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L'intelligence et la foi en dialogue: avec Thomas d'Aquin
L'intelligence et la foi en dialogue: avec Thomas d'Aquin
L'intelligence et la foi en dialogue: avec Thomas d'Aquin
Livre électronique102 pages1 heure

L'intelligence et la foi en dialogue: avec Thomas d'Aquin

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À propos de ce livre électronique

Pouvons-nous parvenir à connaître Dieu par l’exercice de notre intelligence ou bien devons-nous nécessairement,
passer par un acte de foi qui semble remplacer la raison ? La question n’est pas d’aujourd’hui. Saint Thomas d’Aquin, théologien du XIII ème siècle, en a déjà longuement débattu. En faisant l’effort de nous replonger dans ses écrits très modernes, nous découvrons que la foi ne remplace pas l’intelligence mais au contraire en exige le recours indispensable. Ainsi, cette réflexion nous préserve-t-elle de tomber dans les erreurs d’une idéologie qui défigure la dignité humaine comme le risque de l’intelligence artificielle ou de l’obscurantisme religieux. L’actualité nous met en présence de la confrontation de plus en plus violente entre l’indifférentisme de la laïcité et la religiosité sous une forme intégriste et radicale. Seul un juste équilibre entre la foi et la raison, un vrai dialogue entre l’intelligence et la Révélation, peut nous conduire à la lumière de la sagesse où toutes les vérités partielles s’organisent et s’ajustent pour conduire à la vérité tout entière qu’est le Christ.




À PROPOS DE L'AUTEUR

Xavier Géron - Prêtre du diocèse d’Aix et Arles, ordonné en 1990 pour la fraternité ND de la Sagesse. Études de philosophie et théologie à Fribourg (CH), détenteur d’une licence canonique de théologie. Curé en paroisse sur plusieurs diocèses (Versailles, Rouen Arras, Aix), prédicateur de retraites. Aumônier de la communauté des moniales bénédictines de l’Abbaye ND du Pesquié en Ariège (Foix) depuis 2021
LangueFrançais
Date de sortie25 juin 2024
ISBN9782385222918
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    L'intelligence et la foi en dialogue - Xavier Géron

    couverture_L'intelligence_avec_la_foi.jpg

    P. Xavier Géron

    L’intelligence

    et la foi

    en dialogue

    avec Thomas d’Aquin

    Imprimatur

    NIHIL OBSTAT

    Le 6 octobre 2023

    P. Patrice Sicard, cens. dep.

    IMPRIMATUR

    Le 6 octobre 2023

    Mgr Patrick Chauvet, vic. ép.

    Imprimé avec autorisation ecclésiastique

    donnée le 6 octobre 2023 par Mgr Patrick Chauvet,

    vicaire épiscopal à l’Imprimatur de l’archevêque de Paris

    Préface

    La foi est la vertu intellectuelle et surnaturelle qui nous fait adhérer à Dieu tel qu’il s’est révélé. Elle fait appel à la raison. La foi n’exige pas une mise à l’écart de l’intelligence, elle n’impose pas une soumission de la raison, mais son acquiescement et sa collaboration. Dans la révélation, il y a des vérités surnaturelles que la raison ne peut ni prouver ni trouver par elle-même, mais il y a encore un certain nombre de vérités qui sont de soi et de droit, accessibles à la lumière naturelle de la raison¹. Cependant, fait remarquer saint Thomas, il convenait qu’elles fussent révélées, car cherchées par la raison sans le secours de la foi – dans le contexte d’une nature déchue –, elles ne seraient le fait que de quelques-uns, non sans difficultés et non sans erreurs, remarque-t-il².

    L’ensemble de ces vérités accessibles à la raison font partie de ce qu’on appelle le révélable (revelabile), c’est-à-dire de ce qui est connaissable par révélation : « Est révélable ce dont la raison formelle est d’être révélée, c’est-à-dire des réalités (res) que l’on peut connaître au moyen de la révélation » (Cajetan). Or, parmi ces réalités, il y en qui sont accessibles par la raison, comme l’existence de Dieu, tel ou tel attribut divin, la création, l’immortalité de l’âme, etc., mais comme elles sont difficiles à atteindre, surtout pour une intelligence marquée par la blessure d’ignorance, il convenait qu’elles fussent connues de l’homme par révélation.

    Ainsi deux objets matériellement identiques sont connus sous deux lumières formellement différentes : la raison et la foi. La lumière de la révélation éclaire les réalités connues comme révélable, qui sont par ailleurs connues par le philosophe, c’est-à-dire sous la lumière de la seule raison³. De cette manière loin d’aliéner la raison, la foi vient à son secours, en lui donnant d’atteindre plus aisément de connaître Dieu, connaissance normalement proportionnée à ses capacités naturelles, si l’intelligence n’était pas infléchie ou court-circuitée dans son exercice par toutes sortes d’entraves et de conditionnements culturels et moraux.

    Pour saint Thomas, il ne peut y avoir de connaissance surnaturelle sans cette capacité de la raison naturelle à connaître les vérités rationnelles qu’elle présuppose⁴.

    La connaissance de foi présuppose et pré-exige la validité de la connaissance naturelle de Dieu, non seulement pour donner un minimum de sens intelligible au mot Dieu, mais aussi parce que c’est le même Dieu qui est visé par la raison et par la foi. On connaît beaucoup plus de choses sur Dieu, selon un mode supérieur et avec plus d’assurance, par la foi que par la raison⁵. […] Il n’y a pas un Dieu pour la foi et un autre pour la raison : seule l’affirmation de Dieu par la foi diffère de l’affirmation de Dieu par la raison. Dieu, objet adéquat de la foi, transcende l’objet propre de la raison, mais c’est le même Dieu qui est l’objet réel de la foi et de la raison⁶.

    Il est vrai qu’une même chose ne peut être, à la fois et sous le même rapport, objet de foi et de raison, objet de croyance et objet de science⁷.

    Faut-il en conclure que l’existence de Dieu, par exemple, cesse d’être un objet de foi si elle se prête à une preuve rationnelle, ou bien qu’elle n’est objet de foi que parce qu’il est impossible d’en donner une preuve rationnelle ? Saint Thomas observe que pour un même objet il peut y avoir foi et savoir, en même temps et chez le même individu, mais sous des rapports différents⁸.

    En effet, rien n’empêche que certaines réalités divines soient connaissables aussi, selon des rapports différents, à la fois par la lumière naturelle de la raison et par la lumière de la révélation surnaturelle⁹. Pour la foi, Dieu est « cette vérité première dont la vision fait les bienheureux »¹⁰ ; pour la raison, Dieu est la cause première de l’univers. Mais aucune preuve rationnelle de l’existence de Dieu, aussi convaincante serait-elle, ne dispensera jamais de croire en celui à qui l’homme peut se fier avec plus d’assurance qu’à sa propre raison, car « il y a plus de certitude dans ce que l’homme reçoit à l’écoute de Dieu, qui ne peut se tromper, que dans ce qu’il voit par sa propre raison, qui est sujette à l’erreur »¹¹.

    « On doit croire ce qui est de foi, non à cause de la raison, mais de l’autorité divine »¹². Cependant, humainement, la foi n’est ni extérieure ni contraire à la raison, car elle requiert l’assentiment de l’intellect, « la foi implique l’adhésion de l’intelligence à ce que l’on croit »¹³.

    Sous la conduite de la foi, la raison n’aliène pas sa nature [...]. En retour l’autorité de la foi n’est pas diminuée, mais accrue par le soutien qu’elle trouve dans la lumière naturelle de la raison¹⁴.

    Il n’y a ni subordination de la foi à la raison, ni annexion de la raison par la foi, ni dénaturation de la foi par la raison et de la raison par la foi. Elles vivent l’une et l’autre comme des alliées, l’une soutenant l’autre, s’accomplissant « dans une mutuelle promotion où, par un respect réciproque, chacune en trouvant son accord avec l’autre, se retrouve elle-même »¹⁵.

    Les textes thomasiens proposés par le Père Xavier Géron dans ce volume, non seulement illustrent ces rapports, mais ils les déclinent sous plusieurs aspects, en manifestent la vérité et la fécondité pour la vie chrétienne.

    fr. Philippe-Marie Margelidon, o.p.

    Directeur de la Revue thomiste


    1 Cf. Contra Gentes, Lib. I, cap. 4.

    2 Cf. ibid.

    3 Cf. Summa theologiae, Ia, q. 1, a. 3, c.

    4 Cf. ibid., q. 2, a. 2, ad 1 ; IIa-IIae, q. 2, a. 4 ; q. 6, a. 1 ; q. 8, a. 1.

    5 Cf. ibid., IIa-IIae, q. 2, a. 3, ad 3.

    6 J. Rassam, Thomas d’Aquin, Paris, PUF, 1969, p. 23-24.

    7 Cf. De veritate, q. 14, a. 9, c. et ad 6.

    8 Ibid., ad 2-4.

    9 Sum. theol, Ia, q. 1, a. 1, ad 2.

    10 Ibid., IIa-IIae, q. 5, a. 1, c.

    11 Ibid., q. 4, a. 8, ad 2.

    12 Ibid., q. 2, a. 10, c.

    13 Ibid., q. 1, a. 4, c.

    14 J. Rassam, Thomas d’Aquin..., p. 25-26.

    15 Ibid., p. 26.

    Qu’est-ce que la théologie ?

    Pour comprendre l’existence

    de Dieu et qui il est

    « Il n’y a pas de vie spirituelle sérieuse

    sans une bonne théologie »

    Le rapport entre science et foi, entre philosophie et religion, est un sujet difficile à aborder mais pourtant indispensable. Le saint Pape Jean-Paul II, dans son encyclique « Fides et ratio » a su en tracer les lignes de fond pour aider à dépasser l’opposition apparente et encourager un dialogue fructueux. Les Anciens n’y voyaient aucune contradiction. Un témoin privilégié de cette approche intellectuelle fut certainement le grand théologien du

    xiii

    e s., saint Thomas d’Aquin. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de redécouvrir avec quelle noblesse l’intelligence peut se mettre au service des grandes vérités de la foi, à l’école de ce Maître dont la pensée continue d’éclairer la réflexion théologique. Devenir intelligent avec saint Thomas qui sut tirer d’un des plus éminents philosophes grecs, Aristote, les clefs d’un sage raisonnement, voilà une démarche qui pourra répondre à la soif de connaître la vérité.

    Les textes qui suivent sont extraits de son ouvrage intitulé « Summa contra gentiles », c’est-à-dire « Exposé à l’intention de ceux qui ignorent la foi chrétienne ». C’est tout dire de ce désir qui habite son auteur : entreprendre un vrai dialogue avec les

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