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Le Monde appartient aux Crétins
Le Monde appartient aux Crétins
Le Monde appartient aux Crétins
Livre électronique150 pages2 heures

Le Monde appartient aux Crétins

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À propos de ce livre électronique

Le monde appartient aux crétins. Cette affirmation peur faire sourire au premier abord. Pourtant, en observant bien votre entourage, vous vous rendrez compte qu’il n’y a rien de plus vrai! Avec un humour parfois grinçant, ce livre vous fera découvrir les travers de vos concitoyens, ou même les vôtres, en abordant différents thèmes de la vie courante : politique, éducation, environnement, technologie, etc. Vous ne verrez plus les autres de la même manière, c’est garanti!


À PROPOS DE L'AUTRICE 


Isabelle BERRUBEY est une écrivaine québécoise. Elle a écrit plusieurs romans historiques, elle n’en est pas moins critique de son époque. Après une première mouture de Le monde appartient aux crétins en 2012, elle nous revient avec un essai entièrement révisé sur les travers de notre société.
LangueFrançais
ÉditeurTullinois
Date de sortie17 août 2023
ISBN9782898093357
Le Monde appartient aux Crétins

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    Aperçu du livre

    Le Monde appartient aux Crétins - Isabelle Berrubey

    Le monde appartient aux crétins 2.0

    Bienvenue en Absurdistan

    Introduction

    Un jour ou l’autre, si ce n’est déjà fait, un crétin fera irruption dans votre existence. Un? Il serait bien illusoire de croire qu’un seul de ces êtres perturbateurs viendra troubler votre vie. En fait, il y a fort à parier que pratiquement tous les jours qui vous restent à vivre, vous ferez face à cette réalité : le monde est rempli de crétins. Eh oui! Même à l’ère de la performance et des technologies de pointe, après des dizaines de milliers d’années d’évolution, cette catégorie d’individus est loin d’être en voie d’extinction. On croirait même, parfois, qu’elle est en recrudescence. Si vous doutez encore de ce que j’avance, ce livre est pour vous! Et, même si vous n’en doutez pas, il vous fera voir à quel point les crétins ont envahi toutes les sphères de la société.

    Mais, qu’est-ce donc qu’un crétin? Et, surtout, comment faire pour bien le reconnaître parmi les gens qui nous entourent? Selon le dictionnaire Larousse, un crétin est une «personne stupide, sotte ». Bon, voilà pour la définition générale. Cependant, on pourrait y ajouter que le crétin a cette particularité d’ignorer son état, autrement il ne serait pas crétin. Par contre, pour ceux qui le côtoient de près, c’est l’évidence même !

    Il n’est pas rare d’en croiser dans la rue, en vacances, au supermarché, au cinéma, dans sa propre famille élargie, et surtout au travail. Bref, le crétin est partout où l’humanité a laissé des traces. Mais, bien que le crétinisme soit répandu, il n’empêche pas les individus qui en sont affectés de fonctionner normalement la plupart du temps. C’est pour cela qu’il faut être attentif afin de bien les repérer, car les crétins finissent par rendre la vie difficile, voire impossible à leur entourage, tellement ils créent de frustrations autour d’eux. Dans certains cas, selon leur rayon d’action, ils empoisonnent votre quotidien de façon indirecte et à long terme. Mais, plutôt que de demeurer dans le vague, passons au vif du sujet et épluchons les différentes catégories de crétins pour en déterminer les allures et les modes d’action.

    1. - Le crétin occasionnel

    C’est heureusement le plus répandu et celui à qui on pardonne le plus facilement sa bêtise car, contrairement aux catégories qui suivent, le crétin occasionnel se rend finalement compte qu’il a agi en crétin. Alors, sans plus attendre, il se tape le front, il bredouille et se confond en excuses. Il rougit parfois violemment ou se fâche contre lui-même en se traitant de qualificatifs peu élégants. Sa désolation est telle qu’il fait pitié au point qu’on ne peut douter de sa sincérité. On en est presque gêné et on cherche à atténuer les revers qu’on a subis par sa faute en l’inondant de maximes telles « L’erreur est humaine », « Tu ne pouvais pas savoir », etc.

    Ce qu’il y a de bien avec ce genre de crétins, c’est qu’il apprend de ses erreurs. La leçon a porté fruit et il fera attention, à l’avenir, à ne pas répéter les mêmes bourdes. Plus encore, il deviendra capable de débusquer d’autres crétins occasionnels et de les ramener dans le chemin du jugement éclairé. N’oublions pas que ce type de crétin l’est souvent par ignorance. Quand il comprend qu’il a commis un impair, il se dépêchera de se mettre à la page afin de plus débiter d’âneries ni de commettre à nouveau la même action crétine. Malheureusement, il y en a pour qui la petite lumière de la conscience ne s’allume jamais. Nous pouvons donc passer à une autre catégorie!

    2. - Le crétin veston-cravate (Le bureaucrate)

    C’est celui dont on envie la situation et le salaire -souvent à tort- en se demandant comment il a pu obtenir les deux tant il est abruti de crétinisme. La plupart du temps, cet individu est indélogeable et aura sa retraite, avec pension svp, dans une trentaine d’années. C’est, soit un cadre, soit un employé avec une convention collective en béton -quoique cette option est de plus en plus illusoire-, à l’abri des dénonciations de collègues débordés ou soucieux de se mêler le nez de leurs affaires pour ne pas faire de vagues.

    Attention : Je n’ai pas affirmé « Les fonctionnaires sont tous crétins! », loin de là. J’ai seulement mentionné qu’il s’en trouve parmi eux. « Chaque place fournit son monde. » dit l’adage. Ainsi, laissez-moi vous rapporter une situation vécue dans les années 80 par l’auteure de ces lignes. Plusieurs se rappelleront « le bon vieux temps » qui n’était finalement pas si bon que ça!

    Imaginez une surface à bureaux séparés par des paravents, soit un centre d’emplois (Ça existait encore dans ma jeunesse.), communément appelé « bureau de chômage ». Il n’y a pas de salle d’attente, juste une série de chaises alignées le long d’un mur. Après avoir détaché un numéro papier de la distributrice et être allée rejoindre la demi-douzaine de chômeurs en attente de rencontrer un agent (Ça aussi, ça existait.), je me force à patienter en laissant errer mon regard sur les paravents capitonnés qui dissimulent à nos regards les fonctionnaires en poste. Bien malgré soi, on écoute des bribes de conversation, car ces séparateurs sont fort peu discrets.

    C’est alors que le crétin bureaucrate entre en scène. N’ayant cure des « clients » qui se trouvent à portée de voix, il décroche le combiné de son téléphone fixe -non, il n’y a ni I-phone ni cellulaire encore- et, entre deux rencontres, appelle l’un de ses amis pour lui mentionner que, comme convenu, il ira prochainement finir les rénovations qu’il a entreprises dans le sous-sol de celui-ci. Et d’ajouter, assez fort pour que tous entendent, qu’il fait ça depuis des années et que c’est un bon sideline (travail au noir).

    Non mais! Quel crétin! En plus de voler la job d’un autre de manière illicite, ce crétin ne s’en cache même pas des travailleurs qui n’ont plus de gagne-pain! Et il est payé à quoi faire pendant ce temps? Au moins, qu’il ait la décence d’appeler son pote hors des heures de bureau! C’est qu’il n’a même pas peur de se faire pincer. Voyons donc, il travaille pour le gouvernement, personne ne va le dénoncer. Il y a six employés dans ce petit bureau et ils se connaissent tous. Qui dénoncerait monsieur? Sûrement pas sa collègue à qui je finis par avoir affaire.

    Celle-là est d’un autre genre de crétin. Si le premier avait le sens de la débrouille, elle, on se demande comment elle a fait pour obtenir et conserver son poste. C’est une dame d’un certain âge, un peu trop corsée dans sa blouse immaculée et un peu trop « écourtichée » dans sa jupe serrée. Ses ongles vernis sont si longs qu’elle peine à taper mon numéro d’assurance sociale sur le clavier de son ordinateur. Mais la vitesse ne semble pas une priorité chez elle. Enfin, après plusieurs minutes, elle réussit à accéder à mon dossier pour m’annoncer que quelque chose ne va pas et qu’elle doit aller consulter un collègue. Au fond de moi, j’espère que ce n’est pas le gars qui travaille en-dessous de la table. « Attendez-moi, je reviens! » (Comme si j’avais le choix!)

    Notre crétine chromée s’empare de mes documents (cessation d’emploi et formulaire de demande de prestations), repousse son siège en se trémoussant et use de prouesse pour se hisser sur des talons démesurés. Alliées à sa mini-jupe, ses chaussures l’obligent à tanguer. Or, le bureau qu’elle compte rejoindre se situe à l’autre bout de la pièce. Encore chanceuse qu’elle ne s’accroche pas les pieds dans la moquette en s’y rendant. L’aller-retour demande assez longtemps pour que je me dise que j’aurais eu le temps de piquer un somme. Toujours est-il que c’est avec un grand sourire que la dame me déclare que ma demande ne peut être traitée, parce que les données sont « prises » dans l’ordinateur. Ah! Bravo! Tout un avant-midi perdu, assorti d’un déplacement de 40 km aller-retour et, en plus, ma demande est retardée. Je dois revenir… Dire que l’autre travaille au noir et que cette grande crétine a l’air aussi efficace qu’un râteau à feuilles pour gratter de la vieille peinture.

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    Ok, depuis, le système a changé. Les demandes sont remplies par internet, les relevés d’emploi acheminés directement par l’employeur. Mais, s’il y a un pépin, il faut s’armer de patience pour parler à une « vraie » personne. Il n’y a pratiquement plus de bureaux régionaux de Service Canada. Le mot « Service » devrait d’ailleurs être retiré de l’appellation, car ce terme ne reflète plus la réalité. Rappelons que, sous le régime Harper, le nombre de semaines de prestation a été coupé, ce qui a porté un dur coup aux travailleurs saisonniers des régions. C’était crétin d’agir ainsi, car la caisse de l’assurance-emploi s’autofinance et elle est là pour aider les travailleurs qui perdent leur emploi en attendant d’en trouver un autre. Ce sont des gens qui ont bossé toutes les semaines où du travail était disponible, qui voudraient travailler à l’année dans une région où l’emploi est assujetti à une courte saison, et qui écopent, alors que l’argent en surplus de cette caisse est réinvesti dans d’autres programmes. Après, on s’étonne que les régions se vident de leurs travailleurs et qu’on ait de la difficulté à recruter des employés dans les restos et les sites touristiques où, justement, l’emploi est saisonnier.

    Quand tu ne peux pas boucler la boucle, c’est ce qu’on appelle le trou noir, la période sans revenu. Lors de sa première campagne électorale, Justin Trudeau avait promis une réforme du système d’assurance-emploi. En 2023, elle n’a toujours pas eu lieu. Pire, voilà qu’à cause de « fraudeurs » du système, des prestataires de l’assurance-emploi attendent depuis des mois le versement de leur dû, sous prétexte d’enquêtes. On sait depuis des années que le système de paie des employés fédéraux connaît des ratés, alors celui qui soutient les prestataires d’assurance-emploi peut bien attendre, semble-t-il. Juste en passant, il paraîtrait que le nouveau site SAAQ-clic, qui ne clique pas fort non plus, aurait une certaine parenté avec le système Phénix... Mais qui programme ces systèmes? Et, surtout, qui en fait le choix? La réponse à ces questions commencerait-elle par un C et contiendrait-elle six lettres?

    -o0o-

    Dans les services gouvernementaux, cela fait longtemps qu’on sait qu’il y travaille des crétins. Aussi, dans les années 90, quelqu’un a eu l’idée d’un système pour éviter de leur parler. Tout le monde connaît la chanson : on compose le numéro de téléphone et le bal commence : « Pour le service en français, faites le 1, pour telle chose, faites le 3, pour telle autre, faites le 7, etc ». Finalement, après 15-20 minutes, une messagerie (pas question de passer sa frustration sur quelqu’un) vous apprend que les lignes sont surchargées et que vous devrez rappeler plus tard. Et, après 4 ou 5 essais infructueux, c’est pas mal décourageant. Pour sûr que c’est crétin d’avoir instauré un système aussi peu efficace, enfin du point de vue de ceux qui nécessitent de l’aide ou des réponses! Je ne veux pas jouer la carte de la conspiration (Ça aussi, je trouve ça crétin), mais comme peu de gens sont en mesure de rejoindre un service, cela fait moins de dossiers à gérer! Donc, moins de débordement et moins de temps supplémentaire…

    Pour prouver ce que j’avance, j’ai fait un jour l’expérience inverse : j’ai appelé le service du recouvrement. Comprenez que je ne devais rien au gouvernement, j’essayais seulement de joindre, sans succès, un

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