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Le diable et les démons chez les Pères
La diaconie
Le Notre Père
Série de livres électroniques13 titres

Connaissances des Pères de l'Église

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À propos de cette série

Pas toujours très connue, l'Aquitaine, avec son centre de gravité autour de Bordeaux a été une plaque tournante au IVe siècle, avec la christianisation de notables de la région de Bordeaux, qui étaient en lien avec Ambroise, Jérôme, Augustin, Martin de Tours, avec la présencde Sulpice Sévère, l'auteur de la vie de Martin de Tours, de Prosper d'Aquitaine, de Paulin de Nole, de Victorius d'Aquitaine. Une région et des auteurs à découvrir.
la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE
Éditorial
Marie-Anne VANNIERLa christianisation des notables de la région de Bordeaux
Pascal-Grégoire DELAGEPhébade d'Agen
Philippe MOLACPaulin et l'Aquitaine
Janine DESMULLIEZL'Aquitaine de Prosper
Jérémy DELMULLETrois Aquitains remarquables (le Pèlerin de Bordeaux, Sulpice Sévère et Victorius)
Jean-Marc VERCRUYSSEActualité des Pères de l’Église
LangueFrançais
ÉditeurNouvelle Cité
Date de sortie11 mars 2022
Le diable et les démons chez les Pères
La diaconie
Le Notre Père

Titres dans cette série (13)

  • Le Notre Père

    116

    EditorialLa prière du Notre Père est fami­lière à tous, et chacun pourrait y apporter son com­men­taire per­sonnel, comme l’ont fait les Pères de l’Église. Jésus a donné cette prière à ses dis­ciples comme une « Parole abrégée » (Rm 9, 28), comme une syn­thèse de son ensei­gnement et une mise en dia­logue avec le Père. La Bonne Nou­velle de l’Évangile y est pré­sentée dans ses grands axes : la demande de la venue du Règne de Dieu, de la réa­li­sation de sa volonté, l’accueil de ses dons quo­ti­diens, de sa misé­ri­corde, la prise de conscience de notre res­pon­sa­bilité. C’est la prière par excel­lence, qui est restée le centre de la vie chré­tienne au cours des âges. Elle a une place cen­trale dans la liturgie, située qu’elle est entre la prière eucha­ris­tique et la liturgie de la com­munion. Elle y apparaît comme la prière de toute l’Église, elle réca­pitule toutes les demandes et se situe dans la dyna­mique de la création nou­velle, réa­lisée dans l’eucharistie. C’est le sommet de la prière, celle que Jésus a voulu laisser à ses dis­ciples, comme une sorte de tes­tament et, même plus, une manière de parler au Père. C’est pourquoi elle est appelée « Oraison domi­nicale », c’est-à-dire Prière du Sei­gneur, signi­fiant par là qu’elle nous a été donnée par le Christ lui-​​même. Cette prière est unique, car c’est le Fils qui y reprend les Paroles que le Père lui a trans­mises. D’autre part, en tant que Verbe incarné, il connaît les désirs de l’être humain et y fait droit dans le Notre Père, qui est à la fois une prière indi­vi­duelle et la prière de l’Église. Dans l’Évangile, nous trouvons deux ver­sions du Notre Père : en Mt 6, 9-​​13 et en Lc II, 2-​​4, comme Origène l’avait sou­ligné dans son Traité de la prière. Depuis les pre­miers temps de l’Église, le Notre Père a été lar­gement com­menté, en par­ti­culier dans le cadre de la caté­chèse bap­tismale, car, en recevant le Notre Père, le caté­chumène com­prend mieux son identité de chrétien, il se situe dans la dyna­mique de la création nou­velle et peut appeler Dieu son Père, d’où la nécessité de le lui expliquer et les nom­breux com­men­taires qui nous sont restés. Ces com­men­taires arti­culent les trois pre­mières demandes qui se rap­portent à Dieu et les quatre der­nières qui nous concernent, mais dans les pre­mières demandes comme dans les der­nières, il est à la fois question de Dieu et de l’homme, de leur dia­logue ininterrompu. Marie-​​Anne VANNIER

  • Le diable et les démons chez les Pères

    120

    EditorialSi les Pères ont dû lutter à l’extérieur contre les hérésies et les actions du Malin, ils n’en ont pas moins mené un combat spi­rituel en eux-mêmes, en particulier lorsqu’ils ont été face à eux-mêmes dans le désert ; aussi ont-ils personnifié cette lutte avec le mal à travers les figures protéiformes du diable et des démons qui abondent, par exemple, dans la Vie d’Antoine, que présente Jeannine Siat, et qui ont donné lieu à une iconographie multiforme. Mais les Pères n’en sont pas restés à cette lutte. Comme le Christ et avec lui, ils ont triomphé du Malin. Ainsi Antoine apparaît-il comme l’homme accompli, comme un alter Christus, à l’issue de cette lutte. C’est au discernement des esprits que les Pères invitent en des traités qui, par la finesse de leur analyse psychologique, sont toujours d’actualité. Lors des Rencontres nationales de patristique de Carcassonne, dont Patrick Laurence a été le maître d’œuvre, ce thème du diable et des démons a été étudié de diverses manières. Daniel Vigne et Régis Courtray l’ont repris à travers la figure de l’Antichrist chez S. Irénée et celle de Nabuchodonosor, qui s’effondrent avec l’avènement du Christ. Marc Milhau et Patrick Laurence l’ont envisagé à travers des Vies de saints, celle de saint Martin et de sainte Mélanie, où les métamorphoses du démon sont nombreuses et hautes en couleur. Finalement, Marie-Ange Calvet-Sebasti souligne que Grégoire de Nazianze identifie le diable aux ténèbres et elle montre qu’il prend, dans l’œuvre du Cappadocien, diverses expres­sions : celle du païen, de l’hérétique, de l’adversaire…, de celui qui choisit le mal. Marie- Anne VANNIER

  • La diaconie

    127

    EditorialLa diaconie, le service de la charité, est l’une des trois tâches fondamentales et indissociables de l’Église, avec l’annonce de la Parole de Dieu (martyria) et la célébration des sacrements (leitourgia), comme le rappelait le pape Benoît XVI dans son encyclique Deus caritas est (n. 25). Au cours de l’année 2013, nous serons invités à y accorder une attention particulière, ce qui nous amène à revisiter avec les Pères les sources de la diaconie. Or, ces sources sont nombreuses et donnent de mieux en comprendre la signification. Comme le souligne Rudolf Schneider, la diaconie caractérise l’Église des origines, qui était une fraternité dans le Christ, comme l’a montré Michel Dujarier 1. La diaconie a une dimension fondamentalement christologique, elle explicite le sens de l’Incarnation, la kénose du Fils de Dieu qui a pris notre humanité pour nous donner d’avoir part à sa divinité. Elle prend tout son sens dans l’eucharistie, où le sacrement de l’autel et le sacrement du frère sont indissociables, comme l’a expliqué Jean Chrysostome (voir texte en quatrième de couverture), le fait de recevoir le Christ induit une attitude identique à la sienne, celle du don de soi pour les autres. Une des expressions les plus marquantes de la diaconie est la Basiliade, cette cité que Basile de Césarée avait fait construire pour les pauvres et où non seulement ils étaient accueillis, soignés, mais où ils apprenaient également un métier et pouvaient ensuite s’insérer dans la société. Benoît Gain la présente ici dans toute son ampleur. Puis Jaime García rappelle comment Augustin a mis en œuvre la diaconie, en faisant construire des hospices, en défendant les pauvres auprès des autorités civiles, en évitant l’esclavage…, en oeuvrant pour la justice… Il explique comment Augustin montre que la diaconie amène à la conformation au Christ et concourt à constituer la communauté. Guillaume Petit s’attache, ensuite, à la relecture augustinienne de la péricope du lavement des pieds, pour en souligner la dimension christologique et ecclésiologique. Il était difficile de parler du service de la charité sans évoquer Martin de Tours, c’est ce que fait Martin Roch, en donnant à son exemplum toute sa mesure. Finalement, le frère Jean-Luc Molinier envisage, non pas l’hospitalité monastique qui est bien connue, mais un point original : la visite des prisonniers. Il aurait été également possible d’envisager le rôle des diacres dans le service de la charité ; nous avons déjà consacré un numéro à la question et y renvoyons : CPE n° 57. Marie-Anne VANNIER

  • La mystagogie d'hier et d'aujourd'hui: Actes du colloque 2012

    126

    EditorialPour fêter les trente ans de notre revue Connaissance des Pères de l’Église, qui s’attache à dégager l’apport des Pères pour leur époque et pour aujourd’hui, comme le rappelle Henri-Louis Roche en ouverture, nous avons choisi, comme thème du colloque qui nous rassemblait pour cette occasion, une réalité qui était fondamentale à l’époque patristique et que nous redécouvrons aujourd’hui : la mystagogie. Nous avons co-organisé ce colloque, les 27 et 28 janvier derniers, avec le Service national de la catéchèse et du catéchuménat de la Conférence épiscopale, afin de réaliser une approche croisée entre les Pères et aujourd’hui [1]. Nous remercions le Père Luc Mellet qui a été la cheville ouvrière de cette coopération, ainsi que Mgr Pierre-Marie Carré, Mgr Michel Pansard et le Père Nicolas-Jean Sèd qui ont présidé le colloque, les 150 responsables diocésains de la catéchèse ou du catéchuménat qui ont participé à ce colloque, ainsi que les responsables des ateliers : Philippe Marxer (« Catéchèse et temps mystagogiques au vu du RICA »), Marie-Thérèse Perriaux (« La première communion pour entrer dans la vie eucharistique »), Anne-Marie Aitken (« Des catéchèses mystagogiques pour mieux vivre le dimanche »), Louis Ridez (« La place de l’iconographie dans la mystagogie »). La redécouverte actuelle de la mystagogie se situe dans le sil-lage du concile Vatican II, qui a préconisé un retour aux Pères et à l’Écriture. Le pape Benoît XVI lui donne une place importante dans Sacramentum caritatis (n° 64). Sans doute la mystagogie d’hier n’est-elle plus celle d’aujourd’hui, comme le montre Jean Ehret à partir de la reprise de passages des Catéchèses mystagogiques de Cyrille de Jérusalem dans l’Office des lectures, mais il n’en demeure pas moins que la mystagogie est fondamentale aujour-d’hui, tant pour la catéchèse des enfants que pour celle des recommençants, comme l’explique Louis-Marie Chauvet, qui rappelle que « la Lettre aux catholiques de France de 1996 exhortait à “ne pas craindre de prendre l’initiative en invitant à faire la rencontre du Christ dans les sacrements”. Cela fait partie des orientations majeures pour oser “proposer la foi dans la société actuelle”. Dans ce document, on peut noter le plan des trois “lignes d’action” préconisées : c’est en effet la leitourgia (“célébrer le salut”) qui vient en premier, suivie de la diakonia (“servir les hommes”) et de la marturia (“annoncer l’Évangile”) » (p. 68). Ces trois orientations qui répondent aux trois missions baptismales montrent que la mystagogie est la pierre d’angle, l’expérience de la rencontre avec le Christ d’où découlent la diakonia et la marturia. Les Pères l’ont rapidement compris, c’est pourquoi ils donnent une telle importance à la mystagogie : les nouveaux baptisés ne peuvent être les témoins du Christ que s’ils ont véritablement vécu le kérygme. Sans doute n’ont-ils pas tout compris immédiatement, aussi importe-t-il d’expliquer le symbolisme baptismal, comme le font Cyrille de Jérusalem que présente Pierre Maraval, Ambroise de Milan, Hilaire de Poitiers, les Cappadociens, Augustin, Théodore de Mopsueste… Maxime le Confesseur va plus loin en appliquant la mystagogie à toute la liturgie et à la divinisation de l’être humain, comme l’explique Jean-Marc Vercruysse. C’est un peu en ce sens que l’Église d’Orient comprend aujourd’hui encore la mystagogie que nous présente Alexandre Siniakov. En Occident, nous redécouvrons aussi la mystagogie dans toute sa dimension, comme l’expliquent Mgr Michel Pansard et Luc Mellet, qui précise que la mystagogie est en quelque sorte « la prise de conscience que tout est donné du salut de Dieu dans les sacrements de l’initiation chrétienne mais que tout reste à accueillir vraiment » (p. 103). Pour en rendre compte, Luc Mellet parle, de manière éloquente, d’une seconde conversion. Mgr Claude Dagens, auteur de la Lettre aux catholiques de France qui a eu un rôle majeur, en faisant ressortir le rôle décisif de l’expérien

  • La conversion

    144

    Dans les premiers siècles, la conversion était la condition de possibilité de la constitution et de la durée des communautés chrétiennes. Aussi le baptême, célébré uniquement à Pâques, le centre et le sommet de l'année liturgique, était il, pour les premières générations chrétiennes, le résultat d'un long cheminement d'environ trois années. De grandes figures de convertis sont restées célèbres : Irénée de Lyon, Justin de Naplouse, Ambroise de Milan, Paulin de Nole, Augustin d'Hippone...Nous ne les reprendrons pas toutes en l'espace de ce numéro de Connaissance des Pères de l'Eglise. Nous nous limiterons aux plus marquantes : à Jean Chrysostome que présentera Laurence Brottier et qui est né dans une famille chrétienne même s'il a été baptisé à l'age de dix-huit ans, à Paulin de Nole qu'envisagera Jean-Marc Vercruysse et qui s'est converti à une vie proche du monachisme à l'interieur même du christianisme, et à Augustin, exact contemporain de Paulin de Nole, qui a connu une conversion différente de ce dernier, mais qui a répondu à la demande que Paulin de Nole avait adressée à Alypius d'écrire ses Confessions, et dont nous étudierons précisément l'œuvre, dans la mesure où elle propose le paradigme même de la conversion, qui est à la fois épistrophe et metanoia. Cependant, dans l'Antiquité tardive, la conversion n'est pas seulement un phénomène individuel, elle a également une dimension sociale, qui a amené à la conversion de l'Empire que présente Hervé Huntzinger, en un article de synthèse et d'ouverture. C'est, en effet, l'Empire chrétien qui s'est développé, à la suite de l'édit de Milan, et où, cette fois, les motivations de la conversion demandent à être précisées, comme le souligne Augustin dans le De catechizandis rudibus.

  • Le discernement

    149

    EditorialAu moment où le discernement est au centre du Synode des jeunes, qui aura lieu du 3 au 27 octobre 2018 à Rome, il est bon de clarifier la question, ce que fait Bruno Hayet, en une réflexion originale, et de reprendre les textes fondamentaux sur le sujet. On pense immédiatement aux Exercices spirituels de S. Ignace de Loyola, où la consolation ou la désolation permettent de réaliser le discernement. Mais, avant lui, les Pères de l’Église, à la suite de S. Paul, ont fait ressortir le rôle décisif du discernement. Aussi est-ce l’occasion de revisiter leurs textes. Parmi eux, les Pères du désert semblent avoir une place privilégiée, car ils ont apporté une contribution fondamentale, en mettant en œuvre le discernement tout au long de leur vie, comme le montre Ugo Zanetti. Jean Cassien, qui a séjourné avec eux au désert d’Égypte, compare le discernement à l’office des changeurs et invite à vivre dans la dynamique de l’Esprit Saint, en laissant de côté ce qui en éloigne. Dorothée de Gaza met davantage l’accent sur le rôle de la conscience dans la mise en œuvre du discernement, comme l’explique Emmanuel Faure. Mais avant eux, Grégoire de Nazianze et Augustin ont également souligné l’importance du discernement, et justement en fonction de ces deux orientations. Comme l’explique Philippe Molac, Grégoire le Théologien a été amené à pratiquer le discernement pour opter entre la responsabilité pastorale et la vie monastique. Ainsi n’en est-il pas resté à la composante éthique du discernement, mais il a pris en compte son enjeu existentiel et ontologique, et a réfléchi sur la vie dans l’Esprit à la lumière de la Transfiguration. Augustin, lui, a davantage mis l’accent sur le rôle de la conscience et de la charité fraternelle dans l’exercice du discernement, comme le précise Jaime García. Il n’en demeure pas moins que les Pères ont été amenés à vivre le discernement et qu’ils en ont pris en compte les différentes composantes dans leur réflexion, d’où l’intérêt et l’actualité de leurs écrits.

  • Le Notre Père: À propos de la nouvelle traduction

    148

    EditorialLes Pères ont largement commenté le Notre Père, qui est la prière par excellence, et ce, non seulement dans le cadre de la catéchèse baptismale, mais aussi tout au long de leur vie. Dans le numéro 116 de Connaissance des Pères de l’Église, nous avons fait une présentation générale de leurs commentaires ; désormais, avec le changement de traduction de la sixième demande, nous sommes amenés à voir comment les Pères ont traduit et commenté cette demande. Après un aperçu des commentaires qu’ils en ont faits, Régis Courtray étudie « les traductions latines anciennes de cette sixième demande », ce qui l’amène à reprendre la question des traductions de la Bible, à constater leur diversité, avant de voir quelle interprétation les Pères en ont donnée et de mettre en évidence leur actualité. Puis Lorenzo Perrone explique comment, à partir du commentaire du Notre Père, Origène pose le problème de la tentation, comment il « nous suggère d’entendre les mots “Fais que nous n’entrions pas dans l’épreuve” comme s’ils signifiaient : “Fais que nous ne succombions pas à la tentation” » (p. 25). Plus largement, la tentation est donc vue par Origène « comme une chance que Dieu nous donne d’apercevoir l’utilité des épreuves et de nous connaître nous-mêmes grâce à elles » (p. 30). C’est déjà toute la question du combat spirituel, que reprendront les Pères du désert, qui est posée. Revenant au côté latin, Paul Mattei fait ressortir l’apport de Cyprien de Carthage, en proposant, tout d’abord, une nouvelle traduction de son commentaire de la sixième demande du Notre Père de l’évangile de Matthieu, et en dégageant son enjeu, sans oublier l’influence de Tertullien.

  • La croix

    147

    Editorial«Scandale pour les Juifs, folie pour les païens, le Christ crucifié» (1 Co 1, 23) a amené les Pères de l’Église à dépasser ce paradoxe initial pour montrer que la croix 1, incontournable pour tout chrétien, lui donne de vivre sa Pâque avec le Christ pour être associé à sa Résurrection. Dans un magistral article d’introduction, le P. Nicolas Egender nous fait pénétrer dans l’office byzantin de l’Exaltation de la Croix, « liée à la dédicace de la basilique constantinienne de l’Anastasis, le Saint Sépulcre» (p. 2), et il montre à quel point «il jaillit du mystère pascal d’une manière concrète, poétique et même musicale» (p. 2). C’est également la Croix triomphante que célèbrent les chrétiens du Nil, comme l’explique Noëlle Hugo-Favot, en revisitant l’iconographie qui lui est consacrée. Irénée de Lyon est l’un des premiers à réfléchir sur la croix, il le fait à partir de la typologie du bois entre l’arbre du Paradis et celui de la croix, pour montrer, comme le précise Valerry Wilson, que la croix apporte le salut, inaugure la création nouvelle, s’ouvre sur la Résurrection. Puis Martin Roch reprend les premiers témoignages, relatifs à la redécouverte de la Croix au ive siècle. Finalement, Philippe Molac présente une remarquable étude de la célèbre hymne Vexilla Regis, «l’une des plus anciennes louanges de l’Occident chrétien [...], qui porte au plus haut point la victoire du Crucifié» (p. 51), en se terminant par ces mots: «La vie s’est offerte dans la mort et par la mort a été rendue à la vie.» Tout en prenant en compte le réalisme de la croix, le tragique de la souffrance, de la trahison, de l’abandon..., les Pères s’attachent à faire comprendre comment la croix est un passage vers la vie nouvelle, elle s’ouvre sur la Résurrection.

  • Jean Cassien

    155

    ÉditorialIl arrive que l’âme parvenue à cet état de vraie pureté et qui commence de s’y enraciner, conçoive en même temps toutes les formes de prières ; elle vole de l’une à l’autre, flamme insaisissable, flamme dévorante ; elle s’épanche en prières toutes vives et pures, que l’Esprit Saint lui-même exhale à notre insu vers Dieu avec des gémissements inénarrables ; elle conçoit, elle laisse déborder de son sein, en ce seul instant d’ineffable oraison tant de sentiments, qu’elle serait incapable, en un autre moment, je ne dis pas seulement de les exprimer, mais même de les repasser dans son souvenir […]. C’est un état plus sublime encore et d’une plus transcendante élévation. C’est un regard sur Dieu seul, un grand feu d’amour. L’âme s’y fond et s’abîme en la sainte dilection, et s’entretient avec Dieu comme avec son propre père, très familièrement, dans une tendresse de piété toute particulière […]. Une fois parvenus à cette dignité d’enfants de Dieu, nous brûlerons aussitôt de la tendresse qui est au cœur de tous les bons fils ; et, sans plus songer à nos intérêts, nous n’aurons de passion que pour la gloire de notre Père. Nous lui dirons : “Que ton nom soit sanctifié” témoignant par là que sa gloire est tout notre désir et toute notre joie […]. Cette prière du Pater […] élève plus haut encore ceux qui se la rendent familière, jusqu’à cet état suréminent dont nous avons parlé précédemment, à cette prière de feu que bien peu connaissent d’expérience, et, pour mieux dire, ineffable. Celle-ci dépasse tout sentiment humain. L’âme, toute baignée de la lumière d’en-haut, ne se sert plus du langage humain, toujours infirme. Mais c’est en elle comme un flot montant de toutes les affections saintes à la fois : source surabondante d’où sa prière jaillit à pleins bords et s’élance d’une manière ineffable jusqu’à Dieu. Elle dit tant de choses en ce court instant, qu’elle ne pourrait aisément ni les exprimer ni même les repasser dans son souvenir, lorsqu’elle revient à soi. Notre Seigneur encore a tracé pareillement, par la forme de sa supplication, le dessin de cet état, lorsqu’il se retira dans la solitude de la montagne, ou que, dans la prière silencieuse de son agonie, il répandait une sueur de sang, par un exemple inimitable d’ardeur intense. Jean Cassien

  • La Syrie

    151

    EditorialIl est habituel de distinguer les Pères grecs et les Pères latins. Or, on oublie souvent les Pères syriaques, dont la langue vient de l’araméen et qui, de ce fait, avaient un accès plus direct à l’Écriture. Il est vrai que leurs textes ne sont pas toujours traduits : ceux d’Éphrem commencent à l’être, ceux de Philoxène de Mabboug, de Jacques de Saroug… le sont moins. De plus, la Syrie est aujourd’hui un pays déchiré, alors qu’entre le iiie et le viie siècle, elle était une contrée florissante, marquée par le christianisme, sans oublier que S. Paul s’est converti sur le chemin de Damas et que c’est à Antioche que les disciples du Christ ont reçu le nom de « chrétiens », autant dire que la Syrie a eu un rôle important aux débuts du christianisme. Nous remercions Colette Pasquet, qui a réalisé ce numéro de Connaissance des Pères, consacré à la Syrie chrétienne en complément du numéro 37 de CPE. Dans un article d’ouverture, elle en rappelle l’apport, tant pour la traduction de la Bible que pour le monachisme et les controverses christologiques, et elle précise quels étaient les lieux stratégiques de l’époque. Puis, Lucas Van Rompay envisage Eusèbe, évêque d’Émèse, une figure originale du ive siècle, dont il met en évidence l’apport exégétique et herméneutique. À la suite en quelque sorte d’Origène, Eusèbe compare les versions hébraïque, grecque et syriaque (la Peshitta) de la Bible, et s’intéresse particulièrement au texte de la Genèse. Il prend également en compte la dimension historique et présente des commentaires qui ne seront pas sans inspirer l’école d’Antioche, Jérôme, le monde syriaque et arménien. Frédéric Alpi s’attache, ensuite, à une autre figure d’évêque, antichalcédonien cette fois, celle de Sévère d’Antioche, qui a fortement marqué le vie siècle. Jean-Noël Guinot, spécialiste de Théodoret de Cyr, rappelle quel est son apport et montre comment il a été façonné par les moines syriens, les anachorètes essentiellement, dès son plus jeune âge. Il envisage également, dans son article, les autres formes de monachisme, tant les cénobites que les stylites. Finalement, Henri Hugonnard-Roche retrace l’histoire du monastère de Qenneshre qui fut un haut lieu de culture grecque et syriaque, où les textes des Pères grecs, en particulier des Cappadociens, furent traduits en syriaque, étudiés, commentés. Jacques d’Édesse en est l’un des illustres représentants. Marie-Anne VANNIER

  • La Résurrection

    160

    Pour annoncer la nouveauté du christianisme dans le monde gréco-romain, les Pères de l'Église ontr mis en évidence la réalité de la Résurrection. Ils en ont cherché les modalités et précisé le sens et ce, dès Justin, Irénée... dans leurs traités et dans leur prédication pour Pâques. Ils ont expliqué comment la Résurrection du Christ et la pierre d'angle de notre résurrection, ce qui les a amenés à développer une théologie du marture... Nous reprendrons dans ce numéro, leur apport, en étudiant non seulement Justin, Irénée mais aussi les Cappadociens, Augustin... la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE SOMMAIRE Éditorial Marie-Anne VANNIERLa Résurrection et l'Exaltation du Christ dans la littérature de l'ère patristique Raymond WINLINGLa célébration de la Résurrection à Pâques Marie-Anne VANNIERLes martyrs et la Résurrection Martin ROCHLe Peri Anastaseôs de Justin de Rome Daniel VIGNENote sur la Résurrection chez Irénée de Lyon Artur SWIDECKIHomélie de Narsai sur la Résurrection Colette PASQUETActualité des Pères de l’Église

  • Jérusalem

    159

    Jérusalem, la ville des villes, a un rôle important, en particulier à partir du IV° siècle, non seulement pour sa liturgie, mais aussi pour ceux qui y ont joué un rôle important : Cyrille de Jérusalem, avec ses célèbres catéchèses baptismales et mystagogiques et pour sa place centrale dans les pèlerinages qui se sont mis en place. Elle a aussi une dimension symbolique qui sera prise en compte dans ce numéro, sans oublier la Jérusalem céleste, la cité de Dieu. la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE SOMMAIRE Editorial Marie-Anne VANNIERLa liturgie de Jérusalem à l'époque de l'évêque Cyrille Nicolas EGENDERHésychius de Jérusalem, didascale de la « Mère des Églises » Michel VAN PARYSLe patriarcat de Jérusalem Philippe MOLACLes différents visages de Jérusalem dans la Correspondance de Jérôme Benoït JEANJEANActualité des Pères de l’Église

  • Bordeaux et l’Aquitaine

    162

    Pas toujours très connue, l'Aquitaine, avec son centre de gravité autour de Bordeaux a été une plaque tournante au IVe siècle, avec la christianisation de notables de la région de Bordeaux, qui étaient en lien avec Ambroise, Jérôme, Augustin, Martin de Tours, avec la présencde Sulpice Sévère, l'auteur de la vie de Martin de Tours, de Prosper d'Aquitaine, de Paulin de Nole, de Victorius d'Aquitaine. Une région et des auteurs à découvrir. la revue CONNAISSANCE DES PERES DE L'EGLISE : plus de 160 numéros CLIQUEZ ICI et TROUVEZ LE VÔTRE Éditorial Marie-Anne VANNIERLa christianisation des notables de la région de Bordeaux Pascal-Grégoire DELAGEPhébade d'Agen Philippe MOLACPaulin et l'Aquitaine Janine DESMULLIEZL'Aquitaine de Prosper Jérémy DELMULLETrois Aquitains remarquables (le Pèlerin de Bordeaux, Sulpice Sévère et Victorius) Jean-Marc VERCRUYSSEActualité des Pères de l’Église

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