Un Joli Fiasco

Par Amée Blande U. Ndahayo

Après sa réunion d'anciens élèves, Bryn Wollins se retrouve mêlée à une affaire qui l'obligera à faire d'énormes sacrifices pour sauver sa vie et celle de ceux qu'elle aime. 

• Langue: Français
• Éditeur: Amée Blande U. Ndahayo
• Date de sortie: 7 janv. 2024
• ISBN: 9798224418084

Aperçu du livre

Un Joli Fiasco

Amée Blande U. Ndahayo

Un Joli Fiasco

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Table des matières

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Chapitre 10

Chapitre 11

Chapitre 12

Chapitre 13

Chapitre 14

Chapitre 15

Chapitre 16

Chapitre 17

Chapitre 18

Chapitre 19

Chapitre 20

Chapitre 21

Chapitre 22

Chapitre 23

Chapitre 24

Chapitre 25

Chapitre 26

Chapitre 27

Chapitre 28

Chapitre 29

Chapitre 1

►Elle avait enfin terminé.

Elle sortit, main dans la main avec ses amis Alex, Thomas, Laura et Brielle de l'enceinte de l'université, tous avec leurs toges, leurs regards fiers et téméraires. Ils s'étaient connus dès leurs premières années universitaires. Et depuis, ils étaient restés souder. Laura et elle s'étaient connues bien avant que leur cercle s'agrandisse. Laura, bien qu'un peu timide avait une peau semblable à la neige et un caractère sympathique. Brielle en revanche, était le type de femme qui aimait les fêtes, les celles qui vivent leurs vies à fond, sans regrets, sans remords disait-elle. Elle était métisse et fille unique de parents divorcés, avec un corps un peu plus large que le reste du groupe. Alex était le sportif du groupe et Thomas le « nerd ».

Aujourd'hui était le jour de l'obtention du diplôme. Contrairement aux autres, ils n'avaient aucun doute sur leurs réussites. Tout le monde était d'une humeur euphorique. Les bâtiments soigneusement décorés, les chaises correctement ornées de tissus polychromes, chaque parent attendant avec impatience d'entendre le nom de leurs enfants et lorsqu’ils l’entendaient, ils se donnaient un air dramatique ou tout simplement rayonnaient de fierté. Heureusement, tous avaient eu leurs diplômes. Aucun n'avait eu le courage de ne pas faire d'effort.

Ses deux frères Jake et Aaron avaient fini avant elle. Cela était dû au fait qu'elle avait fait les longues études, comparé à ses frères. Elle était maintenant neurochirurgienne et elle allait bientôt ouvrir son propre hôpital. Cela faisait des années qu'elle épargnait, dans l'espoir d'avoir un jour son propre hôpital, son propre milieu où elle ferait les choses différemment par rapport aux autres hôpitaux où elle avait fait ses stages. Il n'y avait pas un travail qu'elle n'avait pas fait, secrétaire dans l'entreprise de son père, serveuses dans divers restaurants, baby-sitter, caissière, etc. Toutes ses choses qu'elle poserait avec assurance et fierté dans son curriculum vitae si jamais son projet n'arrivait pas à se réaliser.

Après la cérémonie, tous les diplômés se rendirent aux gymnases, où auraient lieu leur dernière fête avant de se séparer. Comme d'habitude, Bryn restait assise pendant que les autres sautaient, s'amusaient, s'élançaient, bref s'ambiançaient. Elle aimait bien la musique, mais le fait d'avoir une population aussi importante se comporter comme des fous étaient quelque chose qu'elle aimait voir, regarder, mais pas assister. Elle gardait sa folie à elle pour l'intimité de sa chambre pensait-elle.

- Tu ne sais pas ce que tu rates, tu dois t'épanouir un peu ! Dit Brielle en criant à cause du niveau élevé des haut-parleurs sans toutefois arrêter ses mouvements.

- Amuses-toi ma puce, ne te soucie pas de moi ! Répondit-elle.

Après avoir dit cela, tous les quatre vinrent la chercher, et elle n'eut pas le choix, si elle voulait qu'ils la laissent tranquille, il fallait qu'elle fasse au moins une danse. Une danse ne la tuerait pas quand même. De toutes les façons elle rentrerait après, chez elle, dans sa maison à elle, et raconterait tout à Mona. Mona était... Comment dire ? Sa femme de ménage... Euh, oui mais ce n’est pas tout ; elle était comme sa seconde mère, sa confidente, sa psychologue, bref quelqu'un d'important dans sa vie. Elle n'imaginerait pas sa vie sans elle ; de plus, Mona avait toujours travaillé chez les Wollins. Elle était déjà là avant qu'elle ne voie le soleil, avant qu'elle ne respire, avant qu'elle ne devienne la femme qu'elle est aujourd’hui. Maintenant elle travaillait pour Bryn, sa protégée, le premier enfant qu'elle avait élevée.

Après la fête, ils rentrèrent dans la voiture d'Alex. Pendant qu'il conduisait, Laura était à sa droite, Bryn derrière elle, Brielle était entre Bryn et Thomas. Celui-ci avait proposé à Alex de les déposer, façon de dire qu'il ne voulait pas qu'il se sépare sans avoir discuté un peu sur leur futur individuel.

- Wallah, je ferai des fêtes presque chaque week-end, et vous devrez être là, sinon je viendrai vous cherchez de force ! Dit Brielle emporté par l'alcool qu'elle avait ingurgité lors de la fête.

Tous rigolèrent après ce commentaire, mais Bryn se posait tellement de questions que son rire devint bref. 

- Et si nous nous oublions ? Et si nous sommes tous pris par le temps, et n'avons plus le temps de faire des appels vidéo tous les vendredi soirs ? Et si... Recommença Brielle.

- Arrête d'être pessimiste, Laura répondit.

- Oui mais, je ne le dis pas pour être pessimiste mais parce que c'est la vérité ! On est dans une période où on grandit, certains d'entre nous vont vouloir fonder une famille, et quand cela va arriver, nous ne serons plus cinq vu que chacun aura soit sa famille, sa vie, etc.. 

- Tu sais nous pouvons avoir tout ça, et continuer de nous voir ; je comprends que le nombre de fois où nous nous verrons va obligatoirement diminuer mais nous ne pouvons juste pas arrêter de nous voir parce que nous avons une vie maintenant, Alex répondit en la regardant dans le rétroviseur.

Bryn soupira.

- Vous êtes tous trop sentimentales, dit Bryn

Elle savait que la vie ne serait pas si facile que ça. Elle se mit à penser qu'en regardant le concept lui-même, on s'apercevait que la vie était une nuance, un mélange, un paradoxe de ce qui est bien et mauvais, de ce qui est beau et vilain, de ce qui est merveilleux et horrible en même temps. Mais elle avait un moyen calme et à la fois surprenant de faire les choses, de les arranger, de les recoller, de les noircir, de les blanchir et surtout de faire remettre les choses en place. S'il y a une chose qu'elle avait apprise, c'était que la vie était une aventure, un parcours qui donnait le droit de tomber de façon à se relever lorsque le temps serait juste, un ensemble d'évènement à laquelle l'on avait une chance, à laquelle l'effet cumulatif des évènements étaient afin d'acquérir certaines connaissances fondamentales et s'épanouir. Le concept de la vie, n'était pas un sujet aussi facile, pensait-elle, voilà pourquoi sans doute, certains abandonnaient la vie plus tôt que d'autre...

- Qui a faim ? Demanda Alex.

- Moi ! Répondit Brielle.

- Tu as toujours faim, ma belle, dit Thomas en la regardant droit dans les yeux.

Elle se tourna vers lui puis, après quelques secondes de contemplation, s’embrassèrent :

- Oh oui, continuez, faites comme si nous ne sommes pas là ! Amusez-vous bien ! Dit Laura quand elle s'aperçut du silence.

- Oh la la, comme si tu ne le fais jamais avec le monsieur à côté de toi ! Répondit Brielle défensive.

Ils décidèrent de s'arrêter à un fastfood. Ils commandèrent toutes sortes de plats, pizzas, burgers, churros, sodas, salade au poulet, etc...

- On fait quoi maintenant ? Demanda Bryn.

- Maintenant on mange ! Répondit Brielle.

- Non mais je veux dire... Vous savez quoi les enfants, avant que nous ne commencions à manger nous allons faire une petite prière pour remercier Notre Père pour nous avoir laissé vivre jusqu’aujourd’hui ; Brielle comme t'as vraiment faim vas-y, à toi l'honneur.

Brielle commença sa prière mais elle fut brève. Bryn les regarda tous, elle les manquait déjà. Elle commença à manger après sa petite nostalgie qui n'aurait pas dû commencer à ce moment-là. 

***

En revenant, Bryn fut la première à être déposée. Elle embrassa tout le monde et sortit de la voiture. Avant d'entrer, elle ouvrit sa boîte aux lettres. Comme d'habitude, juste des publicités de nouveaux produits ou services. Mais tout au fond se cachait une enveloppe lisse, qui sentait comme si elle venait de loin, elle avait l'impression que cette enveloppe changerait quelque chose dans sa vie. 

––––––––

Cher(e) Monsieur/Madame,

Votre présence est requise le 07/06 pour la réunion de la classe 2019 à...

Son cœur se coupa un instant. Était-ce vraiment la vérité ou était-ce une blague ? Cette affaire se réglerait demain car à présent le plus profond des sommeils était nécessaire. Elle toqua deux fois ; tactique que Mona et elle s'étaient décidées de faire dorénavant.

- Eh bien cette fête n'était pas une mince affaire dit donc, dit-elle le sommeil toujours présent dans ses yeux. 

- Oh, en effet ; désolé de t'avoir réveillée, répondit-elle.

- C'est quoi cette enveloppe, dit Mona au moment où Bryn se retournait pour aller se coucher.

- C'est une invitation pour la réunion de la classe 2019 mais apparemment tout le collège de cette même année y sera, mais je ne sais pas si c'est une blague ou c'est la vérité, répondit-elle.

- C'est pas signé ou quelque chose ? Demanda Mona inquiète.

- J'ai cherché mais il n'y avait rien qui puisse me dire quelque chose, dit Bryn.

- La seule solution sera donc de demander à tes frères, proposa Mona.

- Bon je vais me coucher, le travail recommence lundi. Je demanderai demain, dit-elle en lui donnant une bise puis tourna les talons pour partir dans sa chambre.

Malgré ses tentatives pour s'endormir, elle ne put le faire. Elle se leva, prit son téléphone posé sur la tablette à côté d'elle, et appela Jake :

- Allô, répondit-il décidément à moitié réveillé.

- Désolé de te déranger mais est-ce que tu as reçu une invitation du type réunion ou...

- Oui, oui je l'ai reçu par courriel, Aaron aussi d'ailleurs...

- Pourquoi, ai-je reçu le mien par la poste ! Je l'ai carrément trouvé dans ma boite à lettre.

- Ah bah qu'est-ce que tu veux que je te dise, je n'en sais vachement rien. Mais tu dois être spéciale pour avoir reçu ça spécialement, dit-il dans un air moqueur.

- Oh arrête, dit-elle sentant la lourdeur de ses paupières.

- De toutes les façons, le fait qu'on repartira dans ce pays après tant d'années et aussi le fait que les frais ont été déjà payé...

- Attend quoi ?

- T'as pas lu tout le truc ou quoi ? Demanda-t-il.

- Non, répondit-elle à voix basse montrant sa honte.

- Oh la la, bon... L'hôtel où nous serons ne nous demandera pas de frais quelconque car tout a déjà été payé par une personne inconnue, et nous y resterons pendant une semaine. Plusieurs activités ont été prévues, des bals, des diners, des trucs de n'importe quoi, quoi...

- Bon bref, je vais te laisser te reposer à plus, dit-elle.

- Ça t'a pris du temps pour réaliser que tu m'as privé de mon bon rêve, sa-majesté-à-qui-nous-ne-pouvons-pas-dire-non !

- Oh la la, tais-toi et va dormir pirate !

- Allez-bonne nuit, dit-il.

- À toi aussi, dit-elle.

Elle raccrocha et posa son téléphone sur sa tablette.

"L'hôtel où nous serons ne nous demandera pas de frais quelconque car tout a déjà été payé par une personne inconnue, et nous y resterons pendant une semaine. Plusieurs activités ont été prévues, des bals, des diners, des trucs de n'importe quoi, quoi..." Personne au monde n'était aussi généreux que ça ! Qui pouvait bien vouloir payer des frais de tout un collège dans un hôtel qui paraissait aussi cher. Elle n'aimait pas du tout ce mystère mais elle viendrait sûrement au bout de cette affaire.

Chapitre 2

- Vous ne trouvez pas bizarre que nous ne connaissons pas l'identité de la personne qui a payé tous ces frais ! Dit-Bryn en entrant dans l'avion.

- Quand une opportunité se présente on ne l'ignore pas Bryn, dit Aaron.

- Oui, mais c'est chelou cette affaire, mon Dieu ça me met mal à l'aise, dit-elle finalement assise.

Ces deux frères la regardèrent avec des regards avertissant. Elle soupira :

- C'est bon, j'arrête de me plaindre mais je vous dis que cette histoire est vraiment chelou ! Dit-elle.

L'avion décolla et elle ne cessa de penser à cette affaire. Elle fit de son mieux pour s'occuper et changer ses idées. Ses frères à côté, planifiaient ce qu'ils allaient faire une fois arrivé à destination, elle se mêla dans leur conversation car ils avaient encore de longues heures avant qu'ils n'atterrissent.

Arrivés à destination, ils descendirent de l'avion firent tout ce qu'ils avaient à faire à l'aéroport. Une fois à la sortie, un homme en costard qui avait l'air d'avoir gagné la loterie, vint à leur rencontre :

- Vous êtes les Wollins, c'est ça ? Demanda-t-il avec un bon accent.

- Oui c'est nous, dit Bryn devant ses frères.

- Suivez-moi, dit-il.

Il les aida avec quelques-uns de leur bagage, et lui emboitèrent le pas. Ils firent surpris de voir un bus assez grand pour contenir tout un quartier. Leurs amis d'antan s'y trouvaient. Bryn remarqua que la plupart étaient là et n'avaient pratiquement subit aucune transformation majeure physiologique. Ils entrèrent dans le bus et ils crièrent contentes de se revoir après toutes ces années. Le bus démarra, et tous furent occupés à parler de tout et de rien. 

Ils arrivèrent à l'hôtel, et par leur surprise, chacun avait sa chambre.

- Non ! Comment c'est possible ? Dit-elle en pensant tout haut

- Profites-en et arrête de te plaindre, dit Jake

Une fois sa clé remise, elle se rendit à l'aide d'un des travailleurs à sa chambre d'hôtel. Elle commença par regarder les alentours de la chambre et vit qu'elle était vraiment spacieuse, et richement décorée. Qui pourrait payer pour des chambres aussi luxueuses ?

***

À l'heure du diner, tout le monde se présenta sur une longue table à laquelle tout le monde avait sa place, d'autres personnes qui n'étaient pas là lors de leur arrivée étaient maintenant présent ainsi que ceux qui étaient arrivés prématurément. La douce musique, les mets divers qui étaient sur une table opposée, les différentes personnes qui bavardaient, criaient, rigolaient. La salle avait des rideaux en velours, et contenait deux climatiseurs assez puissants, la preuve il faisait frais ; le sol était recouvert d'une longue couche de couleur kaki qui recouvrait toute la salle. Les serviteurs déambulaient la salle comme des fantômes, avec un uniforme composé d'un pantalon et d'une chemise blanche accompagnée d'un nœud papillon que ce soit une femme ou un homme. Bryn portait un jean noir avec un singlet rose-dorée fourré dans le jean accompagnés d'un long manteau noir et des talons dorées qui avaient à peu près la même couleur que son singlet. Ses cheveux bouclés coulaient le long de ses épaules. Ses frères étaient habillés en T-shirt et jean avec des baskets. Bryn alla rejoindre ses amis qui constituaient déjà un groupe à part situé au fond de la salle. 

- Salut Bryn ! Dit Diane, une de ses amis aux tâches de rousseurs.

- Ah, il faut vraiment que tu me donnes l'adresse du magasin où tu achètes tes vêtements ! Tu es toujours bien habillée, j'adore ton style ! Dit Britney, une Américaine au corps maigrichon.

Elle les salua toutes et continuèrent leur conversation, jusqu'à ce que sonne l'heure du diner. Tout le monde s'assit.

- Je préfère les mecs maintenant qu'avant. Ils ont l'air plus matures, il faut que je me tape l’un d'eux durant cette réunion, dit Britney située à sa gauche.

- T'es une femme, fait ce que tu veux mais laisse-nous-en dehors de tes bails, répondit Élodie située après Britney

Les hommes et les femmes étaient côte à côte seulement lorsqu'ils étaient mariés les autres célibataires étaient plutôt concentrés à vouloir récupérer le temps passé. Ses frères même s'ils étaient mariés n'avaient pas voulu emmener leurs femmes, car celles-ci avaient décidé que c'était mieux qu'ils aillent seuls. 

- Tu es prête pour le bal de demain ? Demanda Tatiana assise à sa droite

- Hein ? Dit le reste des femmes 

- Apparemment il y a un bal masqué, mais c'est pas demain, c'est dans deux jours si je ne me trompe pas, dit Bryn toujours inquiète

- Oh non, mais je dois refaire ma manucure alors, je dois me trouver une robe d’haute-couture, et on a que deux jours ! Se plaignit Britney

- Bon, bref, est-ce que vous savez qui est à l'origine de cette réunion ? Je veux dire personne n'est aussi généreux que ça, les chambres, les mets, le bal... C'est pas bizarre pour vous ? Demanda Bryn à bout

- D'après ce que j'ai entendu, toutes les filles rapprochèrent leurs têtes afin d'écouter ce que Britney allait dire, c'est un homme très riche qui a fréquenté avec nous, dit Britney très fière d'elle

- Jusque-là tu ne nous apprends rien de nouveau, répondit Élodie déçu

- Votre attention s'il vous plaît ! Dit un homme assez grand, robuste et bien habillé.

Tout le monde se tourna vers lui.

- Je suis Anthony Brown l'assistant de la personne qui a l'honneur de vous avoir ici, mais, qui ne peut pas être présent à cause d'un problème personnel. Mais, rassurez-vous vous le verrez un de ces jours il m'en a fait la promesse. Maintenant s'il vous plaît, bon appétit !

Tout le monde l'applaudit, il fit une révérence, puis repartit, Bryn voulu le suivre car elle était certaine qu'il la conduirait droit vers le responsable de cette réunion, mais elle se ravisa. Après une longue soirée, de nourritures, de boissons, et de fous rires, Aaron, Jake et Bryn se retirèrent dans leurs chambres.

- On te souhaite de mauvais rêves Bryn, dirent ses frères.

- Ah, je vous parie que je vous trouverai dans la même chambre le lendemain, bonne nuit les minions, répondit-elle.

- Pff, dirent-ils.

Bryn entra dans sa chambre. Ses frères toujours dans le couloir :

- Bon, elle n'est pas là, chez toi ou chez moi ? Demanda Jake

- Chez moi, dit Aaron

Bryn sortit en vitesse.

- Je vous avais dit, mais ne vous inquiétez pas, aucun monstre ne voudra bouffer des sans-cervelles, bonne nuit à vous, je vous aime et à demain.

Elle rentra, puis sortit sa tête.

- les monstres n'existent pas, sachez-le, ajouta-t-elle.

Puis elle rentra se coucher.

***

Le jour du bal masqué, tout le monde fit en sorte d'avoir un détail différent de l'autre afin de se montrer supérieur. Ils étaient plus que la nuit du diner. Cela à cause de la fatigue de certains invités qui après de longues heures de vols, avaient besoin quand même du repos. La salle était assez grande pour contenir tous les réfugiés et leurs ancêtres. En entrant, on distinguait au fond un long balcon décoré avec des fleurs blanches et dorées. Les tables étaient disposées de manière circulaire, pour y faire une piste de danse au milieu assez large pour que tout le monde puisse danser. 

Lorsque les invités commencèrent à venir, tout était déjà prêt : les mets, la musique, les tables, tout était jolie à voir.

Bryn arriva un peu plus tard avec ses frères main dans la main, bien habillés : Ses deux frères portaient des costards et Bryn portait une longue robe avec ses cheveux attachés sur sa nuque pour former un chignon. Ils entrèrent et trouvèrent leurs noms sur une des tables. Les tables pouvaient accueillir cinq personnes chacune. Les deux autres personnes supposées s'asseoir à la même table qu'eux n'étaient pas encore là ; ses frères voulurent regarder qui seraient leurs coéquipiers mais Bryn leur dit de s'asseoir, qu'il les verrait lorsqu'ils viendraient. Un des servants vint et enleva les papiers contenant les noms et partit :

- Contente ? Demanda Jake

- Je vais à la terrasse moi, dit Bryn

Elle se leva, son masque bien attaché sur sa face. La terrasse donnait vue sur un paysage plutôt calme. Les autres personnes sur la terrasse étaient plutôt occupées.

- Rien comme le coucher du soleil pour noyer nos pensées les plus obscures

Bryn se retourna pour savoir qui avait prononcé ses mots, mais elle ne put déceler les traits de l'individu. Elle sut néanmoins qu'il n'y avait qu'une seule personne qui connaissait...

L'individu vint se mettre juste à côté d'elle. 

- Noyer, oui, pour l'instant mais une fois le soleil complètement hors vu, ses pensées reviennent à la surface, n'est-ce pas ? Dit Bryn regardant devant elle

- Vous avez sans doute raison, mais lorsqu'elles reviennent le degré de la douleur de celles-ci sont à une température minimale, dit-il

- En tant qu'humain, le but n'est pas d'atténué la douleur mais de l'éradiquer, donc en somme, ce que vous dites ne marche que pour ceux avec des fardeaux volumineux, dit-elle en le regardant lorsqu'elle prononça le dernier mot

L'individu la regarda aussi. Elle le connaissait, elle le sentait, cette phrase, ces mots, elle les avait déjà entendus quelque part. Elle ne pouvait pas juste enlever son masque, cela serait mal poli de sa part.

- Je n'ai jamais pensé de la sorte, je dois dire que c'est un raisonnement d'une extrême intelligence, dit-il en s'appuyant solidement sur la barre qui clôturait la terrasse.

Bryn ne sut quoi dire. Elle regardait le paysage, en train de creuser sa tête pour trouver l'identité de cette personne.

- Vous connais-je ? Demanda-t-elle

Il sourit.

- Comme vous le voyez je ne suis qu'une déshumanisation parmi plusieurs autres, mais je vous jure que si c'était le cas, je vous aurais courtisée maintes fois, dit-il en la regardant droit dans les yeux.

- Oh, et pourquoi vous aurais-je accepté ? Dit-elle ne voulant en aucun cas lui laisser avoir le dernier mot.

Il s'approcha d'elle et chuchota dans ses oreilles :

- Je vous demande pardon pour ce que je vous ai fait... Commença-t-il

Mais il ne put finir car ils étaient appelés à rentrer.

- A suivre, dit-elle puis parti.

L'individu soupira.

***

La piste de danse n'était plus vide comme avant. Bryn fut surprise de voir l'individu de la terrasse s'asseoir à leur table. 

- Il faut que je me délie les jambes, si jamais je ne reviens pas, ne m'attendez pas, dit-elle.

Elle se leva puis parti vers la table où se trouvait ses amies.

- Je vous ai dit qu'elle porterait une robe, mais personne ne m'écoute sur cette Terre ! Britney se leva et parti se chercher à boire.

- Tiens prend sa place, elle se remettra, dit Élodie.

- Elle a quoi ? Demanda Bryn.

- Disons qu'elle voulait enfiler une robe longue car elle voulait être plus belle que toi mais nous lui avons conseillé de mettre une combinaison, et sa réaction face à toi est de la pure immaturité.

- Que Dieu l'aide ! Dit Élodie ne comprenant pas comment de telles (mystères) humains existaient.

- Wow, et moi qui croyait qu'elle avait des crampes, riposta Bryn

- Que fais-tu ici ? Va danser ! Dit Tatianna

- Oh non, moi... Que faites-vous ici ? Partez danser ! Dit Bryn en les imitant

- Eh depuis que j'ai des gosses, la danse ne m'intéresse plus, dit Diane

- Oh mais je ne savais pas que t'avais des gosses, t'en a combien ? Demanda Bryn

- trois : deux garçons et une fille qui est la toute dernière, répondit-elle

- Et toi qui disais que t'aurait pas d'enfant, la taquina Élodie

- Eh, c'est bon hein ! La vie ne va pas toujours où on veut, répondit Diane

- Oui mais... Commença Bryn

L'homme de la terrasse vint se planter (toujours avec son masque) devant Bryn qui était toujours assise à la place de Britney. Il lui tendit sa main :

- M'accorderez-vous cette danse ? Demanda-t-il

En elle brûlait le besoin de dire non, mais les têtes de ses amies qui hochaient à toute allure un dit oui lui força à dire :

- Ok, dit-elle décidément mal à l'aise.

Il l'emmena sur la piste de danse, et elle fut gênée par les regards perçants des gens, même s'ils n'étaient pas que deux sur la piste. Bryn espérait que d'autres personnes viennent s'ajouter pour combler le vide qui donnait accès sur eux mais personne ne vint s'ajouter. Les deux autres couples présents sur la piste, partirent eux aussi et il ne resta qu'eux seulement :

- Je crois qu'il faut qu'on y aille aussi, dit-elle.

- Pourquoi faire comme les autres, quand nous pouvons... Il la fit tourner sur elle-même et se retrouva dos contre son torse et lui chuchota :

- ... Faire comme avant. 

A ces mots, la musique changea. Il la fit tourner sur elle-même et continuèrent sous les admirations des spectateurs. Bryn continuait à danser mais des soupçons sur l'identité de l'homme de la terrasse surgirent dans sa tête. Dès que la musique termina, ils se retrouvèrent nez à nez. Les spectateurs applaudirent, pendant que Bryn soulevait