À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
William Maurer est professeur double agrégé de lettres modernes et de musique, claveciniste et compositeur formé au conservatoire de Toulouse. Dès son jeune âge, il nourrit une passion pour les styles littéraires, percevant leur capacité à capturer la complexité du réel.
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Aperçu du livre
Le monde de Gigi - William Maurer
Chapitre premier
Mao et Meredith
Comment la nature permit une entente extraordinaire entre deux êtres voués à se haïr et ce qui s’ensuivit.
Paris, été 2022
Dimanche à midi. Entre le Trocadéro et la place Clichy.
Rues bondées. Nappes de soleil et gazon jaune.
Les humains marchent, discutent, sourient, rient, pleurent, pleurient, mangent, boivent, boivangent. Ambiance Amélie Poulain.
Il est 13 h 57 min 03 secondes ; la température : 25 °C ; la pression atmosphérique : 1011 hPa. À 20 km, au nord-ouest de la tour Eiffel, sur le toit d’un immeuble :
Un pigeon.
Silence total.
En face de lui : un chat.
Gros, gris, yeux verts, moustaches frétillantes comme des antennes de fourmis.
Le chat fixe le pigeon, le pigeon fixe le chat. Le chat et le pigeon se fixent, se toisent, silencieux, immobiles et concentrés, tendus dans un effort intense pour transcender leur incompréhension mutuelle.
Rencontre étrange. Hors du commun.
Le chat n’avait pas envie de zigouiller le pigeon. Le pigeon n’avait pas envie de fuir le chat.
Quelque chose se produisait. Quelque chose s’était produit. Avait changé. Oh ! Pas partout.
Seulement dans la chaîne des liens inter-espèces régissant le sacro-saint rapport félins/volatiles à travers deux échantillons présents ici, maintenant, qui se regardent, se fixent, se toisent.
Un zoologue retraité, seul, bedonnant et chauve, costumes gris à rayures blanches, souliers noirs, vernis pointus, assis sur un banc vert, assiste à la scène, prend ses jumelles, gros sourcils froncés, tremblant.
Tous les trois forment un triangle isocèle parfait réduit à l’état de point invisible pour le petit garçon blond, assis sur le fauteuil 4F qui regarde à sa gauche par le hublot de l’avion Air France 747 à destination de Moscou. À côté de lui, sa mère. Devant eux, deux hommes. Celui qui est juste devant lui a la tête penchée depuis le décollage et lui gâche en partie la vue.
Zoom à nouveau sur la terre ferme.
Le pigeon et le chat s’étaient retrouvés là, par hasard, à sonder le mystère de cette absence de réaction réciproque. Reprenant ses esprits, c’est le chat qui ouvre le bal, fournit un effort, montre ses crocs, tend sa patte griffue lentement. Le pigeon simule la terreur, commence à prendre son élan pour s’envoler. La scène se passe au ralenti. Comme dans Matrix.
Mais.
Une fraction de seconde : les yeux se croisent. Chacun devine la lassitude de l’autre. C’est fini. Ils s’arrêtent dans leur commencement d’action, reviennent à leur position initiale, immobiles, curieux, perdus, déçus.
« Une British en plus », se dit le chat.
Deuxième essai, comme au base-ball : le chat ouvre la gueule pour montrer ses crocs de méchant, ressort ses griffes et tend sa patte avant-droite. Le pigeon s’applique dans l’expression de la proie terrifiée, ouvre son bec pour crier au secours, commence à battre de l’aile. ET ? Rien. Échec lamentable. L’opération ne veut pas « marcher ». Décidément. Il y a un vice dans l’engrenage. Cela bloque. Cela grince trop. Pas naturel. Cela sent trop le devoir d’écolier ! Impossible d’ignorer la fausse note dans le tableau, le caillou dans la chaussure, le cheveu sur la soupe ou l’écharde dans la patte, bref. On a compris. Ça ne passera pas à Cannes, cette affaire-là. L’authenticité fait défaut. Le scénario n’est pas crédible. Comment dit-on déjà ? Ah oui ! La « mayo » ne prend pas. Conclusion ? Retour à la case départ, comme au Monopoly.
— « Conçu par l’univers pour être un prédateur.
Je devrais sur-le-champ vous arracher le cœur ! » Non. Pas d’alexandrins. On la refait. Plus simple : je suis un prédateur. Je devrais te voler dans les plumes pour te zigouiller et te livrer à mon maître en gage de reconnaissance.
— Oui, et n’oublie pas que je devrais m’envoler en tremblant de tout mon duvet comme une proie digne de ce nom.
Silence.
— Mais… dit le chat.
— But ? interrogea le pigeon, inquiet.
— Je n’en ai pas envie… je crois, fit le chat.
Silence.
— And you ? reprit-il, ironique.
Silence.
Silence.
— Ça arrive souvent, tu clouas ? dit le pigeon pour faire la conversation.
— Pas à ma connaissance. En tout cas, personne dans mon entourage n’a eu cette expérience…
Silence.
— Que féït-ong ? demanda le pigeon.
— Je ne sais pas. On devrait attendre.
— Attendre kwa ?
— Eh ben… d’avoir envie ! (Moue dédaigneuse).
— Ça risque de prendre du temps… Ou de ne pas arriver !? Que ferait-ong dans ce cas !
— On attend quand même.
— Mais… !?
— Que quelque chose se passe. On aura peut-être envie de faire quelque chose. Qui sait.
— Préviens-moi un peu avant quand même, que je me prépare à fuir en criant !
— Si tu veux.
— Et si jamais il ne se passe rien ? fit le pigeon aux yeux globuleux.
— Impossible, cocotte, il suffit de regarder devant soi : les humains n’arrivent pas à s’ennuyer ou à être heureux longtemps ; pour eux, c’est à peu près la même chose.
— Je parlais de nous… Quant aux humains… Vous ne les aimez pas beaucoup, on dirait.
— Non, mais eux oui, c’est le principal. Ils ne sont pas très futés. Ils ne comprennent rien. Depuis le temps que je leur dis que j’en ai marre de ces satanées croquettes.
— Au moins, on ne vous twaite pas comme la dernière des marginales à qui on lance des miettes de pain rassis en croyant faire une bonne action.
— On pourrait rester là, dit le chat, qui ne l’avait pas écoutée.
— Oui, rester là. Mais pour faire quoi ?
— Pour chercher.
— Pour chercher quoi ?
— Pour chercher pourquoi on ne veut pas faire ce que les chats et les pigeons font en général.
— Et si on ne trouve pas ?
— Mais tu m’enquiquines à la fin ! Tu m’en poses de ces questions ! Détends-toi un peu !
— Alors là… Si on ne trouve pas, on sera condamné…
— À quoi ? Quoi encore ? (Chat agacé).
— À la différence.
— Quoi ? fit le chat impatienté. Ces English, alors…
— Si je récapitule, dit le pigeon, prenant confiance en lui, se raclant la gorge et dessinant un schéma de son aile gauche. D’habitude, on se déteste et on agit en conséquence. Là, on ne fait pas ce que l’on devrait faire d’ordinaire. Donc, cela veut dire qu’on ne se déteste pas tant que cela. Sauf que ce n’est pas censé arriver, donc on ne sait pas quoi faire. Alors on a essayé de chercher pourquoi on ne faisait pas ce qu’on doit faire. La réponse : parce qu’on ne se déteste pas ; mais on ne sait toujours pas pourquoi on ne se déteste pas. Si l’on ne trouve pas, on est condamné : d’abord à reconnaître notre différence par rapport aux autres chats et pigeons du monde, puis à reconnaître la légitimité et la dignité de l’autre dans son irréductibilité, par-delà notre incompréhension réciproque.
— My god, tu me donnes le tournis ! Avec une double négation en plus… et cet accent de marshmallow en prime !
« Mais comment certains ont-ils pu pleurer le Brexit ? » pensa le chat.
— On pourrait innover ! dit le pigeon.
— That is to say ? fit le chat, moqueur.
— Si on s’appréciait, tiens ?
— Hum ?
Chat interloqué.
— Mais oui, fit le pigeon, les humains y arrivent bien eux (d’après ce qu’on m’a dit) et parfois on se demande comment ils font !
— Il y a une petite fille là-bas. Elle vient de faire tomber sa boule de glace. Elle a pourtant l’air moins bête que les autres. Si on allait lui demander ?
— Enfin ! Un peu d’aventure !
— Tu t’appelles ?
— Meredith, sir, dit le pigeon en faisant une belle révérence.
« Quel prénom de bourge, pfff… » pensa le chat.
— Enchanté…
— And you, my darling ? dit le pigeon, coquette.
— Mao.
« Oh my God, un commiouniste », pensa Meredith.
— Enchantée également !
Ce qu’elle ignorait c’est que le maître de Mao était un ingénieur du son et que son dada, c’était la Musique Assistée par Ordinateur.
Chapitre deuxième
Les cantiques de l’air et de la terre
Comment Hermès naquit de l’union de l’air et de la terre.
Au commencement du commencement
L’on dit toujours que Dieu se reposa le septième jour : ce n’est pas vrai. Il était trop triste pour se lever de son lit.
Au début, tout allait bien. Peut-être même un peu trop bien. Il était confiant et même à la fin de la semaine il avait vu que tout cela était bon : il avait même créé des êtres à son image. Hélas, tout cela n’avait servi à rien : il se sentait seul, toujours seul, et même encore plus seul qu’avant, lorsqu’il était physiquement seul et qu’il n’y avait rien d’autre autour de lui, que lui.
Quelque temps plus tard, la trahison de son ange favori et de ses disciples acheva de le désespérer : l’on raconte qu’il hésita longtemps avant de les répudier et qu’il pleura beaucoup en contemplant leurs chutes.
Ceux qui lui étaient restés loyaux lui conseillèrent de créer de nouveaux anges pour remplacer les dissidents.
Il acquiesça. Il leva le bras, mais pris d’un chagrin trop vif, ne put rien faire sortir de ses mains.
— Terre, Air, Feu et Eau, à vous que j’ai créés et séparés les uns des autres pour que vous ayez chacun votre place dans mon royaume, il est temps d’honorer votre créateur : unissez-vous et repeuplez les cieux maintenant que mes anges rebelles en ont été chassés.
Les quatre éléments s’inclinèrent et retournèrent sur Terre.
D’abord, l’Air et l’Eau s’unirent : les anges nés de leur union furent malades et faibles. Leur peau était blanche comme la lèpre et leurs yeux mélancoliques et transparents ne voyaient que leur propre abattement. Ils déplurent à Dieu et se laissèrent mourir de chagrin.
Puis, la Terre et le Feu s’unirent : les anges nés de leur union furent noirs et colériques. Ils ne reconnurent pas l’autorité de Dieu et leurs voix ne grondaient que pour appeler leurs propres cris. Alors Dieu les enferma dans un cachot où ils s’entretuèrent.
Puis, l’Eau et le Feu s’unirent : les anges nés de l’union d’éléments si contraires sombrèrent tous dans la folie. Dieu, pris de pitié pour ces créatures, les plaça sur Terre à un endroit où nul ne pouvait les trouver.
Puis, l’Eau et la Terre s’accouplèrent : les anges nés de leur union furent souriants et pleins d’entrain. Ils plurent d’abord à Dieu mais ne voulurent pas monter vivre au ciel. Dieu, pris de fureur, les changea en mortels.
Puis, l’Air et le Feu s’unirent : les anges nés de leur union furent d’une beauté sans égal. Ils devinrent ambitieux et imbus d’eux-mêmes. Jaloux du pouvoir de Dieu, ils s’enfuirent pour s’allier avec Satan et ses sbires.
L’Air et la Terre allaient s’unir lorsque Dieu ordonna à tous les éléments de revenir siéger seuls à son Conseil.
— Vous n’avez pas su faire ce que j’ai commandé, leur cria-t-il. Arrêtons-là.
