À propos de ce livre électronique
À PROPOS DE L'AUTEUR
Chroniqueur de presse, traducteur et auteur, Slemnia Bendaoud est une plume très critique dont l’intérêt est chevillé à la cause nationale. Ses écrits palpent les soubresauts des feux souterrains de la société.
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Aperçu du livre
Le bestiaire - Slemnia Bendaoud
I
La trouille de la citrouille
Afin d’éviter sa brouille avec la trouille de la citrouille, le chacal aura beaucoup usé de sa débrouille. Il aura surtout misé sur son indéniable ruse, fait appel à son précieux sens du flair pour tirer tout cela bien au clair.
Il aura donc pour toujours et à jamais, en intimité et en toute souveraineté, décidé d’abandonner la consommation de toutes les cucurbitacées. Il aura juré par tous les noms, de tous les Saints de la contrée, de ne plus jamais refaire le simple essai, tant l’expérience autrefois tentée l’aura vraiment marquée.
L’origine de l’incident relève de cet accident de parcours qui aurait pu lui coûter un jour, plutôt au cours d’une fatale nuit, sa propre vie.
Le supplice était très fort, la souffrance immense, le mal terrible, l’indigestion atroce, la lutte féroce, l’indisposition bien incommodante. La cause ? Une grosse cucurbitacée de citrouille prise pour une pastèque géante !
Et comme le chacal avait le ventre taraudé, durant cette nuit de disette, par cette faim de loup, il ne pouvait dès lors faire l’impasse ou encore une fois louper cette autre occasion de faire le plein. S’empiffrant à satiété de cette immense courge au goût non sucré et aux dimensions bien démesurées.
Ravi de cette aubaine de se retrouver en cette nuit silencieuse tout seul face à ce « légume-fruit » qui l’impressionnait par son volume et son design, il en aura abusé et beaucoup consommé jusqu’à ce que sa santé en pâtissât, juste quelques heures seulement plus tard.
Et au moment de la remontée en série de ses nausées, suivies de ce défilé ininterrompu de filets de salive continus, le malheureux chacal s’est couché sur son dos à même le sol, se trémoussant et s’agitant dans tous les sens et directions, afin de dégager l’excédent de l’aliment ingurgité un moment auparavant.
Mais rien n’y fit. À chaque mouvement, il se tordait de douleurs, suant abondamment. Il criait sa douleur, demandant supplice à l’univers. Personne ne lui prêtera secours malgré ses cris alarmants. Il pleurait sa misère, jurant de ne plus refaire le coup.
Il y passera ainsi toute la nuit et toute la matinée du lendemain. Il était à la recherche d’une astuce afin d’évacuer le trop-plein et de réaliser rapidement une purge, mais ne parvint cependant pas à trouver la bonne solution.
Il lui fallut longtemps patienter, trop longtemps supporter encore son mal qui durait dans le temps, et surtout abondamment ruser cette fois-ci, chose qui ne pouvait lui échapper.
Et alors qu’il était en panne d’idées, vidé de toute substance et de sa légendaire intelligence, livré poings et pieds liés à son mal qui le rongeait et dérangeait énormément, une lueur d’espoir effleura son esprit, lui traversant en coup de vent par-devers la tête.
Et si je mangeais encore, se disait-il ? Mais de l’herbe cette fois-ci ! Ça pourrait faire l’effet d’une purge, non ?! Tout petit déjà, je voyais la vache brouter uniquement de l’herbe et tout le temps elle avait cette continue diarrhée ! Il se pourrait que ça soit aussi mon cas, si jamais je vais essayer !
À la manière d’un vrai broutard bien glouton, le chacal se mit alors à raser de son museau et voraces canines tout un pan de la prairie, remplissant au passage sa panse à ne plus lui envoyer encore le moindre aliment.
Et, de nouveau, ce sont les ballottements, les frottements, les flottements, les picotements qui envahirent aussitôt son corps, réveillant illico presto les douleurs de la veille et celles encore plus féroces du petit matin.
Il ne pouvait donc plus marcher, ni même à son aise bien respirer. Il agonisait, sentant sa mort prochaine. Les yeux mi-clos, il souffrait seul dans son enclos. Il réfléchissait à son sort, craignant un quelconque paysan en balade alentour.
Alors qu’il venait d’épuiser toutes ses solutions, il lui vient à l’idée d’aller boire un coup, manière à lui de se désaltérer. Et, les pattes avant en avant, il se redresse très difficilement. S’époussetant laborieusement le postérieur avec sa longue queue.
S’étirant à la manière d’une bête de somme libérée de son fardeau ou d’un cheval de son éreintant trot, il use de toute sa force pour aller cahin-caha droit à la rivière.
Là, lapant les premières gouttes d’eau fraîche, il commença par retrouver ses esprits. En buvant davantage, il sentait son ventre bien lourd. Il se coucha de nouveau au bord de la rivière, incapable de réaliser le moindre mouvement.
L’heure de sa mort approchait. Mais il tentait de toutes ses forces d’y résister. Soudain, son ventre se dilatait. Il s’était aussitôt relevé sur ses pattes. Et en un jet d’eau spectaculaire, fort et puissant, son ventre se vidait. Il se vidangeait. Le malheureux chacal respirait enfin. À pleins poumons, cette fois-ci.
Ses yeux embués, de joie et de malaise, brillaient de nouveau. Il venait d’être enfin délivré de son calvaire. Aux prix de durs sacrifices et de souffrances terribles et atroces.
Il revint alors au bord de la rivière, y prit une bonne douche, saliva de sa fourchue langue, ses longues moustaches et en sortit en superbe forme.
Levant une oreille bien haut vers le ciel, il se rappela quelque chose. Il revint vite sur ces lieux mêmes de sa récente cure. Il devait prêter serment. Non point de ne point boire de cette eau bénie. Mais de ne jamais goutter à nouveau à cette bien drôle pastèque obtenue sans la moindre patraque !
Ainsi, les paysans cultivant cette « courge de la difficile purge » firent tous les soirs l’économie de la garde au loup. Ils en furent dispensés pour le restant de leur vie. Depuis, ils coulent des jours de tout repos.
Dans leur sillage, ce sont également ceux qui s’étaient spécialisés dans la culture du melon et de la pastèque qui bénéficièrent plus tard de la même mesure !
C’est dire que toutes les cucurbitacées font désormais vraiment peur aux chacals de la contrée.
Depuis, santé oblige ou avant tout, le chacal craint ces gros volumes ou calibres de fruits traînant par terre. Il s’est depuis tourné vers le raisin comme dessert, connaissant parfaitement son excellent goût comme le remède indiqué à l’excès de sa consommation.
Le chacal n’est pas un animal qui a des nouilles au derrière. Il a plutôt la frousse de la mousse ! La trouille de la citrouille !
II
Le figuier et le rossignol
Généreux, l’arbre donne chaque année, la saison venue, ses succulents fruits, en dehors de l’ombre qu’il fournit et sa grande utilité pour la nature et l’humanité. Certains arbres encore, comme l’olivier, le palmier ou le figuier, très rustiques, sont tous centenaires.
Ils défient le temps, la nature, les saisons, leurs nombreuses catastrophes et surtout ces actes bien nuisibles à l’environnement dont est l’auteur l’homme justement !
Le figuier est donc l’un des rares arbres fruitiers rustiques qui peut, à la faveur d’une greffe couplée, donner au fermier deux types de fruits au printemps et dès l’entame de l’été, lui ouvrant ce droit de disposer à la fois du fruit très précoce et de celui dit de saison.
C’est dire que le figuier est un arbre fruitier très fécond, mais aussi celui qui supporte le plus les rigueurs de ce climat très rude, difficile et bien sec et ces terres bien pauvres ou perchées en haut-relief.
L’arbre est donc connu à travers son apport à l’équilibre écologique, à la lutte contre l’érosion du sol, contre la sécheresse, contre l’attaque de la couche d’ozone, contre la pollution de l’environnement, en plus de sa fonction économique stratégique et considérable.
Source d’oxygène, il est également un vecteur potentiel dans le changement climatique de la contrée au travers de sa participation active à la constitution des nuages et de leur rapide reconversion en souvent de très bénéfiques précipitations.
L’arbre est donc doté de toutes ces nombreuses fonctions, toutes très utiles tant à la nature qu’à l’être humain. Sans la moindre distinction de race, de lieu, de couleur de la peau, de statut de l’individu ou autres…
Mieux encore, bien souvent, il sert également de lieu de repos tout indiqué ou bien prisé, disposant, en plus, du gîte et du couvert, pour ce beau et très léger rossignol qui aura appris à y occuper souvent un endroit privilégié sur l’une de ses plus hautes branches laquelle lui permet cependant et en toute quiétude de disposer à l’horizon de cette vue d’ensemble splendide et de ce panorama bien exceptionnel.
Ainsi se rencontrent l’un et l’autre pour vivre ensemble, les deux unis ou bien réunis, l’espace d’un moment, d’une nuit, de toute une saison parfois, humant le même air, sous la même chaleur, dans la même atmosphère, près des prés, non loin des oueds et à l’intérieur même de ces grands jardins de l’Eden de nos vastes campagnes et immenses zones rurales.
De leur proximité est donc ainsi née cette complicité active dans la vie. Cette amitié durable, incontournable et incomparable dont la légende raconte les moments forts de leur union et utilité à la vie de l’être humain.
Très beau, coquet, caquet, toujours en superbe forme sauf lorsqu’il pleut, le rossignol, habitant pourtant cet arbre généreux et bien tranquille, se moque par inadvertance ou bien royalement des bienfaits de son hôte.
Et même s’il y érige à l’aide de différentes manchettes de menues branchettes et toute une multitude de tiges, bouts de rameaux et petits roseaux son lieu de repos, il ne se résout jamais à lui payer la moindre location, encore moins lui prêter la toute utile et bienveillante attention.
Il est son ancien locataire qui lui doit ce gros pognon dont il ne pourra probablement jamais s’en acquitter un jour. Si, bien sûr, il serait animé de cette bonne volonté à complètement effacer sa Sale ardoise. Et pourtant, en parfait renégat, il se croit toujours non redevable du moindre sou envers celui dont ses aïeux l’auront connu comme unique protecteur alors qu’il fut tout juste ce jeune arbuste.
Il se contente de tous les matins le réveiller dès l’aube comme s’il l’invitait à se trémousser et à s’étirer sur toute l’étendue de la hauteur étendue de son tronc afin de glaner quelques centimètres de plus et de prendre comme toujours son monde de haut.
Au travers de ses décibels croisés, combinés ou intervertis, réglés au rythme de ses couplets muets, intermittents et transparents, sa voix fuse dans cet univers encore somnolent, malgré les premières lueurs du jour naissant, comme un cri de trompette qui invite solennellement les chiens et leurs maîtres à entrer dans une longue partie de chasse en pleine forêt.
Haut
