sacrements de l’initiation. Michel van Parys, Emmanuel Bohler et Philippe Molac rappellent l’apport des Cappadociens, respectivement de Grégoire de Nysse et de Basile de Césarée, Patrick Muller fait ressortir celui de Jean Chrysostome. Il reste un auteur qui a beaucoup apporté dans un style différent, c’est Augustin d’Hippone. Aussi reprendrons- nous les grandes lignes de sa Première catéchèse, qui est originale, mais moderne, et pourrait servir dans le catéchuménat actuel. Nous noterons simplement ici la différence entre les catéchèses baptismales et les catéchèses mystagogiques dans

  • La Syrie

    151

    La Syrie
    La Syrie

    EditorialIl est habituel de distinguer les Pères grecs et les Pères latins. Or, on oublie souvent les Pères syriaques, dont la langue vient de l’araméen et qui, de ce fait, avaient un accès plus direct à l’Écriture. Il est vrai que leurs textes ne sont pas toujours traduits : ceux d’Éphrem commencent à l’être, ceux de Philoxène de Mabboug, de Jacques de Saroug… le sont moins. De plus, la Syrie est aujourd’hui un pays déchiré, alors qu’entre le iiie et le viie siècle, elle était une contrée florissante, marquée par le christianisme, sans oublier que S. Paul s’est converti sur le chemin de Damas et que c’est à Antioche que les disciples du Christ ont reçu le nom de « chrétiens », autant dire que la Syrie a eu un rôle important aux débuts du christianisme. Nous remercions Colette Pasquet, qui a réalisé ce numéro de Connaissance des Pères, consacré à la Syrie chrétienne en complément du numéro 37 de CPE. Dans un article d’ouverture, elle en rappelle l’apport, tant pour la traduction de la Bible que pour le monachisme et les controverses christologiques, et elle précise quels étaient les lieux stratégiques de l’époque. Puis, Lucas Van Rompay envisage Eusèbe, évêque d’Émèse, une figure originale du ive siècle, dont il met en évidence l’apport exégétique et herméneutique. À la suite en quelque sorte d’Origène, Eusèbe compare les versions hébraïque, grecque et syriaque (la Peshitta) de la Bible, et s’intéresse particulièrement au texte de la Genèse. Il prend également en compte la dimension historique et présente des commentaires qui ne seront pas sans inspirer l’école d’Antioche, Jérôme, le monde syriaque et arménien. Frédéric Alpi s’attache, ensuite, à une autre figure d’évêque, antichalcédonien cette fois, celle de Sévère d’Antioche, qui a fortement marqué le vie siècle. Jean-Noël Guinot, spécialiste de Théodoret de Cyr, rappelle quel est son apport et montre comment il a été façonné par les moines syriens, les anachorètes essentiellement, dès son plus jeune âge. Il envisage également, dans son article, les autres formes de monachisme, tant les cénobites que les stylites. Finalement, Henri Hugonnard-Roche retrace l’histoire du monastère de Qenneshre qui fut un haut lieu de culture grecque et syriaque, où les textes des Pères grecs, en particulier des Cappadociens, furent traduits en syriaque, étudiés, commentés. Jacques d’Édesse en est l’un des illustres représentants. Marie-Anne VANNIER

  • Le discernement

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    Le discernement
    Le discernement

    EditorialAu moment où le discernement est au centre du Synode des jeunes, qui aura lieu du 3 au 27 octobre 2018 à Rome, il est bon de clarifier la question, ce que fait Bruno Hayet, en une réflexion originale, et de reprendre les textes fondamentaux sur le sujet. On pense immédiatement aux Exercices spirituels de S. Ignace de Loyola, où la consolation ou la désolation permettent de réaliser le discernement. Mais, avant lui, les Pères de l’Église, à la suite de S. Paul, ont fait ressortir le rôle décisif du discernement. Aussi est-ce l’occasion de revisiter leurs textes. Parmi eux, les Pères du désert semblent avoir une place privilégiée, car ils ont apporté une contribution fondamentale, en mettant en œuvre le discernement tout au long de leur vie, comme le montre Ugo Zanetti. Jean Cassien, qui a séjourné avec eux au désert d’Égypte, compare le discernement à l’office des changeurs et invite à vivre dans la dynamique de l’Esprit Saint, en laissant de côté ce qui en éloigne. Dorothée de Gaza met davantage l’accent sur le rôle de la conscience dans la mise en œuvre du discernement, comme l’explique Emmanuel Faure. Mais avant eux, Grégoire de Nazianze et Augustin ont également souligné l’importance du discernement, et justement en fonction de ces deux orientations. Comme l’explique Philippe Molac, Grégoire le Théologien a été amené à pratiquer le discernement pour opter entre la responsabilité pastorale et la vie monastique. Ainsi n’en est-il pas resté à la composante éthique du discernement, mais il a pris en compte son enjeu existentiel et ontologique, et a réfléchi sur la vie dans l’Esprit à la lumière de la Transfiguration. Augustin, lui, a davantage mis l’accent sur le rôle de la conscience et de la charité fraternelle dans l’exercice du discernement, comme le précise Jaime García. Il n’en demeure pas moins que les Pères ont été amenés à vivre le discernement et qu’ils en ont pris en compte les différentes composantes dans leur réflexion, d’où l’intérêt et l’actualité de leurs écrits.

  • L’Esprit Saint source de vie

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    L’Esprit Saint source de vie
    L’Esprit Saint source de vie

    EditorialDans le cadre du Jubilé de l'an 2000, le numéro 69 de Connaissance des Pères de l'Église avait déjà été consacré à l'Esprit Saint, avec des articles de fond sur Tertullien, Basile de Césarée, Hilaire de Poitiers, Grégoire Palamas, et des synthèses sur la pneumatologie à l'époque patristique, dont celle de Basile Studer, publiée au début du numéro 70 de notre Revue. En fait, e sujet est inépuisable. Les différents articles présentés, cette fois, complètent les précédents en envisageant: Irénée de Lyon, Grégoire de Nazianze, Jean Chysostome, Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone et les Pères du Désert, sans oublier la procession de l'Esprit Saint. Ainsi se dessinent les grandes orientations de la pneumatologie en Orient et en Occident. Marie-Anne VANNIER

  • Le salut et le mystère pascal

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    Le salut et le mystère pascal
    Le salut et le mystère pascal

    Les Pères de l’Église ont mis en place la célébration de la fête de Pâques, le centre de l’année liturgique, et ils ont, en même temps, expliqué que le mystère du salut s’y réalise. Aussi avons-nous choisi, dans ce numéro, de ne pas séparer ces deux composantes, ce qui donne une nouvelle perspective sur le salut. Nous avons la chance d’avoir deux auteurs qui ont longuement travaillé la question et qui nous aident à la pénétrer. En une ample étude, Raymond Winling, qui a écrit deux ouvrages de synthèse sur Le salut en Jésus-Christ dans la littérature de l’ère patristique 1, ainsi qu’un livre sur La Résurrection et l’exaltation du Christ dans la littérature de l’ère patristique 2, et un autre sur La Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ 3, envisage tous les aspects de la sotériologie et même de l’eschatologie patristiques. Chez les Pères de l’Église, en effet, tous les domaines sont liés. Christologie et sotériologie sont inséparables, comme le souligne l’auteur, le motif de l’Incarnation étant envisagé par les Pères comme la divinisation de l’être humain plus encore que comme sa rédemption. Partant du mystère pascal, les Pères en déploient toutes les implications pour l’être humain. En un article original, Nicolas Egender, qui vit quotidiennement la liturgie byzantine au monastère de Chevetogne, explique comment cette liturgie célèbre le mystère pascal au fil des semaines et par là même le salut apporté par le Christ. C’est une sotériologie en acte, déployée en différentes composantes, que propose la geste liturgique et il en donne les clefs de compréhension, ainsi que la traduction des principaux textes liturgiques. Marie-Anne VANNIER

  • Jérusalem

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    Jérusalem
    Jérusalem

    Jérusalem, la ville des villes, a un rôle important, en particulier à partir du IV° siècle, non seulement pour sa liturgie, mais aussi pour ceux qui y ont joué un rôle important : Cyrille de Jérusalem, avec ses célèbres catéchèses baptismales et mystagogiques et pour sa place centrale dans les pèlerinages qui se sont mis en place. Elle a aussi une dimension symbolique qui sera prise en compte dans ce numéro, sans oublier la Jérusalem céleste, la cité de Dieu. la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE SOMMAIRE Editorial Marie-Anne VANNIERLa liturgie de Jérusalem à l'époque de l'évêque Cyrille Nicolas EGENDERHésychius de Jérusalem, didascale de la « Mère des Églises » Michel VAN PARYSLe patriarcat de Jérusalem Philippe MOLACLes différents visages de Jérusalem dans la Correspondance de Jérôme Benoït JEANJEANActualité des Pères de l’Église

  • Jean Cassien

    155

    Jean Cassien
    Jean Cassien

    ÉditorialIl arrive que l’âme parvenue à cet état de vraie pureté et qui commence de s’y enraciner, conçoive en même temps toutes les formes de prières ; elle vole de l’une à l’autre, flamme insaisissable, flamme dévorante ; elle s’épanche en prières toutes vives et pures, que l’Esprit Saint lui-même exhale à notre insu vers Dieu avec des gémissements inénarrables ; elle conçoit, elle laisse déborder de son sein, en ce seul instant d’ineffable oraison tant de sentiments, qu’elle serait incapable, en un autre moment, je ne dis pas seulement de les exprimer, mais même de les repasser dans son souvenir […]. C’est un état plus sublime encore et d’une plus transcendante élévation. C’est un regard sur Dieu seul, un grand feu d’amour. L’âme s’y fond et s’abîme en la sainte dilection, et s’entretient avec Dieu comme avec son propre père, très familièrement, dans une tendresse de piété toute particulière […]. Une fois parvenus à cette dignité d’enfants de Dieu, nous brûlerons aussitôt de la tendresse qui est au cœur de tous les bons fils ; et, sans plus songer à nos intérêts, nous n’aurons de passion que pour la gloire de notre Père. Nous lui dirons : “Que ton nom soit sanctifié” témoignant par là que sa gloire est tout notre désir et toute notre joie […]. Cette prière du Pater […] élève plus haut encore ceux qui se la rendent familière, jusqu’à cet état suréminent dont nous avons parlé précédemment, à cette prière de feu que bien peu connaissent d’expérience, et, pour mieux dire, ineffable. Celle-ci dépasse tout sentiment humain. L’âme, toute baignée de la lumière d’en-haut, ne se sert plus du langage humain, toujours infirme. Mais c’est en elle comme un flot montant de toutes les affections saintes à la fois : source surabondante d’où sa prière jaillit à pleins bords et s’élance d’une manière ineffable jusqu’à Dieu. Elle dit tant de choses en ce court instant, qu’elle ne pourrait aisément ni les exprimer ni même les repasser dans son souvenir, lorsqu’elle revient à soi. Notre Seigneur encore a tracé pareillement, par la forme de sa supplication, le dessin de cet état, lorsqu’il se retira dans la solitude de la montagne, ou que, dans la prière silencieuse de son agonie, il répandait une sueur de sang, par un exemple inimitable d’ardeur intense. Jean Cassien

  • Les laïcs

    163

    Les laïcs
    Les laïcs

    Ce numéro s’appuie sur le riche travail de Alexandre Faivre récemment disparu (1945-2020), historien et patrologue. Il met en avant la place des laïcs dans l’Eglise, et ce dès les premiers temps, dépassant largement la notion étroite d’un apostolat des laïcs. Ses travaux explicitent la construction de la hiérarchie et le rapport des hommes et des femmes face au pouvoir de servir. Il soutient l’intérêt et la fécondité qu’aurait l’Eglise à, comme aux premiers siècles, s’appuyer sur son laïcat. la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE Éditorial Marie-Anne VANNIERIn memoriam Alexandre Faivre. Prendre la mesure d'une entreprise de science et de foi. Paul MATTEIOrdonner la Fraternité. Acteurs, structures, frontières du champ religieux chrétien Alexandre FAIVREValeur de l’hapax Laïkos dans l’Épître aux Corinthiens de Clément de Rome ? Philippe MOLAC« Nous sommes devenus nombreux. » Croissance démographique et institutionnalisation des communautés chrétiennes Attila JAKABDidaskalia et sacerdoce d’après Origène à Alexandrie Michele CUTINOActualité des Pères de l’Église

  • Les anaphores

    161

    Les anaphores
    Les anaphores

    L'anaphore est cette partie de la prière eucharistique, où le prêtre présente (en grec phora) vers le haut (en grec ana) l'offrande à Dieu, en mémoire de l'offrande du Christ. Depuis la Didachè, il y a eu une grande diversité d'anaphores qui sont présentées par des spécialistes : Nicolas Egender, Mgr Job Getcha, Philippe Molac, Ugo Zanetti et qui témoignent de la création de prières liturgiques au cours des premiers siècles. la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE SOMMAIRE Éditorial Marie-Anne VANNIERIntroduction aux anaphores Nicolas EGENDERL'anaphore d'Addaï et Mari Philippe MOLACL'anaphore de saint Basile le Grand Job GETCHALes anaphores coptes Ugo ZANETTIActualité des Pères de l’Église

  • Bordeaux et l’Aquitaine

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    Bordeaux et l’Aquitaine
    Bordeaux et l’Aquitaine

    Pas toujours très connue, l'Aquitaine, avec son centre de gravité autour de Bordeaux a été une plaque tournante au IVe siècle, avec la christianisation de notables de la région de Bordeaux, qui étaient en lien avec Ambroise, Jérôme, Augustin, Martin de Tours, avec la présencde Sulpice Sévère, l'auteur de la vie de Martin de Tours, de Prosper d'Aquitaine, de Paulin de Nole, de Victorius d'Aquitaine. Une région et des auteurs à découvrir. la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE Éditorial Marie-Anne VANNIERLa christianisation des notables de la région de Bordeaux Pascal-Grégoire DELAGEPhébade d'Agen Philippe MOLACPaulin et l'Aquitaine Janine DESMULLIEZL'Aquitaine de Prosper Jérémy DELMULLETrois Aquitains remarquables (le Pèlerin de Bordeaux, Sulpice Sévère et Victorius) Jean-Marc VERCRUYSSEActualité des Pères de l’Église

  • La Résurrection

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    La Résurrection
    La Résurrection

    Pour annoncer la nouveauté du christianisme dans le monde gréco-romain, les Pères de l'Église ontr mis en évidence la réalité de la Résurrection. Ils en ont cherché les modalités et précisé le sens et ce, dès Justin, Irénée... dans leurs traités et dans leur prédication pour Pâques. Ils ont expliqué comment la Résurrection du Christ et la pierre d'angle de notre résurrection, ce qui les a amenés à développer une théologie du marture... Nous reprendrons dans ce numéro, leur apport, en étudiant non seulement Justin, Irénée mais aussi les Cappadociens, Augustin... la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE SOMMAIRE Éditorial Marie-Anne VANNIERLa Résurrection et l'Exaltation du Christ dans la littérature de l'ère patristique Raymond WINLINGLa célébration de la Résurrection à Pâques Marie-Anne VANNIERLes martyrs et la Résurrection Martin ROCHLe Peri Anastaseôs de Justin de Rome Daniel VIGNENote sur la Résurrection chez Irénée de Lyon Artur SWIDECKIHomélie de Narsai sur la Résurrection Colette PASQUETActualité des Pères de l’Église

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