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Oser l'excellence
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Livre électronique201 pages2 heures

Oser l'excellence

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À propos de ce livre électronique

Oser l’excellence est une réflexion percutante sur la place de l’excellence dans notre société. Ancien athlète olympique devenu entraîneur et analyste sportif, Dominick Gauthier nous plonge au cœur des réalités du sport de haut niveau en déconstruisant les mythes entourant la victoire et le bien-être.
À travers des anecdotes personnelles et des expériences avec les plus grands champions olympiques, il expose un constat frappant. Aujourd’hui, la peur de l’échec et l’obsession du bien-être ont affaibli la culture de la performance. Pourtant, l’excellence n’est ni facile ni malsaine. Elle est un choix, un mode de vie qui repose sur le travail, la résilience et la passion.
Gauthier défend une approche équilibrée où la quête de la victoire ne doit pas se faire au détriment du bien-être, mais grâce à lui. Il remet en question la surprotection des jeunes athlètes, la spécialisation précoce et les dérives d’un encadrement toxique.
Ce livre s’adresse à tous. Athlètes, entraîneurs, parents et professionnels y trouveront une invitation à repenser notre rapport à la réussite et à retrouver la fierté de viser haut sans compromis entre ambition et équilibre.
LangueFrançais
ÉditeurÉditions Sylvain Harvey
Date de sortie21 oct. 2025
ISBN9782925550129
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    Aperçu du livre

    Oser l'excellence - Dominick Gauthier

    PROLOGUE

    «La plus grande gloire n’est pas de ne pas tomber, mais de se relever à chaque chute.» Confucius

    Depuis quelques années, je trouve que nous vivons dans une société qui craint l’échec, qui veut surprotéger et qui banalise la victoire. Pourtant, qui ne souhaite pas être meilleur demain qu’aujourd’hui?

    Mais d’abord, il est essentiel d’expliquer ce qui motive mon ambition avec ce livre. Tout projet, toute aspiration doit commencer par une raison d’être. Un «pourquoi» clair et puissant. C’est, selon moi, la clé pour maximiser les chances de succès.

    Alors, pourquoi écrire ce livre?

    Provoquer une réflexion individuelle et collective pour revaloriser la quête de l’excellence de façon saine et durable dans notre société.

    Dès mon plus jeune âge, j’ai compris que la compétition n’est pas qu’une question de médailles. Elle est un moteur de progression, un levier qui nous pousse à viser plus haut. L’excellence ne se mesure pas uniquement à la victoire, mais aussi à l’effort, à la discipline et à l’apprentissage. Elle est une dynamique, un engagement constant vers le meilleur de soi-même.

    Bien que je partage ici mes expériences personnelles et celles de nombreux champions avec qui j’ai eu la chance de travailler, ce livre n’a pas la vocation d’être une biographie. Il s’agit plutôt d’une démarche visant à démontrer que les principes de l’excellence peuvent être appliqués par tous, individuellement et collectivement. La victoire, loin d’être un privilège réservé à une élite, est une aspiration qui élève le niveau de performance de chacun.

    Certains diront que cette recherche de performance ne les concerne pas, qu’ils préfèrent une vie tranquille. À cela, je réponds qu’il n’existe personne qui espère régresser. Nous voulons tous progresser, que ce soit en tant que parent, employé, entrepreneur ou artiste. L’enjeu n’est pas de transformer chaque individu en champion, mais de cultiver une mentalité de croissance et de dépassement.

    Pourtant, nous vivons à une époque qui redoute l’échec. L’échec ne devrait pas être une finalité, mais un passage, parfois inconfortable et toujours nécessaire. En refusant d’accepter la difficulté comme une étape naturelle de l’apprentissage, nous nous privons du plaisir de l’effort et de la joie de l’accomplissement.

    Sortir de sa zone de confort, oser et persévérer face à l’adversité sont des choix aussi importants que le résultat final. C’est en embrassant l’incertitude et en avançant avec audace que l’on trouve la force de prospérer.

    Comme l’a écrit Sénèque: «Pour être heureux, il faut éliminer deux choses: la peur d’un mal futur et le souvenir d’un mal passé.»

    Ce livre est le fruit de cette réflexion. Il propose de réconcilier ambition et bien-être, en affirmant que la véritable excellence réside dans la transformation que l’on vit en poursuivant ses objectifs avec détermination

    Bonne lecture,

    Dominick

    1

    L’AUDACE D’UN RÊVE

    Né à Lévis, à la fin de l’été 1973, rien ne me prédestinait au ski acrobatique. Mes parents n’étaient pas des skieurs alpins, mais plutôt des adeptes de ski de fond. Ma sœur aînée, quant à elle, avait déjà découvert les joies de la glisse, dévalant les pentes en ski alpin. Pendant ce temps, moi je faisais des crises devant chaque butte qui, à mes yeux de petit bonhomme de trois ans, ressemblait à une montagne. Nous avions la chance de louer un chalet au mont Sainte-Anne et je leur pointais sans cesse la grosse montagne, la vraie, celle que je rêvais de descendre. L’envie de skier sur ces pistes me brûlait tant, que mes parents, ouverts et toujours prêts à nous laisser explorer nos intérêts sportifs, ont accepté que je rencontre un moniteur de ski alpin. C’était la meilleure décision, puisqu’eux-mêmes n’avaient jamais pratiqué ce sport jusque-là. Nous étions un drôle de duo, mon entraîneur et moi. Alors que j’étais haut comme trois pommes, il me semblait géant du haut de ses six pieds, trois pouces. N’empêche que la magie avait opéré: j’étais littéralement tombé en amour avec le ski alpin. Nos fins de semaine ont vite été transformées: dorénavant, nous allions au mont Sainte-Anne tous les week-ends, et mes parents m’envoyaient à la montagne skier avec mon entraîneur, mais aussi avec des parents d’amis. Puis, ils s’y sont mis eux aussi; ma sœur qui pratiquait le ski de façon sporadique s’était mise à en faire plus assidûment. Nos fins de semaine entières tournaient autour des pistes et de nos descentes. Il faut dire que les quelques bonbons et barres de chocolat dans le sac à dos de mes parents aidaient à prolonger les journées les plus glaciales, avant de savourer, le soir venu, une raclette ou une fondue réconfortante. C’était vraiment le bonheur total.

    À cinq ans, lorsque j’ai commencé à fréquenter la maternelle, j’ai vite réalisé que la plupart de mes amis n’étaient pas des skieurs, mais bien des joueurs de hockey. Après avoir amené toute ma famille à skier, j’ai décrété à mes parents:

    –   Je ne veux plus skier, j’aimerais mieux jouer au hockey!

    Un peu décontenancés, mes parents ont rapidement cherché à cacher leur déception, étant ouverts à nous faire découvrir toutes les opportunités. Si je voulais jouer au hockey, ils m’amèneraient à l’Aréna de Lévis, voilà tout. Enfin… pas si simplement. Ma mère, déjà très impliquée dans le club de patinage artistique, a sorti son veto. Elle m’a imposé une condition: si je voulais jouer au hockey, je devais d’abord obtenir tous mes écussons (les niveaux) en patinage artistique.

    –   QUOI, MAMAN? NON!

    Ne reculant devant aucun défi, sauf celui de convaincre ma mère un brin têtue, j’ai fini par accepter: «D’accord, mais dès que j’ai mon dernier écusson, c’est fini.» Résolu à en finir au plus vite avec ma «carrière» de patineur artistique, j’ai enchainé les écussons à toute vitesse. L’expérience n’a pas été des plus plaisantes, mais elle m’a laissé quelques bonnes anecdotes. Cependant, force est de constater que ma mère avait raison. Son plan était brillant: m’apprendre à bien patiner avant de chausser des patins de hockey. Dès mon premier jour sur la glace avec l’équipement dont je rêvais tant, j’étais le joueur qui patinait le mieux, surtout à reculons. Sans hésiter, j’ai décidé d’être défenseur.

    Pendant ce temps, ma sœur, elle, atteignait le niveau provincial en patinage artistique. Nos fins de semaine familiales se déroulaient désormais dans les arénas. Nous avions troqué nos traditionnelles soirées raclette pour une tournée régionale de frites sauce des cantines d’arénas. Oui, un méchant déclin!

    J’aimais le sport de façon générale, skier ou jouer au hockey. Tout ce que je voulais, c’était bouger et ressentir ce sentiment d’aller au bout de moi-même dans une discipline. C’était d’ailleurs la philosophie familiale: faire ce qu’on veut, mais bien le faire. C’est sans surprise que je me suis donné à fond dans le hockey et que très rapidement, j’ai joué dans le compétitif AA dès mes années Atome.

    J’avais dix ans et je jouais maintenant dans le Pee-Wee CC. J’étais déjà conscient que les parents dans les estrades influençaient ce que notre entraîneur de hockey prenait comme décision, et bien que cela m’agaçait, je n’en faisais pas encore les frais. Cette année-là, parallèlement à ma saison de hockey, je suis retourné pour le plaisir faire quelques descentes de ski alpin avec mes bons amis.

    Nous arrivions au terme de notre saison de hockey, couronnée par une fin de semaine de tournoi. Le match était serré, nous étions à égalité avec l’équipe adverse. Il restait une minute au match. C’était évident, on allait me mettre sur la glace. Comme j’avais su me démarquer en tant qu’excellent défenseur, c’était ma place. L’entraîneur, sensible aux pressions des parents qui veulent à tout prix que leurs enfants aient le plus possible de temps de glace, avait envoyé l’autre duo de défenseurs. Comme si tout était orchestré, l’équipe adverse avait compté le but vainqueur, et nous étions vaincus. J’étais en colère, car je détestais perdre. Mais il y avait plus que cela. J’étais dégouté par ces manigances qui régnaient dans les arénas, la liberté que m’offrait le ski venait hanter mes pensées. Cette dernière scène avec mon équipe de hockey sentait mauvais, et mes pensées se déroulaient à toute vitesse dans ma tête. Est-ce que je voulais continuer à être dans une équipe avec ce que cela impliquait: jouer le meilleur match de ma vie et terminer avec en perdant? Ou inversement, jouer avec médiocrité et gagner le match par défaut. La réponse est arrivée comme une fusée dans ma tête, lorsque j’ai déclaré à mon entraîneur de hockey:

    –   Merci, tu viens de rendre mon choix très clair!

    Je venais de tourner les talons. Il se passera d’ailleurs une décennie avant que je retourne, pour le plaisir, disputer un match de hockey.

    J’étais revenu à la maison cet après-midi-là, et en regardant mes parents, ma décision était irrévocable:

    –   OK, c’est fini pour moi le hockey, je veux retourner faire du ski!

    J’ai bien vu dans leurs regards qu’ils étaient heureux de retourner à la montagne et de retrouver les plaisirs des week-ends alpins.

    Non seulement je venais de prendre la décision de revenir au ski, mais j’avais un rêve, celui d’aller aux Jeux olympiques, et je venais de faire le choix du sport qui m’y amènerait.

    Mon rêve de devenir Olympien ne datait pas d’hier. J’y aspirais depuis que j’avais regardé à la télévision la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Lake Placid, en 1980. Je n’avais alors que sept ans, mais j’étais émerveillé. Immédiatement, un idéal s’était dessiné en moi, un idéal qui n’allait jamais me quitter. En regardant mes idoles, Ken Read¹ et Steve Podborski² , compétitionner dans l’épreuve de la descente, l’étincelle s’était allumée dans mon regard. J’avais regardé mes parents qui suivaient aussi cette course et leur avais décrété:

    –   Papa, maman, c’est ça que je veux faire dans la vie, je veux aller aux Olympiques.

    Ma passion pour les JO s’est poursuivie aux Jeux d’été qui se sont déroulés à Moscou. J’avais même une pin’s avec le logo des Jeux sur le ventre de la mascotte, un petit ourson brun. Cette épinglette était précieuse comme la prunelle de mes yeux, et elle ne me quittait pas.

    Comme mes parents m’encourageaient à explorer plusieurs sports, j’étais de toutes les équipes scolaires: volleyball, handball, soccer… Un peu casse-cou, j’aimais aussi enfourcher mon BMX et partir à l’aventure.

    Je réalise aujourd’hui, combien il est important qu’un enfant fasse toutes sortes de sports pour se développer, autant physiquement que mentalement. De nombreuses études le prouvent³ : la multidisciplinarité sportive provoquera un développement sain de l’athlète, tous points de vue confondus. Je profite d’ailleurs de cette tribune pour adresser un message aux parents qui croient qu’en spécialisant leur enfant dans un sport – comme le hockey – et en l’inscrivant même dans des ligues d’été, qu’ils en feront un meilleur joueur. En réalité, c’est souvent tout le contraire. Un jeune qui ne pratique qu’un seul sport risque d’abord de perdre sa motivation, épuisé par une routine répétitive et monotone. Ensuite, il s’expose à un risque accru de blessures, car son développement global sera négligé. Quand on se concentre uniquement sur un sport, on ne développe qu’une seule mécanique corporelle, laissant d’autres aptitudes sous-développées ou inutilisées. C’est un peu comme un athlète de canoé qui pagaye toujours du même côté, ou un joueur de tennis qui frappe des milliers de balles avec son bras dominant: ils finissent par créer des déséquilibres musculaires qui augmentent non seulement les risques de blessures, mais qui limitent aussi leur potentiel physique.

    Il est donc essentiel pour un jeune athlète de se développer de manière symétrique et polyvalente. Et au-delà de l’aspect physique, il y a aussi le mental. En n’ayant pas de «plan B», un enfant surspécialisé peut se retrouver complètement désemparé si, pour une raison ou une autre, il ne peut plus pratiquer son sport. Il doit alors se redéfinir entièrement, une tâche difficile, voire écrasante à n’importe quel âge.

    Les jeunes années sont un âge critique pour développer sa littératie physique. Apprendre à sauter, à courir, à lancer, etc., permettra de ne pas rester dans un entraînement chronique. Toujours donner le même stress à notre corps plutôt que de l’aiguiller à recevoir des stress différents crée un déséquilibre. Les grands champions que j’ai vus et connus avaient tous développé une multidisciplinarité sportive dans leurs jeunes années, puis entre 14 et 16 ans avaient choisi de se spécialiser dans une seule discipline afin de mieux performer. Cette spécialisation doit intervenir lorsque le corps est prêt, un moment qui varie en fonction du développement individuel de chacun.

    Un problème criant est que l’on ressort toujours les exemples de Tiger Woods⁴ ou de Serena Williams⁵ à qui on a demandé, dès leur jeune âge, de ne pratiquer qu’un seul sport en continu, et qui sont devenus des athlètes exceptionnels. Dans le mot exceptionnel, il est important de

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