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La RESILIENCE: Suite du roman choc L’inceste en héritage
La RESILIENCE: Suite du roman choc L’inceste en héritage
La RESILIENCE: Suite du roman choc L’inceste en héritage
Livre électronique222 pages3 heures

La RESILIENCE: Suite du roman choc L’inceste en héritage

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À propos de ce livre électronique

Suite de roman choc L’inceste en héritage.

Lyne Vaillancourt, autrice de L’inceste en héritage, poursuit son témoignage. Après les terribles abus sexuels dont elle a été victime tout au long de son enfance, la vie continue. Elle doit maintenant se reconstruire et se redéfinir en tant que femme. Sa capacité de rebondir à la suite des atrocités qu’elle a subies n’est pas toujours facile. Elle devra faire appel de nombreuses fois à des psychologues et des intervenants communautaires pour arriver à se comprendre et comprendre sa maladie mentale qu’est celle d’être une victime de l’inceste ! On ne guérit pas de l’inceste, on apprend seulement à vivre avec. On apprend à se modeler de nouveaux schèmes psychologiques et émotionnels. Pour y parvenir, il faut enjamber son vécu pour optimiser sa transformation. C’est ce que l’on appelle LA RÉSILIENCE! Durant sa vie adulte, et ce pendant des années, Lyne a continué d’être abusée, tant par des ami(e)s que par son mari. Voici le long chemin qu’elle a parcouru pour se défaire de son rôle de victime et acquérir la liberté d’une femme pleine et entière. À présent, elle a une nouvelle quête : trouver l’amour!
LangueFrançais
Date de sortie25 avr. 2024
ISBN9782925371205
La RESILIENCE: Suite du roman choc L’inceste en héritage
Auteur

Lyne Vaillancourt

Lyne Vaillancourt est native de la Rive-Sud de Montréal. Agressée sexuellement par deux de ses oncles dès l’âge de quatre ans, elle mènera une double vie durant une bonne partie de sa jeunesse, soit celle d’esclave sexuel et celle d’une fillette choyée dans une famille de travailleurs. Les abus seront dévoilés, mais est-ce que cela suffira pour oublier ce calvaire ? Elle devra faire plusieurs années de psychothérapie afin de comprendre et accepter son vécu. Elle aura développé une maladie mentale contre laquelle elle devra se battre toute sa vie. À l’âge adulte, elle décide de poursuivre chacun de ses agresseurs en justice. Elle partage son histoire afin que les gens qui vivent auprès d’une victime d’agression sexuelle comprennent mieux les réactions parfois exagérées ou démesurées de celle-ci. Comment savoir si son propre enfant est victime d’agression sexuelle et surtout, comment empêcher la transmission de l’inceste en héritage

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    Aperçu du livre

    La RESILIENCE - Lyne Vaillancourt

    cover.jpg

    Table des matières

    Hommage à madame Odile Fournier

    Seigneur, entends-tu ?

    Avant-propos

    Cédrick

    Caroline

    Mars 1990

    Retour imprévu

    Dehors !

    Guillaume

    Jérémie

    Oncle David

    Petit déjeuner ?

    Matane

    Mercredi 19 novembre 1997

    Direction de la protection de la jeunesse

    Psychopathe

    Pierre

    Passion oubliée

    Ma vision de la sexualité

    Madame Odile Fournier

    Le gardien

    Monsieur Lévesque

    Prise de conscience

    Marie-Pier

    Jacinthe

    Gilles de la Tourette

    Qui suis-je pour vous ?

    Philippe

    Cancer du sein

    Claude

    Mon harem

    Mon sugar daddy

    Les amours de ma vie

    2023

    Silence

    Lyne Vaillancourt

    Résilience

    Suite du roman choc  :

    L’inceste en héritage

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    Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

    Titre : La résilience / Lyne Vaillancourt.

    Noms : Vaillancourt, Lyne, 1968- auteur.

    Identifiants : Canadiana (livre imprimé) 20230072518 | Canadiana (livre numérique) 20230072526

    | ISBN 9782925371182 (couverture souple) | ISBN 9782925371199 (PDF) | ISBN 9782925371205 (EPUB)

    Vedettes-matière : RVM : Vaillancourt, Lyne, 1968- | RVM : Enfants victimes d'abus sexuels devenus adultes— Québec (Province)— Biographies. | RVM : Victimes d'inceste— Québec (Province)— Biographies. | RVM : Résilience (Trait de personnalité) | RVMGF : Autobiographies.

    Classification : LCC HV6570.9.C3 V343 2024 | CDD 362.76/4092— dc23

    Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

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    Conception graphique de la couverture : Odile Fournier

    Direction rédaction : Marie-Louise Legault

    ©  Lyne Vaillancourt, 2024 

    Dépôt légal  – 2024

    Bibliothèque et Archives nationales du Québec

    Bibliothèque et Archives Canada

    Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait de ce livre, par quelque procédé que ce soit, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

    Imprimé et relié au Canada

    1re impression, mars 2024

    Hommage à madame Odile Fournier

    Native de Saint-Damasse dans le Bas-Saint-Laurent, Odile Fournier est née avec une caractéristique particulière. Elle était atteinte de la maladie des os de verre. L’ostéogenèse imparfaite. Cette femme était une poupée en porcelaine. Sa maladie l’obligeait à demeurer alitée jour et nuit. C’est ainsi qu’elle a développé l’art de la peinture réalisée avec la bouche. Elle est décédée le 16 mars 2005 au Centre Intégré de santé et des services sociaux de la Mitis, à Mont-Joli. Voici quelques-unes de ses œuvres. La couverture s’intitule Soleil d’Avenir, peinte par nulle autre qu’elle-même.

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    L’aube 1

    Le messager 1

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    Odile Fournier et Lyne Vaillancourt, 2003

    Seigneur, entends-tu ?

    Ce soir, je t’écris

    Car je ne sais plus vers qui me tourner

    Car je n’ai plus la force d’aimer.

    Seigneur, entends-tu mes cris ?

    Je suis vidée d’amour

    Plus aucune histoire

    À croire en ce jour

    Seigneur, sens-tu mon désespoir ?

    Je ne me sens plus une femme

    Je laisse tomber les armes

    Entre tes mains, je remets mon âme.

    Seigneur, vois-tu mes larmes ?

    On m’a souvent brisé le cœur

    Je ne crois plus au bonheur

    Je ne vois plus la beauté des fleurs.

    Seigneur, ressens-tu ma douleur ?

    Si tu entends mes cris

    Si tu sens mon désespoir

    Si tu vois mes larmes

    Si tu ressens ma douleur

    Je le saurais

    Car c’est dans tes bras

    Que maintenant je vivrais !

    Lyne

    Avant-propos

    Parce que j’ai subi des agressions sexuelles commises par mes oncles à partir de l’âge de 3 ans, et ce, jusqu’à 13 ans. Parce que ces hommes m’ont pénétrée avant l’âge de 7 ans, je suis handicapée et risque de ne pas pouvoir mettre un enfant au monde. Le col de mon utérus est inversé, ce qui fait qu’il ne se ferme pas. Il se trouve à l’intérieur de mon utérus.

    J’ai fait trois fausses couches, qui loin de me faire baisser les bras, m’ont donné une poussée de volonté afin d’arriver à mes buts. Un spécialiste m’a annoncé que je ne pourrais jamais rendre un enfant à terme, car mon utérus rejette tout embryon. Il glisse tout simplement dans la cavité vaginale et s’en va. Il n’y a rien pour l’en empêcher ; pas de col, pas de barrière, pas de porte. J’ai rencontré plusieurs spécialistes plus spécialistes les uns que les autres et tous s’entendent sur le fait qu’il me sera impossible de mettre un enfant au monde. Mon utérus le rejettera toujours. On me suggère donc de cesser d’essayer, car c’est difficile sur le corps. Sauf que mon corps ne m’appartient pas. Et ce, depuis toujours. Les hommes en ont fait ce qu’ils voulaient. Toute ma vie, j’ai sacrifié mon corps et mon âme pour la race dominante, le mâle humain !

    Je réussis à nouveau à tomber enceinte. Je n’en fais aucun cas, car je sais que je vais encore perdre l’enfant. Après trois fausses couches, il faut croire que je suis têtue. Mais je me dis qu’un jour, il y aura un petit ange qui voudra bien de moi comme mère et qui s’accrochera à moi, à ce corps meurtri, à cet abîme de seulement 18 ans. Ce jour-là, je serai la plus heureuse des femmes !

    Celui-là, j’ai été en mesure de le garder huit semaines. Ensuite, dix semaines de gestation. Une fois de plus enceinte, voilà que j’en suis à la onzième semaine. Je suis au restaurant où je travaille en tant qu’hôtesse. La villa du poulet au centre Rockland. J’y travaille tous les jours depuis quelques années et participe à toutes les tâches.

    Un jour, je soulève une chaudière remplie de salade pour l’amener dans la cuisine. Ce faisant, je ressens une immense douleur dans le bas ventre, qui m’oblige à rester pliée en deux. Dès que je le peux, je sors de la chambre froide et explique mon malaise à ma gérante. Je vais ensuite à la toilette et constate qu’il y a du sang dans mon sous-vêtement.

    Je ne demande pourtant pas la terre et le ciel, juste un petit être à aimer ! Je garde ma main sur mon ventre comme pour rassurer mon enfant, en lui promettant que moi, je serai toujours là avec lui. Je lui parle et lui dit que je l’aime. Je lui explique que ma vie n’est pas facile, mais que je promets de toujours le protéger. Reste en moi, mon petit être d’amour, et je te promets que jamais, jamais personne ne te fera de mal. Tu seras mon mât et tu me dirigeras sur la route. Je sais que je ne suis pas parfaite, que ma vie est loin de l’être. Choisis-moi comme mère et je ferai tout mon possible pour te rendre une vie heureuse. Je te promets, mon p’tit amour.

    Assise sur un banc, j’attends le métro pour me rendre à mon centre hospitalier. Apparemment, je fais encore une fausse couche. Je devrai à nouveau subir un curetage pour libérer mon utérus de toute la matière préparatoire à une grossesse qui n’aura pas lieu. C’est la quatrième fois ! Durant tout le trajet, je parle à mon enfant et le supplie de rester en moi. Tu es encore là, je sais, je le sens. Tu n’es pas tombé dans la toilette ni dans mon sous-vêtement. Alors, accroche-toi, petit ange d’amour.

    J’arrive à l’hôpital Charles Lemoyne. Au centre de triage, on me demande quel est le problème.

    — Je fais une fausse couche, madame.

    — Vous en êtes à combien de semaines ?

    — Onze, madame.

    — Vous êtes certaine que vous faites une expulsion ?

    — C’est ma quatrième, madame.

    Le gynécologue de garde est le docteur Lajoie. Je dois attendre qu’il ait terminé sa tournée avant de le voir. Des heures de plaisir dans une chambre froide, sur un lit médical inconfortable ! Tout ce temps, je ne cesse de parler à mon enfant et lui demande de s’accrocher du mieux qu’il peut. Pour l’empêcher de sortir, j’appuie mes pieds sur le mur de la salle. Le médecin entre et démontre son étonnement lorsqu’il me voit dans cette position.

    — Bonjour, madame Vaillancourt. Je crois bien que vous faites une fausse couche ! On va regarder ça.

    Il n’a pas l’air très commode comme médecin. On dirait qu’il n’aime pas son travail.

    — Pourquoi avez-vous mis un tampon dans votre vagin ?

    — Euh… je ne voulais pas que le bébé sorte.

    — RIDICULE ! s’écrie le médecin en retirant brusquement mon tampon. Maintenant, avancez-vous et posez les pieds dans les étriers.

    Lorsque je m’avance, je soulève les fesses pour éviter de me le faire demander deux fois. Avec le changement de position et la force qu’il m’a fallu pour y arriver, je sens du liquide évacuer mon corps.

    — Bâtard ! s’exclame le docteur.

    Je le regarde, puis constate qu’il est en complet bleu foncé et qu’il n’a pas pris le temps de mettre un sarrau.

    — Oups ! Excusez, monsieur.

    Il crie à une infirmière de lui apporter un piqué, qu’il installe sur ses genoux. Il insère la cuillère en moi et me dit :

    — Votre col est bien fermé, madame. Il y a eu un écoulement de sang, certes, mais l’enfant est encore en vous.

    — Qu’est-ce que vous avez dit ?

    Il me regarde, l’air de se dire que je ne suis pas vite, et répète :

    — Votre col est bien fermé et votre enfant est toujours en vous !

    — Mon col est fermé, vous en êtes certain ?

    — Certain, madame, votre grossesse se poursuit. Je vous prescris trois semaines de repos. Ensuite, vous pourrez retourner au travail.

    — Mais monsieur ?

    — Qu’est-ce que vous n’avez pas compris, encore ?

    — Docteur Bogèvan m’a dit que mon col ne se fermera jamais et que je ne peux avoir d’enfant.

    — Ben que voulez-vous ? L’enfant est bien là et votre foutu col est bien fermé ! Au revoir !

    Je ne sais pas si j’ai le droit d’être heureuse. J’essaie de comprendre la portée de ce que ce docteur vient de me dire. Mon col est fermé ! OUI ! Mon enfant est en sécurité en moi. Youpi ! Je pleure, et ne cesse de remercier mon enfant de m’avoir choisie. Je vais te rendre heureux, petit ange. Je frotte mon petit ventre et caresse mon trésor. C’est vrai, je vais avoir un enfant. Moi, Lyne Vaillancourt, je vais être une mère ? Merci beaucoup.

    Samuel arrive à l’hôpital alors que je suis encore couchée sur la table d’examen. Sous le choc, je pleure.

    — Ne t’en fais pas, on va en faire un autre, ma chérie. Tu attends pour le curetage ?

    — Non, pas de curetage. Cette fois-ci, on le garde. C’est le bon, Samuel.

    — Quoi ? Tu n’as pas fait de fausse couche ?

    — NON, ça doit-être le col qui s’est fermé.

    — Le col est fermé ?

    — OUIIIIIIIIIII !

    Nous voilà deux qui pleurent quand l’infirmière entre. Elle est mal à l’aise, ça se voit.

    — Vous ne vouliez pas d’enfant ?

    — Oh oui ! m’exclamé-je. C’est une nouvelle magnifique, madame. Mon plus beau souhait est en train de se réaliser.

    Durant toutes les années où j’ai subi des abus sexuels, j’ai survécu grâce à mes rêves. Ce sont dans les pires moments de ma vie que j’ai fabriqué mes plus beaux rêves. C’était ma façon de survivre à l’impensable, à ma vie chaotique et d’oublier mon calvaire. Ma vie était plus belle dans mes rêves que dans ma réalité. Il m’a fallu des années de thérapie pour accepter de vivre dans le moment présent et non dans la vie en parallèle que je modelais selon mon humeur et mes besoins. Chaque soir, je m’endormais en me créant un petit monde joli et sécuritaire. La vie que j’aurais souhaité avoir. Dans ma vie réelle, il m’était difficile de trouver l’amour, l’affection et la tendresse. Je ne comprenais pas la différence entre la tendresse des hommes qui m’abusaient sexuellement et celle dont j’étais censée obtenir de la part d’une famille aimante et équilibrée. Dans ma jeunesse, ce moyen d’autodéfense me permettait de survivre à ma vie macabre.

    À l’âge adulte, ma fuite par le rêve est devenue une problématique évidente. Je voulais vivre que dans mon monde illusoire et ne présentais aucun intérêt pour ma vie réelle. Dès que quelque chose clochait, je voulais me réfugier dans mes rêves et un sommeil libérateur. Pourtant, plus je me réfugiais dans mes rêves, plus j’étais malheureuse dans mon monde réel. Je ne voulais mourir et vivre que dans ma tête. Le monde était beau dans ma tête, le monde était gentil en moi. Je ne faisais aucun effort pour affronter les obstacles qui se hissaient devant moi, car je savais que j’avais une porte de sortie : rêver ! Contrôler ma vie par le rêve. Ma mère disait : Tu rêves éveillée. Ce n’était pas faux. Elle me disait aussi : Tu n’as pas besoin de lire des livres, tu as assez d’imagination pour en écrire. Là aussi, elle n’avait pas tort.

    Mon premier livre, L’inceste en héritage, traite des abus sexuels que j’ai subis de l’âge de 3 à 13 ans. Des attouchements simples à la sodomie, en passant par plusieurs pénétrations par semaine de la part de deux de mes oncles. L’un ignorait que l’autre m’abusait de son côté.

    Ce deuxième tome se veut une introspection du travail que j’ai dû accomplir pour devenir une femme, une mère, une amie, une conjointe, une amante équilibrée et heureuse. Comment j’ai pu être en mesure d’accepter les abus que j’ai subis, comment j’ai travaillé afin de grandir et maturer vers la libération. Comment j’ai pris en charge ma féminité et comment je suis parvenue à me débarrasser de la culpabilité qui me rongeait depuis plusieurs années, voire des décennies. J’ai suivi plusieurs thérapies à chaque étape de ma vie, des thérapies qui m’ont fait avancer dans mon monde réel et trouver le courage de quitter mon monde fictif pour celui qui m’est souffrance… LA RÉALITÉ !

    Je suis maintenant en mesure de vivre ma vie au lieu de la subir. J’ai apprivoisé le monde de mes rêves afin de me sécuriser et affronter les démons qui hantaient ma vie depuis toujours. Je me suis servi de mon monde illusoire pour guérir l’enfant blessé que j’étais dans mon âme. Il m’arrive encore quelques fois de me fabriquer un rêve auprès d’un être que j’aime et affectionne particulièrement. Je manque toujours de confiance en moi. Je ne m’aime pas encore assez pour me faire aimer d’une autre personne. Voilà plus de 18 ans que je suis célibataire. Mon cœur a la capacité d’aimer, je n’en ai aucun doute. En revanche, je ne sais pas encore comment me faire aimer d’autrui. Je demeure à l’extérieur de la vie d’un conjoint et je manipule la mienne pour qu’elle en fasse partie. Vous constaterez que ce genre de relation est voué à l’échec.

    Cédrick

    Nous sommes le 22 juin 1988. Voilà plus de deux jours que je suis en contractions. Le travail est difficile. J’ai rencontré les infirmières affectées à la salle d’accouchement plusieurs fois en 48 heures, mais le résultat est toujours le même, le col n’ouvre pas. On me retourne à la maison, et on me dit de marcher et attendre que l’enfant descende dans la cavité utérine. Je suis fatiguée, épuisée.

    Je repense à ma rencontre de la veille. Gilbert… Il est si beau, si doux. La souffrance me permet de mieux m’immiscer dans mon monde illusoire. J’y retrouve Gilbert. Il m’aide et m’appuie dans le travail que j’ai entrepris pour mettre un enfant au monde. J’ai œuvré tellement fort pour concevoir un enfant qui peut arriver à terme. J’en suis maintenant à cette étape de ma vie. Je suis à la veille de mettre au monde le plus beau cadeau que la vie me fait. Un enfant à moi, juste à moi ! Enfin, j’aurai quelqu’un pour m’aimer !

    — Nous devons retourner à l’hôpital, me dit Samuel en voyant que je dors constamment (monde imaginaire).

    Je souffre en dormant, je suis trop faible. Ils vont me retourner chez moi. Je repousse mon conjoint pour qu’il sorte de mon monde, où il n’a pas sa place. Gilbert m’accompagne et me tient la main pour m’aider à accoucher. Samuel fait appel à un médecin qui se déplace à domicile. Devant ma faiblesse et mon manque de coopération, celui-ci exige qu’on me transporte à l’hôpital.

    Cette fois, on m’installe dans une chambre et me prépare pour un éventuel accouchement. Mon col utérin n’ouvre toujours pas. Après plusieurs heures, la situation reste la même. Toutefois, le moniteur signale une détresse chez le bébé. Probablement de la fatigue. Le cœur décélère et cela inquiète beaucoup l’équipe. L’obstétricien décide de crever la poche des eaux afin de provoquer l’accouchement. Au moment où il s’exécute, le cœur de l’enfant flanche.

    — ON LE PERD !

    En entendant cela, je reviens à la dure réalité !

    Mon monde s’écroule d’un coup. Une infirmière prend mon conjoint à part et le fait sortir de la chambre, pendant que deux autres me rasent. Par la suite, on m’installe une sonde urinaire, un soluté, et me transporte à la salle d’opération.

    — Nous allons faire une césarienne, madame Vaillancourt. Votre bébé ne va pas bien du

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