Explorez plus de 1,5 million de livres audio et livres électroniques gratuitement pendant  jours.

À partir de $11.99/mois après l'essai. Annulez à tout moment.

Quelques minutes avant de dormir
Quelques minutes avant de dormir
Quelques minutes avant de dormir
Livre électronique124 pages1 heure

Quelques minutes avant de dormir

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

Un livre maudit, une camionnette hantée, un safari d'un genre nouveau... Treize nouvelles mêlant science-fiction, fantastique, et angoisse. Passionné de fantastique, Stéphane Leroux s'attaque à l'écriture après avoir réalisé ou co-produit plusieurs métrages d'épouvante, dont un primé au prestigieux festival de Sitges.
LangueFrançais
ÉditeurPublishroom
Date de sortie2 oct. 2024
ISBN9782386254963
Quelques minutes avant de dormir

Auteurs associés

Lié à Quelques minutes avant de dormir

Livres électroniques liés

Fiction littéraire pour vous

Voir plus

Catégories liées

Avis sur Quelques minutes avant de dormir

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Quelques minutes avant de dormir - Stéphane Leroux

    PRÉFACE

    Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours voulu raconter des histoires. Je me souviens qu’enfant, je m’amusais à écrire sur un vieux cahier les suites des films qui m’avaient plu. C’étaient essentiellement des films d’épouvante. Ce serait, je pense, humiliant ou hilarant de les lire aujourd’hui. Bien plus tard, alors que j’entrais dans le monde du travail, je fus accepté comme critique de films sur internet pour feu le site « Animal attack », créé par le cinéphile acharné Nicolas Vimeux. Une aventure enrichissante à plus d’un titre, car je pouvais à la fois apprendre à écrire correctement, et décortiquer la manière dont sont racontées les histoires au cinéma. Quelques années après, je franchis un nouveau pas en créant, avec mon frère Vincent, « World In Progress Films ». Derrière ce nom pompeux se cachait une toute petite entreprise de production audiovisuelle. L’idée était de créer nos petits projets, et d’aider si possible des productions plus aisées, afin, là encore, d’apprendre par l’observation. Nous avons ainsi tourné deux courts métrages, quelques documentaires, et avons été producteurs associés sur les longs métrages « Aux yeux des vivants », du duo Bustillo/Maury, et « Achoura » de Talal Selhami. Deux expériences enrichissantes là encore, mais pas du point vu financier. Mon prochain projet se devait d’être plus modeste. Me vint alors l’idée de cumuler ma petite expérience dans l’écriture et ma passion pour les histoires. Vous détenez donc entre vos mains le résultat de cette nouvelle aventure. Ce recueil de nouvelles m’a permis de déclarer ma flamme aux films d’épouvante à sketches, que j’affectionne tant, et de rendre un hommage modeste mais sincère à l’écrivain Richard Matheson, que j’adule.

    Je ne me compare nullement au Maître, mais j’espère que ces histoires, tantôt amusantes, tantôt inquiétantes, alimenteront votre machine à rêves, quelques minutes avant de vous endormir.

    Stéphane Leroux

    Je remercie mes parents et mes frères,

    qui ont toujours cru en moi, ainsi que mes amis qui m’ont soutenu lorsque j’étais au plus bas.

    Ils se reconnaîtront.

    DES MOTS D’AMOUR

    Cher lecteur, chère lectrice. Vous avez sans doute tous connu une histoire d’amour tragique, du genre à vous briser le cœur. Le genre d’histoire qui vous incite à vous fermer aux autres, de peur de souffrir à nouveau. Et pourtant, si vous êtes comme moi, vous ressentez ce besoin vital d’aller vers l’autre, encore et toujours. Car s’il n’y a personne pour lire en vous, à quoi bon exister ?

    Ma dernière mésaventure remonte à il y a peu. J’avais rencontré Thomas lors d’un vide grenier. C’était un bel après-midi d’été. J’étais là, immobile, à brûler sous le soleil, et à ruminer sur le sens de ma vie. Cette attitude passive était mon lot quotidien après chaque rupture malheureuse, et je peux vous assurer qu’elles l’ont toutes été. Dans ces moments, mon allure était tout sauf séduisante. Plis et rides apparents. Verni estompé. Les détails ne trompent pas. Je me négligeais.

    Et pourtant, cet emballage poussiéreux n’a pas fait fuir ce charmant jeune homme au teint frais, et au regard intense. Nous fîmes ainsi connaissance sous ce soleil caniculaire, Thomas me parcourant du regard avec une envie que je n’avais pas vue depuis longtemps. Il décida de m’emmener à une terrasse située non loin du vide grenier. Tandis qu’il cherchait à en connaître plus sur moi, j’appris qu’il était écrivain, ou plutôt qu’il essayait d’écrire. Un travail alimentaire contraignant l’empêchait d’avoir la force et la volonté de coucher ses obsessions sur papier, et il restait ainsi toujours sur des embryons d’idées rarement développées.

    Les débuts furent fantastiques. Thomas m’emmenait partout où il pouvait. Nous étions inséparables. Ses yeux me dévoraient sans cesse d’un regard gourmand et insatiable. Mais ce n’est que lorsque Thomas m’invita dans sa chambre à coucher, qu’il comprit réellement mon pouvoir. Au départ, cela ne devait sûrement être qu’un murmure dans un coin de son cerveau. Puis, au bout de quelques jours, il a sans doute dû commencer à entendre ma voix dans sa tête. Mais de ce que j’en sais, c’est la nuit que l’effet est le plus fort. Ma voix est alors clairement distincte. D’autres avant Thomas avaient très mal vécu la chose mais lui, au contraire, l’avait vue comme une bénédiction. En effet, imaginez un écrivain en panne sèche recevant subitement des tonnes d’histoires à raconter, directement dans sa tête ! Car, oui, c’est mon don, ou ma malédiction, selon votre point de vue, mais je raconte des histoires dans la tête de mes compagnons. Des histoires et rien d’autre. Que de l’imaginaire. Je suis apparemment sur cette bonne vieille terre pour cette unique fonction.

    Dans les semaines qui suivirent, Thomas fut pris d’une frénésie d’écriture. Les pages se succédaient à une vitesse folle, à mesure que mes récits défilaient dans sa tête. Le seul bruit permanent dans son modeste appartement n’était pas le téléviseur, comme chez la plupart des foyers moyens, mais le cliquetis des touches de sa vieille machine à écrire Underwood. Cependant, plus nous étions ensemble, plus il écrivait, certes, mais plus il négligeait le monde réel. Il avait abandonné son travail sans prévenir qui que ce soit. Il ne se lavait plus, ne mangeait plus et ne dormait presque pas. Son corps devenait une épave.

    Mais il semblait heureux comme ça, se nourrissant de mes contes pour mieux les déverser sur papier, comme pour aller aux toilettes après un repas copieux. La situation me convenait très bien, car pour une fois, j’avais rencontré quelqu’un qui comprenait mes besoins, et mieux encore, s’en délectait. Ça n’a jamais été le cas avec mes autres partenaires. Je conçois aisément, avec l’expérience, qu’entendre sans cesse une voix vous conter des histoires peut rendre fou n’importe quel être humain. Les drogues dures, l’alcool, l’internement en asile spécialisé, et j’en passe… Je pensais avoir connu toutes les pires conclusions possibles à mes rencontres, mais Thomas était source d’espoir.

    Ma relation précédente était avec Dominique, une jeune et jolie femme, très élégante, artiste de son état. Elle peignait des natures mortes avec une aisance qui forçait le respect. Mais elle a très vite mal supporté tout cet apport d’inspiration dans sa boîte crânienne. Au bout de quelques jours, sa frénésie de peinture l’a rendue folle. Son art, de plus en plus fiévreux, se déversait non seulement sur ses toiles, mais également sur les murs de sa maison, les extérieurs, partout où il y avait une surface plane. Inquiets, nous sommes d’abord allés consulter un médecin ORL, car peut-être s’agissait-il d’acouphènes ? Peu probable mais bon, ça ne coûte rien d’essayer, se disait-elle. Et j’étais incapable de lui avouer la vérité. C’est cruel, vous dites-vous, mais je vous assure que physiquement, je n’y arrivais pas. Je l’accompagnais aussi chez le neurologue qui lui prescrivit une sorte d’antidépresseur. Sans résultat.

    Jusqu’à ce qu’elle entende une histoire de peinture au sang et d’artiste maudit. Elle décida de tenter l’expérience et se tira une balle de chevrotine dans la tête. Inutile de préciser qu’elle ne vint pas à bout de son objectif artistique.

    Il y avait des signes avant-coureurs chez Thomas, que je n’avais pas cherché à voir, car mes anciennes relations n’avaient jamais été

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1