Exu Le Faiseur de Vœux

Par Larz Trent

Dans un monde où le sacré et le profane s'entremêlent aux carrefours de la vie, émerge la figure énigmatique d'Exu, l'orixá messager, gardien et, surtout, le réalisateur de souhaits. "Exu Le Réalisateur de Souhaits" de Larz Trent est une immersion profonde dans la cosmologie des religions à matrice africaine, révélant les multiples facettes d'Exu, une entité qui transcende la dualité simpliste du bien et du mal, mal interprétée par l'Occident. Dans les pages de cette œuvre fascinante, le lecteur est invité à parcourir les chemins sinueux qui relient le monde terrestre au spirituel, découvrant comment Exu, à travers sa sagesse et son pouvoir, agit dans le tissu des vies humaines. La narration, riche de mythes, légendes et enseignements, dévoile le rôle crucial d'Exu comme intermédiaire entre les dieux et les hommes, un être capable d'influencer les destins, d'ouvrir des chemins et, plus intriguant encore, de réaliser des souhaits. Ce voyage littéraire éclaire non seulement les fréquentes mauvaises interprétations et la diabolisation historique d'Exu, mais célèbre également son importance comme symbole d'équilibre, de transformation et de complexité. À travers une exploration riche et respectueuse des traditions africaines, Larz Trent offre une vision qui défie les perceptions occidentales, présentant Exu comme une divinité révérée et multifacette. Un guide pour ceux qui souhaitent atteindre les faveurs de ce réalisateur de rêves.

• Langue: Français
• Éditeur: AHZURIA PUBLISHING
• Date de sortie: 28 janv. 2024
• ISBN: 9798224549825

Aperçu du livre

Avant-Propos

Dans les différentes cultures qui composent la mosaïque de l'histoire humaine, il existe un phénomène universel : la vénération des divinités. Ces entités, conçues comme des résidents d'une dimension au-delà de la réalité quotidienne, ont été des objets d'admiration et de révérence à travers les âges.

Historiquement, le culte des divinités semble être né du besoin intrinsèque de l'homme de rechercher la protection et la sécurité, les pratiques allant des rituels visant à assurer des récoltes abondantes aux cérémonies destinées à garantir la continuité et la santé de la progéniture et parfois à vaincre les ennemis. La présence de rituels et de cultes dédiés à ces figures divines est une constante quasi universelle, bien que le contact direct entre les fidèles et ces entités soit rare, généralement par l'intermédiaire de prêtres ou de prophètes.

Cependant, à la différence des religions traditionnelles, dans certaines traditions, notamment celles enracinées dans les matrices religieuses africaines, un phénomène différent se produit : la matérialisation des divinités ou de leurs émissaires par le biais d'un processus appelé incorporation.

Cette manifestation transcende la subjectivité des croyances religieuses traditionnelles et permet des interactions directes entre les plans spirituel et matériel. Dans ces traditions, les entités spirituelles occupent le corps des croyants avec leur permission et interagissent avec les gens à travers eux. Ces corps servent de canal de communication et d'interaction directes, bien différentes des interactions subjectives transmises par une personne ayant eu un contact direct avec la divinité, loin des yeux des fidèles.

Sans vouloir mettre en doute les enseignements et les dogmes transmis par des prêtres ou des agents similaires dans les confessions religieuses les plus diverses, les enseignements des religions matricielles africaines ont été et sont transmis directement par des entités spirituelles à qui veut bien les écouter ; il n'y a pas d'intermédiaire entre le monde spirituel et le monde matériel qui s'isole pour transmettre ensuite les messages adressés aux êtres ordinaires. Dans les religions d'origine africaine, les divinités interagissent avec n'importe qui, par exemple en répondant directement à n'importe quelle question, sans mystère ni subjectivité.

Si l'on analyse ces interactions du point de vue de leur origine, à savoir l'Afrique, lieu choisi par les dieux pour créer les êtres humains (selon la science, le premier homme est apparu en Afrique), et que les enseignements et les dogmes n'ont pas été transmis par l'interprétation d'un prêtre ou d'un prophète, mais directement par l'esprit sous la forme décrite ci-dessus, il faut convenir qu'un tel récit mérite crédibilité et attention.

Le processus de matérialisation d'une divinité ou d'un habitant du monde des esprits, sous la forme décrite ci-dessus, bien qu'il puisse être interprété négativement dans certains contextes culturels - souvent associé à des entités maléfiques - dans les pratiques des religions d'origine africaine, il est considéré comme un lien entre les deux mondes. Les manifestations de ces entités fournissent des informations, des conseils et, dans certains cas, permettent aux fidèles de négocier la réalisation de leurs désirs.

Parmi les entités qui peuvent être utilisées pour négocier des faveurs, celle qui se distingue le plus est Exu Le faiseur de souhaits.

NOUS VIVONS DANS UN univers où le divin et l'humain s'entremêlent. Ici, Exu apparaît non seulement comme un personnage puissant, mais aussi comme un mystère ambulant. Il est le messager entre les orixás (dieux), qui sont les divinités de la religion yoruba (religion africaine traditionnelle), et nous, simples mortels.

Pour replacer les choses dans leur contexte, la religion yoruba trouve son origine dans le peuple yoruba, l'un des plus grands groupes ethniques d'Afrique de l'Ouest, principalement situé dans ce qui est aujourd'hui le Nigéria, le Bénin et le Togo. Cette religion est une expression profonde de leur culture et de leur identité, façonnée au fil des siècles. Les Yorubas ont développé un système religieux complexe avec un panthéon de divinités, appelées orixás (dieux), qui représentent divers aspects de la nature et de l'existence humaine. Ces entités sont vénérées par le biais de rituels, de musique, de danses et d'offrandes. Au sein de cet univers, il existe un plan qui transcende l'entendement commun, et c'est sur ce plan qu'Exu opère.

L'histoire d'Exu est aussi ancienne que les traditions africaines, remontant à la création elle-même. Selon la légende yoruba, Olodumare, l'Être suprême ou Dieu dans cette tradition, a reconnu la nécessité d'un intermédiaire entre les orixás (dieux) et l'humanité. Conscient de la complexité des interactions et des communications entre les plans divin et terrestre, Olodumare a créé un orixá nommé Exu.

Exu a donc été conçu comme une entité unique, dotée de capacités spéciales lui permettant de naviguer à la fois dans les royaumes des dieux et des humains. Il est le messager qui transmet les demandes des mortels aux autres orixás (dieux) et rapporte les réponses divines. Exu est également le gardien des carrefours, qui symbolisent les décisions et les chemins de la vie humaine.

Contrairement aux anges de la tradition judéo-chrétienne, qui sont guidés par l'obéissance, Exu est complexe et multiforme. Il n'est pas un simple messager, il est libre, avec ses propres motivations et désirs.

Contrairement aux djins (un être intermédiaire entre les anges et les humains dans la tradition islamique), qui sont divisés entre le bien et le mal, Exu transcende ces catégorisations, il est la dualité elle-même, un agent de changement qui peut apporter à la fois des bénédictions et des malédictions.

Exu est parfois mal compris et craint ! Il est souvent associé au mal dans les récits occidentaux, mais entre vous et moi, c'est un orixá de l'équilibre, essentiel à l'ordre et à l'harmonie de l'univers.

Pour les adeptes des religions africaines, Exu est vital ; il porte leurs prières et leurs offrandes aux autres orixás. Sa présence est indispensable dans les rituels et il est toujours le premier à être vénéré, car c'est lui qui ouvre les chemins.

Comme chaque orixá a ses propres couleurs, symboles et jours de culte, les couleurs rouge et noire prédominent pour Exu, représentant son pouvoir et son mystère. Il est célébré par des chants, des danses et des offrandes, reflétant sa nature imprévisible.

Dans la diaspora africaine, les traditions entourant Exu se sont adaptées et ont évolué. Au Brésil, il est devenu une figure centrale du candomblé, préservant les racines africaines malgré la répression historique.

Exu est le reflet de l'expérience humaine : complexe, plein de nuances et en constante évolution, il défie les notions simplistes de bien et de mal.

Dans le récit yoruba, Exu est plus qu'une création d'Olodumare ; il est l'un des premiers orixás, frère d'Ifá, l'oracle. Leur relation souligne leur importance dans l'univers, en tant que conseillers et exécuteurs de la volonté divine.

Il est souvent accompagné d'histoires et de légendes, pleines d'enseignements et de métaphores, il est rusé, joueur, provocateur, toujours en train d'explorer les recoins cachés de l'existence.

Dans certains récits, il est considéré comme un protecteur des communautés, les défendant contre les forces malveillantes. C'est un gardien, mais aussi un provocateur, qui nous rappelle que la croissance s'accompagne de défis.

Le rôle d'Exu en tant qu'exauceur de souhaits est complexe. Il ne répond pas aux demandes de manière arbitraire ; chaque demande est un échange, en d'autres termes, chaque exaucement a un prix et Exu s'attend à être respecté et récompensé de manière adéquate pour ses services. Cette notion d'échange est au cœur de la relation avec Exu. Ce n'est pas un orixá que l'on peut facilement satisfaire ou tromper, ses bénédictions viennent avec la compréhension que chaque action a une réaction, chaque choix a une conséquence.

La présence d'Exu est ressentie dans la vie de tous les jours, un rappel constant du besoin d'équilibre, de respect et de compréhension dans nos vies. Avec son bâton et son chapeau, il est souvent perçu comme un voyageur entre les mondes.

Les personnes qui participent aux festivals dédiés à Exu disent que son énergie est palpable. Les rythmes, les mouvements et les chants créent un environnement où le spirituel se manifeste physiquement. Il n'est pas une divinité lointaine ; il est intimement lié à notre vie quotidienne, influençant nos décisions et nos opportunités.

Dans certaines traditions, Exu est associé à la sexualité et à la reproduction, symbolisant la création et la continuité de la vie. Dans le monde d'Exu, le sacré et le profane s'entremêlent, montrant que le divin est présent dans tous les aspects de la vie.

Le respect de cet être est essentiel dans les traditions africaines. Il n'est pas une entité à craindre, comme le prétendent de nombreuses religions occidentales, mais à comprendre et à vénérer, un symbole de l'interconnexion de toutes les choses.

Exu nous enseigne que la vie est un jeu d'équilibre, d'actions et de réactions. Il nous guide pour naviguer dans les complexités de l'existence avec ruse et sagesse.

Sur le chemin spirituel, Exu est à la fois un guide et un défi. Il nous invite à explorer les limites du connu et à embrasser son mystère.

Sa présence dans les religions africaines témoigne de la richesse de ces traditions ; il symbolise la