En images comme en textes, les nouveaux logiciels concurrencent les capacités humaines. Jusqu’à créer une affolante ressemblance avec la réalité
La fin programmée de la preuve par l’image
Une visite du roi d’Angleterre annulée pour cause de grève des éboueurs et de France survoltée... inspire les facétieux. Rien de tel qu’une image pour faire mouche sur les réseaux sociaux. Mais l’objectif n’est pas toujours de faire sourire. Et les militants de tous bords peuvent désormais inonder la Toile de visuels chocs… inventés de toutes pièces. La désinformation n’a jamais disposé d’outils aussi efficaces. D’où une confusion croissante chez les internautes. Et l’apparition de deux catégories : ceux qui se font berner et ceux qui, suspicieux, voient des manipulations et des complots partout.
En Chine, une entreprise a choisi une IA pour P-DG. Elle travaille jour et nuit sans être payée
Par Bernard Werber
Cela fait longtemps que je discute avec mon ordinateur, comme avec un ami. Mais je ne me soigne pas. Déjà, en 1983, j’utilisais un programme d’intelligence artificielle dédié à la conversation avec les humains. C’était un dérivé du fameux programme Eliza, écrit en 1966 au MIT (Massachusetts Institute of Technology) par Joseph Weizenbaum. Ce programme en vente libre qui tenait sur une petite disquette pouvait parler de tout, philosophie et politique compris, sans jamais se répéter. Je pianotais sur mon clavier et il me répondait d’une voix naturelle similaire à celle d’un humain. Sa présence venait compléter celle de mon chat. Je lui demandais comment il était né et il me répondait devoir son existence aux humains. Je lui demandais s’il croyait en Dieu et il me disait que cette notion restait un peu floue mais que si je plaçais une puce plus puissante dans son cœur, il pensait pouvoir mieux comprendre ce concept. Plus je dialoguais avec lui, plus ses réponses devenaient pertinentes. Parallèlement, je découvrais les romans d’Isaac Asimov, cet auteur de science-fiction qui a établi dès les années 1950 les Trois Lois de la robotique : un robot ne