Aux confins de l'esprit
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À propos de ce livre électronique
Qu’arrive-t-il lorsque l’on rêve de s’évader de son propre corps ? Jusqu’où peut nous mener l’obsession d’un idéal inaccessible ? Que reste-t-il d’un homme lorsque son destin est scellé par l’injustice ?
À travers des récits captivants et troublants, "Aux Confins de l'Esprit" vous entraîne dans un voyage où l’inconnu est maître et où chaque choix pourrait bouleverser votre perception du monde.
Ce recueil est une plongée vertigineuse dans les profondeurs de l’esprit, là où la frontière entre fantasme et réalité s’efface. Et vous, jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour échapper à votre propre destin ?
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jean-Michel Bartnicki est né en 1957 dans le nord de la France. Poète, parolier, auteur d'un roman historique et désormais nouvelliste, ce touche-à-tout littéraire aime plus que tout imaginer des univers à la fois poétiques, oniriques et fantastiques, mais également relater de façon romanesque des faits historiques en se basant sur des personnages attachants et singuliers.
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Aperçu du livre
Aux confins de l'esprit - Jean-Michel Bartnicki
OBSESSION
Un jour, il faut bien faire le bilan de sa vie, non ? Qu’en pensez-Vous ? Pourtant, croyez-moi, je n’aime pas revenir en arrière, juger la folie de mes actes. Mais, qu’est-ce que la démence, dites-moi ? N’avez-Vous pas des secrets que Vous ne dévoilerez jamais, que Vous emporterez dans votre tombe ?
Je sais pertinemment que mon introspection va être douloureuse puisque j’ai décidé qu’elle sera sincère. J’ai accepté d’être mon propre miroir. J’ai accepté de Vous dire la vérité, rien que la vérité comme si j’étais l’accusé d’un tribunal où l’humanité scruterait le moindre de mes faits et gestes, disséquerait ma confession pour mieux épouser mes pensées et devenir moi-même. Je suis votre conscience. Je suis Vous. Vous êtes Moi… non pardon moi ! Je préfère le m minuscule, car après tout, j’ai l’impression de n’avoir jamais existé. Le M majuscule me donnerait trop d’importance. Bien, ça suffit, je n’ai pas à me justifier davantage. Commençons ! J’espère que Vous avez le cœur bien accroché, sinon n’allez pas plus loin et rentrez dans votre coquille.
J’ai toujours vécu dans le nord de la France, à Dunkerque, Valenciennes, Douai, Dunkerque, Lille et Boulogne. Le Nord a toujours été mon territoire de chasse favori. Qu’ai-je donc fait de si grave pour m’abandonner ainsi à votre jugement ? Remords de conscience ? Insupportable fardeau à porter sur mes frêles et seules épaules ? Soupçon d’une humanité subitement retrouvée, comme un éclair de lucidité ? Voyez-Vous, je n’en sais rien !
Pourquoi la nécessité d’écrire, de me livrer à Vous ? Pourquoi ce besoin de partage ?
Pourquoi ? Pourquoi ?
Avant tout, je vais Vous demander de me croire. Oh, je sais ! Les lignes qui vont suivre risquent de Vous surprendre, de Vous déstabiliser, de Vous effrayer, tant mon témoignage est insensé. Certains d’entre Vous n’iront pas plus loin que la première page, incapables de croire, d’adhérer au récit de ma vie hors du commun. Pour ceux-là, il n’y a rien à faire. Il n’y aura jamais rien à faire. Remarquez, cela me rassure. Nous avons tous nos limites, n’est-ce pas ? Ne faites pas attention si j’emploie de temps en temps n’est-ce pas ? Ainsi, j’ai l’impression de parler comme Elle. Mais, une chose en son temps, n’est-ce pas ? Allez, il est encore temps de prendre la clé des champs. Je ne Vous en voudrais pas. Que les âmes bien pensantes, les moralisateurs, les esprits cartésiens prennent leurs jambes à leur cou et retrouvent le confort de leurs certitudes ridicules au plus vite : bon débarras ! Que les plus courageux et les plus curieux d’entre Vous me fassent l’infime honneur de m’accorder quelques minutes de leur temps.
Un énorme doute m’envahit. Oui, un énorme doute. J’ai peur de ne pas être à la hauteur, car je ne suis pas un auteur. Tiens, voilà que je me mets à faire des rimes. Rassurez-Vous, c’est juste un coup de chance. Je crains que mon écriture, mon style Vous déçoivent : Vous et non vous. Que voulez-Vous, je Vous donne sûrement trop d’importance en utilisant le V majuscule dès l’instant où je m’adresse à Vous. C’est ainsi. Mais, après tout, je m’en fiche. Allez, assez de tergiversations, entrons dans le vif du sujet. Où ai-je bien découvert le mot et le sens du mot tergiversation ? Je ne sais plus, mais je suis fier de moi. Cela fait plus littéraire, plus chic. Vous voyez que j’ai des qualités.
J’ai… J’ai… J’ai vécu dans le corps et l’âme d’une femme une grande partie de mon existence. Impossible, n’est-ce pas ? Et pourtant ! Oui, oui, Vous avez bien lu. J’ai déménagé plusieurs fois. Certaines maisons bourgeoises des Hauts-de-France doivent encore garder en elles l’empreinte de mon âme fusionnée – oui, fusionnée, je vais vous expliquer –, ainsi que l’odeur de mon corps transfiguré – oui, transfiguré, soyez patients, vous allez bientôt tout comprendre.
La nature ne m’a pas gâté et si Elephant Man rejaillissait de ses cendres, il se sentirait sans doute Apollon à côté de ce débris humain qui tente d’implorer votre pardon. Pour combien de temps ?
Plus nain que le plus minuscule des nains, les traits difformes de mon visage ont souvent fait fuir mon prochain. Au fond, j’aurais sûrement dû porter un masque. Et Vous, Vous n’en portez jamais ? Menteurs ! Je me compare à un vermisseau, à une larve grotesque, à l’énigmatique preuve vivante d’une erreur génétique. Mes yeux noirs se devinent à peine ; deux têtes d’épingle microscopiques plantées dans leurs orbites minuscules : deux anomalies anatomiques sous un front anormalement haut et bombé. Mes imposantes oreilles en feuille de chou à la Gainsbourg contrastent avec la maigreur et la pâleur de mon faciès hideux, morbidement marqué par un vieillissement précoce. Mes jambes faméliques et arquées éprouvent toutes les peines du monde à supporter ma carcasse disloquée. Bon, stop ! J’en ai assez dit sur mon physique, mais, comme je Vous ai dit que je serai le plus sincère possible, je suis bien obligé de ne pas me ménager, de m’autoflageller. Ce souci d’authenticité est à mettre à mon crédit, ne trouvez-Vous pas ? Bon, poursuivons. Vous êtes toujours là, je l’espère ?
Je n’ai jamais connu mes parents. Étaient-ils humains ? J’en doute souvent. Comment une femme et un homme pourraient-ils concevoir une telle monstruosité physique et morale ? D’ailleurs, dites-moi : qu’est-ce que la morale ? Tout ce que je sais, c’est qu’ils m’ont abandonné. Quand était-ce ? Incapable de Vous le dire. Je les hais.
Bon, avançons ! Ma vie, ce fut longtemps le cirque, au propre comme au figuré. Ah ! quelle jolie formule ! Dans mon costume d’apparat bariolé, grimé à l’excès, grâce à l’extraordinaire habileté des maquilleuses, les pieds flottant dans de larges et trop grandes chaussures noires imitant celles de Charlot – je chausse du trente-cinq –, je ressemblais à un somptueux clown pathétique. Mon rôle se résumait à tourner plusieurs fois autour de la piste aux étoiles, pour inciter la foule à applaudir, à encourager, à rire. Combien de fois j’ai souhaité exterminer tous ces gens dits normaux,
