Brigitte: Et si c'était possible
Par Sylvie D.
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À propos de ce livre électronique
Parviendra-t-elle à tenir promesse et à canaliser son vécu amoureux douloureux en une force de vivre, d’engagement et d'amour?
Et si c’était possible ?
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Aperçu du livre
Brigitte - Sylvie D.
Sylvie D.
Brigitte
Et si c’était possible ?
ROMAN
Conception de la page couverture : © Les Éditions de l’Apothéose
Image originale de la couverture : Shutterstock 535176169
Sauf à des fins de citation, toute reproduction, par quelque procédé que ce soit, est interdite sans l’autorisation écrite de l’auteur ou de l’éditeur.
Cet ouvrage n’est qu’une œuvre de fiction; toute ressemblance avec des personnes ou des faits réels n’est que pure coïncidence.
Distributeur : Distribulivre
www.distribulivre.com
Tél. : 1-450-887-2182
Télécopieur : 1-450-915-2224
© Les Éditions de l’Apothéose
Lanoraie (Québec) J0K 1E0
Canada
apotheose@bell.net
www.leseditionsdelapotheose.com
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2024
Dépôt légal — Bibliothèque et Archives Canada, 2024
ISBN : 978-2-89865-028-4
ISBN EPUB : 978-2-89775-962-9
Imprimé au Canada
Écoutez votre cœur et agissez selon ce qu’il vous dicte,
vous y trouverez une force de vivre et une détermination
qui vous propulseront au-delà de vos espérances.
Partie I
Quête d’amour
Chapitre I
Le commencement de la fin
Dans la torpeur de cette fin d’après-midi d’été 1988, Brigitte bougea doucement les orteils et étira langoureusement son long corps harmonieux à la peau dorée par les rayons du soleil. Elle rêvait à des châteaux de sable que la mer, inexorablement, emportait un à un au large, loin de ses pensées. Elle observait cette mer vivante qui respirait en longs ronflements sourds et dont le mouvement ondulant venait se briser avec fracas sur la côte ivoirienne, entraînant avec elle de longues algues entremêlées et de minuscules coquillages aux couleurs roses et nacrées.
Puis ce fut le sable brûlant du désert qui s’infiltrait dans ses narines, sa bouche et sous ses paupières. Les longs et fins cheveux de Brigitte, dont la couleur rappelait le blé mûrissant au soleil, étaient enveloppés du turban noir des Touaregs, ces seigneurs du Sahara. Lentement, elle se laissait porter à dos de dromadaire, à travers les dunes, au rythme régulier de ces taxis du désert. L’immensité à perte de vue. Au loin, des caravanes avançaient en direction du marché et dessinaient un long sillon coloré à l’horizon.
Brigitte se reposait. C’était des vacances bien méritées malgré qu’elle ne soit en Afrique que depuis six mois. Mais sa difficile intégration en raison de divergences importantes avec son directeur sur la vision du développement avait miné son énergie. Elle était venue en Afrique en idéaliste pour aider à la consolidation et à l’expansion d’un réseau de coopératives d’épargne et de crédit au Burkina Faso et elle était confrontée à un gestionnaire administratif qui ne cessait d’étouffer sa motivation et d’éteindre sa créativité et son dynamisme. Heureusement qu’elle avait découvert un talent d’écriture qui sommeillait en elle. La rédaction de ses chroniques pour le journal communautaire subventionné par le bureau de l’Agence canadienne de développement occupait maintenant la majorité de ses temps libres. Cependant cette nouvelle passion ne pouvait remplacer son besoin viscéral de s’engager activement dans le développement social et économique au profit des démunis. Toute cette capacité créative qu’elle avait si longtemps refoulée. À trente ans, Brigitte aimerait maintenant mettre son potentiel créateur au service des autres. Perdue dans ses pensées, elle regardait les larges dunes qui s’étendaient à perte de vue sous le soleil brûlant et elle se disait qu’elle devrait mettre ses préoccupations existentielles en veilleuse pour mieux les affronter après ses courtes vacances.
*
De retour dans la capitale, Brigitte fut vite ramenée à la réalité trop dure de cette terre d’Afrique. Un feuillet mortuaire l’informa du décès d’Aminata, animatrice sociale et gérante d’une coopérative d’épargne et de crédit en brousse avec qui elle avait amorcé un travail de consultation pour le développement de sa coopérative. Les rencontres avaient été brèves, mais combien chaleureuses et enrichissantes. Cette femme courageuse et belle rayonnait au sein de son village. Créer de nouveaux liens sociaux en développant des solidarités entre les membres de sa communauté, tel était son rêve. Veuve, elle était la mère de quatre enfants, dont une petite fille atteinte de la polio, cette maladie déformante qui avait été éradiquée depuis de nombreuses années des pays dits développés et qui sévissait toujours en Afrique. Aminata assumait ses responsabilités familiales seule, tout en s’investissant dans sa communauté. Une charge bien trop lourde à porter pour ses frêles épaules qu’elle savait si bien redresser fièrement, le ventre rond de cette promesse de vie, les yeux vifs et déterminés. Cependant, malgré son énergie et sa volonté ferme, elle souffrait de cette anxiété affective qui caractérise tant ces femmes généreuses et courageuses. Elle avait finalement cherché un peu de réconfort dans les bras d’un notable du village, marié, qui exerçait une ascendance négative sur cette femme tellement seule pour supporter toute cette charge familiale et sociale. Aminata n’avait pu mener à terme sa grossesse imprévue et les difficultés de l’enfantement avaient eu raison de sa vie.
Ébranlée par ce décès prématuré et dépassée par la volonté du destin tant ce départ laissait un vide profond au sein de la communauté, Brigitte luttait avec ses réactions. Il y avait bien ce sentiment trouble qui lui faisait éprouver un soulagement pour cette femme qui ne pouvait malgré ses actions et sa force régler tous les problèmes et les souffrances de son village ni ceux de ses enfants et de sa famille démunie. Mais un sentiment profond de révolte l’envahissait, brouillait ses pensées et lui donnait le vertige. Elle aimait Aminata et elle s’était engagée activement dans les projets de cette femme courageuse et déterminée. Elles avaient aussi combattu ensemble pour obtenir l’écoute des bailleurs de fonds et de son directeur souvent au détriment des relations harmonieuses qu’elle tentait de maintenir avec ce dernier plus préoccupé qu’il était par les obligations opérationnelles de gestion.
Le quotidien de son travail et la routine administrative imposée par son directeur lui semblaient encore plus absurdes. Tous ces défis de développement à relever qui étaient négligés pour des préoccupations opérationnelles de travail. Des enfants, des femmes et des hommes souffraient et mouraient sous le bras des dictateurs et des pays aux visées impérialistes. Comment arrêter cette flambée de souffrance et de pauvreté ? Se demandait-elle excédée tout en arpentant son bureau.
S’arrêtant devant sa table de travail, Brigitte saisit les feuillets qui s’y trouvaient et déchira d’un geste symbolique le rapport administratif qu’elle venait de compléter en se promettant de ne plus jamais se plier à cet exercice et de défier à nouveau son directeur de projet.
Consciente malgré tout de son impuissance, elle se surprit à ramasser les morceaux de papier épars de son défunt rapport afin de pouvoir récupérer les données qu’elle s’était appliquée à concilier lors de ses fins de journées afin de ne pas empiéter sur le temps de travail réservé aux projets. Triste et désabusée, elle se leva lourdement pour aller partager avec ses partenaires africains la douleur causée par la perte inattendue d’Aminata, leur collaboratrice qui avait su leur apporter espoir et dignité.
Chapitre II
Rêverie
Brigitte coupa le contact. La brave Peugeot, intoxiquée d’avoir trop roulé dans la poussière sahélienne, râla, tressauta et finalement s’éteignit.
Épuisée, l’instant d’un répit, elle respira profondément et appuya doucement la tête contre le dossier de la banquette. À l’extérieur montaient le chant des grillons et la fraîcheur apaisante de cette fin de journée.
Puis, ce fut le claquement sourd de la portière et les petits cailloux qui roulèrent sous ses pas. Brigitte poussa la lourde grille et, comme un automate, remonta l’allée au parfum de jasmin. Déjà, la nuit s’installait et pour Brigitte, c’était le moment d’un répit bienfaisant après une journée éprouvante.
Un bruit. Brigitte sursauta. Prestement, avec l’agilité d’un chat, Jean-Marie, le gardien de nuit, la rattrapa. Une odeur musquée lui remplit les narines et la prit sournoisement à la gorge. Souriant à pleines dents, il lui tendit une enveloppe blanche et Brigitte, rassurée, reconnut l’écriture avec joie : les Iles de Laval. Nostalgique, elle respira et goûta les odeurs de sa terre à elle, souvenir de la neige durcie sous ses pas et des matins bleus.
Arrêtant soudainement le cours de ses pensées, elle s’exclama :
— Merci Jean-Marie, vous m’avez effrayée !
— Désolé Madame, mais n’ayez crainte ! Vous savez avec moi, la maison est bien gardée, enchaîna-t-il, malheureux d’avoir ainsi failli à sa tâche qu’il accomplissait avec fierté et empressement. J’étais si heureux de vous remettre cette lettre. Des nouvelles du Québec ?
Brigitte acquiesça, réservée. Elle reprit, plus aimable :
— La nuit est bien douce, Jean-Marie, je vais me coucher tôt. La journée a été exigeante avec cette nouvelle du décès d’Aminata et l’organisation de ses funérailles. N’oubliez surtout pas de bien fermer la grille, rappela-t-elle en se dirigeant à nouveau vers la maison.
— Oui, madame et bonne nuit, je veillerai pour que vous puissiez dormir en paix, la rassura-t-il en s’éloignant lentement tout en pensant tristement combien la perte d’Aminata allait changer leur espoir de jours meilleurs.
Accélérant le pas, Brigitte pénétra dans sa villa africaine, alluma fébrilement la lampe, et habitée d’une énergie nouvelle, ouvrit rapidement l’enveloppe.
« Tu as du talent, tu as un potentiel formidable. » Mots magiques qui dansaient devant ses yeux. Brigitte, sous le coup de l’émotion et de la fatigue, pleurait et ses larmes embrouillaient tout. Surprise de ses réactions, elle éclata de rire, heureuse, et relit ces mots attentifs, écrits avec douceur et sensibilité par Julien, cet homme qu’elle avait tant aimé et qui lui livrait ce soir ce message tendre et amical. Elle lui avait fait parvenir une nouvelle qu’elle avait rédigée un de ces soirs alors qu’elle était à la recherche de sérénité et de calme après une journée de travail mouvementée et orageuse. C’était alors sa première expérience d’écriture romancée, habituée qu’elle était à composer des textes administratifs et techniques qui laissaient peu de place à la créativité.
Prise d’une frénésie qui évolua rapidement en incertitude, elle arpenta vivement le salon, consciente d’en être qu’aux balbutiements de l’écriture. Elle savait que ses engagements professionnels ne pouvaient laisser place à d’autres investissements surtout qu’avec le départ soudain d’Aminata, il faudrait mettre les bouchées doubles, poursuivre ses projets le temps de trouver une remplaçante. Ce qui demanderait du temps. Aminata bénéficiait de l’estime de tous et avait la capacité de mobiliser puis obtenir le soutien de ses pairs ainsi que l’écoute des décideurs et bailleurs de fonds.
Mesurant le chemin à parcourir, elle sentit déjà son potentiel créatif s’éteindre. Lasse de tous ces contraintes et défis qu’elle devait affronter, Brigitte se laissa choir lourdement sur le canapé tout en retirant ses chaussures poussiéreuses. Sortis de ténèbres du passé, des fantômes blafards et cyniques rôdaient et la hantaient à nouveau.
*
À l’angle des rues St Denis et de Maisonneuve, ses pieds glissèrent au milieu de la gadoue de cette fin d’hiver bien tardive. Un cartable sous le bras, Brigitte grimpa vivement les escaliers de l’Université du Québec à Montréal. Excitée et heureuse, elle déposa sa demande d’admission au cours de littérature et s’empressa de repartir, cette fois, au pas de
