Découvrez des millions d'e-books, de livres audio et bien plus encore avec un essai gratuit

Seulement $11.99/mois après la période d'essai. Annulez à tout moment.

Neuf
Neuf
Neuf
Livre électronique216 pages4 heures

Neuf

Évaluation : 0 sur 5 étoiles

()

Lire l'aperçu

À propos de ce livre électronique

"Neuf "nous convie à un périple initiatique explorant la maîtrise de la colère et le sacrifice de soi. Il narre l'histoire d'Ilrik, tourmenté par une entité malveillante qui le pousse à commettre des actes horribles dès qu'il s'emporte. Au cours de son voyage, il croise huit héros inspirés des mythes nordiques et de la fantasy. Ensemble, selon une prophétie, ils sont destinés à sauver les neuf mondes…




À PROPOS DE L'AUTEUR

Patrice Fournié aime particulièrement les ouvrages de J.R.R. Tolkien, Terry Pratchett et H.P. Lovecraft. L’écriture de "Neuf" tire son inspiration de la mythologie scandinave, tout en explorant les thèmes de la gestion des émotions et de la confiance en soi. Cette œuvre, mêlant fantasy et réflexion personnelle, reflète son intérêt profond pour ces sujets.
LangueFrançais
Date de sortie6 avr. 2024
ISBN9791042227548
Neuf

Auteurs associés

Lié à Neuf

Livres électroniques liés

Fiction générale pour vous

Voir plus

Articles associés

Catégories liées

Avis sur Neuf

Évaluation : 0 sur 5 étoiles
0 évaluation

0 notation0 avis

Qu'avez-vous pensé ?

Appuyer pour évaluer

L'avis doit comporter au moins 10 mots

    Aperçu du livre

    Neuf - Patrice Fournié

    Patrice Fournié

    Neuf

    Roman

    ycRfQ7XCWLAnHKAUKxt--ZgA2Tk9nR5ITn66GuqoFd_3JKqp5G702Iw2GnZDhayPX8VaxIzTUfw7T8N2cM0E-uuVpP-H6n77mQdOvpH8GM70YSMgax3FqA4SEYHI6UDg_tU85i1ASbalg068-g

    © Lys Bleu Éditions – Patrice Fournié

    ISBN : 979-10-422-2754-8

    Le code de la propriété intellectuelle n’autorisant aux termes des paragraphes 2 et 3 de l’article L.122-5, d’une part, que les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, sous réserve du nom de l’auteur et de la source, que les analyses et les courtes citations justifiées par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d’information, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.

    À la mémoire de Papou et Dora

    Prophétie

    Les puissances divines interviendront pour briser le chaos et rétablir l’ordre. Des portes se dresseront entre les peuples, mais elles ne pourront pas contenir les ténèbres. Les ténèbres continueront de croître jusqu’au retour du chaos. Les Neuf se réuniront alors pour apporter la lumière.

    Première partie

    Contre le temps

    Chapitre I

    Niché au cœur des plaines, le village de Groure était un lieu banal, mais qui respirait la tranquillité. Des maisons aux toits de chaume s’étendaient paisiblement et, au centre du village, la grande place servait aussi bien d’espace festif que de lieu de jugement, tout en abritant un modeste temple. Les habitants, qu’on appelait les Grourois, étaient des paysans pour la plupart. Pour le reste, le village comptait également quelques marchands, un maréchal-ferrant et un forgeron. Le doyen du village, pilier de la communauté, jouait plusieurs rôles : médecin, vétérinaire, conteur, voire maire, à l’occasion. Ce qui distinguait Groure des autres villages, c’était l’existence d’un autoproclamé explorateur du nom d’Ilrik. S’il se disait explorateur, beaucoup pensaient qu’il s’agissait du métier qu’il s’était inventé pour échapper aux travaux agricoles et autres tâches qui, selon lui, constituaient des besognes peu gratifiantes pour lui.

    Ilrik avait grandi sous l’aile protectrice de sa mère Doriana, car son père Octar était militaire et ne revenait que lorsqu’il avait une permission. C’est durant ces périodes qu’Octar lui avait enseigné l’art du maniement à l’épée. Clodius, le sage du village, avait également pris Ilrik sous son aile pour lui enseigner et lui transmettre tout son savoir. Lors d’une nuit d’été, Clodius avait apporté à l’enfant l’épée de son père, enroulée dans un parchemin. Ilrik avait éclaté en sanglots, car c’était le signe que son père, Octar, était mort au combat. Les dernières paroles d’Octar, inscrites sur le parchemin, résonnèrent en lui avec force : « Mon fils, même si j’ai souvent été absent, j’espère que tu comprendras mes choix. Toutefois, je ne voudrais pas que tu commettes la même erreur que moi. Car lorsque j’en ai pris conscience, il était déjà trop tard. Protège ta famille, pour moi. Promets-moi que tu feras toujours passer ta famille avant la patrie. Adieu, mon fils. » Clodius s’était alors mis à genou, avait baissé la tête et lui avait tendu l’épée de son père. Mais Ilrik, ébranlé par la nouvelle, s’était enfui de la maison, laissant derrière lui sa mère et l’arme. Il avait alors voulu partir sur les traces de son père, cherchant à comprendre l’homme qui avait tant sacrifié pour sa patrie.

    Cinq ans plus tard, Ilrik était de retour au village. Cependant, il fut accueilli par une douloureuse nouvelle : sa mère, Doriana, avait succombé au chagrin. La mort de son mari et le départ de son fils avaient eu raison d’elle. Depuis ce jour, Ilrik s’était enfermé dans la solitude et avait pris la décision de forger, seul, sa propre destinée.

    Un matin, sa curiosité le mena vers la Forêt des Mystères. Quand soudain, il fut attiré par une voix étrange qui l’appelait :

    Il suivit cette voix ensorcelante et découvrit subitement, au milieu de la forêt, une grotte qu’il n’avait jamais remarquée auparavant. Cette grotte devait être là depuis fort longtemps, pourtant il ignorait l’existence de ce lieu. La voix continua de l’appeler :

    Poussé par une irrésistible curiosité, il s’aventura à l’intérieur de la grotte. Il remarqua alors une chose étrange, les murs de la caverne étaient totalement lisses, pas même une petite aspérité. Personne ne pouvait atteindre une telle perfection, pas même les grands bâtisseurs de l’empire Ionnient. Un passage étroit s’étendait devant lui, mais il poursuivait son avancée, silencieux, armé de sa torche comme seule protection.

    Après ce qui sembla être une éternité, il arriva dans une vaste salle à l’aspect peu accueillant : elle était sombre, son sol jonché de squelettes revêtus d’armures d’une autre époque. Ses murs étaient ornés de sinistres fresques racontant l’épopée d’une créature terrifiante, imposante, au corps robuste et muni d’une longue queue puissante, à la tête ornée de cornes pointues, aux yeux cruels et d’un rouge vif. La première fresque présentait le monstre au milieu de corps sans vie d’humains, d’animaux et de créatures diverses. La suivante révélait une femme d’une beauté sans pareille venue combattre la créature et brandissant un bâton mystique sur lequel figurait des symboles qu’il ne connaissait pas. La troisième fresque la dépeignait scellant la créature dans une urne sacrée, enfin la dernière représentait le monstre consumé par les flammes.

    Puis Ilrik découvrit une inscription sur une porte adjacente. Intrigué, il tenta sans réussite de déchiffrer la gravure. Malheureusement pour lui, il s’agissait d’un avertissement : « Prenez garde. La créature rôde toujours, attendant dans son antre un corps pour contenir sa furie. Revenez sur vos pas et oubliez ce que vous avez vu en ces lieux. »

    Alors qu’il pénétrait prudemment dans la pièce, il découvrit une salle remplie d’incantations et de symboles mystiques avec en son centre une urne légèrement ouverte dont le sceau était à moitié brisé. Il fit immédiatement le rapprochement avec la fresque et commença à s’inquiéter. Depuis combien de temps l’urne était-elle dans cet état ? L’esprit de la créature était-il encore en ces lieux ?

    Son appréhension fut rapidement confirmée par un grognement sinistre. Il se redressa et brandit son épée, les sens en alerte. Un bruit sourd le fit soudain sursauter, le couvercle de l’urne venait de tomber. Alerté par le bruit, il fit volte-face.

    Un spectre étrange apparut alors devant lui. Tout à coup, avant qu’il ne puisse réagir, le spectre fondit sur lui. Ilrik essaya tant bien que mal de l’esquiver, mais en vain. Malgré ses tentatives désespérées d’éviter l’attaque, il sentit une force étrange s’emparer de son corps et une rage intense parcourir tout son être et lui infliger une douleur si forte qu’il perdit connaissance.

    Quand Ilrik revint à lui, le spectre avait disparu. Désorienté, il resta assis en se tenant la tête et essaya de rassembler ses esprits. Ensuite, il se releva péniblement et s’empressa de regagner la sortie de peur de retomber face au spectre. Une fois sorti de la caverne, sur le chemin du retour, il fut rapidement obligé de faire une halte. Une grande sensation de faiblesse l’accabla. Ses jambes vacillèrent sous le poids de son corps. Il avait besoin de se restaurer. Par chance, tout près de lui se trouvaient des arbres fruitiers qui lui offraient des branches généreuses. Après avoir cueilli et dégusté quelques fruits. Il les savoura et s’assit contre le tronc d’un arbre pour retrouver des forces, tout en gardant l’épée en son giron. Une fois reposé, il reprit sa marche, déterminé à rentrer chez lui.

    Chapitre II

    De retour à Groure, il vit que le village était attaqué par des pillards qui volaient et violaient les femmes. Les villageois qui osaient se rebeller étaient tous massacrés. Il courut pour mettre fin à la rixe. Il essaya de leur prêter main-forte en frappant tous les ennemis qu’il croisait, mais ils étaient trop nombreux et peu de Grourois étaient encore en état de se battre. Bien qu’ils eussent ôté la vie à plusieurs criminels, les atrocités continuèrent. C’est alors que, pris de rage, les yeux d’Ilrik devinrent rouges, ses muscles gonflèrent et sa main serra fortement son épée jusqu’au sang. Puis l’impensable se produisit, Ilrik chargea tout ce qui se trouvait dans son périmètre, amis comme ennemis. Ce fut un carnage. Personne ne pouvait l’arrêter. Jusqu’au moment où un individu le prit par surprise et l’assomma avec un coup violent derrière la tête.

    À l’aube, Ilrik émergea de son profond sommeil, les muscles tout endoloris et la tête prête à exploser. Il s’assit doucement dans son lit et vit avec stupeur que la fenêtre de sa chambre avait été condamnée. En effet, à Groure, lorsqu’un habitant avait commis un forfait, il était séquestré dans sa propre maison, faute de geôle.

    Assis à côté de son lit, le doyen du village, Clodius, le dévisageait d’un air grave. Cet homme âgé, courbé par le temps, vêtu d’une simple tunique grise et s’appuyant sur une canne, rompit le silence :

    Ilrik lui rapporta sa mésaventure. Le vieil homme le regarda songeur et lui dit :

    Cela me rappelle une légende, celle d’une créature du nom de Berserk, une entité dont l’âme avait été emprisonnée dans la grotte de la Forêt des Mystères par un être divin. On raconte aussi que son esprit, toujours plein de rage, chercherait un hôte suffisamment robuste pour contenir sa furie et devenir son Berserker. Son esclave si tu préfères.

    En repensant à ses aventures de la journée précédente, tout devint clair pour Ilrik. Il comprit alors qu’il était possédé par cette créature.

    — Alors c’est cette entité qui est en moi ? s’écria-t-il.

    — Si tu es vraiment possédé par cette créature. Tu dois partir et trouver un moyen de la neutraliser avant que ton âme ne lui appartienne définitivement et que tu ne provoques plus de dégât, conclut le sage Clodius.

    Les deux frères étaient deux grands gaillards aux physiques ingrats. En guise de cheveux, ils n’avaient eu droit qu’à des touffes rousses éparses, ce qui, avec leurs visages rubiconds, renforçait leur côté benêt. Leurs têtes étaient enfoncées entre leurs épaules et leurs bras incroyablement démesurés. Ils avaient la fâcheuse tendance à courir lourdement la gueuse, sans le moindre succès, malheureusement. Cela leur valut le surnom de « Pas-y-touchés ». Alors si deux demoiselles venaient à leur faire ne serait-ce qu’un brin de causette, ce serait déjà une grande victoire pour eux. Leur stature imposante leur avait valu d’être affectés à la surveillance de la maison d’Ilrik. Clodius s’apprêtait à quitter Ilrik, lorsqu’il l’interpella :

    Le jour suivant, Ilrik se leva, endolori, après une nuit hantée par les horreurs de la veille. Assis dans son salon, la tête entre les mains, il se demandait s’il méritait réellement d’être sauvé. Puis, des pas lourds résonnèrent. La porte s’ouvrit pour laisser entrer les deux gardes, armés de deux lances et affichant un sourire béat. Alors qu’Ilrik se levait, résigné, la diversion attendue eut lieu. Deux jeunes femmes, d’une beauté renversante et légèrement vêtues, s’avancèrent, minaudant. Leurs douces voix eurent le même effet sur eux que celui du chant des sirènes sur les marins. Les deux compères, ensorcelés, oublièrent momentanément leur mission et se précipitèrent vers les belles, laissant le champ libre à Ilrik et lui la chance qu’il attendait.

    Il sortit de sa demeure tout en repensant à son dilemme. Devait-il prendre la fuite ou comparaître devant ses paires pour les crimes qu’il avait commis inconsciemment ? Il n’eut pas le temps de délibérer, que ses pas l’avaient déjà mené tout droit vers sa réponse. Il s’était dirigé machinalement au tribunal de fortune. À son arrivée, la foule se mit à le huer, en lui jetant des fruits et des légumes pourris. Tout le monde était présent, il voulait prendre part au sordide jugement du pire meurtrier de l’histoire du village. Comme le veut la tradition, toutes personnes présentes à l’assemblée étaient vêtues d’un bure noir et encapuchonnées. Dans un souci d’équité, les cinq juges du tribunal étaient tirés au sort parmi des personnes non concernées par l’affaire. Les juges se levèrent, le président prit la parole et la foule se tut :

    Ilrik prit un air surpris.

    Tout le monde se rassit.

    Le président se mit à rire.

    Le président du tribunal gronda :

    — Vous croyez vraiment que quelqu’un serait assez fou pour prendre le parti du plus grand criminel de l’histoire de Groure ! Très bien par respect pour les lois rédigées par nos ancêtres, je te laisse le soin d’appeler tes témoins et de nous présenter tes preuves, si toutefois tu en as, dit-il le sourire au coin.

    Il avait enjolivé la situation en espérant que son statut de doyen suffise à convaincre le reste de l’assemblée.

    — Vous croyez vraiment que votre témoignage va nous faire changer d’avis ? Un meurtre est un meurtre, peu importe le nombre de vies qu’il a sauvées. Ils étaient innocents et qui sait s’il ne va pas récidiver. La sanction est maintenue avec effet immédiat. Gardes, emparez-vous de lui !

    Deux des villageois armés de fourches qui faisaient office de gardes s’approchèrent d’Ilrik en le menaçant. Lorsqu’ils furent à bonne distance, Clodius retira son bure et le jeta au visage de l’un des gardes. Pris de panique, celui-ci trébucha. Le fauteur de trouble dégaina son épée,

    Vous aimez cet aperçu ?
    Page 1 sur 1