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Jacqueline, je t'écris
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Jacqueline, je t'écris
Livre électronique369 pages4 heures

Jacqueline, je t'écris

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À propos de ce livre électronique

e ne sais comment il faut appeler le texte que vous avez entre les mains. L’auteur a hésité entre récit et roman. C’est assurément un témoignage, bouleversant d’humanité, c’est aussi une façon pour un fils de se préparer aux futures retrouvailles qu’il espère. À ce titre, c’est surtout un message. C’est aussi, un peu, une confession, Jean-Michel Bartnicki se dévoilant sans même parfois en prendre vraiment conscience.

Dans ‘‘Le Don d’Aimer’’, paru précédemment en deux tomes, Jean-Michel Bartnicki a su toucher ses lecteurs (et ses lectrices) avec sa façon inimitable de décrire les émotions ; il s’agissait pourtant d’une fiction. Alors, quand il met son talent au service de ses souvenirs et de son amour pour Jacqueline, qu’il a tant de mal à appeler sa mère, il a des accents bouleversants.

On appréciera aussi son remarquable travail d’écriture, son application à ciseler les mots pour nous permettre d’apprécier toutes les finesses de notre belle langue française.

Pierre Bouvart

Membre de l’Association des Écrivains des Hauts de France

Un témoignage authentique et poignant sur la fin de vie, et ce que l'amour peut offrir en pardon. Bouleversant !

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Michel Bartnicki est né en 1957 dans le nord de la France. Professeur des écoles à la retraite, il peut se targuer d’avoir eu l’un de ses livres de chansons préfacé par Carine Reggiani. Poète, parolier (membre de la SACEM), nouvelliste à ses heures, ce touche-à-tout littéraire signe un vibrant témoignage sur la fin de vie, l'amour et le pardon.
LangueFrançais
ÉditeurLibre2Lire
Date de sortie25 avr. 2025
ISBN9782381575612
Jacqueline, je t'écris

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    Aperçu du livre

    Jacqueline, je t'écris - Jean-Michel Bartnicki

    Avant-propos

    Dans la nuit du samedi 29 avril 2023, ma mère rendait l’âme, à l’âge de quatre-vingt-sept ans. Ma relation avec elle fut extrêmement complexe. À travers les lignes qui vous attendent impatiemment, je vais essayer de lui rendre hommage. Ma mère vécut par procuration. Finalement, a-t-elle réellement existé par et pour elle-même ? Par souci de transparence, d’intégrité, je serai amené, en prenant garde de ne pas m’y noyer, à plonger sans filet dans les méandres de mon passé, dans mon enfance, et par ricochets affectifs dans certains événements fondamentaux et bâtisseurs de mon existence, ainsi que dans ceux de mes créateurs et de mes grands-parents, fussent-ils douloureux, voire traumatisants. Pour comprendre les autres, il est indispensable de bien connaître sa propre histoire et de ne jamais tricher avec soi-même.

    Mon roman est un récit de vie. Puissiez-vous l’apprécier ! C’est mon vœu le plus cher.

    Jean-Michel Bartnicki,

    Le 27 juin 2024

    Préface

    Voici un ouvrage qui m’aura emplie de sentiments divers.

    Une autobiographie n’est pas une mise à nu, tant s’en faut ! C’est un « déshabillage » progressif de l’âme pour lequel il faut une force et un courage indescriptibles. Exprimer ces choses enfouies au profond de soi-même, d’une réalité parfois crue, en ressentir le besoin irrépressible, c’est aussi se défaire un peu de sa pudeur, exercice ô combien difficile !

    Le titre déjà, « Jacqueline, je t’écris », pose question. Faut-il avoir encore beaucoup à dire à sa propre mère, disparue, pour un jour devoir lui écrire.

    Jean-Michel Bartnicki est un ami depuis longtemps déjà. C’est un enfant sans fratrie qui ne peut donc attendre son soutien puisqu’elle n’existe pas. Heureusement, il est bien accompagné dans sa vie d’homme.

    Voilà l’histoire d’un fils qui, à un moment donné, offre à sa mère un avenir, alors qu’elle ne lui a jamais apporté les joies d’un passé avec elle. On a le sentiment qu’elle a délégué sa tâche à ses parents, lesquels auront été admirables.

    Dans nos expériences d’enfants, Jean-Michel et moi-même avons vécu des moments de détachement, de solitude même qui nous rapprochent. Ce qui nous ressemble nous rassemble et je dois avouer, aujourd’hui, que l’ami est devenu mon frère de cœur.

    Après, vient l’éternelle question… Où se situe la frontière fragile entre l’amour et le devoir, celui qui permet de se regarder dans la glace ?

    Ceux qui en reçoivent le moins sont souvent ceux qui en offrent le plus :

    Devoir grandir sans amour maternel, être ensuite capable de donner au centuple l’amour que l’on n’a pas récolté et, surtout, ne pas reproduire le schéma, mot à la mode, trop souvent employé à mon goût.

    Savoir pallier la solitude, chercher à comprendre les manques peut-être nichés dans l’absence d’éducation d’une petite fille devenue femme par la seule volonté de sa nature, chercher la tendresse jusque dans les non-dits…

    Sans compter que même s’il est prouvé que « La vieillesse est un naufrage », le corps délabré n’empêche pas l’esprit vivant, toujours en demande et beaucoup moins en offre.

    Vieillir aujourd’hui est à mille lieues du vieillir d’autrefois. Je me souviens de ma vénérable Mémé et de son chignon serré, dans son fauteuil à bascule, quand l’Aïeule était traitée comme une reine.

    Jean-Michel Bartnicki m’a malgré tout un peu réconciliée avec ma vision de l’E.H.P.A.D.  Mais il est grand temps que nos gouvernants se penchent sur la fameuse « loi fin de vie ». Je ne veux pas faire vivre ma « déchéance » à mes enfants. Que le Ciel m’entende !

    Une chose est sûre, Jean-Michel, même si selon Charles de Gaulle, la vieillesse est un naufrage, tu as décuplé mon envie de vivre. Merci pour cela.

    Annie Kubasiak-Barbier

    parolière, poétesse et écrivaine,

    Officier dans l’Ordre des Arts et des Lettres

    1

    Alea jacta est

    En ce début d’après-midi d’hiver du mardi 24 janvier 2017, comme si nous ne souhaitions pas affronter la réalité, pour nous préserver, nous eûmes la sensation que la sonnette de la porte d’entrée vibrait à peine. L’hiver en personne n’avait pas encore sorti ses griffes. Une douceur inhabituelle, tel un parfum subtil et délicat, enveloppait la petite ville d’Escaudain, commune française située dans le département du Nord, à quelques kilomètres de Denain, à la triste réputation d’être l’une des villes les plus pauvres de France.

    Aucune réaction de ma mère qui s’était recroquevillée sur elle-même. Elle avait l’air absente, inhabituellement docile et éteinte. Elle s’était carrée dans un fauteuil en skaï aux bras noirs et à l’assise de mauvais goût rouge vif, laquelle était censée imiter une véritable fourrure : un fauteuil qui avait fait son temps. Telles des crevasses profondes, les rides de son visage amaigri, crayeux et creusé s’étaient étirées, démultipliées sur sa face livide et grimaçante, dont seuls ses beaux yeux bleus à la Michèle Morgan sauvegardaient fragilement sa beauté d’antan. Son regard fuyant était troublé par un voile de désarroi perceptible.

    Ses mains, aux doigts déformés par les petites et grandes misères du temps, enserraient les extrémités des bras du fauteuil, comme pour faire corps avec lui, se rassurer et ne plus le lâcher. Elle fixait le sol et relevait très peu la tête. Elle donnait l’impression de ne pas vouloir s’attacher à ce qui se tramait autour d’elle, réfugiée dans son monde. Elle se présentait sonnée, tel un boxeur ayant reçu un uppercut destructeur qui l’aurait expédiée au tapis sans pouvoir recouvrer ses esprits avant longtemps. Jacqueline était communément volubile. Elle aimait se mettre en scène en monopolisant la parole, en coupant couramment celle des autres, sans aucune gêne, sans, le moins du monde, prêter attention à ce qu’on lui disait. Son soudain mutisme persistant témoignait de son extrême faiblesse. La peur la tétanisait. Il s’avéra qu’elle se montra impuissante à la verbaliser lors de ces longues minutes intenses et capitales. Notre présence et notre amour lui réchauffaient le cœur. Inconsciemment, elle nous faisait confiance : une évidence.

    Deux heures auparavant, suivant nos sages et fermes recommandations, elle qui n’était plus coutumière du fait depuis des mois, ma mère, affamée, avait mordu à belles dents l’entièreté du contenu de l’assiette Kebab que je m’étais empressé d’aller lui acheter au Palais d’Istanbul sur la place d’Escaudain ; un restaurant à l’excellente réputation qui proposait une carte variée de qualité. Malgré son appétit féroce, les gestes de Jacqueline furent d’une lenteur infinie, ce qui, au demeurant, pouvait paraître contradictoire tant son ventre gargouillait d’impatience. Or, le temps lui-même semblait tourner au ralenti. Ma mère avait l’air de se requinquer, de reprendre du poil de la bête. Ce ne fut qu’un feu de paille.

    Elle picorait. Toutefois, elle ne laissa rien dans son assiette. Avait-elle inconsciemment subodoré qu’elle prenait son dernier repas chez elle, en notre compagnie, autour de la table du salon à la décoration spartiate qui jouxtait la salle à manger ? Jacqueline, avec ce ton unique et décalé qui fut l’une des marques de fabrique de son personnage haut en couleur, au meilleur de sa forme, avait l’habitude de déclarer : « J’n’aime pas cette pièce, c’est celle des morts ! »¹

    Avant qu’elle n’entamât son déjeuner et ne bût à petites gorgées un verre de vin rouge de Bordeaux, mon épouse, la main ferme dans un gant de velours, n’éprouva exceptionnellement pas la moindre difficulté à convaincre sa belle-mère, habituellement indomptable, de l’impérieuse nécessité de flatter et de satisfaire ses papilles gustatives avec une cuisine traditionnelle :

    Ma mère, contre toute attente, lâcha alors cette phrase :

    Par la suite, nous découvrîmes qu’elle n’avait presque rien avalé depuis deux jours, ce qui expliquait un appétit d’enfer soudainement retrouvé, comme par magie.

    Nous n’avions plus le choix. Il fallait prendre une décision au plus vite, dans son intérêt. Elle se mettait de plus en plus en danger, sans en avoir conscience. Nous savions que ce jour fatidique surviendrait, mais, par amour pour elle, pour la préserver autant que possible de cette échéance redoutée, nous avions repoussé ce moment inévitable et nécessaire, ce cataclysme annoncé de longue date, qui amènerait celle qui m’avait enfanté vers les dernières années de sa vie et des lendemains incertains. Ce futur proche m’effrayait, mais un autre sentiment prédominait : la culpabilité. Peut-être aurais-je dû patienter davantage et éviter de penser que cette résolution radicale était la seule à envisager. J’avais la sensation de me précipiter, d’agir par confort. En effet, je n’aurais plus à effectuer régulièrement, deux fois par mois, sauf lorsque les conditions climatiques ne le permettaient pas, les soixante kilomètres qui séparaient mon domicile de celui de ma mère.

    *

    Que ressentais-tu vraiment à mon égard, moi, ton fils unique ?

    *

    L’atmosphère restait pesante, angoissante, déstabilisante. Nos nerfs étaient mis à rude épreuve, mais il fallait que nous gardions notre sang-froid. Montrer le moindre signe d’affolement eût pu, incontestablement, aggraver l’état de santé de ma mère, physiquement et mentalement. L’ambulance arriverait bientôt. Le médecin, conscient de la nécessité d’agir au plus vite, nous avait remis une ordonnance explicite pour une hospitalisation en bonne et due forme dans un établissement de santé près de chez nous, le but étant d’identifier la ou les causes des chutes à répétition de ma mère. Il avait également préparé un bon de transport pour les ambulanciers.

    Corinne, mon épouse et moi-même nous serrions les coudes pour tenter de mieux faire face au processus inéluctable en cours, dont nous n’étions qu’aux prémices. La machine était lancée. Jacqueline quitterait bientôt son monde pour en découvrir un autre. À ce moment-là, j’ignorais que nous allions rattraper le temps perdu, d’une façon plus qu’inattendue… inespérée… touchante… inoubliable…

    *

    La veille, nous nous étions inquiétés de la teneur de l’appel téléphonique de ma mère, qui ne nous sollicitait jamais de la sorte après 22 heures, rivée généralement à son écran de télévision, se nourrissant béatement des émissions de téléréalité ou de variétés, dont le fleuron de son addiction télévisuelle était tous les talk-shows de Michel Drucker durant plusieurs décennies :

    Un désert de silence régnait au bout du fil. Je ne savais plus que penser. Ma voix devint tout à coup chevrotante. Des pensées négatives affleurèrent à la surface de mon esprit. Je pressentais que le cours des événements prenait une direction tragique. Sans hésiter, je réagis en téléphonant à Corinne.

    En effet, je connaissais sa grande sensibilité et son attachement profond à ma mère, à laquelle elle rendait visite, pour ainsi dire, quotidiennement depuis plus de deux ans. Elle lui tenait compagnie quelques minutes, voire davantage, lorsqu’elle faisait le ménage chez elle, entre des montagnes de cartons, de babioles et d’objets en tous genres que ma mère commandait de manière obsessionnelle et compulsive, envoyant des chèques à tout-va à des marchands de pacotilles. Entre autres choses inutiles, elle possédait une douzaine de lampes tulipe à col de cygne, ainsi qu’une tonne de gadgets ridicules, en double, voire en triple exemplaire, et même davantage. Maintes fois, elle me fit sortir de mes gonds. Peine perdue. Jacqueline persistait à n’en faire qu’à sa tête, comme toujours. Heureusement, pour la plupart d’entre eux, les montants des chèques étaient modiques. Je m’émeus encore de la frénésie et de l’impatience de Jacqueline à ouvrir nerveusement les nombreuses enveloppes publicitaires qu’elle recevait. Le cœur en fête, l’œil brillant, le sourire jusqu’aux oreilles, elle me disait :

    Et d’ajouter, telle une gamine enjouée et candide :

    J’eus beau lui marteler inlassablement qu’il ne s’agissait en réalité que de simples courriers publicitaires aux phrases habilement tournées pour appâter le chaland, rien n’y fit. Dès qu’elle se sentait flattée, ayant la sensation d’être mise en avant, d’avoir de l’importance, ma mère pénétrait dans un autre monde : un monde pathétique d’une superficialité absolue. Sa crédulité était sans limites. Certains tentèrent d’en abuser. Dieu merci, mon épouse et moi-même veillions au grain.

    Elle dépensait sans parcimonie pour nourrir la kyrielle de chats du quartier, qu’elle recueillait les bras ouverts, des félins malins comme des singes, qui envahirent bientôt sa maison⁴, et que Jacqueline laissait se goinfrer à volonté dans les paquets de nourriture tous ouverts. On assistait alors au défilé cocasse de chats, empressés de plonger la tête la première, les queues droites comme des mâts d’artimon, dans l’offrande inespérée de ce buffet pantagruélique offert à volonté par une main généreuse : celle de Jacqueline.

    Elle envoyait des chèques à la fondation Brigitte-Bardot. Je dus sévir. Cette fois-là, ô miracle, elle m’écouta. Ce ne fut jamais le cas lorsqu’elle effectuait de nombreuses commandes d’objets inutiles, ainsi que de vêtements qu’elle ne portait pas et qui restaient dans leurs différents emballages, lesquels déposés sans précaution par terre, s’empoussiéraient au-delà du raisonnable au fil des années.

    En outre, à aucun moment, elle ne fit de dons pour telle ou telle cause humanitaire. Les êtres humains ne l’intéressaient que très peu, sauf Michel Drucker, et dans la foulée, le chanteur Amir ainsi que l’acteur Alain Delon.

    Ma mère était habitée par une sorte de folie douce, mais elle était loin d’être folle au sens clinique. C’était autre chose : une pathologie mentale difficile à identifier. Elle me déconcertait. Elle m’inquiétait, mais elle me faisait également beaucoup rire, prenant un malin plaisir à amuser la galerie avec une spontanéité désarmante et une candeur juvénile. Elle me surprenait de manière positive, lorsqu’elle me prouvait, grâce à des remarques intelligentes sur divers sujets, qu’elle avait un potentiel intellectuel inexploité. Au moment des faits, Jacqueline avait quatre-vingt-un ans : un âge qui ne correspondait pas à son âge mental. En témoigne sa réaction décalée lorsqu’elle se voyait dans une glace : « C’est qui, Jean-Michel, cette vieille femme ? » Cette dissociation entre son corps et son esprit perdura jusqu’à la fin de ses jours.

    Corinne ne tarda pas à me rappeler :

    Cette nuit-là, chacun ne dormit que d’un œil. La lune avait quelque chose d’un soleil mort.

    *

    Mes sentiments ambigus envers ma mère m’incitent à la plus grande honnêteté intellectuelle et affective. Lorsque j’évoque son souvenir, sitôt que je me replonge au cœur de situations communes, graves, tristes ou cocasses, j’utilise rarement ce mot extraordinaire, sans doute l’un des plus beaux au monde, avec les mots amour, bienveillance, harmonie et paix, toutes langues confondues : maman. Je ne l’ai jamais prononcé naturellement. Jacqueline : comme si je parlais d’une parente lointaine, voire d’une planète inconnue. Jacqueline : une mère qui ne fut jamais aimante, mais absente. À sa décharge, un large éventail de circonstances atténuantes explique son inaffectivité, sauf envers les chats et, comme je l’ai déjà évoqué, Michel Drucker qu’elle adulait, telle la huitième merveille du monde. Ma mère m’a aimé à sa façon. C’est en tout cas ce que je pense, ce que j’espère, possiblement pour me tranquilliser l’esprit. En retour, je l’ai aimée également à ma manière, non pour me donner bonne conscience, mais parce que j’avais une énorme affection pour elle et sans doute une forme d’amour. Aujourd’hui, elle me manque beaucoup.

    L’une de mes amies, Yolande, m’avait envoyé ce message significatif, fin et sensible, quelques heures après le décès de ma mère. Reproduit avec son autorisation, le formidable ressenti émotionnel de mon amie corrobore mes dires : « Je ne connais pas les circonstances du décès de ta maman, mais j’espère que son départ s’est passé en douceur. Quelle qu’elle ait été, Jacqueline est ta mère, la première femme de ta vie, même s’il lui a été très difficile de tenir ce rôle. Elle a fait ce qu’elle a pu avec ce qu’elle était et avec ce qu’elle avait reçu, comme nous le faisons tous d’ailleurs. Bien sûr, nos parents nous transmettent le pire et le meilleur. Jacqueline avait un côté décalé et fantaisiste dont tu as hérité et que tu as sublimé au travers de ta création littéraire. Tu seras aussi parvenu à dépasser cette relation défaillante, à dépasser la haine qui aurait pu s’installer en toi, à aimer cette femme dans ses fragilités avec compassion, à t’occuper d’elle au quotidien… que de victoires sur toi-même ! En te

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